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  • Pourquoi le Vatican considère-t-il qu’une intervention militaire en Irak est « nécessaire » ?

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    Pourquoi-le-Vatican-considere-t-il-qu-une-intervention-militaire-en-Irak-est-necessaire_article_main (2).jpgLu sur le site de « La Croix » (extraits) :

    « Alors que depuis les années 1960, les positions du Vatican se caractérisent par une forte réticence face à l’usage de la force armée dans la résolution de conflits, Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies, a déclaré samedi 9 août, qu’une intervention militaire en Irak est « nécessaire en ce moment pour arrêter l’avancée des djihadistes en Irak ». (…)

    Entretien avec Christian Mellon, jésuite, membre du Centre de recherche et d’action sociales (Ceras) :

    « Il est vrai que selon la ”doctrine de la guerre juste”, c’est-à-dire la position traditionnellement tenue par l’Église catholique sur la légitimité éthique de la guerre, une intervention militaire est rarement légitimée. Mais elle l’est en cas d’épuration ethnique ou de génocide, et plus généralement lorsque “des populations civiles risquent de succomber sous les coups d’une injuste agression”, comme l’avait dit Jean-Paul II le 16 janvier 1993 au corps diplomatique, lors des dramatiques événements de Bosnie.

    De même, le 1er  janvier 2000, à l’occasion de son message pour la journée de la Paix, Jean-Paul II rappelait que, “quand les populations civiles risquent de succomber et que les efforts de la politique et les instruments de défense non violente n’ont eu aucun résultat, il est légitime, et c’est même un devoir, de recourir à des initiatives concrètes pour désarmer l’agresseur. Toutefois, ces initiatives doivent être limitées dans le temps, avoir des objectifs précis, être mises en œuvre dans le plein respect du droit international, être garanties par une autorité reconnue au niveau supranational et n’être jamais laissées à la pure logique des armes.”

    Quant à la divergence d’expression entre Mgr Silvano Tomasi, qui parle d’intervention militaire, et le pape François qui évoque une “solution politique (une intervention militaire devant viser à une solution politique), elle peut surprendre en effet, car la position de Mgr Tomasi a sans doute été prise avec l’accord du pape. Mais cette différence peut se comprendre du fait des contextes respectifs de ces paroles : une prière place Saint-Pierre ne peut être comparée à une prise de parole dans l’enceinte de l’ONU. »

    RECUEILLI PAR CLAIRE LESEGRETAIN »

     Réf. Pourquoi le Vatican considère-t-il qu’une intervention militaire en Irak est « nécessaire » ?

    Si la différence d’expression entre le pape François et Mgr Tomasi, que nous avions déjà relevée,  n’est pas une divergence, on s’en réjouira, mais elle peut effectivement surprendre : laisser planer un doute ou une ambiguïté déforce évidemment le message. JPSC

     

  • 100.000 euros d'urgence pour soutenir les chrétiens d'Irak

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    UNE NOUVELLE AIDE D’URGENCE DE 100.000 EUR PAR L’AED

    10/08/2014
    ’Aide à l’Église en Détresse (AED) ajoute une nouvelle aide d’urgence de100.000 EUR pour soutenir les chrétiens d’Irak qui ont fui vers Erbil après avoir subi d’autres terribles attaques dans la nuit du 6 au 7 août dans la capitale chrétienne de l’Irak – Qaracoche – et dans la plaine de Nivine.
     
    140811 noodhulp_slaapbanken.jpegNous faisons appel à toutes les personnes de bonne volonté pour contribuer à de l’aide supplémentaire pour l’Irak et le Moyen-Orient. Une source en provenance d’Erbil, qui a voulu rester anonyme pour une question de sécurité, rapportait ce matin à l’AED, qu’à la suite de la prise de la plaine de Nivine par l’État islamiste (EI), quelques dizaines de milliers de chrétiens ont fui vers Duhok et Erbil. « Ceux qui demeuraient entre Alquah et Tall Kayf se sont déplacés vers Duhok tandis que ceux qui restaient dans les villages de Qaracoche et Bashiqa sont allés à Erbil. »
     
    Dans la capitale du Kurdistan, l’Église héberge les réfugiés dans la Cathédrale chaldéenne de St-Joseph située dans la région d’Ankawa ainsi que dans d’autres églises de la ville. « L’Église, poursuit la personne anonyme, fait tout ce qu’elle peut, mais les ressources sont insuffisantes pour aider tout le monde dont les femmes et les enfants qui ont tout laissé derrière eux. » Dans les deux derniers mois, 2 000 familles chrétiennes ont fui vers le Liban et 2 000 autres vers la Turquie.
     
    À pied et en pyjama
    Plusieurs milliers de personnes ont dû quitter leur demeure si rapidement qu’ils n’ont rien 140811 noodhulp_noodopvang.jpegapporté avec eux et nombreux parmi ceux qui sont arrivés à Erbil à pied, très souvent habillés que d’un simple pyjama. Il y a d’ailleurs quelques histoires pathétiques, dont celle de cette femme qui a été tuée avec sa mère et ses deux enfants et celle de ce jeune homme qui est mort à la suite des blessures qu’il a subies pendant un bombardement. En plus de la misère des réfugiés, la situation cause beaucoup de souffrance et de peur aux 100 000 chrétiens du Kurdistan surtout à Erbil, Duhok, Zahko, Sulaymaniya et Amadiya.
     
    Selon cette source de l’AED, les chances que l’EI attaque à nouveau le Kurdistan sont minces, car la région est militairement bien protégée. Malgré cela, les chrétiens du Kurdistan sont effrayés en pensant à ce qui est arrivé à leurs frères de Mossoul et ils ont peur pour l’avenir du pays. « Plusieurs familles sont ici depuis des décennies et n’ont jamais pensé partir avant ces derniers événements. Contrairement à ce qui s’est passé dans d’autres régions de l’Irak, les chrétiens du Kurdistan sont dans une situation plus sécuritaire et plus saine. Plusieurs d’entre eux ont de l’argent et peuvent se permettre de partir, ce qu’ils feront probablement parce qu’ils sont fatigués par cette souffrance », poursuit l’interlocuteur de l’AED.
     
    Selon lui, la situation actuelle et les combats en cours pourraient entraîner la fin du christianisme en Irak. Une intervention pourrait signifier une dizaine d’années avant de pouvoir imaginer un avenir meilleur. Il n’y aura que des ruines et la reconstruction exigerait beaucoup de temps et de souffrance. Les Irakiens sont exaspérés et ils se demandent s’ils ne sont pas mieux d’attendre dans un autre pays avant que la situation ne change.
     
    Ce projet est un exemple de notre travail. Votre don bénéficiera à ce projet ou à un projet similaire, et permettra le travail pastoral de l’AED.
    • Vous pouvez aider pour un don pastoral via Aide à l'Église en Détresse IBAN: BE25 1960 0933 4182 BIC: CREGBEBB (sans attestation fiscale)
    • Vous pouvez aider par un don en ligne pour un projet pastoralFR doneer_button.gif
    • Vous pouvez aider pour un don socio-caritatif via Aide et Espoir IBAN: BE72 1960 1357 6116 BIC: CREGBEBB (avec attestation fiscale pour tout don supérieur ou égal à 40€)

  • La mort de Simon Leys

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    Nous apprenons la mort de Simon Leys (Pierre Ryckmans) dont, il y a deux ans, Frédéric Beibeder faisait l'éloge suivant à l'occasion de la publication du "Studio de l'inutilité" :

    Simon Leys, le Belge bondissant

    Les meilleurs écrivains français sont-ils tous belges? Georges Simenon, Henri Michaux, Félicien Marceau, Weyergans, Pirotte, Toussaint, Nothomb-ça-dépend-des-années... Dans son dernier livre, le Belge Pierre Ryckmans, dit Simon Leys, nous donne le secret de la supériorité de la «belgitude»: «S'il est une chose dont le Belge est pénétré, c'est de son insignifiance. Cela, en revanche, lui donne une incomparable liberté - un salubre irrespect, une tranquille impertinence.» Si les Belges sont meilleurs que nous, c'est parce qu'ils auraient développé un complexe d'infériorité par rapport à la langue française, vivant «à côté» de notre idiome. D'où leur souci d'écrire le plus clairement possible, avec l'autodérision élégante qui caractérise les habitants d'un pays en voie de disparition. (Ici, merci d'imaginer un sourire chinois.) Depuis Les Habits neufs du président Mao en 1971, Leys s'amuse à dire la vérité blessante avec une ironie belge et barbue. A 76 ans, il est devenu une sorte d'oracle émigré en Australie (comme son sosie, le Sud-Africain J. M. Coetzee), un prof de littérature idéal, un amateur d'art rigolo et érudit, gardant toujours à l'esprit l'adage de Chesterton: «Amusant n'est pas le contraire de sérieux, amusant est seulement le contraire de pas amusant.» Il existe un dragon de l'inutilité dans le Yi-King. Ne serait-ce pas la littérature, joie de l'intelligence et orgueil du temps volé aux importuns? Simon Leys bondit de Michaux à Orwell et de Conrad au prince de Ligne (dont il admire la définition de la noblesse comme «l'obligation de ne rien faire d'ignoble»), se moque du voyage en Chine de Roland Barthes (totalement aveugle sous la Révolution culturelle), et rappelle comment Camus soutint Czeslaw Milosz lors de son exil en France, contrairement à Sartre et Beauvoir. Comme dans son recueil précédent, Le Bonheur des petits poissons (Lattès, 2008), il cite, résume, compare, fourmille d'anecdotes et de citations originales: ce type est une mine d'or (de Shandong), un sinologue sinueux qui réunit la gourmandise de Bernard Frank, la précision de George Steiner et la curiosité de Jorge Luis Borges. Contrairement à ce que laisse entendre son titre, Le Studio de l'inutilité est un des livres les plus indispensables de l'année, au sens «emersonien»: «Les livres n'ont qu'une seule fonction: inspirer.» Ses textes stimulent, inspirent et émerveillent.

    Le Studio de l'inutilité, de Simon Leys, Flammarion, 291 p., 20 €.

    Frédéric Beigbeder

    Lire également : http://www.lexpress.fr/culture/livre/simon-leys-l-intellectuel-francais-ne-sait-pas-comment-on-ouvre-un-parapluie_1101597.html