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Cardinal Burke : « Les Pères synodaux demandent que la relatio soit rectifiée »

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Tout sauf la « langue de buis » : une interview du cardinal Burke par Antoine Pasquier sur le site de l’hebdomadaire « Famille chrétienne », ce 17 octobre :

 "Le co-président du groupe de travail anglophone au Synode revient sur les enjeux de fond de ce dernier.

 Après la publication lundi d’un rapport d’étape peu satisfaisant, de nombreux Pères synodaux ont travaillé à l’améliorer pour que le texte final, qui sera voté (ou non) samedi 18 octobre donne une vision juste de la pensée de l’Église sur la famille. Parmi eux, le cardinal Edmund Burke, préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique – et surtout co-président du groupe de travail anglophone au Synode – revient sur ce processus synodal et sur les enjeux de fond sous-jacents.

Comment les cercles mineurs se sont-ils approprié la relatio post disceptationem  après la polémique du début de semaine ? Faut-il s’attendre à de profonds changements de la relatio ?

Il y a eu une réaction forte contre le texte de lundi matin. Quasiment tous les cercles mineurs ont exprimé des objections fondamentales et proposé des révisions substantielles. Les pères synodaux ont demandé une plus forte référence à l’écriture sainte et au riche magistère de l’Église sur la famille.

Ils ont regretté l’absence de référence à la loi naturelle et ont jugé inacceptables les affirmations sur les rapports sexuels hors mariage et entre personnes de même sexe. L’accès des divorcés remariés à la sainte communion a été rejeté par plusieurs cercles mineurs.

Le message envoyé est fort : le texte doit être radicalement changé. Samedi matin, j’attends de la relatio synodi qu’elle soit très différente de la relatio post disceptationem.

La relatio synodi est présentée et discutée samedi matin, avant d’être votée dans l’après-midi. Un rejet est-il envisageable ?

C’est très possible. Si les membres de la commission chargée d’écrire la relatio synodi ne prennent pas en compte l’approche rectifiée sortie des cercles mineurs, le texte ne sera pas approuvé.

Sur certaines questions, comme celle relative à l'admission des divorcés à l'eucharistie ou celle concernant l’homosexualité, peut-on maintenir l’enseignement tout en ayant une attitude miséricordieuse ?

Certainement. L’Église adresse son enseignement au monde avec tout le respect dû à la personne, mais en indiquant en même temps le besoin de la conversion des comportements peccamineux.

L’Église doit annoncer la vérité avec charité, car la vérité est l’unique voie pour trouver la félicité et le Salut.

Dans les débats qui animent le synode, percevez-vous, comme l’affirment certains observateurs, une volonté de s’éloigner de l’enseignement de Benoît XVI sur le danger du relativisme et de l’héritage de Jean-Paul II sur le mariage ?

Je partage cette même impression, et cela me préoccupe beaucoup. Le texte de lundi ne cite pratiquement pas l’exhortation apostolique Familiaris consortio de Jean-Paul II. Et le riche magistère de Benoît XVI sur le relativisme n’y apparaît même pas ! La relatio post disceptationem donne le sentiment que l’Église n’a rien fait de valable par le passé, et que tout est à recommencer de zéro.

On justifie cette herméneutique de la discontinuité ou de la rupture au prétexte que le monde a totalement changé. Un cardinal a même affirmé que Familiaris consortio n’était plus valable, car l’exhortation a été écrite il y a trente ans. C’est absurde.

Des commentateurs pensent que le processus synodal vise à atteindre un seul objectif : permettre aux divorcés remariés d’accéder à la communion eucharistique. Tout est-il écrit d’avance ?

Durant le synode, j’ai eu l’impression que les textes étaient déjà préparés, les conclusions déjà faites, et que les Pères synodaux n’avaient plus qu’à donner leur validation. Mais ils s’en sont aperçus et ont réagi.

Jeudi par exemple, le secrétaire général du Synode a demandé que les conclusions des cercles mineurs ne soient pas publiées. Mais nous avons insisté pour qu’elles le soient, car le monde écoute et doit savoir ce que pensent les Pères du synode.

Ref. Cardinal Burke : « Les Pères synodaux demandent que la relatio soit rectifiée »

JPSC

Commentaires

  • Heureusement qu'il y a des prélats courageux comme le Cardinal Burke...

  • @ michel g … Le paganisme protestant, inféodé à César et au dieu Argent, tente depuis cinq siècles de détruire le catholicisme, que ce soit de manière brutale dans le passé ou plus sournoise aujourd'hui. Je ne comprends pas que certains prélats ou théologiens catholiques se laissent berner et séduire par ces hérésies protestantes et ne tentent même pas de les dénoncer. Heureusement, ils semblent minoritaires et c'est bien pour cela qu'ils tentent de rallier à leurs idées les médias et à travers eux l'opinion publique.

  • Tout cela rappelle le concile,une minorité décide,cependant la réaction de la majorité est très saine,voilà un comportement qu'auraient du avoir la majorité des (pères) du concile.
    Ne serait-il pas temps pour le bien de l'Eglise , et surtout pour l'accomplissement de sa mission évangélique, de convoquer un nouveau concile?
    Les moyens de communication moderne permettraient d'éviter le rassemblement d'un nombre d'évêques plus important qu'en 1962 tout en permettant aux évêques, au sein des conférences épiscopales de chaque pays, de participer à un concile doctrinal.

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