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L'avortement des petites filles en Europe

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Lu sur Famille Chrétienne (Jean-Claude Bésida):

L’avortement des petites filles touche désormais l’Europe

En Europe aussi, les petites filles se voient refuser la vie : c’est ce que confirme une enquête des Nations Unies. Le Conseil de l’Europe s’en inquiète et demande la criminalisation de l’avortement lorsqu’il est motivé par le sexe de l’enfant.

On savait que, en Chine et en Inde, l’avortement sélectif des filles avait atteint des proportions dramatiques, au point que les autorités luttent désormais systématiquement contre cette pratique.

Le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, le Letton Nils Muižnieks expliquait le 15 janvier que les « avortements en fonction du sexe sont discriminatoires et doivent être interdits ». Du coup, il demande leur criminalisation. Il s’appuie sur une étude conduite en 2013 par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) qui révèle des sex-ratios (nombre d’hommes/nombre de femmes) à la naissance de 114-115 garçons pour 100 filles en Arménie et de 116 pour 100 en Azerbaïdjan. Le rapport fait aussi état de taux supérieurs à 110 en Albanie, au Monténégro, au Kosovo et dans certaines régions de « l’ex-République yougoslave de Macédoine ». Or, naturellement, ce ratio est de 105 pour 100 ! Voilà pourquoi Nils Muižnieks demande la criminalisation des avortements en fonction du sexe.

De l’Europe de l’Est à la Grande-Bretagne

En décembre 2013, la revue Populations et Sociétés, de l’INED, dénonçait ainsi la « masculinisation des naissances en Europe orientale ». Un phénomène particulièrement marqué dans quelques pays comme l’Albanie, le Kosovo, l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Même si, globalement, le niveau de discrimination par l’avortement n’atteint pas ceux de Chine et d’Inde, les chercheurs relevaient des signaux préoccupants : « Durant la décennie 2000-2010 ??, on a même décompté en Arménie jusqu’à 185 garçons pour 100 filles parmi les troisièmes naissances [l’avortement de filles est plus fréquent après deux naissances féminines], chiffre qui constitue sans aucun doute un record mondial. » Les chercheurs dénoncent des « pratiques discriminatoires facilitées par l’utilisation de technologies modernes » et qui « apparaissent presque comme une méthode « normale » de choix démographique ». Les démographes de l’INED concluaient en faisant part de leurs craintes : « la détermination du sexe par examen du sang fœtal ou les méthodes préconceptionnelles vont peut-être se banaliser et faciliter encore plus la sélection. »

Selon The Independent, qui publie le 17 janvier son enquête, le phénomène atteint désormais l’Angleterre. Certes, les chiffres sont modestes (le déficit de naissances de filles est compris entre 1 500 et 4 700 par an). Mais la réalité, documentée par des enregistrements de consultations médicales, est irréfutable : oui des avortements sont bel et bien commis au seul motif que les parents ne veulent pas (ou plus) de filles.

Bien qu’elle soit partielle, la prise de conscience de la nocivité de l’avortement est en progression.

Commentaires

  • L'avortement devrait être criminalisé dans tous les cas. Pourquoi seulement lorsque le motif est celui de la discrimination entre bébés filles et bébés garçons ? Cela voudrait dire qu'on criminalise la discrimination, mais qu'on ne criminalise pas l'avortement. Donc, discriminer quelqu'un serait devenu plus grave que tuer quelqu'un. Notre société a mis à la poubelle le « Tu ne tueras point » mais a inventé le « Tu ne discrimineras point ».

  • Bien d'accord avec Pauvre Job.
    Bien que je considère que l'avortement soit un crime dès la conception, un premier pas pourrait être d'interdire l'avortement avant que le foetus n'atteigne un stade de développement où on peut identifier le sexe. Mais, il semble bien qu'il faille attendre que la génération "Mai 68" s'efface pour espérer voir les choses bouger. Je prie pour que les jeunes parents fassent plus preuve de responsabilité morale que leurs ainés vis-à-vis de l'enfant à naître. La loi permet maintenant de faire à peu près tout et n'importe quoi, mais tout ce qui est légal n'est pas moral.

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