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Homosexualité : un autre son de cloche dans « La Libre Belgique »

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Nous avons relaté ici: "Pendant le synode et après, une porte à tambour pour les homosexuels", le point de vue de Martin Rhonheimer, prêtre de l'Opus Dei, professeur d'éthique et de philosophie politique à l'Université Pontificale de la Sainte-Croix à Rome."Les personnes homosexuelles, un arc-en-ciel près des nuages", un livre écrit par le jésuite José Davin et préfacé par Mgr Delville, évêque de Liège, expose l'antithèse libérale de la position défendue par Rhonheimer. L'éditeur de ce livre s'intitule "Fidélité" (Namur).

Comme on n'est jamais si bien servi que par soi-même, José Davin s'est chargé de promouvoir lui-même son essai en ces termes, dans la "Libre Belgique:

« Récemment, Mgr Bonny a exprimé le désir d’une révision de la morale sexuelle de l’Eglise catholique. Souhait formulé dans le cadre du synode sur la famille dont beaucoup de chrétiens attendaient des ouvertures, entre autres, en faveur des personnes homosexuelles.

Après la première étape de cette rencontre, une réelle déception s’est installée. L’attente sera d’autant plus vive pour la suite.

Le questionnaire romain préparatoire au synode interrogeait les fidèles de tout pays "sur les unions de personnes du même sexe" et sur la réaction des Eglises face aux décisions des Etats. Venait ensuite cette interrogation importante : "Quelle attention pastorale est-il possible d’avoir envers des personnes qui ont choisi de vivre selon ce type d’union ?" La plus haute autorité de l’Eglise prenait donc (enfin) acte de la vraie vie des personnes homosexuelles qui comme les hétéros, ressentent des attraits amoureux et vivent des unions. Un pas décisif que plus aucun responsable ecclésial ne peut négliger !

Fréquentant avec joie, depuis des dizaines d’années, des gays et des lesbiennes, j’ai tenu à rédiger, dans un ouvrage paru récemment (1), une large réflexion autour du questionnaire pontifical. De quoi faciliter une meilleure connaissance des personnes homosexuelles, tout en m’adressant à ces frères et sœurs. Car cette particularité pose de multiples questions : ses causes, la prise de conscience, les réactions personnelles, celles de l’entourage familial et de la société. Ou encore, la place des homos dans l’Eglise (ainsi que la prière lors de leur union), leur cheminement spirituel et la parentalité. Ce dernier thème rejoint, en partie, le 6e point du questionnaire romain : "En cas d’unions entre personnes du même sexe qui ont adopté des enfants, quel comportement pastoral tenir en vue de la transmission de la foi ?"

Pour donner un caractère d’authenticité ecclésiale à cet ouvrage, l’éditeur a demandé à un autre de nos évêques, Mgr Delville, d’en écrire la préface. Ce qu’il a volontiers accepté après avoir lu attentivement le manuscrit. Une préface bien documentée, pertinente, qui constitue un nouveau pas pour plus de respect et d’amitié envers les personnes de tendance homosexuelle.

Ainsi ce bref extrait de son intervention. " La formation de couples homosexuels interpelle et dérange, parce qu’ils peuvent donner l’impression d’être des concurrents déloyaux du mariage; mais s’il ne s’agit pas de couples de même type que le mariage, il s’agit néanmoins d’unions qui engagent à la fidélité et à la responsabilité, et elles libèrent le concept homosexuel des connotations de libertinage qu’il comporte souvent. Si ces couples ne supposent pas a priori l’enfantement, ils peuvent aussi être féconds autrement. En raison du caractère encore mystérieux de la relation homosexuelle, l’Eglise émet un jugement prudentiel, en l’attente d’éléments nouveaux. C’est pourquoi le pape François a prononcé à ce sujet, dans l’avion qui le ramenait des Journées mondiales de la Jeunesse de Rio le 30 juillet 2013, la phrase : Qui suis-je pour juger ? Le travail de la conscience personnelle doit donc être conjugué avec le travail éthique global ."

Cet appel à la "conscience" rejoint un des points les plus délicats de mon livre : la procréation médicalement assistée utilisée par des couples lesbiens. Sans quitter les orientations ecclésiales, il s’agit cependant d’accompagner ces réalités complexes et de se situer dans une sérieuse réflexion éthique. Démarche à réaliser, selon les propos de Mgr Bonny " sans se retirer sur une île rassurante de discussions doctrinales ou de normes générales ".

Un bout du chemin a déjà été parcouru. Il s’agit d’oser s’avancer. La direction est indiquée. Avec l’aide de l’Esprit et sous la houlette du pape François, l’Eglise se doit de progresser encore.

(1)   "Les personnes homosexuelles, Un arc-en-ciel près des nuages ", Namur, Fidélité, 2014.

Ref. Homosexualité: l’Eglise doit progresser!

Commentaires

  • Le jésuite José Davin, qui s’abrite sous les parapluies des évêques d’Anvers et de Liège, du pape François et du Saint-Esprit lui-même, est évidemment loin de ce que nous enseignait, à nous (et probablement aussi à Mgr Delville) dans les années 1960, Jean Paulus, professeur de psychologie à l’université de Liège. Celui-ci voyait dans l’homosexualité un trouble de la personnalité, non pas « mystérieux » mais « assez grossier ».

    A la lecture de l’article publié par « La Libre », on peut aussi remarquer que le bénéficiaire de la préface épiscopale, en profite, juste après sa citation des propos de Mgr Delville, pour passer à l’étape suivante : celle de la PMA (procréation médicalement assistée). Post hoc, propter hoc. L’évêque de Liège se serait-il faut piéger ?

  • Je ne comprends pas bien cette phrase : « La plus haute autorité de l’Église prenait donc (enfin) acte de la vraie vie des personnes homosexuelles qui comme les hétéros, ressentent des attraits amoureux et vivent des unions. Un pas décisif que plus aucun responsable ecclésial ne peut négliger ! »
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    Si l'on doit suivre cette 'logique' il faudrait alors aussi que l'Église banalise et bénisse les relations 'amoureuses' de tout type : incestueuses, pédophiles, polygames, échangistes, adultères, sado-masochistes, zoophiles, etc... La liste peut être longue, seulement limitée par la capacité de fantasmer de l'être humain.
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    Bref, suffirait-il de prétendre qu'il y ait un 'attrait amoureux' pour justifier tout et n'importe quoi ? Le viol lui-même pourrait bénéficier de circonstances atténuantes, par la plaidoirie d'un irrésistible 'attrait amoureux'.
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    Tout être humain entretient avec des personnes de même sexe des relations d'amitié, d'affection ou d'amour. Pensons seulement aux membres d'une même famille ou d'une même communauté. Mais cet attrait est de nature spirituelle, et donc indépendante du sexe de la personne qui inspire ces sentiments. Tout homme et toute femme peut avoir de l'amitié, de l'affection ou de l'amour pour un autre homme ou une autre femme.
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    Le problème est que l'on évoque dans cet article, non pas un attrait spirituel, mais un attrait corporel. Comme si le fait de coucher avec quelqu'un serait devenu une sorte de perfection ou sublimation de l'amitié, de l'affection ou de l'amour spirituel qu'on lui porte. La victoire de la bête sur l'ange ?

  • Cette publication est du même genre que ce qui se lit depuis la fin du synode. En voici ma façon de penser:

    Ce regard "positif" vis a vis des unions homosexuelles relève d'un fourvoiement intellectuel et d'une naïveté sans borne. De plus, elle trahit tous ceux, y compris de sensibilité homosexuelle, qui ont fait de la morale sexuelle de l'Eglise la boussole de leur vie. Elle nie la beauté et la vertu de ces personnes quand elles sont réellement tournées vers Dieu.

    Je ne puis suivre ces propos.

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