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La patiente révolution de François

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En ce qui concerne l’homosexualité et le divorce, le synode n’est pas parvenu à un accord mais, en fin de compte, c’est le pape qui décidera. Et les changements qu’il veut introduire, il les a déjà en tête ou plutôt il les met déjà en pratique. Un commentaire sur le site Chiesa de Sandro Magister. Extraits :  

[Le pape  ] …«  a voulu que le synode oriente la hiérarchie catholique vers une nouvelle perception du divorce et de l’homosexualité et il y a réussi, bien que le nombre de voix favorables au changement ait été faible lors des votes qui ont eu lieu au bout de deux semaines de discussions enflammées.

En tout cas, ce sera lui qui, en fin de compte, prendra les décisions, comme il l’a rappelé à ceux des cardinaux et des évêques qui auraient encore eu quelques doutes à ce sujet. Pour leur rafraîchir la mémoire à propos de sa puissance "suprême, pleine, immédiate et universelle", il a fait appel non pas à un passage raffiné de la constitution "Lumen gentium" mais aux rocailleux canons du code de droit canonique.

 En ce qui concerne l’accès des divorcés remariés à la communion, on sait déjà quelle est l’opinion du pape. Lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires, il autorisait les "curas villeros", ces prêtres qu’il envoyait dans les périphéries, à donner la communion à tout le monde, même si les quatre cinquièmes des couples n’étaient pas mariés. Et, depuis qu’il est pape, il ne craint pas d’encourager, par téléphone ou par lettre, des fidèles [divorcés] qui ont convolé en secondes noces à recevoir tranquillement la communion, tout de suite, sans même le préalable de ces "démarches de pénitence sous la responsabilité de l’évêque diocésain" dont il a été question au cours du synode, et il ne donne aucun démenti lorsque ces gestes viennent à être connus.

Ses pouvoirs absolus de chef de l’Église, Jorge Mario Bergoglio les exerce aussi de cette manière. Et lorsqu’il insiste pour que l'ensemble de la hiérarchie catholique le suive dans cette voie, il sait très bien que la question de l’accès des divorcés remariés à la communion, qui ne concerne qu’un petit nombre de personnes, ouvre la voie à un changement bien plus radical et concernant beaucoup plus de gens, en faveur de la "possibilité d’un second mariage", ce qui implique la dissolution du premier. Cette possibilité est admise dans les Églises orthodoxes d'Orient et François avait déclaré, peu de temps après avoir été élu pape, "il faut l’étudier" aussi pour l’Église catholique, "dans le cadre de la pastorale du mariage".

 C’est au mois de juillet 2013 que le pape a rendu publique cette volonté. Mais, lors de cette même interview dans l’avion qui le ramenait du Brésil, il a également ouvert un chantier en ce qui concerne l'homosexualité, avec son mémorable "qui suis-je pour juger ?". Formule qui a été universellement interprétée comme absolvant des actes qui étaient depuis toujours condamnés par l’Église mais qui maintenant ne le sont plus, s’ils sont commis par quelqu’un qui "cherche le Seigneur avec bonne volonté".

Pendant le synode, l’idée qu’il fallait un changement dans ce domaine n’a pas eu beaucoup de succès. Il a été demandé en séance par trois pères synodaux seulement : le cardinal Christoph Schönborn, le jésuite Antonio Spadaro, directeur de la revue "La Civiltà Cattolica", et l’archevêque malais John Ha Tiong Hock. (…)

 Enfin, parce qu’il avait inséré dans le document de travail de mi-parcours trois paragraphes qui encourageaient le "développement affectif" entre deux hommes ou deux femmes "intégrant la dimension sexuelle", l'archevêque Bruno Forte, secrétaire spécial du synode de par la volonté du pape, a été désavoué en public par le cardinal rapporteur, le Hongrois Péter Erdö. Et la discussion entre les pères synodaux qui a suivi a détruit ces trois paragraphes qui, dans la "Relatio" finale, ont été réduits à un seul, ne contenant plus une miette de nouveauté, sans même dépasser le quorum de l'approbation.

Mais là encore le pape François et ses lieutenants, de Forte à Spadaro en passant par l'archevêque argentin Víctor Manuel Fernández, ont fixé comme objectif de faire entrer ce sujet explosif dans l'agenda de l’Église catholique, à ses plus hauts niveaux. Affaire à suivre (…)."

 Ref. La patiente révolution de François

 JPSC

Commentaires

  • Un passage : " Pendant le synode, l’idée qu’il fallait un changement dans ce domaine n’a pas eu beaucoup de succès. Il a été demandé en séance par trois pères synodaux seulement : le cardinal Christoph Schönborn, le jésuite Antonio Spadaro, directeur de la revue "La Civiltà Cattolica", et l’archevêque malais John Ha Tiong Hock. (…)"

    Et comment se fait-il que le quota des 2/3 ne fut pas tellement loin d'être atteint ! La vérité a ses droits !

  • «vers une nouvelle perception du divorce et de l’homosexualité et il y a réussi, bien que le nombre de voix favorables au changement ait été faible lors des votes qui ont eu lieu au bout de deux semaines de discussions»

    Pas d'accord : les paragraphes en question sur les divorcés et les personnes homosexuelles ont tout de même reçu la majorité des voix. Certes pas les 2/3 des voix, nécessaires à leur approbation. Mais néanmoins la majorité des voix, ce qui leur permet de figurer quand même au rapport final. Parler de «faible nombre de voix favorables au changement» me paraît incompréhensible. Ou alors M. Magister veut parler d'autre chose, mais dans ce cas, je ne vois pas de quoi il s'agit.

  • @ J. Delen

    C’est qu’il y a une autre façon de voir que la vôtre :

    Un synode ne fonctionne pas comme un parlement face à un projet de loi que lui soumet le gouvernement (en l’occurrence celui du pape). Dans l’Eglise, on cherche toujours le consensus.
    Il est donc remarquable que malgré les amendements importants apportés à la version primitive (celle de la « relatio » à mi-parcours) des articles litigieux, il s’est encore trouvé plus d’un tiers des pères synodaux à les refuser.

    Voilà aussi la vérité...

  • @ MA

    On pourrait vous rétorquer qu’il est étrange que des articles rejetés faut d’avoir obtenu la majorité qualifiée requise figurent néanmoins dans le texte censé issu de l’assemblée. Mais c’est le pape qui l’a expressément voulu ainsi, à la lecture des votes. Dans un parlement cela ne serait pas possible (« patere legem quam ipse fecisti » : c’est un principe général du droit). Mais, je le répète, un synode n’est pas un Parlement, ni l'Eglise une démocratie.Le pape est le maître des lois et règlements ecclésiastiques.

  • @ tchantchès … L'Église ne peut certainement pas copier la démocratie, puisque cette notion de démocratie est purement politique et limitée au territoire d'un État donné, constitué de gens avec des opinions et des valeurs très divergentes. Et cette notion de démocratie est d'ailleurs, selon les pays, mise à toutes les sauces, même les plus imbuvables. J'espère bien que Église ne nous montrera jamais le spectacle lamentable que nous offrent toutes les démocraties politiques.
    .
    En outre, la prétendue démocratie est la plupart du temps transformée en une sorte de despotisme, de la part des partis qui divisent le peuple pour mieux régner sur lui. Dans toute démocratie, on a par définition des partis très opposés sur la politique à mener dans ce pays. Et le parti qui exerce le pouvoir impose sa loi à tous les citoyens du pays, et cela même quand ces citoyens finissent par être une majorité à rejeter ces lois imposées.
    .
    Si Église se pliait à une logique de démocratie, elle se plierait donc à une logique de partis qui se déchirent et qui s'opposent, et elle perdrait l'unité fraternelle demandée par le Christ à tous ses disciples.

  • @ tchantchès … Comme le pape est le premier serviteur de tous, et comme il est le garant de l'unité fraternelle des catholiques, l'expression « maître des lois » ne me semble pas appropriée. Je dirais plutôt le « garant », le « dépositaire », le « notaire » ?
    .
    À moins que l'on ne parte de l'expression « vicaire du Christ ». Or, comme le Christ est notre vrai Maître, et que « vicaire » veut dire « remplaçant », on déduirait que le Pape est le « maître remplaçant » ou « l'intendant », « l'administrateur », le « régisseur » ?

  • En rapport avec le même sujet, je reproduis ici un commentaire publié sur le Forum catholique. Très bien vu. En réalité toute la chronologie des faits, les soutien puis le pseudo-largage de Kasper qui n'en est pas un (puisque la confusion contenue dans les paragraphes controversés est maintenue dans les documents de synthèse) confirme le rôle de complice et même de premier instigateur de François.

    La vérité (cf. Pilate: qu'est-ce que la vérité ?) n'est pas dissolvable dans les processus de vote et du reste la finalité du synode est dévoyée.

    Du reste je suggère aux lecteurs de ce blog de se documenter sur le message d'Akita.

    +++
    "
    Je sais que la tentation est grande de s'imaginer que l'adversaire , qui a tout manigancé, prépare sa revanche. Ce n'est pas faux.

    Mais ne tombons pas dans le piège où l'on est fasciné par lui, en raison des destructions qu'il opère. Ne lui prêtons pas des qualités de manoeuvrier, au point de l'ériger en redoutable intrigant... 

    Si, vraiment, il y avait habileté, la relatio post disceptationem serait passée comme une lettre à la poste. Il n'en fut rien et le rejet fut patent. C'est un coup d'Etat raté qui semble avoir eu lieu avec ridiculisation publique de ceux qui l'ont préparé. Des malfaiteurs pris la main dans le sac. Des gangsters pas courageux et se défaussant sur leurs complices. A cela s'ajoute le commanditaire obligé de dévoiler les oppositions, jeudi 16 octobre dernier. J'aurais aimé être une petite souris pour voir sa tête obligée de masquer son embarras..."

  • @ pauvre Job

    Je suis bien d'accord: l'Eglise n'est pas une démocratie et ne peut pas l'être, comme vous l'expliquez si bien.

  • Démocratie ou pas (je n'y crois guère non plus), la remarque de Jacques Delen me paraît pertinente : " les paragraphes en question sur les divorcés et les personnes homosexuelles ont tout de même reçu la majorité des voix. Certes pas les 2/3 des voix, nécessaires à leur approbation. Mais néanmoins la majorité des voix ".

    On a beau jouer sur le quorum des 2/3 , sur la perspective de la bouteille au plus que tiers pleine et sur le rôle final du pape, il n'en reste pas moins que ce score est tout simplement effrayant pour les tenants de l'orthodoxie et parfaitement encourageant pour les tenants de l'ouverture au monde.

    Que plus de la moitié de nos évêques dans le monde (surtout occidental) se déclarent prêts à avaliser les changements de société sciemment et savamment orchestrés par certains décideurs de l'ombre, dans le sens contraire des paroles du Christ, est une "révélation" qui n'augure rien de bon pour l'avenir de l'Eglise catholique. En effet, au train où vont les choses, qui nous dit qu'au prochain synode, la proportion ne sera pas inversée ? Que fera François alors et que feront les derniers tenants de la raison doctrinale ? Car, si l'on lâche la première maille de ce tricot, c'est tout le reste qui suivra rapidement. Et c'est précisément ce que nos adversaires attendent. Et aussi ce que je crains le plus.

  • @ Eleison

    Vous avez parfaitement raison. Si on se place dans la perspective du synode "ordinaire" de l'an prochain, il risque d'y avoir pas mal d'intrigues pour écarter les empêcheurs de tourner en rond... Ceux qui justement ont empêché d'atteindre les 2/3. On parle déjà beaucoup de faire payer sa résistance héroïque au cardinal Müller, Préfet pour la Doctrine de la foi... Un homme obligé de rappeler au pape les fondamentaux...

    C'est tout simplement incroyable et même épouvantable que Francois (si è Francesco...) ait dénaturé le synode pour en faire un parlement, conduit à voter sur des choses aussi graves. De toute façon, comme cela a déjà été écrit par plusieurs observateurs avisés, le mal est fait et il suffit pour s'en rendre compte d'écouter ou de lire les commentaires produits depuis février 2014 (c.-à-d. depuis les premières salves envoyées par Kasper, jamais contredit par Bergoglio... Au contraire): le "bon" pape François est contrarié par une bande de "fondamentalistes" incapables de sentir de la compassion pour la détresse humaine ou d'être tout simplement tolérants pour les gays ("qui suis-je pour juger", amplement médiatisé à l'echelle de la planète).

    Mais le clan moderniste ne s'avoue pas vaincu. Sans être adoptées, les thèses déviantes sont malgré tout conservées pour mémoire, destinées à être approfondies sous les auspices complaisants d'un opportun "Dieu des surprises".

    Entre parenthèses... Vous imaginez le vacarme, les glapissements de certains journalistes belges cautionnés bien connus sur ce blog si Benoît XVI avait entrepris ce même cinema ?

    Le "Dieu des surprises" n'a pas voulu que le poison soit officiellement cautionné en octobre 2014. La prière du rosaire a bien donné la victoire de la flotte chrétienne à Lépante... Il n'est pas interdit d'espérer, ni de prier!

  • @ pauvre job

    Bien sûr, le pape n’est pas le maître des lois divines, dont il n’est évidemment que le gardien. Je parlais des lois et règlements ecclésiastiques.

  • @ Tchantchès

    Précisément, les normes sur l'accès aux sacrements ne sont pas des règlements ecclésiastiques.
    Elles découlent directement, sans aucune décision disciplinaire, de la doctrine catholique sur les sacrements et sur leurs effets spirituels.

    Aucune "discipline" ecclésiastique ne peut rien changer à la définition d'un acte de péché, d'un état de péché, ni au fait que recevoir la Communion en vivant en situation de péché grave et permanent, est en soi un péché grave de sacrilège et que cela éloigne l'âme de Dieu au lieu de l'en rapprocher.
    La nature de l'autorité du Pape est celle de défendre le dépôt de la foi, comme l'a rappelé le Pape dans le discours de conclusion du synode. Par conséquent, si elle prétendait s'exercer contre la foi et donc contre sa nature propre, en ce point précis elle ne serait plus une autorité mais un abus. Ceci dit, malgré les apparences, il est peu probable que cela arrive. Il faut se rappeler que l'autorité du Pape ne s'exerce pas en fonction de ses opinions personnelles mais en fonction de la foi catholique. Le plus probable est que même si le Pape essayait de faire passer une pratique contraire à la doctrine (c'est déjà lui attribuer certaines intentions...), il n'y arriverait pas. Et si jamais cela se produisait, cette décision n'aurait absolument aucune valeur pour un catholique, qui serait cependant tenu de continuer à le considérer comme détenteur légitime de l'autorité pontificale, mais en ayant abusé sur ce point précis (et donc les prêtres auraient le devoir de continuer à suivre les normes exprimées dans Familiaris Consortio et Sacramentum Caritatis, entre autres). En effet, ces enseignements font partie des éléments définitifs de la foi catholique, et personne n'a le pouvoir de les changer.
    Mais le plus probable n'est pas qu'un prochain document contredise ce que l’Église a enseigné jusqu'à présent. Il est par contre plus probable que soit publié un document vague que chacun pourra interpréter à sa manière, et que ceux qui rejettent l'enseignement de l’Église fassent tout pour que ce document devienne l'unique document de référence sur ces questions, et que les enseignements précédents soient oubliés, à défaut d'être abrogés, ce qui est impossible.

    Par conséquent, il vaudrait mieux éviter d'accorder du crédit à ceux qui font passer des opinions personnelles contraires à la foi catholique, fussent-elles même attribuées au Pape à tort ou à raison, pour des enseignements de l’Église elle-même, qui est aussi, rappelons-le, la Communion des Saints (de tous les temps, avec une seule et même foi). Au lieu de spéculer, rappelons ce qu'enseigne l’Église, approfondissons notre compréhension de cet enseignement, prions, et attendons.

  • @ Espérance Nouvelle

    Très bel et riche commentaire bien documenté que j'apprécie beaucoup et dont je vous remercie. Il est toutefois un passage pour lequel je souhaiterais des éclaircissements. Quand vous écrivez " il vaudrait mieux éviter d'accorder du crédit à ceux qui font passer des opinions personnelles contraires à la foi catholique ", qu'entendez-vous au juste par "accorder du crédit" ? S'il s'agit de les approuver plus ou moins , c'est sûr qu'il n'en est pas question, il est à peine utile de le dire. Mais s'il s'agit de constater qu'ils existent simplement et qu'ils constituent même une majorité au sein des responsables de l'Eglise ( les "épiscopes" , c.à.d. les surveillants de la foi !), comment et pourquoi ignorer ce fait aussi incontestable qu'effrayant ? Est-ce seulement honnête, intellectuellement parlant ? Faut-il faire comme s'ils n'existaient pas , tandis que le monde entier est au courant ? Et si oui, pourquoi ?
    Au sein même de l'Eglise, la prise de conscience n'est-elle pas préférable à sa négation ? Que va-t-il se passer maintenant dans les diocèses et les paroisses, dès lors que les chiffres sont désormais connus de tous ?
    Franchement et amicalement, j'aimerais , pour ma gouverne, que vous m'éclairiez sur ce point crucial. Merci d'avance.

  • @ Eleison

    C'est juste. Nous vivons dans une époque où une beaucoup d'évêques n'adhèrent plus à la foi catholique.
    Bien sûr, cela doit être dénoncé. Mais il est nécessaire et plus important d'expliquer préalablement le bien-fondé de l'enseignement de l’Église, d'expliquer en quoi certaines thèses sont fondamentalement contraires à la foi catholique, et seulement dans un second temps, lorsque l'erreur est clairement identifiée et reconnue, nommer éventuellement les personnes par lesquelles l'erreur se répand. S'il manque les étapes préalables, ce qui se veut une dénonciation devient en fait de la publicité pour l'erreur.
    Quand au Pape, il ne faut pas oublier que les opinions qu'on lui attribue à tort ou à raison risquent d'être prises par un certain nombre de catholiques de bonne foi comme un enseignement à accepter. Il est donc nécessaire d'expliquer, par exemple, que la façon d'organiser le synode, cela ne fait pas partie du magistère: Paul VI avait nommé dans la commission spéciale sur la régulation des naissances une majorité de personnes favorables à la contraception, et pourtant Humanae Vitae a montré que cela aurait été une erreur d'en déduire que l’Église permettait désormais la contraception. Il faut s'en tenir au magistère.
    "il vaudrait mieux éviter d'accorder du crédit à ceux qui font passer des opinions personnelles contraires à la foi catholique (...) pour des enseignements de l’Église elle-même."
    En effet, même si une majorité d'évêques à une époque donnée défendait une opinion contraire à la foi, cela ne ferait pas de cette opinion un enseignement de l’Église.
    "Éviter d'accorder du crédit" signifie donc dans ce contexte qu'il ne faut pas laisser croire que ces opinions contraires à la foi soient justes, car le soutien de certains évêques leur donne malheureusement un poids qu'elles ne méritent pas. Si on rapporte ce fait, on doit donc réfuter ces opinions avec des arguments solides, et ne pas se contenter simplement de les rapporter. "Dénoncer" sans réfuter clairement, c'est favoriser.

    Enfin rappelons que les trois paragraphes qui n'ont pas atteint la majorité des 2/3 n'ont pas pu l'atteindre à cause de leur caractère ambigu. Mais ils avaient été vidés de leur substance d'affirmations explicitement contraires à la foi qu'ils avaient dans le rapport intermédiaire, et c'est pour cette raison qu'ils ont récolté beaucoup de votes favorables. Donc oui, il y a des évêques qui rejettent la foi, et il faut faire ce constat, mais d'autres la défendent, et les portes de l'enfer ne prévalent pas. Du reste, l'ambiguïté est dangereuse, mais pas invincible. Il faut donc prier et se joindre à l'effort de défense de la foi, qui est un devoir pour tout catholique.

  • En tout cas, l'on peut vérifier ici que les médias ont l'art de semer la zizanie dans l'Église catholique, à travers leurs relations très grand orientées de son fonctionnement. À partir d'un petit article de presse, faisant de simples suppositions ou des affirmations gratuites et tendancieuses, l'on peut voir comment l'on arrive à semer le trouble puis la discorde entre des catholiques, sur la façon de réagir à ce trouble habilement créé de toutes pièces.
    .
    L'Esprit d'unité fraternelle de Dieu, bien présent dans ce Synode, serait-il donc moins agréable à entendre et moins crédible que l'esprit de division du monde ? Suffit-il à l'esprit du monde de semer quelques suppositions et affirmations malignes, pour que cette ivraie étouffe si facilement le bon grain semé par l'Esprit saint de Dieu ?

  • @ Pauvre Job,

    Médias ou pas - et je partage totalement votre avis sur leur rôle dissolvant - il n'en reste pas moins que la division est désormais patente au sein même de l'Eglise, sur base de ses propres rapports. Il ne s'agit hélàs pas du tout de " quelques suppositions et affirmations malignes" venant d'un extérieur hostile mais d'une ligne de fracture interne devenue subitement claire et nette aux yeux de tous. Voir aussi ma précédente réponse à "Espérance Nouvelle".
    Comment ignorer désormais la gravité de la situation ?

  • " Comment ignorer désormais la gravité de la situation ? "

    Il faudrait relire toutes les lettres de l'apôtre Paul !

  • @ Jacques Delen : " Il faudrait relire toutes les lettres de l'apôtre Paul ! "

    Pourquoi toutes ?

  • @ Espérance nouvelle

    Ma réponse portait seulement sur une remarque faite à propos du mécanisme des votes et des quorums de majorité au synode, c'est-à-dire sur des règles d’organisation et de fonctionnement des institutions ecclésiastiques. Pour le reste, je vous suis parfaitement.

  • D'accord, merci pour la précision.

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