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  • L’exaspération grandissante des évêques d’Orient

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    Lu sur le nouveau site web catholique IHS News (gratuit, pendant sa période de lancement) :

    ENSEMBLE-DES-EVEQUES-CHALDEENS-SAUF-1-300x199 (1).jpg« L’incompréhension commence à monter en Irak. Tandis que le Pentagone vient de préciser que les Etats-Unis n’étendraient pas leurs frappes aériennes à d’autres zones en Irak, les chrétiens et les Yazidis continuent à mourir en fuyant les djihadistes de l’Etat Islamique. Face à cette absence de réelle action contre les membres de l’EI, les patriarches chrétiens commencent à élever le ton.

    Le Patriarche chaldéen Louis Sako a exprimé sa déception face à la portée limitée des frappes étasuniennes qui ne visent qu’à défendre la capitale du Kurdistan irakien, supprimant de fait tout espoir de renversement de la tendance sur le terrain : « La position du président de n’apporter une assistance militaire que pour protéger Erbil est décevante ». Il a par ailleurs à nouveau appelé ses ouailles à rester pour empêcher l’émergence souhaitée par les djihadistes d’un Irak sans chrétiens, et donc à ne pas profiter des visas humanitaires accordés par des pays comme la France.

    Mgr al Qas, évêque d’Amadiyah, a demandé à l’aviation étasunienne d’étendre son action afin de  « ne pas laisser le loup se mettre dans le troupeau pour tuer, manger, démolir ».

    Du côté du Liban qui a dû faire face à une attaque des djihadistes il y a quelques jours, le Patriarche Raï relance son appel à l’unité et à la nécessité de ne pas fuir à l’étranger.

    Tous les patriarches sont unanimes pour signifier que l’intervention militaire étasunienne ne changera rien en Irak, comme le signalait le patriarche Sako, si elle avait eu un autre but que la seule défense d’Erbil, les raids auraient débuté dès la prise de Mossoul.

    Le problème, avec cet espoir qui n’en est pas un au final, tient au fait que le moral des chrétiens d’Orient n’est, comme on peut l’imaginer, pas au plus haut. Persécutés, pourchassés, affamés, entassés dans des abris de fortune, leur espoir de jours meilleurs semble s’amenuiser jour après jour. Or l’annonce des frappes étasuniennes avait permis une éclaircie, mais qui sonne au final comme un coup d’épée dans l’eau. Oui, ils vont en majorité pouvoir atteindre des territoires libres, mais pour quel avenir, pour quelle vie ?

    Remontés par le drame que vivent leurs fidèles, les patriarches (qui sont restés au milieu des âmes qui leurs sont confiées), ainsi que le Saint Siège poussent plus en avant l’offensive.

    Le représentant du Saint Siège à l’ONU, Mgr Tomasi, après avoir déclaré qu’une action militaire était peut-être nécessaire (ne faisant ainsi que suivre l’enseignement du catéchisme et du code de droit canonique sur une réponse armée face à une agression), a exigé qu’une enquête soit diligentée par l’ONU, afin de dévoiler l’identité de « ceux qui fournissent des armes et de l’argent aux fondamentalistes, et les pays qui les appuient tacitement ». Mgr al Qas, va plus loin et cite même nommément l’Arabie Saoudite en précisant que la liste des responsables sera sans doute longue et remplie de surprises.

    Mais tout ceci ne fait malheureusement pas avancer la situation sur le terrain, pendant que les états occidentaux tergiversent sur ce qu’ils doivent faire, l’Etat Islamique implante un peu plus sa domination dans la région et prépare sa route sur Bagdad. D’ailleurs, les forces de sécurité irakiennes ne s’y trompent pas, elles qui sont déployées et en état d’alerte depuis dimanche. Se focaliser sur le seul problème des minorités persécutées ne résoudra pas le problème. Comme le signalait Mgr Sako, sauver Erbil n’éliminera pas le pouvoir de nuisance de l’Etat Islamique, sans compter que ces frappes ne seront pas éternelles et que l’EI est capable de changer temporairement d’objectif en attendant que le déluge de bombes (tout relatif) passe. Il faut entreprendre une réelle action de fond en Irak. Cependant, une action purement extérieure ne ferait que reproduire à nouveau, comme une histoire sans fin, le désastre irakien ou afghan, ces deux pays où une fois les troupes étrangères parties, le chaos a pris le dessus. Mgr Raï soulignait que contrairement à l’Irak, le Liban a su trouver un équilibre politique mais aussi militaire, et que c’est parce qu’il y a eu un équilibre militaire, grâce, entre autres, aux phalanges libanaises (qui existent depuis 1930-1940) ou aux forces libanaises (qui existent depuis les années 80), que l’équilibre politique a pu se réaliser. En Irak, les chrétiens son désarmés dans tous les sens du terme, et sont dépourvus d’une structure solide et fonctionnelle. Pour lui, il ne faudrait pas tant une intervention extérieure, qu’une structuration des forces présentes afin qu’une telle horreur ne se reproduise. Mais la communauté internationale ne semble pas prête à entendre cela, fondant tous ses espoirs sur les pershmergas kurdes et sur l’émergence du nouveau gouvernement irakien, déjà divisé avant même d’entrer en fonction.

    Les Patriarches semblent au final crier dans le désert sans susciter la moindre réaction de la communauté internationale persuadée de savoir ce qui est le mieux, alors qu’eux sont sur le terrain au milieu des morts et des réfugiés.

    P. JM. Robinne »

    Réf. L’exaspération grandissante des évêques d’Orient

    JPSC

  • Irak : un communiqué des évêques de Belgique

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    Communiqué de presse des évêques de Belgique

    Face au drame humanitaire que vivent les populations du Nord de l'Irak et du Moyen Orient, où les communautés chrétiennes sont particulièrement touchées, le Saint-Père lance un poignant appel. Le Pape François demande aux Églises locales de répondre résolument à sa pressante invitation pour que « s’élève, dans toute l’Église, une prière ardente et unanime invoquant l’Esprit Saint pour le don de la paix. »

    Rappelant un précédent appel à la prière pour ces populations sans défense, victimes d’une violence inouïe, le pape François répète : « Puisse le Dieu de paix susciter en tous les cœurs un authentique désir de dialogue et de réconciliation. La violence ne peut être vaincue par la violence. La violence n’est vaincue que par la paix! Prions en silence, implorons la paix ; tous en silence... Marie, Reine de la paix, priez pour nous! ». 

    Les évêques de Belgique demandent qu’aux célébrations du 15 août, fête de l’Assomption de Notre Dame, dans toutes les églises du pays, s’élève une prière unanime pour la paix. Une collecte sera organisée en solidarité avec nos frères et sœurs d’Orient, selon les projets concrets transmis par Caritas International et Aide à l’Eglise en Détresse. Le fruit des collectes pourra être immédiatement versé aux comptes :

    • BE88 0000 0000 4141 de Caritas International avec la mention “Moyen-Orient”

    • BE25 1960 0933 4182 de Aide à l’Eglise en Détresse avec la mention “Moyen-Orient”

    Le dimanche 31 août, à 18 heures, une veillée de prière sera organisée à la Basilique de Koekelberg « Chrétiens d’Orient unis aux Chrétiens d’Occident : une même foi, une même prière, une même solidarité pour la vie et la paix en Orient ». Invitons largement et soyons là !

    Et si vous le souhaitez, des dons personnels peuvent être versés avec attestation fiscale : 

    • Aide à l’Eglise en Détresse : BE72 1960 1357 6116 avec la mention “Moyen-Orient”
    • Caritas International : BE88 0000 0000 4141 avec la mention “Moyen-Orient”

    Informations sur les projets d’aide en cours :

  • Irak : Déclaration du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, 12.08.2014

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    Testo in lingua originale :

    Le monde entier a assisté, stupéfait, à ce qu’on appelle désormais « la restauration du califat » qui avait été aboli le 29 octobre 1923 par Kamal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne.

    La contestation de cette « restauration » par la majorité des institutions religieuses et politiques musulmanes n’a pas empêché les jihadistes de l’« Etat Islamique » de commettre et de continuer à commettre des actions criminelles indicibles.

    Ce Conseil pontifical, tous ceux qui sont engagés dans le dialogue interreligieux, les adeptes de toutes les religions ainsi que les hommes et les femmes de bonne volonté,ne peuvent que dénoncer et condamner sans ambiguïté ces pratiques indignes de l’homme:

    -le massacre de personnes pour le seul motif de leur appartenance religieuse;

    -la pratique exécrable de la décapitation, de la crucifixion et de la pendaison des cadavres dans les places publiques;

    -le choix imposé aux chrétiens et aux yézidis entre la conversion à l’islam, le paiement d’un tribut (jizya) ou l’exode;

    -l’expulsion forcéede dizaines de milliers de personnes, parmi lesquelles des enfants, des vieillards, des femmes enceintes et des malades;

    -l’enlèvement de jeunes filles et de femmes appartenant aux communautés yézidie et chrétienne comme butin de guerre (sabaya);

    -l’imposition de la pratique barbare de l’infibulation;

    -la destruction des lieux de culte et des mausolées chrétiens et musulmans;

    -l’occupation forcée ou la désacralisation d’églises et de monastères;

    -le retrait des crucifix et d’autres symboles religieux chrétiens ainsi que ceux d’autres communautés religieuses;

    -la destruction du patrimoine religieux-culturel chrétiend’une valeur inestimable ;

    -la violence abjecte dans le but de terroriser les personnes pour les obliger à se rendre ou à fuir.

    Aucune cause ne saurait justifier une telle barbarie et certainement pas une religion. Il s’agit d’une offense d’une extrême gravité envers l’humanité et envers Dieu qui en est le Créateur, comme l’a souvent rappelé le Pape François.

    On ne peut oublier pourtant que chrétiens et musulmans ont pu vivre ensemble - il est vrai avec des hauts et des bas - au long des siècles, construisant une culture de la convivialité et une civilisation dont ils sont fiers. C’est d’ailleurs sur cette base que,ces dernières années, le dialogue entre chrétiens et musulmans a continué et s’est approfondi.

    La situation dramatique des chrétiens, des yézidis et d’autres communautés religieuses et ethniques numériquement minoritaires en Irak exige une prise de position claire et courageuse de la part des responsables religieux, surtout musulmans, des personnes engagées dans le dialogue interreligieux et de toutes les personnes de bonne volonté. Tous doivent être unanimes dans la condamnation sans aucune ambiguïté de ces crimes et dénoncer l’invocation de la religion pour les justifier. Autrement quelle crédibilité auront les religions, leurs adeptes et leurs chefs ? Quelle crédibilité pourrait avoir encore le dialogue interreligieux patiemment poursuivi ces dernières années?

    Les responsables religieux sont aussi appelés à exercer leur influence auprès des gouvernants pour la cessation de ces crimes, la punition de ceux qui les commettent et le rétablissement d’un état de droit sur tout le territoire, tout en assurant le retour des expulsés chez eux. En rappelant la nécessité d’une éthique dans la gestion des sociétés humaines, ces mêmes chefs religieux ne manquerontpas de souligner que le soutien, le financement et l’armement du terrorisme est moralement condamnable.

    Ceci dit, le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux est reconnaissant envers tous ceux et celles qui ont déjà élevé leurs voix pour dénoncer le terrorisme, surtout celui qui utilise la religion pour le justifier.

    Unissons donc nos voix à celle du Pape François: « Que le Dieu de la paix suscite en tous un désir authentique de dialogue et de réconciliation. La violence ne se vainc pas par la violence. La violence se vainc par la paix!».

    [01287-03.01] [Texte original: Français]

    JPSC

     

  • Liège : Appel de Mgr Delville pour les chrétiens et les victimes du nettoyage ethnique en Irak

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    Sur le site du diocèse :

    200_200_e2f970b49174c5d6ba877496e45b25db-1370007343.jpg« Plus de 100 000 chrétiens d’Irak sont chassés de leurs villes en Irak. C’est un drame humanitaire et même un risque de génocide qui est en cours, avec des atrocités commises sur les chrétiens et l’exode des populations lancées sans secours sur les routes désertiques. 

    À la demande du pape François, prions autour du 15 août Marie, Reine de la Paix, pour nous unir aux souffrances des populations victimes de la violence en Irak.

    Et si nous pouvons, versons un don sur le compte BE88 0000 0000 4141, de Caritas, qui a déjà commencé sur place son travail d’aide aux réfugiés.

    + Jean-Pierre Delville »

    A noter à ce propos que l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132) dédie à cette cause une adoration eucharistique ce mardi 12 août de 17h00 à 19h00 et ses deux messes de l’assomption vendredi 15 août à 10h00 (latin) et 11h15 (français).

  • "Les djihadistes sont des criminels qu'il faut arrêter et juger "

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    Le site web Aleteia a appelé  Mgr Lebrun, l'évêque de Saint-Etienne, actuellement à Erbil, pour faire le point sur la situation des réfugiés chrétiens en Irak. :

    Sa visite, quelques semaines après celle de Mgr Barbarin à Qaraqodh, a été programmée et annoncée au dernier moment. L’évêque de Saint-Étienne a interrompu ses vacances et est arrivé samedi matin dans la capitale du Kurdistan irakien autonome, avec Mgr Gollnisch, en charge de l'Oeuvre d'Orient. Aleteia l'a eu en ligne afin de partager son ressenti là-bas, à Erbil.

    Monseigneur, où en est l'aide aux chrétiens sur place ?

    Mgr Lebrun : Pour la première fois aujourd'hui, on a commencé à organiser un véritable centre d'accueil pour les réfugiés. L'aide aux chrétiens commence à se mettre en place. De l'aide est déjà arrivée de l'Unicef, du HCF, de l'état français, ce qui a permis de parer à quelques besoins essentiels : des tentes, des médicaments… Mais cela manquait un peu d'adéquation au réel, car cette aide était arrivée spontanément, ce qui est tout à fait naturel. Une deuxième vague d'aide est en train d'arriver. L'Oeuvre d'Orient travaille sur place à Erbil avec Mgr Gollnisch, qui a une connaissance plus fine de la diversité des communautés, des besoins…

    Pouvez-nous nous décrire Erbil ?

    Mgr Lebrun : Erbil c'est une grande ville, la capitale du Kurdistan. Mais il ya a aussi Ankawa (Ndlr : à quelques kilomètres au nord-ouest d'Erbil), la ville jumelle chrétienne d'Erbil, qui est Kurde. Les deux villes se sont rejointes.  A Ankawa, on trouve plusieurs églises, chaldéennes et syriaques, ainsi que le séminaire de Mossoul qui y a été transféré après la chute de la ville.

    Comment est le moral des réfugiés chrétiens sur place ?

    Mgr Lebrun : Aucun chrétien n'a abjuré, c'est admirable. Ils sont unis dans la prière. Mais leur désespoir, en toute honnêteté, est très grand. Si l'on écoute ce que disent les chrétiens réfugiés ici, si vous leur demandez ce qu'ils veulent faire, 90% vous diront qu'ils veulent quitter le pays. Cela fait un siècle que l'on subit cela, nous disent-ils, des humiliations, des persécutions… Ce n'est plus possible. En quelques décennies, l'Irak a perdu les deux tiers de ses chrétiens. En même temps, si vous leur dites que, dans huit jours ils peuvent retourner à Qaraqosh, qu'ils peuvent rentrer chez eux, la réponse sera certainement différente.

    Selon vous, que faut-il faire maintenant ?

    Mgr Lebrun : Après l'aide humanitaire, ce qu'il faut, c'est que la communauté internationale soit prête à agir pour stopper ces criminels. Ce soi disant califat n'a rien d'un état. M. Fabius l'a l'a dit losqu'il est venu à Erbil : il faut demander à  l'ONU d'intervenir. Je suis convaincu qu'ilt faut une intervention militaire, et à terme une solution irakienne.
    Il ne faut pas non plus oublier toute la tragédie des Yezidi qui subissent le même sort que les chrétiens : vous abjurez votre foi, vous mourez ou bien vous partez. Ils sont dans la montagne de Sinjar, c'est dramatique. On parle aussi de plus de 500 femmes enlevées, qui ont le choix entre être vendues ou être tuées. Il semble clair que l'armement des armées kurdes et irakiennes n'est actuellement pas suffisant pour faire face aux terroristes. Cela nous dépasse ; je peux simplement dire, en tant qu'évêque, que ce sont des criminels, et qu'il faut les arrêter et les juger. Pour l'avenir, si on ne bouge pas, c'est terrible. »

    Ref. : "Les djihadistes sont des criminels qu'il faut arrêter et juger "

    JPSC