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Franciscaines de l’Immaculée : pourquoi un tel harcèlement ?

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Lu sur le site « Riposte catholique » :

Dom_joao_braz_de_aviz.jpgOn sait de quelle manière violente, en ce qui concerne le droit de l’Église, se déroule la visite canonique des Franciscains de l’Immaculée, demandée à la fin du pontificat de Benoît XVI par une minorité de religieux de cette communauté hostile à l’orientation trop traditionnelle de leur institut. Cette visite canonique, ordonnée par le cardinal João Braz de Aviz (photo), préfet de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée, est menée par le P. Volpi, capucin, désigné comme commissaire et disposant des pouvoirs de supérieur de l’institut.En mai dernier, le même cardinal a annoncé à la Mère générale de la branche féminine, les Franciscaines de l’Immaculée, la nomination « avec effet immédiat » d’une visiteuse, dotée de pouvoir équivalents à ceux de commissaire. Il s’agit de la Sœur Fernanda Barbiero, de l’Institut des Sœurs enseignantes de Sainte Dorothée. Cette religieuse a enseigné à l’Université Urbanienne, à Rome, à l’Université Pontificale des Sciences de l’Éducation Auxilium. Elle collabore à un certain nombre de revues, fait de nombreuses conférences sur des thèmes pastoraux, ecclésiologiques, et sur les problèmes des femmes. Elle a publié divers ouvrages, notamment : Le célibat consacré et les valeurs de la féminité dans Mulieris dignitatem, ou encore sur l’œuvre de sainte Dorothée dans la réalité culturelle d’aujourd’hui. Ses options théologiques sont très modernes et sa nomination pour visiter les Sœurs de l’Immaculée a été ressentie comme une espèce de provocation délibérée. Il ne fait pas de doute que la Congrégation pour les Religieux veut remettre au pas ces deux jeunes instituts masculin et féminin de l’Immaculée, aux nombreuses vocations, aux implantations multiples dans l’Italie et dans le monde, qui l’une et l’autre ont adopté un bi-formalisme liturgique qui s’avère très fécond.

Concrètement, ces visites à tonalité fortement idéologique préparent pour les Franciscains et les Franciscaines de l’Immaculée une quasi disparition, avec le départ provoqué d’un grand nombre de leurs membres, déjà largement commencé chez les Franciscains, et un assèchement des vocations.On sait aussi qu’une des premières mesures prises à l’encontre des Franciscains, sous prétexte de rétablir la paix dans leurs communautés, avait été de leur interdire la célébration de la messe traditionnelle. Et voici que la commissaire, Sœur Fernanda Barbiero, a annoncé aux Franciscaines qu’elle allait de même leur interdire de faire célébrer dans leurs communautés la messe en forme extraordinaire « pour quelques mois », afin de « tester leur obéissance ». On imagine la consternation à l’intérieur des couvents de Franciscaines, notamment au sein des communautés cloîtrées. Que la mesure soit directement contraire aux dispositions du Motu Proprio Summorum Pontificum de 2007 ne semble nullement inquiéter la Sœur Barbiero, pas plus que les recours canoniques que pourraient éventuellement déposer religieuses ou supérieures contre cette mesure. Il est même probable que ces recours de droit soient attendus pour être qualifiés d’autant d’« actes de désobéissance ».Le cardinal Aviz et un certain nombre de ses collaborateurs appartiennent à la tendance qui, à l’intérieur de la Curie, veut mettre à profit le climat du nouveau pontificat pour « réduire » le Motu Proprio de Benoît XVI. La Congrégation des Religieux n’a pas une compétence directe sur les Instituts Ecclesia Dei, qui dépendent de la Commission Ecclesia Dei, mais les mécanismes administratifs de la Curie peuvent permettre, via la Secrétairerie d’État, une « harmonisation pastorale » à l’endroit de toutes les communautés où est célébrée la messe traditionnelle, par exemple dans le traitement des rapports dressés en suite des trois visites canoniques successives – dans tout autre finalité que les visites dirigées contre les Franciscains – qui se sont déroulées ou sont en cours d’achèvement dans l’Institut du Bon Pasteur, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre et l’Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre. Pour autant, le cardinal Braz de Aviz n’est pas considéré comme ayant en tout l’oreille du pape. La tendance de la « Casa Santa Marta », comme on désigne désormais les Palais Apostoliques, est plutôt d’estimer ces questions de liturgie traditionnelle comme très secondaires et ne méritant nullement de ranimer de vieilles querelles. Ce sentiment est d’ailleurs largement partagé par de nombreux cardinaux, quand bien même leur sensibilité n’est en rien “ratzinguérienne”.

Ref. Franciscaines de l’Immaculée : pourquoi un tel harcèlement ?

Le cardinal Bra de Aviz est réputé proche des milieux charismatiques et opposé aux excès de la théologie de la libération, bien qu'il en apprécie l'option préférentielle pour les pauvres. JPSC

 

Commentaires

  • Le 20 novembre 2013, Riposte catholique écrivait ceci:

    “L’ancien préfet de la Congrégation du clergé (i.e. Cardinal Hoyos) a déclaré à un groupe traditionaliste que le pape François n’avait pas l’intention de restreindre l’accès à la forme extraordinaire de la liturgie latine. « J’ai récemment rencontré le pape François et il m’a dit qu’il n’avait aucun problème avec l’ancien rite, et qu’il n’en avait pas davantage avec des groupes de laïcs et des associations comme la vôtre qui le promeuve » a déclaré le cardinal Castrillon Hoyos aux membres de la Fédération internationale Una Voce (FIUV) réunis à Rome pour une assemblée générale. Répondant aux questions de membre de la FIUV sur les tensions avec les Franciscains de l’Immaculée, le cardinal colombien a répondu que le pape avait été poussé à insister sur l’usage du Novus Ordo dans cette communauté religieuse uniquement en raison des dissensions internes et non en raison d’un quelconque jugement négatif de sa part sur la liturgie traditionnelle.”

    Bon. Sandro Magister relève que dans un décret de juillet 2013 signé par Braz de Aviz, très proche de François, il est prévu ceci: “le Saint Père François a décidé que tous les religieux de la congrégation des Frères Franciscains de l'Immaculée sont tenus de célébrer la liturgie selon le rite ordinaire et que, éventuellement, l'usage de la forme extraordinaire (Vetus Ordo) devra être explicitement autorisée [sic] par les autorités compétentes, pour tous les religieux et/ou communautés qui en feront la demande”.

    En contradiction flagrante avec le Motu proprio “summorum pontificum”, comme le relève justement Sandro Magister. Il suffit de lire le Motu proprio pour s’en rendre compte.

    Aucun problème avec l'ancien rite ? Vraiment ?

    On en arrive au 16 février 2014, où Belgicatho reprend un échange entre François et un évêque tchèque intervenu quelques jours plus tôt. Interrogé sur la forme extraordinaire de la messe, le pape a répondu ceci:

    “Lorsque je cherche en profondeur, je vois qu’il s’agit là d’une mode. Et s’il ne s’agit que d’une mode, il ne faut pas y porter davantage d’attention. Il est juste nécessaire de faire preuve de patience et de délicatesse avec ces personnes qui sont attachées à une certaine mode. Cependant, je considère qu’il est très important d’étudier les choses en profondeur ; car si nous ne le faisons pas, alors aucune liturgie, qu’elle soit dans cette forme ou dans une autre, ne pourra nous sauver”.

    En relisant ce passage aujourd’hui, j’ai un peu l’impression qu’il y a une contradiction, un peu comme si François disait une chose et son contraire.

    Le professeur Luc Perrin (faculté de théologie de Strasbourg), cité par Belgicatho à l’époque, ne s’y était déjà pas trompé, en écrivant:

    “Ce qui est manifeste dans cette réponse est l'aveu d’une totale incompréhension de la part du pape régnant des jeunes générations qui aiment la liturgie en forme extraordinaire non tant par effet de mode, et si c'était le cas il faudrait les encourager car voilà une belle "mode", mais d'abord et avant tout car ils prennent au sérieux les exigences de la foi : curieusement ce que le pape leur demande de faire, tout en les méprisant ainsi en public quand ils le font...”

    Avant d’ajouter:

    “Le pape a raison de rappeler sans cesse qu'il faut aller "au fond des choses" mais à systématiquement considérer que la messe serait une "mode", que les formes liturgiques sont sans importance - c'est le message implicite de sa dernière phrase - on tombe dans une version bisounours du christianisme qui est pour le moins déconcertante et en nette rupture avec tous les papes, je dis bien tous, qui l'ont précédé”.

    C’est quand même étrange… François appelle un protestant son “frère évêque”, un homme destiné selon lui à jouer les “constructeurs de ponts” entre l’Eglise catholique et les Evangélistes, lui conseillant même de ne pas se convertir au catholicisme à cette fin (avant que le malheureux finisse par se tuer en moto !)… il fréquente les juifs talmudiques… il nous parle des périphéries, mais curieusement, la périphérie attachée à la tradition n’a pas trop l’air de lui plaire… peut-être un jour la Providence nous éclairera-t-elle sur le fond de l’histoire.

  • Dans ses manifestations à Soeur Mariana de Jesus Torres (Monastère de l'Immaculée Conception, Quito, Equateur, XVIIème siècle), Notre-Dame du Bon Succès, parlant de la crise du monde et à l'intérieur de l'Eglise, dit que lorsque l'autorité abuserait de son pouvoir, sa chute serait prochaine...

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