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Le pape François ne s’opposerait pas à l’ordination des hommes mariés à la prêtrise

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De Jean Mercier sur le site de « La Vie » :

Selon un évêque brésilien, Erwin Kraütler, évêque de Xingu, le pape François n’aurait pas d’objection à l’ordination d’hommes mariés, et souhaiterait que ce sujet soit pris en charge par les épiscopats locaux, en fonction de leurs besoins, comme le révèle le journal britannique The Tablet.

S’exprimant le 5 avril dernier dans les colonnes d’un journal autrichien, le Salzburger Nachrichten (repris en anglais par The Tablet), Mgr Kraütler faisait référence à une conversation qu’il a eu en privé avec François la veille, soit le 4 avril. Faisant référence à la pénurie de prêtres dans son diocèse, le plus grand du Brésil, avec 27 prêtres pour 700.000 croyants, l’évêque a expliqué au pape que la messe ne pouvait être célébrée que deux ou trois fois l’an. “Le pape a expliqué qu’il ne pouvait pas prendre personnellement tout en main depuis Rome. C’est à nous, les évêques locaux, qui connaissons mieux les besoins de nos fidèles, d’être courageux et de faire des suggestions concrètes.”. Selon Kraütler, interprétant le pape, “les conférences épiscopales régionales et nationales devraient rechercher le consensus et la réforme et ensuite proposer leurs propositions de réforme à Rome.”

Le Brésilien a précisé que la possibilité d’ordonner des viri probati – des hommes dont la solidité de foi et de caractère a été éprouvée par la vie – avait été évoquée avec le pape à propos de la pénurie des prêtres. “Le pape lui-même m’a parlé d’un diocèse au Mexique dans laquelle chaque communauté a un diacre mais pas de prêtre. Il y a 300 diacres là bas qui ne peuvent célébrer l’eucharistie.” Et le pape aurait dit que“Cest aux évêques de faire des suggestions.”

La question des viri probati est régulièrement discutée depuis les années 1970, mais a toujours été reçue de manière négative, en particulier par Jean Paul II puis Benoît XVI. Rappelons que l’Eglise catholique, sous les deux derniers pontificats, a donné de nombreuses dérogations (environ 400) à la loi du célibat pour d’anciens ministres de la Réforme, protestants ou Anglicans. Mais l’admission au sacerdoce d’hommes mariés qui ne seraient pas passés par cette voie là n’a encore jamais été explorée.

La plupart des évêques – dont le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, en septembre dernier – se sont toujours exprimés sur le sujet en rappelant que le célibat n’est pas un dogme, mais une loi de type disciplinaire. Même si d’autres estiment qu’il s’agit d’une tradition si ancienne (mille ans) qu’elle peut être assimilée à un dogme et qu’une rupture de pratique sur le sujet ne serait pas si facilement envisageable, voire qu’elle instituerait un clergé à deux vitesses.

Le pape François lui-même, en tant que cardinal Bergoglio, a déjà expliqué qu’il ne trouvait pas indispensable de modifier la loi actuelle, en expliquant tout le bien qu’il pense du célibat sacerdotal. Son propos à l’évêque brésilien s’inscrit dans le contexte de communautés très dispersées sur un territoire immense.

Réf. Le pape ne s’opposerait pas à l’ordination des hommes mariés à la prêtrise

A la haute époque de l’expansion missionnaire occidentale aussi les communautés étaient très dispersées, sans que jamais on évoque cet « argument » pour enfreindre la règle du célibat sacerdotal. Par ailleurs, cette revendication émane bien plus du monde occidental contemporain que des peuples du tiers-monde eux-mêmes.    

Ceci dit, le célibat sacerdotal n’est pas une fin en soi et tout dépend de la manière dont il est vécu.

Mais l’acharnement avec lequel on réclame son abolition dans l’Eglise latine depuis la fin du concile Vatican II (lequel, soit dit entre parenthèses, n’a jamais évoqué cette question) a quelque chose d’idéologique, à la fois réducteur et suspect.

Dans un certain esprit occidental sensible à l’esprit de la Réforme protestante et au libéralisme des Lumières, derrière la mise en cause de ce signe du célibat s’en cache (à peine) une autre : celle de  l’identité du prêtre et du sacrement de l’ordre lui-même. C’est un débat biaisé.

JPSC

Commentaires

  • Les attaques de milieux francs-maçons, protestants ou catholiques se considérant comme progressistes sur l'éthique sexuelle de l'église catholique sont certes anciens et récurrentes mais se sont nettement accentuées ces dernières années, et plus encore depuis le début du pontificat de sa sainteté François.
    Ce qui est en cause dans une partie importante de la société occidentale est la revendication d'une pratique sexuelle permanente et tous azimuts, sans contrôle de ses désirs. On ne comprend pas, on n'admet pas une certaine continence que ce soit dans la régulation de la fécondité, ou dans le célibat, qu'il soit consacré ou non, pas plus que l'on n'admet un engagement définitif dans des liens matrimoniaux.
    Ce qui est rejeté violemment est le sens de l'effort, indispensable pour construire quelque chose de durable. Ce refus de l' effort constructif, au nom d'une liberté individuelle toute puissante et finalement aliénante abouti nécessairement à vivre dans le provisoire et le précaire. Provisoire forcément insatisfaisant, parce que provisoire, et devant sans cesse être renouvelé dans une quête incessante qui devient obsessionnelle et par là destructrice.
    Il n'est pas exclu que cette impossibilité de dépasser le provisoire, que la possibilité même d'envisager du durable, soit liée à la perte (ou à l'atténuation) du lien avec Dieu. Un Dieu présent ici et maintenant mais qui inscrit notre vie dans l'éternité.

  • Shimon, comment peut-on être aussi "réactionnaire" ?

    Puissiez-vous trouver la paix dans la tentative de mieux comprendre l'autre, celui qui ne pense pas comme vous !

  • Le célibat des prêtres n'est certes pas un dogme, mais une valeur indiscutable dans l'église catholique.

    Le mariage dans la tradition catholique s'ouvre sur l'engendrement et la fécondité du couple ; qui dit mariage dit enfants. Il est évident qu'un clergé marié est moins disponible dans le temps et géographiquement moins mobile, mais en outre la présence d'une famille exige une prise en charge matérielle (financière) qui forcément par le désir (légitime) de donner à ses enfants « le meilleurs » rendrait plus difficile une réelle « pauvreté évangélique ».

    Mais ce ne sont là que des considérations contingentes qui ne touchent pas à l'essentiel. La continence comme l'abstinence, le jeune comme le célibat ou le renoncement aux biens matériels, tout comme l'humble obéissance à son évêque et au pape, sont des voies royales pour suivre le Christ et d'ouverture à Dieu. Le renoncement et le détachement a une valeur sanctificatrice.

  • Le célibat ecclésiastique est une très belle valeur dans l'Eglise latine, mais les différentes Eglises catholiques orientales, pleinement rattachées à Rome, mais gardant toutes leurs traditions (notamment liturgiques, heureusement) ont un clergé marié. Toutefois, celui-ci se développe en parallèle avec des vocations monastiques assez nombreuses.

    Les prêtres mariés sont en effet moins disponibles et seraient, en nos régions, probablement victimes de sarcasmes qui pourraient rejaillir sur leur famille, alors qu'en Orient ils sont respectés par la population.

    Il faut donc être prudent avant d'"importer" chez nous des pratiques qui fonctionnent bien, mais dans une autre culture.

  • Martin Luther (1483-1546) est un moine augustinien, ordonné prêtre, docteur en théologie, défroqué qui épousa Katharina von Bora (1499-1552) nonne cistercienne en rupture.
    Martin Luther rejette la discipline monastique et les vœux d'obéissance, de pauvreté, de chasteté, qui y sont liés (de votis monasticis) ainsi que l'autorité des conciles et des papes. Il supprimera le célibat des pasteurs (qui seront élus par les communautés) et la plupart des sacrements, ne conservant que le baptême et l'eucharistie (non sacrificielle et sous les deux espèces).
    Avec Katharina, Ils auront six enfants, trois fils et trois filles.

  • La sexualité est certainement quelque chose d'important pour chaque homme et chaque femme (donc aussi pour les prêtres et religieux). Il ne faudrait pourtant pas tomber dans le tout sexuel qu'une certaine société a tendance à vouloir imposer, et faire du sexe sa raison de vivre.

    Le christianisme et le catholicisme ne sont pas d'abord une éthique ou une politique. C'est la rencontre avec le Christ ressuscité qui, après son ascension, est avec nous jusqu'à la fin des temps. C'est un amour vécu jour après jour et partagé avec nos frères, même s'il subit parfois des éclipses. L'amour rend fort, l'amour déplace des montagnes et comme disait saint Paul, « j'aurais beau … s'il me manque l'amour, je ne suis rien ».
    John-Paul LUCAS.

  • La franc maçonnerie, ce paganisme matérialiste qui a déferlé sur l'Europe et le monde depuis 1789, s'est toujours servi des faiblesses humaines pour abattre le catholicisme, celui-ci étant vu par ce paganisme comme le plus grand obstacle à sa propagation. La sexualité humaine a donc toujours été utilisée comme arme contre le catholicisme.
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    Ce paganisme a en tout premier lieu banalisé l'adultère, c'est-à-dire, la sexualité détournée de sa fonction naturelle, qui est de donner la vie dans un cadre (le couple familial) propice à l'accueil de cette nouvelle vie. Et la banalisation de l'adultère a en outre et de fait banalisé le mensonge, la tromperie, la dissimulation, le parjure entre conjoints du couple familial. La pièce maîtresse de la stratégie 'sexualité humaine' de ce paganisme matérialiste fut donc cette banalisation de l'adultère.
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    Cette stratégie fut aussi portée par l'abolition du couple chrétien, et donc du mariage chrétien, par le rétablissement de la notion de 'pater familias' des paganisme antiques. Pour la franc maçonnerie, et pour son code Napoléon de la famille, le 'pater familias' redevenait la despote absolu de sa famille, avec toute autorité sur femme et enfants. Exit donc le couple chrétien, avec droits et devoirs partagés par l'homme et la femme.
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    Les autres banalisations n'en furent que la continuation et l'accentuation constante : banalisation du divorce (destruction de la famille, par répudiation d'un conjoint par l'autre), de la contraception (refus volontaire de donner la vie), de l'avortement (supprimer une vie conçue 'non désirée'), de la pornographie (exhibitionnisme de l'acte sexuel pour lui-même), de l'homosexualité (acte sexuel détourné, refus de donner la vie), du mariage homosexuel, etc...
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    La famille est la cellule de base de toute société civilisée, car c'est une cellule orientée vers l'accueil, le soin et l'éducation des nouvelles vies nécessaires à la survie et au développement harmonieux de cette société. C'est une cellule nécessaire aux enfants, ordonnée au bien des enfants. Dans la famille catholique, les conjoints s'unissent en couple, avec de mêmes droits et devoirs, par amour charité pour les enfants à naître, mais avec des obligations strictes pour eux-mêmes « pour le meilleur et pour le pire ». C'est en commençant par banaliser l'adultère (surtout par le 'pater familias') que ce paganisme matérialiste, imposé par la force depuis 1789, a provoqué de plus en plus de dégâts humains, familiaux et sociaux.

  • Ah, cette crainte, cette peur, chez les cathos de la franc-maçonnerie !!!
    Et pourquoi donc ? Sommes-nous si peu certains pour adhérer à nos valeurs ? On en arrive à considérer que tout ce qui n’est pas conforme au dogme catholique relève de la franc-maçonnerie ! (Très souvent lu sur ce site)
    Je n’interviendrai qu’une fois sur ce thème et puis me retirerai ! Voici quelques éléments glanés sur internet !

    " La principale opposition religieuse date des origines de la franc-maçonnerie et provient de l'Église catholique qui considère qu'elle propage le relativisme en matière religieuse, c'est-à-dire l'idée selon laquelle aucune religion ne serait plus vraie que les autres.

    (NP : évidemment les chrétiens ne peuvent admettre que leur religion ne soit supérieure aux autres ! « En dehors de l’Eglise catholique, pas de salut ! »)

    « (Pour le franc-maçon), la ferme adhésion à la vérité de Dieu révélée dans l'Église devient une simple appartenance à une institution considérée comme une forme particulière d'expression, à côté d'autres formes d'expression, plus ou moins également possibles et valables par ailleurs, de l'orientation de l'homme vers ce qui est éternel. »

    « La prudence de l’Église vis-à-vis des loges s’explique par le fait que le chrétien y fréquente des personnes de toutes appartenances religieuses (NP : ce qui devrait être considéré comme le vrai dialogue interreligieux), les écoutant sans entrer en débat avec elles, qu’il peut tomber dans le syncrétisme religieux, qu’il y fait un travail de construction spirituelle par ses propres forces et principes, qu’il est susceptible d’y croiser des adversaires fortement opposés aux Églises et à leurs principes religieux, qu’il s’associe à des rites qu’il pourrait confondre avec des sacrements, qu’il peut en arriver à préférer son adhésion maçonnique à sa foi chrétienne … »

    (NP : ma foi est assez forte pour ne pas tomber dans le syncrétisme ! Je peux dialoguer avec des francs-maçons sans pour autant adhérer à leurs thèses !)

    « La première condamnation de la franc-maçonnerie par l'Église catholique tombe en 1738 avec la bulle du pape Clément XII In eminenti apostolatus specula . Elle est reprise par plusieurs de ses successeurs, dont le pape Benoît XIV dans l'encyclique Providas et Léon XIII dans l'encyclique Humanum Genus. En 1917, le code de droit canonique déclare explicitement que l'appartenance à une loge maçonnique entraîne l'excommunication automatique. (NP : inadmissible !)

    Sous le pape Jean XXIII une tentative de compréhension du phénomène maçonnique est entreprise. Dans les années 1970, particulièrement en France, des tentatives de réconciliation entre l'église catholique et la franc-maçonnerie voient le jour. Le code révisé de 1981 ne cite plus explicitement la franc-maçonnerie parmi les sociétés secrètes condamnées par la loi canonique. (NP : ce que ne peuvent admettre les catholiques intégristes ! Heureux que ce pape soit mis en honneur demain !)
    Toutefois, le 26 novembre 1983 (NP : offensive contre le dernier Concile), une déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi alors dirigée par le cardinal Joseph Ratzinger (devenu depuis le pape Benoît XVI) réaffirme l'interdiction faite aux catholiques de rejoindre la maçonnerie sous toutes ses formes ou tendances (NP : évidemment de la part de ce pape !). Le 2 mars 2007 le Vatican redit son opposition aux francs-maçons.

    « L'appartenance à la Franc-maçonnerie et à l'Église catholique sont incompatibles » aux yeux de l'Église, rappelle Mgr Gianfranco Girotti, régent du tribunal de la pénitencerie apostolique. Ce prélat souligne que « l'Église catholique a toujours critiqué la conception mystique propre à la franc-maçonnerie, la déclarant incompatible avec sa propre doctrine » et rappelle avec la Congrégation pour la doctrine de la foi que l'adhésion à une loge maçonnique demeure interdite par l'Église. Ceux qui y contreviennent sont en état de « péché grave » et ne peuvent pas avoir accès à l'eucharistie.

    (NP : resserrement par rapport aux « ouvertures » du Concile Vatican II)

  • J'ai beaucoup apprécié vos interventions, chers amis de Belgicatho. C'est un effet un sujet très sensible et difficile à expliquer et à comprendre surtout en ce temps de la "Révolution virtuelle" où tout le monde doit penser pareil. Cela bouleverse les esprits.
    Le petit de l'homme est fasciné par ce monde en poche facilement accessible, actif avec des réactions et effets imprévisibles
    Comme tout instrument scientifique créé pour le bien, la facilité, il le sera suivant notre conscience, nos valeurs, notre éducation, le sens de la Création, l'union à Dieu.
    Je crois que par la force des choses, c'est ce vers quoi nous allons aller ... retrouver du temps pour Dieu d'abord comme au temps de Ste Thérèse d'Avila qui vivait aussi un changement de société.
    Elle fut un petit génie en matière d'oraison...
    Heureusement, le site du Carmel de France est très actif pour nous aider à progresser dans cette voie. D'ailleurs la retraite virtuelle qu'ils proposaient pour ce temps de Carême a eu un franc succès international... C'est la voie royale ! Les témoignages très reconnaissants en disent long ...
    Le livre "Le chemin de la perfection" a été écrit au XVIème siècle. Ste Thérèse d'Avila disait : "Seul l'amour de Dieu est efficace, et il est exigeant." En 2015, on fêtera le Vème centenaire de sa naissance.

  • @ jacques d... Je n'ai personnellement jamais entendu le moindre représentant franc maçon demander pardon aux catholiques pour les massacres, destructions et pillages, commis contre la communauté catholique de France, dans les années 1790, puis sous la dictature napoléonienne, dans toutes les communautés catholiques d'Europe. Les troupes de ce franc maçon avaient même mis la main sur la totalité des archives romaines de l'Église catholique, qu'elles ont transférées à Paris !
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    J'ai par contre lu récemment que Vincent Peillon, Ministre de François Hollande, avait déploré publiquement que cette éradication brutale du catholicisme n'ait pas pu être menée à bonne fin. En arguant d'un sorte d'incompatibilité du catholicisme avec une 'modernité' qui serait réalisable seulement avec le protestantisme et la franc maçonnerie.
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    Auriez-vous eu vent qu'ils seraient prêts à se repentir ou, rêvons un peu, se diraient même prêts à indemniser l'Église catholique pour les immenses dommages subis ? Il me semble que le début d'un dialogue sincère ne peut se construire que sur la reconnaissance, et éventuellement la réparation, des injustices terribles subies par l'une des parties concernées, du fait de l'autre partie. Même la Turquie semble avoir finalement compris qu'elle ne peut s'obstiner à nier indéfiniment la réalité du génocide des Arméniens.
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    L'Église catholique a largement démontré depuis longtemps qu'elle était ouverte au dialogue avec tous les interlocuteurs sincèrement prêts à dialoguer, même les plus éloignés de sa propre doctrine et de ses propres idées. Mais la franc maçonnerie, toute puissante aujourd'hui, est-elle prête à dialoguer sincèrement, et notamment en renonçant à son fonctionnement occulte et sa politique du secret de ses membres et de ses objectifs ? Serait-elle enfin prête, comme l'Église, à parler urbi et orbi, en pleine lumière, et non plus dans l'ombre et la dissimulation ?
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    Pour le dire autrement, croyez-vous vraiment que les hauts prélats de la franc maçonnerie seraient prêts à participer honnêtement aux réunions d'Assise pour la paix dans le monde, plutôt qu'aux forums économiques de Davos pour la domination du monde ?

  • Cher Pauvre Job

    La franc-maçonnerie n'est pas toujours un paganisme matérialiste. Ne soyez pas aussi sévère envers « la maçonnerie » et ne mettez pas tous les maçons dans le même sac. La maçonnerie n'est pas unique, les obédiences (et rituels) sont multiples. Certaines obédiences sont déistes d'autres franchement athées, quoique le frère se veuille toujours « un maçon libre dans une loge libre ». Les constitutions dites d' Anderson et Désaguliers de 1721 disent expressément « Un Maçon est obligé de par son Titre d'obéir à la Loi Morale et s'il comprend bien l'Art, il ne sera jamais un Athée stupide ni un Libertin irréligieux. » (certes nuancé par la suite et revu et corrigé).

    Il est de nombreux pasteurs protestants maçons et même quelque prêtres dont tous n'ont pas le sort de Pascal Vesin. De nombreux maçons agnostiques, athées ou laïcistes militants s’accommodent (tant bien que mal) d'une foi en un Dieu créateur et même d'une foi en un Christ ressuscité.
    Ce qui est rejeté est l'acceptation de postulats appelés dogmes et un dogmatisme considéré comme contraire au libre examen par une raison toute puissante et surtout, surtout une « éthique sexuelle » qualifiée de rétrograde et moyenâgeuse.

  • @ Pauvre Job.

    L'article parle du célibat des prêtres, ou pour être plus exact de l’ordination d'hommes mariés, ce qui n'est pas exactement la même chose.
    Mais que l'on considère l'une ou l'autre chose, vous avez raison de faire la relation avec une conception de la famille et de la sexualité liée à l'engendrement.
    Vous avez raison de souligner que la famille chrétienne n'est pas celle du code Napoléon (qui lui même divorça, mais il est vrai pour devenir père) ; code Napoléon qui infantilise la femme.

    Vous avez raison d'écrire « La famille est la cellule de base de toute société civilisée, car c'est une cellule orientée vers l'accueil, le soin et l'éducation des nouvelles vies nécessaires à la survie et au développement harmonieux de cette société. ».
    Contrairement aux idées malthusiennes, la croissance démographique est indispensable à la croissance économique à long terme.
    La pédophobie entraîne une « paucipédie » impliquant un remaniement de la vision de la sexualité.
    « From sex without baby to bay without sex ».
    John-Paul

  • alétéïa de septembre 2013:

    On trouvera plus de développement sur le célibat sacerdotal dans ces propos adressés du cardinal Josef Ratzinger au journaliste Peter Seewald publiés en 1997 dans le livre "Le Sel de la terre" (traduit aux éditions du Cerf, 2005). En voici quelques morceaux choisis :

    « À l'origine [du célibat des prêtres], il y a une parole du Christ.  Il y a, est-il dit, ceux qui renoncent au mariage au nom du royaume des cieux et qui de toute leur existence témoignent du royaume des Cieux.  L’Église est arrivée très tôt à la conviction qu'être prêtre signifie donner ce témoignage. (…)

     Le renoncement au mariage et à la famille doit être compris de ce point de vue : je renonce à ce qui est humainement non seulement le plus normal, mais aussi le plus important.  Je renonce à fournir de la vie à l'arbre de vie, à avoir ma propre terre de vie, et je crois que mon pays est réellement Dieu - et ainsi je rends crédible aux autres l'existence du royaume de Dieu. 

    Le célibat a donc en même temps un sens christologique et apostolique.  Il ne s'agit pas seulement d'économiser du temps - j'ai un peu plus de temps à ma disposition parce que je ne suis pas père de famille -, cela serait une vue trop primitive et trop pragmatique.  Il s'agit vraiment d'une existence qui mise tout sur la carte de Dieu et abandonne ce qui seul rend en principe une existence adulte et lui donne de l'avenir.

    Ce n'est certainement pas un dogme.  C'est une habitude de vie, qui s'est formée très tôt dans l'Église pour des motifs fondés, tirés de la Bible.  De nouvelles recherches montrent que le célibat remonte encore bien plus loin que les sources juridiques connues ne le disent, jusqu'au IIème siècle. 

    Ce qui révolte aujourd'hui les gens contre le célibat, je crois, c'est de voir que tant de prêtres ne l'admettent pas en eux-mêmes, le vivent hypocritement, ou mal, ou pas du tout, ou au milieu de grands tourments... 

    (...) dans les époques où le célibat est en crise, le mariage l'est également.  Car aujourd'hui nous ne sommes pas confrontés aux seules ruptures du célibat, le mariage lui-même, comme base de notre société, est de plus en plus fragile. (…)  La difficulté de vivre vraiment le mariage n'est pas moindre, en fin de compte.  Pratiquement parlant, tout ce que nous obtiendrions après l'abolition du célibat, ce serait une autre sorte de problématique, celle du divorce des prêtres.  L’Église protestante ne l'ignore pas. (…) »

    « Je crois, et d'après le résultat du dernier synode épiscopal c'est la conviction de la grande majorité des évêques, que la véritable question est la crise de la foi.  En cédant sur ce point, nous n'aurions pas des prêtres plus nombreux et meilleurs, mais nous masquerions cette crise et nous obtiendrions malhonnêtement des solutions par un moyen illusoire.

    Il ne faut cependant pas considérer comme tout à fait absolue une habitude de vie de l'Église, si profondément ancrée et fondée soit-elle.  Il est certain que l'Église devra toujours se poser la question, elle vient de le faire lors de deux synodes. 

    Mais je pense (…) que l'Église n'aurait pas grand-chose à gagner en s'orientant vers cette dissociation ; elle perdra beaucoup si elle le fait. »

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