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Le pape irrité par cinq cardinaux ?

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À l’approche du Synode des évêques sur la famille, la parution d’un ouvrage, où figurent plusieurs cardinaux en fonction dans la Curie réfutant la proposition à l’égard des divorcés remariés du théologien Walter Kasper, contrarierait le pape François. C’est du moins ce qu’écrit, sous la signature de son correspondant à Rome, le journal « La Croix », un quotidien français réputé sérieux:

« Avant même sa sortie officielle, « ce livre fait le buzz », selon l’expression d’un prélat au sein de la Curie romaine. Intitulé « Demeurer dans la vérité du Christ », l’ouvrage, qui en France paraît aux éditions Artège le 25 septembre prochain, rassemble des textes de grandes signatures de l’Église, en particulier celles de cinq cardinaux : Walter Brandmüller, président émérite du Comité pontifical pour les sciences historiques et très proche de Benoît XVI, Raymond Burke, actuel préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, Carlo Caffarra, archevêque de Bologne, qui fut proche de Jean-Paul II, Velasio De Paolis, président émérite de la Préfecture des affaires économiques du Saint-Siège, et – non des moindres – Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

« ERREURS D’INTERPRÉTATION SUR LA MISÉRICORDE »

Rassemblés par le père Robert Dodaro, président de l’Institut de patristique Augustinianum à Rome, les textes « entendent réfuter » la proposition formulée par le cardinal allemand, Walter Kasper, à l’ouverture du consistoire de février dernier en vue des deux Synodes à venir sur la famille, à propos de l’accès aux sacrements des divorcés civilement remariés. Comme le résumé l’éditeur français du livre, celui-ci s’attache « à montrer l’impossibilité de concilier » l’idée « d’une version catholique de quelques pratiques de l’Église orthodoxe pour certains divorcés remariés civilement (..) avec la doctrine catholique de l’indissolubilité du mariage »Cette idée ne pourrait « que conduire à des erreurs d’interprétation sur la fidélité et la miséricorde. »

Le pape François, qui avait manifesté son attachement au texte du cardinal Kasper lors du consistoire, serait irrité par la publication de cet ouvrage collectif à quelques jours du Synode, selon une haute source proche du pape argentin. Il aurait demandé au cardinal Müller de ne pas participer à la promotion du livre, qui reprend aussi des textes de deux jésuites. Le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi a déjà exposé sa position à d’autres occasions.

Le cardinal Kasper, qui n’a pas encore reçu le nouveau livre, indique à La Croix s’être engagé auprès du pape à ne pas « se livrer à une dispute entre cardinaux ». À la fin du consistoire de février dernier, le pape François avait plaidé pour l’unité des cardinaux.

L’ouvrage, à paraître en plusieurs langues dans les jours à venir, s’ajoute à d’autres prises de position récemment affirmées sur le sujet épineux des divorcés remariés, comme celle de l’évêque d’Anvers, Mgr Bonny. Le Synode des évêques doit s’ouvrir à Rome le 5 octobre prochain pour deux semaines ».

Réf. Cinq cardinaux rappellent leur ferme position doctrinale avant le Synode sur la famille

Le pape irrité par la publication d'une réponse de cinq cardinaux aux thèses de Walter Kasper? Mais on n’a pas entendu dire que ce même pape l'aurait été par le récent manifeste de Mgr Bonny. Faut-il en déduire que ce n'est pas la démarche de ces cardinaux qui déplait mais la position qu'ils défendent? JPSC

Commentaires

  • " À la fin du consistoire de février dernier, le pape François avait plaidé pour l’unité des cardinaux."

    Les "tradis" veulent la fin de l'Eglise !

  • Je ne suis pas papolâtre, et considère que le saint père peut se tromper et qu'en tout cas il est permis à tout catholique de discuter ses avis et prises de position non magistérielles, non faites sous le sceau de l'infaillibilité.
    Par contre j'estime que les non catholiques n'ont pas voix au chapitre. De quel droit pourraient-ils dire à un pape ou simplement à un chrétien ce qu'il doit faire ou penser ?? L'ONU n'a qu'à la fermer dans des problèmes religieux.

  • C'est beau de voir Belgicatho et autres supporters de Rome se mettre à critiquer le Pape François, l'Evêque d'Anvers, Mgr Danneels et autres cardinaux.
    Plus sérieusement, si Mgr Bonny pense que l'Eglise devrait être moins blessante envers les homosexuels, les jeunes essayant de fonder un couple, et autres "non-purs", c'est simplement pour que l'amour de Dieu et la sollicitude de leurs proches les atteignent et les protègent. Et pour éviter le genre d'attitude racontée ci-dessous:
    http://www.rollingstone.com/culture/features/the-forsaken-a-rising-number-of-homeless-gay-teens-are-being-cast-out-by-religious-families-20140903

    Et n'oublions pas que l'exclusion tue. Que ces jeunes rejetés par leur famille finiront sans-abri et beaucoup mourront jeunes. Que les soi-disant "défenseurs de la vie" y réfléchissent.

  • Nous sommes tous appelés à mourir, tôt ou tard, jeune ou vieux, malade ou en bonne santé, et à rejoindre notre créateur.
    Ne pas être blessant est évidemment le premier devoir du chrétien ; le respect de la personne où elle en est de son cheminement est évidemment indispensable. Cela ne veut absolument pas dire ne pas lui laisser entendre (ou dire clairement) qu'il se fourvoie dans sa vie. Il faut toujours y mettre des formes, mais le rappel du chemin positif, correct est la seule chose qui puisse vraiment aider les égarés, et la seule chose qu'ils attendent est un soutien pour reconstruire leur vie.
    Accepter les hommes oui, nier la vérité en mentir non ; c'est les enfoncer dans leur égarement.

  • Pourquoi, diable, en commentaire d'un article parlant de la question de la communion des divorcés ramenez-vous la question de l'homosexualité?
    Avez-vous des problèmes avec des homosexuels??

  • # Shimon Pour faire ce que vous dites il faut avoir La vérité et non sa vérité personnelle.

  • Gabriel, messager de Dieu,

    je suppose que vous ne parlez pas de la bienveillance, de l’accueil des personnes en souffrance, mais du fait de leur laisser entrevoir la possibilité d'une autre voie?
    Peut être auriez vous préféré que le Christ disant à la femme adultère "moi non plus je ne te condamne pas" n'ajoute surtout pas "et désormais ne te fourvoie plus"?

  • @ gabriel ... Il me semble que Shimon rappelle que Jésus est le chemin à suivre, la vérité et la vie. Il ne prétend pas détenir lui-même la vérité, mais en montrer le chemin qui est Jésus. Selon moi, l'expression « à chacun sa vérité » s'appliquerait bien mieux à la multiplicité des hérésies protestantes, plutôt qu'à l'unité des catholiques. Les protestants reprochent d'ailleurs à ceux-ci de ne pas avoir « chacun sa vérité », de n'avoir qu'une seule doctrine commune. Et d'avoir une unité garantie et symbolisée par notre Pape. Croient-ils que suivre une boussole sûre et commune ne soit pas meilleur qu'aller à l'aventure, pour ne pas se perdre ? Et un Synode a sans doute pour but de vérifier régulièrement si notre boussole catholique est encore bien au point et est toujours sûre.

  • Le Synode est une étape importante dans la vie de l'Eglise. L'Eglise veut affronter le fossé qui sépare sa doctrine de situations familiales souvent douloureuses. Pour atteindre ce but, un débat ouvert entre les prises de position des évêques, cardinaux (et des laïcs !) peut être très positif.
    Il me semble que Belgicatho devrait se soucier d'informer ses lecteurs de façon objective, bien mieux - espérons-le - que ne le font les autres médias. Les textes : "chasse aux tradis" "le pape irrité"... n'apportent rien de positif. Ils reposent sur des supputations gratuites ("Le Pape SERAIT irrité"). Ils ne font qu'encourager l'atmosphère de division possible, de clans dressés les uns contre les autres. A tous niveaux (y compris dans les paroisses), cette atmosphère est destructrice et peut engendrer la fuite des pratiquants. Le débat serein, OUI, les clans où chacun croit avoir raison et se juge meilleur que l'autre, NON !

  • Anne,

    croyez-vous vraiment qu'il soit possible de dire que deux et deux font cinq ou même quatre et demi?

  • Le site « Benoît et moi » rapporte ces propos du vaticaniste Andrea Tornielli sur l’agitation de la "cathosphère", à la veille d’un synode qui ferait bien de remettre la balle au centre du débat imprudemment ouvert par le Cardinal Kasper en introduction du consistoire cardinalice réuni par le pape en février dernier :

    « Il n'était jamais arrivé qu'un Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en fonction, publie en l'espace de quelques semaines, deux livres déclarant inadmissible toute modification de la position de l'Eglise sur une question qui va être discutée par un synode. Le cardinal Gerhard Ludwig Müller, depuis 2012 à la tête de l'ex-Saint-Office, l'a fait, ayant en Juillet dernier publié un livre-entretien opposé à toute ouverture à la communion pour les divorcés remariés («La speranza della famiglia», Ares), et étant aujourd'hui le nom le plus en vue parmi les auteurs d'un nouvel essai collectif intitulé «Rester dans la vérité du Christ».

    Quatre autres cardinaux, Carlo Caffara, archevêque de Bologne, Raymond Leo Burke, préfet de la Signature apostolique, et deux émérites, Walter Brandmüller et Velasio De Paolis, auxquels s'ajoutent l'archevêque Cyril Vasil', secrétaire de la Congrégation pour les Eglises orientales, et d'autres experts. Les deux ouvrages sont entièrement consacrés à la question de la participation à l'Eucharistie pour les divorcés vivant un second mariage, la déclarant inadmissible. L'opération médiatique inédite - qui voit maintenant s'ajouter sur la même ligne la contribution du cardinal Angelo Scola , et un livre à sortir du Cardinal australien George Pell, «ministre de l'Economie» du Vatican - est présentée comme une réponse aux ouvertures hypothétiques faites en février de cette année par le cardinal allemand Walter Kasper, à qui François avait confié le discours d'introduction du consistoire.
    Devant tous les cardinaux, Kasper avait parlé du thème de la famille et dans la dernière partie de son discours articulé, il avait suggéré - au cas par cas, sous réserve de certaines conditions et après un parccours de pénitence - la possibilité de réadmettre les divorcés remariés à la communion. L'exposé avait suscité beaucoup de réactions parmi les cardinaux, et le lendemain, prenant la parole, François l'avait valorisé, disant qu'il considérait la théologie de Kasper comme «une théologie à genoux» et d'y avoir trouvé «l'amour de l'Eglise». Dans les mois suivants, après la publication de ce texte, les interviews et les déclarations se sont multipliées. Les positions se sont polarisées, la confrontation et l'affrontement ont eu lieu dans les médias, comme cela avait été le cas lors du Concile Vatican II ».

    Comme disait le pape François à Rio, « J’espère de la pagaille! Va-t-il y avoir de la pagaille ? Oui! Est-ce qu'ici il va y avoir de la pagaille? Oui! Mais je veux aussi de la pagaille dans les diocèses! ». Maintenant, il est servi.

  • Lorsque un catholique demande à recevoir le corps du Christ, il ne lui est jamais demandé a priori s'il est en état de le faire. On le présuppose puisqu'il le demande en connaissance de cause.
    Lorsqu’un assassin, un avorteur, un euthanasieur, un adultère un voleur, ou un pilleur de tronc, se présente à la communion, on suppose qu'il s'est repenti, confessé et a pris la résolution de « ne plus pécher », de ne plus « se fourvoyer ». Évidemment si son métier est d'exécuter des contrats, si c'est un assassin à répétition et qu'il revendique publiquement le droit d'assassiner, il n'est pas possible de lui donner accès au corps et au sang du Christ.
    La communion est une force mais aussi un engagement. C'est la volonté de respecter un mode de vie. Ne pensez-vous pas ?
    Ou bien estimez-vous que chacun doit faire sa règle et que tout, toujours est subjectif, relatif ?

  • Sauf erreur, à moins de se trouver en face d'un excommunié notoire, le prêtre n'a pas à refuser la communion sacramentelle à une personne qui se présente au banc de communion.

    Mais ceci n'a rien à voir avec le fait qu'une personne dont l'état de vie est en contradiction avec la Parole du Christ devrait, en conscience, s'abstenir de communier. Cette Parole lie l'Eglise, qui doit prendre grand soin à ne pas la manipuler dans un esprit de miséricorde mal compris.

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