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La Communion anglicane à l'heure du schisme ?

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Pour la première fois de son histoire, la conférence de Lambeth, rassemblement pluriannuel des évêques de la Communion anglicane, a été annulée. Par cette annonce, l'archevêque de Canterbury reconnaît de façon quasi-officielle l'existence d'un schisme, sur la question de l'homosexualité. Pierre Jovanovic et Jean Mercier font le point sur le site de « La Vie » :

5_Francois_Justin-Welby.jpgL'archevêque de Canterbury Justin Welby (photo, ici en visite chez le pape), primat de l'Eglise anglicane d'Angleterre, « Eglise-mère »de la Communion anglicane mondiale, a fait savoir que la Conférence de Lambeth, prévue en 2018, était annulée. Motif : la perspective de voir des centaines d'évêques, principalement ceux d'Afrique et d'Asie, boycotter l'évènement, le rend inutile. Le schisme virtuel dans lequel vivaient les anglicans est désormais reconnu de façon quasi-officielle.

Le schisme dure en réalité depuis 2003, lorsque l'Eglise épiscopalienne, la branche américaine de la Communion anglicane, a ordonné, comme évêque du New Hamphire, le révérend Gene Robinson. Le prélat vivait en couple avec un homme (il a divorcé en 2013), et militait pour le mariage homosexuel. L'anglicanisme s'est divisé : d'un côté, les Eglises américaine, canadienne et une frange de l'Eglise d'Angleterre, de tendance libérale, de l'autre, les Eglises des anciennes colonies britanniques africaines, l'Ouganda et le Nigeria en premier lieu, qui revendiquent la fidélité à la Bible.

Le clivage est d'autant plus fort que le centre de gravité de l'anglicanisme de 2014 se trouve, non plus en Grande-Bretagne, mais en Afrique : sur les 80 millions de fidèles anglicans, plus de 40 millions vivent sur le continent africain, dont 25 millions pour le seul Nigeria, soit autant qu'au Royaume-Uni. « L'anglican moyen est une femme africaine de 30 ans » a coutume de résumer Justin Welby.

En 2008, déjà, lors de la dernière Conférence de Lambeth, 200 évêques africains, rejoints par des évêques occidentaux dissidents, américains et australiens, avaient refusé de s'y rendre. Certains ont créé une Communion anglicane parallèle, le Global South.

Alors que Rowan Williams, proche des anglicans libéraux, avait été accusé de laisser s'envenimer le schisme, on s'attendait que le nouvel archevêque de Canterbury Justin Welby, réputé plus conservateur, soit capable de rétablir l'unité. De sensibilité évangélique, il s'est opposé au mariage homosexuel au Royaume-Uni, par conviction, mais aussi pour envoyer un signe aux Eglises africaines, pour les rassurer.

L'annulation de la Conférence de Lambeth intervient alors que Alan Wilson, évêque de Buckingham, en Angleterre, militant de longue date en faveur du mariage homosexuel, a menacé de révéler l'homosexualité d'une « dizaine » de ses confrères évêques. Un « outing » qu'il justifie pour dénoncer la position « réactionnaire » de l'Eglise anglicane d'Angleterre. Pourtant celle-ci est très tolérante en la matière. Jusqu'à présent, elle interdit les bénédictions d'unions homosexuelles, mais tolère en son sein le militantisme de plusieurs membres du clergé en leur faveur. Cette ambiguïté n'a pas convaincu le camp des dissidents, qui grossit d'année en année. »

Ref. La Communion anglicane à l'heure du schisme ?

JPSC

Commentaires

  • Schismatique (et même hérétique) la Communion anglicane l’est déjà. Il s’agit donc d’un schisme dans le schisme. Relisons l’histoire des variations des églises protestantes (Bossuet, 1688).
    Pour paraphraser Shakespeare, il y a quelque chose de pourri dans cette prétendue « Communion », et tant qu’à faire des citations, « le poisson pourrit toujours par la tête » (proverbe chinois) : ici, l’ « Eglise » d’Angleterre…

  • De toutes façons, à quoi peuvent bien correspondre un "mariage" protestant ou une "bénédiction" protestante ? Ce sont des versions purement civiles du mariage et de la bénédiction. Puisque ce ne sont pas des sacrements chez eux, Dieu n'y est pas présent. Les différentes hérésies du protestantisme ont donné leur congé à Dieu. Ils ne font plus qu'en parler, comme du personnage principal d'un beau livre ancien. Mais ce personnage n'est plus présent dans leur vie d'aujourd'hui, comme s'il n'avait plus rien à faire. C'est comme si les protestants avaient tout compris et n'avaient plus besoin de Dieu. Ils peuvent donc faire ce qu'ils veulent, ils sont leur propre boussole.

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