Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Des criminels nazis exfiltrés par le Vatican ?

IMPRIMER

Est-ce l'effet d'un pur hasard si la RTBF, en ce soir de Vendredi Saint, propose à ses téléspectateurs une émission qui met en cause l'Eglise catholique pour le rôle qu'elle aurait joué dans l'exfiltration de criminels de guerre nazis au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale ?  La présentation de cette émission sur la Libre durcit le propos en titrant purement et simplement : "des nazis exfiltrés en Syrie par le Vatican" et en ne craignant pas d'y mettre nommément en cause le pape Pie XII. En réalité, les faits rapportés dans cette émission par une journaliste ne constituent absolument pas un scoop. Le rôle joué par certains prélats, en particulier Aloïs Hudal, est bien connu et a été reconnu par le Vatican comme on pourra le lire dans cette information de la "Pave the Way Foundation" publiée sur le site de ZENIT.org le 26 juillet 2011 qui rend justice à l'action menée par le pape Pie XII pour sauver un maximum de juifs romains :

Le représentant pour l’Allemagne de la fondation « Pave the Way Foundation », l’historien et chercheur Michael Hesemann, a découvert de nombreux documents originaux de grande importance lors de sa recherche dans les archives de l’église Santa Maria dell'Anima, église nationale de l’Allemagne à Rome.

La découverte de ces documents a été annoncée par la Fondation Pave the Way, fondée par le juif Gary Krupp, et dont le siège se trouve aux Etats-Unis, dans une déclaration envoyée à ZENIT.

« Beaucoup ont critiqué Pie XII pour son silence lors des arrestations et quand les trains, avec 1.007 juifs à bord, quittèrent Rome pour le camp de concentration d’ Auschwitz », rappelle Gary Krupp. « Les critiques ne reconnaissent même pas l’intervention directe de Pie XII pour mettre fin aux arrestations du 16 octobre 1943 ».

Mais de nouvelles découvertes, ajoute-t-il, prouvent que Pie XII « est intervenu directement, en coulisses, dès le premier jour, pour faire stopper les arrestations, mais sans parvenir à arrêter le train au destin si cruel ».

Selon une recherche récente du spécialiste Dominiek Oversteyns, il y avait 12.428 juifs à Rome le 16 octobre 1943.

« L’action directe du pape permit de sauver la vie à plus de 11.400 juifs », assure le fondateur de la Fondation, expliquant que « dès l’annonce de ces arrestations, dans la matinée de ce jour-à, le pape s’était empressé de faire parvenir une protestation officielle du Vatican à l’ambassadeur allemand qui, savait-il, aurait sans aucun doute eu des résultats ».

Le pape, raconte Gary Krupp, envoya alors son neveu, le prince Carlo Pacelli, chez l’évêque autrichien Alois Hudal, chef de l’église nationale allemande à Rome, qui, selon certains, entretenait des relations cordiales avec les nazis. Le prince Pacelli dit à Mgr Hudal qu’il était envoyé par le pape qui souhaitait qu’il écrive une lettre au gouverneur allemand de Rome, le général Stahel, pour lui demander de mettre un terme aux arrestations ».

Voici ce que l’on peut lire dans la lettre de l’évêque Hudal au général Stahel : « A cet instant même, une autre source du Vatican [...] m’a rapporté que ce matin a commencé l’arrestation des juifs de nationalité italienne. Dans l’intérêt d’un dialogue pacifique entre le Vatican et le commandement militaire allemand, je vous demande de toute urgence d’ordonner l’arrêt immédiat de ces arrestations à Rome et dans les zones environnantes. La réputation de l’Allemagne dans les pays étrangers exige une mesure de ce type, mais aussi le danger que le pape proteste ouvertement ».

Cette lettre a été remise en mains propres au général Stahel par un confident du pape Pie XII, le prêtre allemand Pancratius Pfeiffer, supérieur général de la Société du Divin Sauveur, qui connaissait personnellement Stahel.

Le lendemain matin, le général répondit au téléphone : « J’ai transmis la question à la Gestapo locale, et à Himmler en personne qui a ordonné, au vu du statut spécial de Rome, l’arrêt immédiat de ces arrestations ».

Ces faits sont confirmés également par le témoignage, lors de l’enquête, du rapporteur (haut juge) de la cause de béatification de Pie XII, le père jésuite Peter Gumpel.

Le père Gumpel dit avoir parlé personnellement avec le général Dietrich Beelitz, qui était l’officier de liaison entre le bureau de Kesselring et le commandement d’Hitler. Le général Beelitz écouta la conversation téléphonique entre Stahel et Himmler et confirma que le général Stahel avait utilisé avec Himmler la menace d’un échec militaire si les arrestations s’étaient poursuivies.

Les fascicules

Un autre document, intitulé « Les actions directes pour sauver d’innombrables personnes de la nation juive », affirme que Mgr Hudal réussit – grâce à ses contacts avec Stahel et avec le colonel le baron von Veltheim – à obtenir que « 550 institutions et collèges religieux furent dispensés d’inspections et visites de la police militaire allemande ».

Rien que dans une de ces structures, l’Institut Saint-Joseph, furent cachés 80 juifs.

Ce document mentionne également l’implication « en grande partie » du prince Carlo Pacelli, neveu de Pie XII. « Les soldats allemands étaient très disciplinés et respectaient la signature d’un haut officier allemand... des milliers de juifs locaux à Rome, Assise, Lorete, Padoue, etc. furent sauvés grâce à cette déclaration ».

D’après Michael Hesemann, il est évident que toute protestation publique du pape au départ du train, aurait provoqué la reprise des arrestations.

Par ailleurs, il explique que la Fondation Pave the Way a sur son site web l’ordre original des SS d’arrêter 8.000 juifs romains, qui devaient être envoyés au camp de travail de Mauthausen – pour y être retenus comme otages – et non au camp de concentration d’Auschwitz. On peut penser que le Vatican pensait pouvoir négocier leur libération.

On a également appris que le Vatican a reconnu que Mgr Hudal avait largement aidé certains criminels de guerre nazis à échapper à leur arrestation après la fin du conflit.

Du fait de sa situation politique, l’évêque était persona non grata au Vatican, et reçut par ailleurs une lettre de réprobation du secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Giovanni Battista Montini (futur pape Paul VI), pour avoir suggéré que le Vatican aide les nazis à échapper à leur arrestation.

Gary Krupp, directeur général de Pave the Way, souligne que la Fondation « a consacré beaucoup de ses ressources pour obtenir et diffuser publiquement toutes ces informations à l’intention des historiens et chercheurs. Mais curieusement, relève-t-il, aucunes des grandes voix critiques contre Pie XII n’a pris la peine de venir aux Archives du Vatican ouvertes (dans leur intégralité depuis 2006) pour des recherches à la source, ou n’ont cherché à accéder à notre site web gratuit, pour y consulter nos registres et ceux de Rome ».
 
Gary Krupp espère sincèrement que les représentants des chercheurs de la communauté juive romaine entameront des recherches sur le matériel original qui se trouve à quelques pas seulement de chez eux.

« Je crois qu’ils découvriront que l’existence aujourd’hui de celle que le pape Pie XII appelait ‘cette vibrante communauté’ est due aux efforts secrets de ce pape pour sauver chaque vie », souligne-t-il. « Pie XII a fait ce qu’il a pu, alors qu’il était sous la menace d’invasion, de mort, entouré de forces hostiles et d’espions infiltrés ».

Commentaires

  • Je suis aussi horrifiée que vous de découvrir ce que notre télévision nationale nous sert ce soir à l'heure où tous les catholiques du monde entier font mémorial de la Passion de Notre Seigneur.
    Merci pour votre article si éclairant.
    Avez-vous communiqué votre article à la RTBF ?

  • Merci pour cet article qui m'a appris bien des choses.

    Je n'ai pas regardé la télévision de toute la semaine, et si je savais que l'évocation de Pâques est quasi totalement absente de la télé, sauf pour parler d'oeufs en chocolat et autres éléments du folklore (mais rien de qui fait la substance et la réalité spirituelle de Pâques), je suis surpris de ce que certains enfoncent ce qu'ils croient être des clous de cercueil.

  • Durant la Semaine Sainte, la RTBF a distillé régulièrement son poison antichrétien sur les ondes. Le choix des "informations" avait été fait avec un soin particulier afin que chacune d'entre elles permette aux pourfendeurs de qui vous savez de placer quelques banderilles supplémentaires. Une autre chaîne publique, France 2, a pour sa part marqué la même semaine par une émission consacrée à Jésus. Le ton en était respectueux et ne cherchait à alimenter aucune polémique. Une autre façon d'informer! N'espérons rien de la RTBF, nid de francs-maçons...

Les commentaires sont fermés.