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Le succès des cohabitations fait chuter le taux de divorces (sic)

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Les réflexions d'un ami :

Reprenant une dépêche de presse de Belga publiée (entre autres) par Sudpresse et le Standaard, le site des médias catholiques nous gratifie d'un article au titre accrocheur : 

Le succès des cohabitations fait chuter le taux de divorces

Article commentant la baisse en chiffres absolus (mais non relatifs hélas) du nombre de divorces dans notre pays. Un article dans lequel il reprend intégralement de la dépêche originale la phrase suivante :

« En chiffres absolus, il est normal que le nombre de divorces soit en diminution», analyse Patrick Deboosere, démographe et sociologue à l’ULB. « Car le stock de Belges mariés diminue progressivement au fil des ans. La cohabitation légale et la cohabitation de fait prennent peu à peu le dessus sur le mariage. De plus, avant de s’engager, les jeunes vivent désormais ensemble à l’essai. Ce qui évite les mariages ratés ». 

Outre le titre particulièrement malheureux, il semble déjà fort peu habile que les médias catholiques fassent le choix de relayer sans décryptage une dépêche pour le moins décourageante à  l'égard de jeunes désireux de vivre des fiançailles chrétiennes, même s'il ne faut pas avoir peur de la vérité. 

Mais que cela soit fait sans même faire une vérification minimale de l’info, cela laisse perplexe… car il se trouve que l'affirmation de P. Deboosere est tout simplement fausse et même contraire à la réalité: la cohabitation prémaritale augmente le taux de divorces ultérieurs ou, dans le meilleur des cas, ne l’influence pas.

La plupart des études menées sur le sujet contredisent carrément l’affirmation du professeur de démographie de l’ULB, et s’accordent pour démontrer une influence clairement négative de la cohabitation sur le taux de divorces (jusque + 33% de divorces par rapport à ceux qui ne cohabitent pas) ou, dans le meilleur des cas, une influence neutre. Certaines études affirmant en effet (sans la remettre en cause) que la corrélation observée ne serait pas causale mais due à d’autres facteurs tels que l’âge des mariés. Dans tout les cas, l'information relayée est non seulement décourageante pour le jeune chrétien, mais tout simplement fausse. 

Averti par un lecteur, le Standaard se fend même d'un article rectificatif. A n'en pas douter, les médias catholiques ne seront pas en reste et feront de même... en écrivant un bel article sur les mérites des fiançailles chrétiennes ?

Commentaires

  • Ces réflexions rejoignent, en les complétant, celles qui me venaient hier à l'esprit. Aussi je tiens à remercier Belgicatho et l'ami qui en est l'instigateur d'avoir su les formuler mieux que je l'aurais fait.

    J'ajouterais simplement ceci: la (trop?) faible valeur ajoutée spécifique des médias catholiques 'officiels' justifie-t-elle qu'ils bénéficient, eux plus que d'autres, d'une campagne de dons relayée jusque dans nos églises?

    Ceux qui font une obole dans ce cadre sont en droit de vouloir retrouver, dans les colonnes et sur le site de ces médias, ce regard catholique qui change toute la perspective. A nos plumes et claviers, n'hésitons pas à réagir dans le courrier des lecteurs pour réclamer cette spécificité, et surtout pour encourager les médias catholiques quand ils adoptent fermement la position correspondant à leur intitulé...

  • Autrement dit, la diminution du nombre de mariages fait diminuer le nombre de divorces. Ce chercheur de l'ULB mérite au moins un Prix Nobel.

  • Bien vu, pauvre Job. Nous pouvons même affirmer que lorsqu'il n'y aura plus de mariages, il n'y aura plus de divorces. Ce "scientifique" pour lequel vous proposez le prix Nobel est dans son genre une vraie bête de concours!

  • Qu'est-ce que le mariage ?? Pour un certain nombre de personnes non pas un engagement irréversible, mais une assurance revenu ; pour d'autres un gentil partenaire pour se réveiller le matin et éviter la solitude, pour d'autre un changement de statut social, pour d'autres un sextoy perfectionné à disposition. Pour d'autre enfin un donneur de sperme ou un ventre à louer.
    Un mariage qui comprend une clause résolutoire est, par définition, un mariage à l'essai, ou un essai de mariage. C'est un engagement où l'on a peur de brûler ses vaisseaux et où on met à l'abri un canot de sauvetage. Il n'a dans ces conditions bien peu de chances de tenir.

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