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Irak – La leçon de Ninive

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Le combat mené par les islamistes est aussi culturel, et appelle une réaction tant en Orient qu’en Europe. D’ Aymeric Pourbaix, cet éditorial dans « Famille chrétienne » :

Dans les écoles de Mossoul et de la plaine de Ninive, il est désormais impossible de porter un prénom chrétien. Ordre des djihadistes de l’État islamique, rapporté par l’agence Fides, qui montre bien la dimension culturelle de la terreur imposée à ce pays : c’est la mort programmée d’une civilisation, celle de la Bible, peu à peu gommée du paysage qui l’a vu naître. Et emportant avec elle la culture dans son ensemble, puisque les cours de philosophie ont également été supprimés, faute de se référer directement à Dieu.
C’est dire combien l’action militaire engagée par la coalition internationale pour détruire le Califat islamique, si elle est nécessaire, ne suffira pas. Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman, a donc raison lorsqu’il parle de « guerre culturelle » à mener contre l’islamisme, qu’il condamne d’ailleurs sans appel. Mais il faut aller plus loin et analyser les racines de cette nouvelle menace. Sur ce point précis, le courage intellectuel et la liberté d’expression – ceux du prophète Jonas à Ninive – sont plus que jamais nécessaires pour discuter des idées, sans pour autant stigmatiser tous les musulmans. Est-il raisonnable de considérer, comme le fait Obama, que ces terroristes n’ont rien à voir avec l’islam, quand bien même ils s’en réclament, et font diffuser dans les rues de Mossoul des conférences sur le « bon islam » ? Dans sa conférence de Ratisbonne en 2006, Benoît XVI avait eu l’audace de poser la question du rapport ambigu entre islam et violence. On se souvient de la vague d’indignations et de violences qui s’étaient ensuivies… Aujourd’hui, cette question et d’autres sont plus que jamais d’actualité : pourquoi le nécessaire alliage entre foi et raison, et leur « purification » mutuelle (encyclique Foi et raison, Jean-Paul II, 1998) ne fonctionne-t-il pas dans la religion musulmane ? Pourquoi l’islam est-il également ce carcan politique et social qui interdit de changer de religion dans la plupart des pays musulmans, si ce n’est dans tous ? D’autre part, en France, il ne faut pas se cacher non plus le vide existentiel et familial, qui explique que 930 jeunes français soient partis se battre en Syrie et en Irak. Comment ne pas relier ce triste record avec l’apostasie de la foi chrétienne dont nous souffrons depuis deux cents ans, et qui laisse la place aux idéologies les plus folles ? Dans les semaines qui viennent, le pape François aura au moins deux occasions de rap­peler à l’Europe qu’elle est chrétienne : son voyage dans l’ex-pays communiste qu’est l’Albanie le 21 septembre, puis son discours au Parlement européen le 25 novembre. Ce dont l’Europe a le plus besoin aujourd’hui, c’est d’un nouveau Jonas, prêchant la conversion à la ville païenne de Ninive. Alors le martyre des chrétiens d’Irak n’aura pas été vain…

Ref. Irak – La leçon de Ninive

JPSC 

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