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  • Mgr Marc Aillet : « Après le synode, trouver une troisième voie »

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    Le premier volet du Synode vient de s’achever. Au-delà des tensions partisanes, Mgr Aillet, évêque de Bayonne, regrette que loi et miséricorde semblent parfois opposées de manière dialectique. Il propose d’emprunter une troisième voie, inscrite au cœur de l'homme, où la loi est d’abord un chemin de croissance. Lu sur le site de « Famille chrétienne » :

    « Que faut-il penser du Synode ?

    Permettez-moi de commencer par un bémol. Un rapport du Synode, au lieu d’être un instrument interne pour guider la réflexion des groupes de travail, a été inopportunément publié à mi-parcours. Ses formules, même si elles pouvaient être généreuses, étaient hasardeuses et pleines d’ambiguïtés. Elles ont logiquement prêté le flanc à un embrasement des médias qui ont cru que l’Église admettrait les couples homosexuels et l’accès aux sacrements pour les divorcés remariés. Chacun s’est cru obligé de lancer son petit couplet sur le sujet. Maintenant, il va être difficile de rattraper ce couac dans l’opinion publique.

    Vous êtes sévère avec les médias…

    Je suis sévère avec le grain à moudre donné aux médias. On a donné à des personnes qui méconnaissent l’Église, qui s’appuient sur le seul critère de l’évolution des mœurs, un texte inabouti qu’elles ont pris pour argent comptant. Des lobbys ont fait pression, pesé sur nos propres réflexions et ont mis le focus sur deux aspects propres à la culture plutôt occidentale, hédoniste et individualiste : les divorcés remariés et l’union des personnes de même sexe.

    Notre communication, nous devons la soigner. Il valait mieux ne rien publier du tout et attendre la fin du synode, c’est de l’amateurisme. Cela dit, le pape a fait état des discussions animées qui ont traversé l’assemblée synodale, en précisant qu’elles sont saines, ce qui prouve que la parole a été libre et constructive.

    Malgré cette erreur de communication, le bilan du Synode est-il positif ou négatif ?

    J’ai été déçu de ne pas retrouver l’immense trésor de l’enseignement de Jean-Paul II sur la famille. Même s’il est cité dans le rapport final, on n’a pas l’impression que la théologie du corps, fruit d’une puissance intellectuelle et d’une expérience pastorale extraordinaires, soit mise à la disposition des familles.

    C’est dommage, car cette théologie, redécouverte aujourd’hui par des jeunes couples qui ne viennent pas forcément du « sérail », offre une aide puissante pour les relations interpersonnelles, le langage du corps, le lien intime, source de bonheur entre relation sexuelle et ouverture à la vie, l’amour conjugal et la procréation.

    Qu’avez-vous pensé du discours final du pape qui a fustigé les « traditionalistes » comme les « progressistes » ?

    Cette opposition dialectique dans laquelle le monde nous enferme fonctionne comme un piège. On n’a pas l’impression qu’on puisse sortir de cette opposition entre la doctrine et la pastorale. Entre ce qui relève de la vérité et ce qui relève de la miséricorde. C’est un peu comme si on ne pouvait sortir de cette opposition entre loi et liberté que par une négociation qui aboutirait à « un accord sur le désaccord » – pour reprendre la formule du pape adressée aux évêques d’Asie.

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  • Pendant le synode et après, une porte à tambour pour les homosexuels

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    Ils ont dans un premier temps été admis avec tous les honneurs, avant d’être rejetés au dehors. C’est l’impression qu’a donnée le déroulement de la discussion. Mais voici ce qui s’est passé en réalité. Martin Rhonheimer  prêtre de l'Opus Dei, professeur d’éthique et de philosophie politique à l’Université Pontificale de la Sainte-Croix, à Rome. fait le point sur la question. A lire sur le site « Chiesa » :

    À PROPOS DU CARACTÈRE NON LÉGITIME DES ACTES HOMOSEXUELS

    par Martin Rhonheimer

    Je voudrais approfondir ici l’idée centrale de la “vérité de la sexualité”, autrement dit l’idée que la sexualité humaine possède une vérité propre qui, sans en sous-estimer la qualité intrinsèque en tant que vécu affectif et sensuel, la transcende et l’intègre dans l’ensemble de la dimension spirituelle de l’être humain. […] 

    La vérité de la sexualité est le mariage. C’est l’union entre deux personnes en qui l’inclination est vécue comme un choix préférentiel – "dilectio" – et en qui elle devient amour, don mutuel, communion indissoluble, ouverte à la transmission de la vie, et amitié en vue d’une communauté de vie qui perdure jusqu’à la mort. C’est ainsi, dans ce contexte précis – celui de la chasteté matrimoniale qui inclut le bien de la personne de l’autre et qui se transcende vers le bien commun de l’espèce humaine – que le vécu sexuel, y compris dans ses dimensions affectives, impulsives, sensuelles, se présente aussi comme un authentique "bonum rationis", quelque chose d’intrinsèquement légitime et bon pour la raison. […]

    Les actes sexuels – c’est-à-dire l’union charnelle – et le vécu sexuel, en tant qu’actes légitimes, sont donc, nécessairement et de par leur nature propre, l’expression d’un amour dans le contexte de la transmission de la vie.

    Au contraire une activité sexuelle qui exclut par principe ce contexte - que ce soit de manière intentionnelle (comme avec la contraception dans le cas d’actes hétérosexuels) ou bien “structurellement” (comme dans le cas d’actes homosexuels) - n’est pas, précisément comme sexualité et comme vécu sexuel, un bien pour la raison. Elle se place au niveau d’un simple bien des sens, d’une affectivité tronquée, structurellement réduite à un niveau sensuel, instinctif et impulsif.

    Logiquement, une telle réduction de l’amour et de l’affectivité au niveau sensuel est également possible dans le cas d’actes hétérosexuels, y compris en dehors du cas de la contraception, et dans le mariage. Mais, dans le cas de l’homosexualité, une telle réduction est non seulement intentionnelle et recherchée volontairement, mais “structurelle”, c’est-à-dire qu’elle est due au fait même qu’il s’agit de personnes du même sexe qui, pour des raisons biologiques et à cause de leur nature même, ne peuvent pas faire œuvre de procréation.

    La cause ultime d’une telle réduction est le fait qu’il s’agit – en raison de choix conscients et libres – d’une sexualité sans objectif ou sans “mission”, d’une inclination sensuelle qui ne se transcende pas vers un bien humain intelligible au-delà du seul vécu sensuel. L’expérience – y compris celle des homosexuels pratiquants, bien souvent si douloureuse – le confirme. […]

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  • Pays-Bas : des médecins s'interrogent face à la forte hausse des euthanasies dans leur pays

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    Lu sur Atlantico.fr :

    L'autre visage de l'euthanasie : les médecins hollandais tirent la sonnette d'alarme face au triplement du nombre de malades mentaux dont la vie a été abrégée

    Entre 2007 et 2013, le nombre d'euthanasies aux Pays Bas a augmenté de 151% et le nombre d'euthanasies sur des personnes atteintes d'une maladie mentale a triplé entre 2012 et 2013. Un chiffre qui poussent les médecins à alerter l'opinion et nous interroge sur les limites du "droit à mourir".

    Où fixer la limite ? 

    Atlantico : Aux Pays Bas en 2013, le nombre d'euthanasies sur des patients atteints d'une maladie mentale a triplé relativement à l'année précédente pour atteindre les 42. L'ensemble des morts par euthanasie aux Pays-Bas représente 3% des morts, soit une augmentation de 151% en 7 ans. Des médecins néerlandais ont d'ailleurs commencé à tirer la sonnette d'alarme. Ces données témoignent-elles selon vous d'une dérive de cette pratique ?

    Damien Le Guay : Les statistiques sont toujours difficiles à établir en cette matière, surtout sur des chiffres aussi petits – à savoir 42 morts au lieu de 14 en 2012 qui souffriraient de "graves problèmes psychiatriques" et auraient eu recours à l’euthanasie en Hollande. Notons tout de même certaines évidences. Les Pays-Bas furent les premiers, en Europe, à avoir autorisé, en 2001, l’euthanasie et le suicide assisté. Le nombre d’euthanasie augmente d’année en année – même s’il ne dépasse pas les 3% des décès du pays.

    Certains, pourtant s’alarment et craignent que le nombre d’euthanasie augmente d’une manière considérable.

    Mais, en cette matière, il faut considérer deux changements de taille – même s’ils peuvent sembler accessoires pour les partisans de l’euthanasie. D’une part, quand l’euthanasie est acceptée, qu’elle est inscrite dans la loi, elle s’inscrit dans la palette des soins, dans cette relation entre le corps médical et les malades. Certes des garde-fous existent comme, au Pays-Bas, l’existence de "souffrance insupportable et sans perspective d’amélioration" dans le cadre "d’une maladie incurable" qui permettent d’enclencher, sous le contrôle du médecin (et avis d’un second médecin), un processus d’euthanasie. Mais, l’option euthanasique est là. Et plutôt que d’être extérieure à l’hôpital, à cette hospitalité médicale, elle est désormais "proposée" par les médecins eux-mêmes qui, jusqu’alors, faisaient tout pour lutter pour la vie et contre la mort- et non l’inverse. Tous ceux qui, en France, accompagnent et soignent des personnes en fin de vie disent que ce changement d’attitude est radicale – au sens où il s’inscrit dans la racine de la relation entre les médecins et les patients. C’est pour cela que les infirmiers et les médecins, en France, ne cessent de manifester leur opposition ferme quant à l’introduction de l’euthanasie dans notre arsenal législatif et donc dans leur arsenal de soins. Ils soulignent que cette possibilité est de nature à susciter la méfiance des patients, d’immenses craintes, une attitude plus restrictive à l’égard de ce qu’ils pourraient dire à leurs médecins.

    Second changement : l’extension des "ayant-droits" à l’euthanasie. Nous avons vu cela au Pays-Bas. Nous le voyons en Belgique. Quand le principe est accepté, les parlements ne cessent, d’années en années, d’étendre les catégories capables d’y avoir recours. Au début de l’année, le parlement Belge vient d’autoriser les mineurs, sans limite d’âge, à demander l’euthanasie. Quand la limite est franchie, un processus de libéralisation des procédures se met en place. Il semble même impossible de fixer de nouvelles limites, tant elles sont repoussées sans cesse, comme s’il était impensable de justifier des "exclusions" au bénéfice de l’euthanasie. Nous passons alors d’un principe d’exceptions limités à une sorte de course effrénée à l’universalité d’un "droit à mourir".

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  • Ils sont entre 150 et 200 millions de chrétiens à être persécutés dans le monde

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    De Jean-Marie Guénois sur lefigaro.fr :

    150 à 200 millions de chrétiens persécutés dans le monde

    Un «livre noir» recense la dégradation de leur situation dans le monde à l'heure où le Vatican et le pape François s'inquiètent publiquement de leur sort au Proche-Orient.

    Irak, Syrie… l'actualité est sombre pour les chrétiens. Et la publication cette semaine du Livre noir de la condition des chrétiens dans le monde, ouvrage collectif sous la direction du Français Mgr di Falco, de l'Anglais Timothy Radcliffe, ancien supérieur mondial des Dominicains, et de l'Italien Andréa Riccardi, et coordonné par notre confrère de La Croix Samuel Lieven, est très utile parce qu'il livre un panorama jusque-là seulement réalisé par des associations caritatives - les rapports annuels de l'Aide à l'Église en détresse, catholique, et de la Porte ouverte, protestante - ou par l'institut Pew Forum aux États-Unis.

    De l'Irak à l'Arabie saoudite, du Nigeria au Soudan, de la Corée du Nord à la Chine, ce livre noir donne donc à voir où et comment «150 à 200 millions de chrétiens» subissent chaque année «une persécution», même si le mot ne figure pas en couverture, pour le seul fait de croire au Christ. L'ouvrage aborde ainsi ce que l'un des contributeurs américains, John Allen, dénonce comme «la guerre mondiale faite aux chrétiens». Ce tour du monde est magistral. Même s'il manque toutefois à cette œuvre, qui se veut constructive et bâtie dans l'esprit du dialogue entre les religions, une analyse sérieuse des racines de l'intolérance et de la violence contre les chrétiens nourries par une partie des musulmans.

    Cette persécution fait sentir ses effets à tous les niveaux. Le Vatican a ainsi confirmé, mardi, le voyage de François en Turquie du 28 au 30 novembre prochain. Deux villes au programme, Ankara, la capitale, puis Istanbul. Un voyage qui a tardé à être confirmé en raison de la guerre et de la terreur semées par l'État islamique en Syrie et dans la zone kurde du nord de l'Irak, aux frontières sud-est de la Turquie.

    Rien, donc, dans le programme officiel sur un projet d'incursion du Pape dans cette zone un moment envisagé. Il souhaitait se rendre dans cette région pour y affirmer symboliquement le soutien de l'Église catholique aux populations chassées et persécutées par les islamistes. On sait, depuis cet été, que le pape François attend la première occasion pour faire un tel geste.

    À son retour de Corée, le 18 août dernier, son avion aurait d'ailleurs dû s'arrêter quelques heures à Erbil, dans le nord de l'Irak, où il aurait alors salué des réfugiés. Cette étape jusqu'au dernier moment envisagée fut jugée trop dangereuse. De ce point de vue, il est d'ores et déjà certain que ce sixième voyage de François, risqué, hors d'Italie s'accomplira sous très haute surveillance. Il a même failli être reporté à des jours meilleurs.

    Des jours meilleurs… Beaucoup de chrétiens en Irak, en Syrie mais aussi dans tous les pays à dominante musulmane ne croient plus à ce retour-là. Ou n'osent plus y croire, comme au Liban, par exemple, stable mais très fragilisé. Avant le début du désormais étrange «printemps arabe», les chrétiens de Terre sainte avaient tiré la sonnette d'alarme à Rome devant la montée croissante du fondamentalisme musulman.

    Depuis tout a empiré pour les chrétiens. Et partout. Pas seulement pour les catholiques. S'ils ne devaient pas être si discrets, les évangéliques protestants, très présents dans le Maghreb mais aussi jusqu'en Iran, parleraient. Pour un musulman, une conversion au christianisme est passible de mort. Et le climat s'est tendu.

    La confiance, elle aussi, s'est perdue. Combien de familles chrétiennes, qui ont dû quitter Mossoul, en Irak, cet été, ont raconté les actes héroïques de voisins musulmans qui ont cherché à les protéger mais aussi les trahisons subites après des décennies d'apparente bonne entente?

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  • 3 minutes en vérité avec le Père Thierry-Dominique Humbrecht – Catholiques, ne soyez plus passifs dans le débat intellectuel !

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    Vu sur le site « Famille chrétienne » :

     « Comment reconnaît-on un catholique ? C’est celui qui, dans un débat, tout rouge, au fond, se tait et dit oui à tout le monde ! » Le théologien et philosophe dominicain plaide avec vigueur pour une nouvelle génération de catholiques, capables de se réapproprier la culture chrétienne pour porter à leurs contradicteurs une parole de vérité universelle.

    Ref. Catholiques, ne soyez plus passifs dans le débat intellectuel !