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Synode J-7: l’accès des divorcés-remariés à la communion ne passera pas

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C’est du moins l’avis de Philippe Oswald sur « Aleteia". A l’approche de l’ouverture du Synode extraordinaire sur la famille (5 octobre), une dizaine de cardinaux, et non des moindres, prennent publiquement position contre les propositions du cardinal Walter Kasper sur les divorcés remariés. Il est douteux que l’accès des divorcés-remariés à la communion sacramentelle puisse « passer » dans de telles conditions, sans jeter un grand trouble dans la vie de l’Eglise :

Tous s’expriment « à l’encontre des propositions du cardinal Kasper » avec une franchise et une vigueur à la hauteur de l’enjeu : « La prédication de Jésus sur le divorce et le remariage ne souffre aucune ambiguïté ». Le cardinal est clairement blâmé pour « vouloir tolérer ce qui en soi est inacceptable », comme lui-même l’a avoué dans son livre. Même son interprétation de la pratique orthodoxe de l’« oikonomia » ou sa référence au cardinal Newman sont sévèrement battues en brèche pour leur inexactitude, tandis que le cardinal Müller dément « l’assertion selon laquelle la doctrine de l’Eglise relèguerait les catholiques divorcés au rang de chrétiens de catégorie inférieure. » Qualifiant de « faux appel à la miséricorde » la proposition principale de son frère dans l’épiscopat, le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi exhorte l’Eglise à ne pas craindre de s’exposer comme par le passé en défendant l’indissolubilité du mariage ; qu’elle résiste, écrit-il, à « toute adaptation pragmatique », et qu’elle annonce au contraire « l’Evangile de la sainteté du mariage avec une audace prophétique ». Car c’est bien, ajoute pour sa part le cardinal Caffarra, un changement de doctrine et pas seulement de discipline qu’implique la proposition principale du cardinal Kasper. Déjà considérable par son ampleur et l’autorité des contributeurs de ce livre, ce « tir groupé » est conforté par d’autres interventions en solo, mais publiques elles aussi, d’au moins cinq autres cardinaux de premier plan : le Canadien Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques (un « papabile » du précédent consistoire), l'Australien George Pell, chef du tout nouveau Secrétariat pour l'économie, l'archevêque de Milan, Angelo Scola, l’Espagnol Fernando Sebastián Aguilar, et le Canadien Thomas Collins, l'archevêque de Toronto. On peut en conclure sans trop de risque de se tromper que la proposition du cardinal Kasper  d’admettre à la communion sacramentelle les divorcés remariés ne recueillera guère de suffrages au Synode. Pour l’heure, remarquait récemment le vaticaniste Sandro Magister (La Repubblica), seul son compatriote le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich, lui a promis son soutien avec l’espoir de rallier d'autres évêques allemands.

1) Demeurer dans la vérité du Christ, mariage et communion dans l'Eglise catholique, textes rassemblés par Robert Dodaro, Artège, 312 pages, 19,90€
 
 Réf. Divorcés remariés : vif débat au sommet de l’Eglise

JPSC

Commentaires

  • Le « Monde des religions » note à ce sujet : « face à ces affrontements publics, le pape François se devait de rappeler les cardinaux à l’ordre tout en se montrant garant de l’unité de l’Église. Lors d’un discours devant 140 nouveaux évêques du monde entier, le 18 septembre, il leur a ainsi demandé de ne pas « dépenser d’énergie pour vous opposer et vous affronter, mais pour construire et aimer ». Une recommandation qui valait sûrement aussi pour les cardinaux.
    Difficile de se montrer garant de l’unité de l’Église quand on est soi-même soupçonné de prendre parti. C’est en effet le cardinal Walter Kasper, partisan assumé du changement, que le pape avait chargé d'introduire la discussion sur le thème de la famille, lors du Consistoire des cardinaux qui s'était tenu en février dernier. Si le pontife ne s'est jamais prononcé ouvertement sur la question, il avait pourtant qualifié la pensée de Kasper de « sereine pour la théologie ».

  • @ tchantchès ... À ma connaissance, notre Pape "prend parti" uniquement pour le Christ, et il a été élu pour cela par des cardinaux inspirés par l'Esprit saint, Esprit d'unité de l'Église. Supposer que notre Pape "prendrait parti" pour l'un ou l'autre, alors qu'il représente l'unité visible de l'Église, laissons ces expressions partisanes au monde politique et aux vaticanistes, peu éclairés par l'Esprit saint mais surtout par l'esprit du monde.

  • @ Pauvre Job

    Il est un fait que le pape François a dit beaucoup de bien de la théologie de Kasper. Sans réserve. Appelez cela comme vous voulez.

    J’espère bien que le pape cherche à faire la volonté divine, avec l’assistance du Saint-Esprit. Mais que tous les papes, dans toutes leurs actions, la fassent réellement, c’est une autre question : relisez les évangiles et l’histoire de la papauté.

    Pour le cas qui nous occupe, je ne pense pas que François prendra le parti de suivre la proposition de Kasper sur l’accès des divorcés-remariés à la communion sacramentelle : rendez-vous après le synode ordinaire de 2015. D’ici là on peut toujours prier pour lui.

  • Et pendant que ces cardinaux ergotent sur l'administration d'un sacrement qui de toute façon est maintenant souvent galvaudé par un automatisme de consommation infecté de superstition, pas un mot de charité à l'égard des enfants de ces couples détruits ou reconstitués! Ces cardinaux feraient mieux de s'interroger sur la valeur réelle des sacrements de l'eucharistie et du mariage pour des fidèles qui les reçoivent pour toute autre raison qu'un engagement personnel profond pour le Christ. Quand alors ils auront réalisé l'ampleur des engagements invalides, leur attention pourra enfin se concentrer une pastorale efficace qui redonnera un espoir cohérent à ces parents et leurs enfants.

  • J'aime bien l'intervention de kerkefas. Parler "famille" c'est aussi et surtout parler "enfants".

    Quelle sécurité affective pour les enfants lorsque la tendresse se respire au sein du couple parental ! Nous vivons comme la Trinité: Père, Mère et le Christ, inséparables ...
    Quelle anxiété, quelle panique, quelles difficultés à gérer des émotions fortes surtout à l'adolescence lorsque les parents ont opté pour une recomposition familiale parce que n'ayant pas trouvé de meilleures solutions.
    Il est certain que le sacrement de Réconciliation aide à voir plus clair. A se pardonner. A repartir plus fort, avec de meilleures dispositions, et un retour de la Grâce.
    Il est certain que les Sacrement de l'Eucharistie et du Mariage
    aident à l'engagement personnel et profond avec le Christ.

    Il faut reconnaître aussi que nous vivons une époque spéciale, c'est la "révolution virtuelle."
    Il faut s'adapter ... trouver une méthode pour réussir à vivre nos journées avec plus de tendresse. C'est un élément important pour réussir la vie de famille et pour continuer à donner le goût du bonheur à chacun et tout naturellement aux enfants.
    Mais sans Dieu, ce sera plus difficile, et c'est une Grâce à demander chaque jour, plus qu'avant ! ... parce que ce que nous vivons en ce moment est unique dans l'histoire des hommes. De ce fait il faut beaucoup d'indulgence et de compréhension.
    Mais, tout ce qui à trait à la Famille doit être mieux approfondi par les adultes responsables qui s'y engagent. C'est pour le bien de tout l'humanité et sa survie ...

  • ... je voudrais encore ajouter le témoignage d'une épouse divorcée-remariée avec deux grands ados : - "si j'avais rencontré des personnes qui m'auraient donner de bons conseils au moment des grandes incompréhensions et disputes, et donner des outils pour repartir avec le père de mes enfants, je n'aurais pas divorcé ...
    Il y eut de très grands déchirements qui ont laissé des traces. Les difficultés se sont multipliées malheureusement et l'autorité parentale a perdu de son pouvoir. Chacun est livré à sa liberté de penser et d'agir. C'est ce qui nous menace, si nous n'avons plus de repères, selon moi.

    Les modèles familiaux sont multiples actuellement et les familles unies deviennent plus rares ...
    Donc, il faut à nouveau penser aux enfants et à leur équilibre affectif, psychique, utiliser tous les outils disponibles pour réussir ...
    Nous sommes sûrs que l'Eglise catholique a les bons outils pour aider à réussir la vie de couple et la vie familiale actuellement.
    On a pu lire la vie de la famille Martin, un exemple de sainteté d'une autre époque, oui..., mais fidèle au Christ.
    Moi je suis très touchée par la vie de Louis et Zélie Martin, les Parents de Thérèse de Lisieux que nous fêtons aujourd'hui avec le St Père. Ils priaient beaucoup et vivaient l'union à Dieu chacun ... envers et contre tout ! Pas évident du tout !

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