Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Synode sur la famille : la parole aussi africaine

IMPRIMER

De Marie-Lucile Kubacki sur le site de « La Vie » (extraits) :

 (…) A quelques jours de l'ouverture du synode sur la famille, un théologien africain a tenu à faire une piqûre de rappel, déclarant que la théologie ne devait pas être uniquement occidentale : « On ne peut ignorer les autres cultures, qui devraient aussi avoir leur place dans le christianisme », a ainsi déclaré le professeur congolais Bénézet Bujo, spécialiste des théologies africaines et professeur au département de théologie morale et d'éthique à l'université de Fribourg en Suisse (…).

 Il existe en Afrique trois étapes : le mariage coutumier, qui implique les familles, le mariage civil, au niveau de la municipalité, et le mariage religieux, à l'Eglise.

En Afrique, explique Bénézet Bujo, le mariage n'est pas uniquement l'affaire du couple mais aussi celui de la communauté : ainsi la notion d'alliance entre personnes est indissociable de celle de l'alliance entre familles. « Dans la tradition africaine, ce ne sont pas les deux époux qui décident seuls. Lorsque les jeunes se marient tout de même quand la communauté – qui connaît l'arrière-fond culturel et les antécédents des familles – ne le souhaite pas, alors souvent l'échec est au bout du chemin! Les anciens savent ce qui est bon pour fonder une bonne famille… »

Or, dans la théologie catholique, ce sont les époux qui se donnent le sacrement de mariage. En Afrique, explique Bénézet Bujo, l'acte implique aussi les familles, ce qui n'est pas reconnu par l'Eglise . Par ailleurs, en Afrique, l'autre question sensible pour les pasteurs concerne la polygamie. Et pour bon nombre d'entre eux, mettre fin à la polygamie suppose d'inciter l'Eglise à durcir le propos sur l'indissolubilité du mariage comme lien entre un homme et une femme pour la vie et donc, à freiner sur une possible évolution concernant l'accès à certains sacrements pour les divorcés-remariés. Ainsi, selon le vaticaniste américain John Allen (en anglais), « la voix de l'Afrique dans le débat semble renforcer l'aile conservatrice ». Selon les prélats qui ont participé aux sessions préparatoires, « les cardinaux des pays en développement ont émis des conseils de prudence quant à un éventuel ramollissement de la position de l'Eglise ».

Sur les 191 pères synodaux présents du 5 au 19 octobre, 42 viennent d'Afrique (…).

Ref. Synode sur la famille : la parole aussi africaine

JPSC

Commentaires

  • Le modèle individualiste du mariage occidental contemporain a profondément déstabilisé le mariage coutumier en Afrique, sans que l’Eglise soit encore parvenue à y acculturer la conception chrétienne de l’union matrimoniale dans ce qu’elle a de profondément vrai. Avec le combat contre la polygamie (encouragé jadis par l’autorité coloniale) cette conception a, bien involontairement sans doute, encore accru le concubinage et l’union libre. C’est du moins ce que j’ai cru voir sur le petit bout de terre congolaise où j’ai vécu dans ma jeunesse, entre 1950 et 1960. Les choses ont-elles changé un demi-siècle plus tard ?

  • Que les familles catholiques n'aient rien à dire dans le mariage de leurs enfants, cela me semble faux, car tout à fait incohérent avec le rôle principal des parents, qui est d'éclairer et de conseiller les enfants en vue de leur bien, à partir de leur propre expérience de parents.
    .
    Des parents catholiques pourraient donc conseiller leurs enfants pour leurs études, pour leur santé, pour leur nourriture, pour leurs vêtements, et que sais-je encore. Mais ils n'auraient pas le droit de les conseiller pour ce qui sera le plus important et le plus difficile pour eux : comment fonder un foyer stable, capable d'accueillir de nouvelles vies ?
    .
    Des parents qui ne donneraient pas ces conseils à leurs enfants seraient de bien piètres catholiques. Ce serait une dénaturation de la notion même de famille catholique.
    .
    Que leurs enfants suivent ou ne suivent pas leurs conseils, c'est un autre aspect. Un aspect de manque de confiance, de respect ou de lucidité de la part des enfants. Mais cela ne peut justifier que des parents privent volontairement leurs enfants de conseils.

Les commentaires sont fermés.