Lu sur le site du « Suisse Romain » :
Nicaragua: un prêtre suspendu revient vers la prêtrise : «Je me réjouis de pouvoir à nouveau célébrer la messe avant de mourir ».
L'ex-ministre des Affaires étrangères du Nicaragua Miguel D'Escoto se réjouit de la révocation par le Pape François de sa suspension a divinis prononcé en 1985 par le Vatican en raison de ses activités politiques (théologie de la libération) qui l'empêchaient d'exercer le sacerdoce.
L’histoire ne dit pas si l’ancien ministre de la « Revolución Popular Sandinista » s’est repenti. Il est vrai que la théologie de la libération est aujourd’hui « hors course » et que l’URSS n’existe plus. La mode, en Amérique latine, est désormais au Pentecôtisme nord-américain…
JPSC
Commentaires
Pourquoi devrait-il se repentir ?
Désolé de vous contredire, mais non seulement ce prêtre ne n'est pas repenti, mais il persiste, ainsi qu'on peut le lire dans un journal nicaraguayen (La Prensa), dans son édition d'hier.
Source:
http://www.laprensa.com.ni/2014/08/05/ambito/206365-descoto-fidel-castro-elegido
Extraits:
"Le prêtre et ex-chancelier nicaraguayen Miguel D’Escoto Brockmann a dit aujourd’hui que le leader cubain Fidel Castro est un homme que Dieu a choisi pour transmettre le message du Saint-Esprit en Amérique latine...
Le Vatican peut rester silencieux face au monde entier. Alors, Dieu fera parler les pierres, et fera en sorte que les pierres transmettent son message. Mais ce n’est pas ce qu’il a fait. Il a choisi le plus grand latino-américain de pratiquement tous les temps: Fidel Castro”, a déclaré le religieux de 81 ans, sur Canal 4.
“C’est à travers Fidel Castro que l’Esprit-Saint nous transmet le message. Ce message de Jésus, de la nécessité de lutter pour établir de manière ferme et irreversible le règne de Dieu sur cette terre, qui est l’alternative à l’empire / impérialisme”, a-t-il ajouté."
XXX
On pourra toujours dire que c'est la grandeur de François d'avoir fait preuve, encore une fois, de miséricorde (espérons que les prêtres des Franciscains de l'Immaculée ne devront pas attendre 29 ans pour voir la situation de leur congrégation se clarifier...).
On pourra toujours dire que ce vieux prêtre n'est pas dangereux et que de toute façon, la théologie de la libération est passée de mode...
On pourra toujours dire que ce vieux prêtre est sénile, qu'il a perdu la raison. Mais en tout état de cause, on l'autorise à nouveau à célébrer la messe.
En attendant, on apprend, grâce à ce prêtre désormais réintégré canoniquement, que Fidel Castro est un intercesseur et qu'il faut lutter (par quels moyens au fait ?) pour établir de manière ferme et irreversible le règne de Dieu sur cette terre.
Un bel exemple. Un de plus.
Je ne peux m'empêcher de penser à tout le poison que ce prêtre va encore déverser pendant encore 5 ou 10 ans. Ou plus... Alors il ne nous reste plus qu'à faire une variation en se basant sur la nouvelle théologie de François, selon le modèle:
"Tu vas convaincre un autre de devenir catholique ? Non, non, non ! Tu vas à sa rencontre, c'est ton frère ! Et cela suffit."
(copyright: http://www.news.va/fr/news/message-video-du-pape-francois-pour-la-fete-de-sai)
François ne croit pas à la séparation de l'Eglise et de l'Etat. On ne va pas lui en vouloir, puisque l'Eglise l'a condamnée.
A ce sujet, voir notamment la condamnation de la séparation de l'Eglise et de l'Etat dans l'encyclique Vehementer nos.
Quoi qu’il en soit des élucubrations théologico-politiques du Père Miguel D’Escoto, Il me semble que, tout simplement, l’intéressé avait contrevenu à l’article 285 § 3 du code de droit canonique, lequel spécifie clairement qu’ « il est interdit aux clercs de remplir les charges publiques qui comportent une participation à l’exercice du pouvoir civil ».
J’ignore si le jugement ecclésiastique lui infligeant la peine de suspense « a divinis » expose d’autres motifs que ce motif disciplinaire, mais il me semble que celui-ci, en tout cas, tombe sous le sens.
Je suppose, vu son âge actuel (plus de quatre-vingts ans) qu’aujourd’hui il n’exerce plus de fonction politique. L’infraction (continue) portant sur l’article 285 § 3 ayant donc cessé, la sanction n’avait plus d’objet, à cet égard du moins.
Les sanctions canoniques étant de nature spirituelle, on peut cependant penser qu’il eut été de bon aloi que l’intéressé émette tout de même quelque regret d’avoir contrevenu aux lois de l’Eglise. Mais peut-être l’a-t-il fait.
@ JPSC
En lien avec l'art.285 § 3 que vous citez, on ne peut pas stricto sensu assimiler la sortie tapageuse du prêtre dans la presse à une charge publique comportant une participation à l'exercice du pouvoir civil.
Le problème est que la référence, par ce même prêtre, à la théologie de la libération, amplement dénoncée par Jean-Paul II et le cardinal Ratzinger, est aujourd'hui maintenue par ce prêtre. Pire: Il la justifie. Quand on lit son exaltation à propos de Castro, et spécialement le rôle d'intercession qu'il lui porte, dénaturant de fond en comble la nature du Saint-Esprit, un bon canoniste devrait sans problème trouver le moyen de l'empêcher de nuire à nouveau... En utilisant une autre base.
Parce qu'en fin de compte, s'il ne fait plus de politique de manière active, il dispose encore de la presse pour véhiculer son poison marxiste. Des fidèles vont à nouveau pouvoir l'écouter.
Comment dès lors ne pas imaginer que les uns et les autres sont perplexes face à ce qui peut apparaître comme un revirement du Vatican au sujet de la théologie de la libération ? Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'un doute surgit à ce niveau, depuis que François est aux commandes.
Notez qu'avant même qu'il soit élu pape, on a vu Bergoglio participer à une rėunion publique au cours de laquelle son ami le rabbin Skorka a déclaré: "nous attendons le messie"... Ce à quoi Bergoglio a répondu par des applaudissements. Visible sur Youtube bien sûr. Donc en fait c'est ça la nouvelle conception de la fraternité préparée dans les ateliers. Tout le monde est le bienvenu, un peu comme dans une auberge espagnole...
@ Philippe
Mon commentaire porte sur l'objet de la sanction canonique qui frappait Miguel d'Escoto depuis de nombreuses années, pas sur ses récentes déclarations à la presse.
@ JPSC
J'avais bien compris votre intervention dans ce sens-là bien sûr. Le problème, c'est que nous nous trouvons aujourd'hui dans le cadre d'un contexte: quelle réponse face ã l'expression systématique déviante, constamment condamnée par le magistère antérieur. Déclarations à la presse et contexte antérieur sont désormais indissociables l'un de l'autre... C'est ce que j'ai voulu dire. Contexte renforcé par la confirmation que ce prêtre n'a pas renié son affiliation marxiste... Ou par les déclarations récentes faites ã Caserte.
Bonne soirée.