Lu sur letemps.ch (Sylvie Arsever) :
La bonne âme des promoteurs de l’euthanasie sous le IIIe Reich
Les médecins qui ont prêté la main au meurtre des aliénés, des handicapés et des marginaux sous le IIIe Reich étaient souvent fort honorables. De quoi susciter quelques réflexions
Durant la dernière guerre, quelque 200 000 personnes, handicapés, malades mentaux, vieillards, marginaux en tout genre, ont été mises à mort en Allemagne, affamées, gazées ou achevées par des doses massives de tranquillisants. Organisée à partir de 1940 à travers les hôpitaux, les asiles psychiatriques et les hospices, cette tuerie semble presque modeste à l’échelle des violences perpétrées par les nazis contre d’autres victimes: Russes, Polonais, Ukrainiens et bien sûr Tziganes et juifs. Et l’histoire en a surtout retenu que, dans ce seul cas, une faible protestation civique, due essentiellement à l’Eglise catholique, a contraint le régime à reculer. En partie seulement: si les gazages massifs d’aliénés ont cessé après l’été 1941, les médecins ont continué à tuer jusqu’à la fin de la guerre.
Dans un livre passionné dont la traduction française paraît ces jours, le politologue allemand Götz Aly choisit un autre angle. Le regard obstinément fixé au niveau du terrain, il se concentre sur les acteurs directs du drame: médecins, infirmières, victimes, familles. Et ce qu’il donne à voir de leurs motivations et de leurs préoccupations offre de troublants parallèles avec le débat actuel entourant le grand handicap, la vieillesse et la déchéance physique et psychique.
Les nombreux médecins, ainsi, qui ont prêté une assistance passive ou, au contraire, très décidée à la tuerie n’étaient pas tous des nazis endurcis ou des apparatchiks sans âme. Beaucoup apparaissent au contraire comme des hommes de progrès, engagés pour certains dans la défense d’une approche thérapeutique plus humaine. Le désir d’améliorer les pratiques psychiatriques, voire de rendre à la discipline une dignité qu’elle doute alors d’avoir pleinement, inspire aussi ceux qui voient dans la campagne d’euthanasie une occasion de libérer des moyens pour la recherche et de lui offrir une réserve inépuisable de cerveaux à disséquer. Insensibilité du chercheur ou zèle bienveillant du réformiste, le résultat est désagréablement familier: un tri qui privilégie les patients susceptibles d’évoluer et de récompenser les efforts thérapeutiques et exclut – définitivement dans ce cas – ceux qui ne réclament «que» des soins bienveillants, sans vraie perspective d’amélioration.
Commentaires
Tous les participants à cette entreprise d'élimination des êtres humains « en trop » se considéraient comme des bienfaiteurs de l'humanité : les concepteurs, politiciens, militaires, scientifiques (ingénieurs, médecins, …), comme les simples exécutants. C'est la science qui le leur répétait, depuis le 19ème siècle et le darwinisme social (le darwinisme appliqué à l'homme, aux populations et aux sociétés humaines). Et ces théories scientifiques inhumaines, nées dans les pays protestants d'Europe, furent imposées aux populations par des lois votées 'démocratiquement' par les politiciens de ces pays ou de leurs colonies.
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En deux ou trois générations, la ségrégation raciale y devint une banalité, scientifiquement et politiquement correcte. Et avec elle, la notion des races supérieures et inférieures, et l'idée darwiniste et nietszchéiste qu'il fallait favoriser le développement des unes et empêcher celui des autres. Ceux qui ont élaboré ces théories inhumaines se sont rangés évidemment dans la race supérieure à toutes, la race WASP comme l'on dit aux États-Unis, les 'white anglo saxons protestants'.
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Tout ce processus inhumain fut donc initié par la toute puissance accordée à la science au 19ème siècle. On était tombé dans le piège de la science sans conscience, sans conscience du bien et du mal, ce piège de l'orgueil humain. Or la science, par définition, ne s'occupe pas des notions de bien et de mal. Ce n'est pas son problème. Ou alors, pour un pur scientifique (sans conscience) ce qui est 'bien' sera l'avancement de ses recherches et travaux, quels qu'ils soient. Ce qui sera 'bien' aussi, c'est si ses recherches et travaux lui assurent la gloire et la richesse.
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Or, toute activité humaine devrait être subordonnée à la conscience du bien humain ou du mal humain que peut provoquer cette activité. Il n'y a donc aucune raison que l'activité scientifique (ou politique) échappe à cette règle générale de sagesse humaine. C'est pourtant ce qui s'est passé depuis le 19ème siècle. Des scientifiques (et politiciens) ont fait taire leur conscience, en faisant taire ceux qui se consacrent à cette question fondamentale du bien et du mal humain, à savoir les religions. Et c'est ainsi que cette science sans conscience a provoqué la ruine de l'âme humaine.
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Et comme la situation n'a malheureusement pas changé, ou a même empiré, il n'y a pas de raison que cesse cette ruine ou qu'elle ne s'aggrave. Aujourd'hui, ces scientifiques sans conscience, et leurs alliés politiciens, ne cherchent même plus un prétexte racial ou autre pour éliminer un être humain. Il suffit cyniquement qu'il ne soit « pas désiré » ou « plus désiré » par un autre être humain. Et même, les politiciens sans conscience feront croire aux gens que c'est pour un 'plus grand bien' (auquel eux seuls sont initiés) que l'on pratique ce génocide d'êtres humains innocents et en parfaite santé. Les théories inhumaines du malthusianisme, du nietzschéisme et du darwinisme social ont encore de sinistres jours devant eux.
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L'article suivant, publié sur Belgicatho, est aussi très éclairant :
http://www.belgicatho.be/archive/2011/03/26/julian-huxley-eugeniste-antinataliste-premier-directeur-de-l.html
ping back :
Sermon de l'évêque et Cardinal de Münster, Clemens August comte von Galen, le dimanche 3 août 1941 dans l'église de St Lambert, à Münster . http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/vongalen/
Dr. Olivier Yaccarini : Pourquoi je ne pratiquerai pas l’euthanasie : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/391796/pourquoi-je-ne-pratiquerai-pas-l-euthanasie
Xavier Dijon : Regard sur l'euthanasie dans les diverses religions
et conceptions philosophiques : un commentaire : http://www.euthanasiestop.be/article/regard-sur-leuthanasie-dans-les-diverses-religions-et-conceptions-philosophiques-un-commentaire-268
@ nostradamus … Merci pour ces trois références très intéressantes.
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Le Lion de Munster était horrifié par la mise à mort à son époque (par des médecins payés par les autorités) de citoyens allemands, sous le prétexte d'être considérés comme « improductifs ». Combien plus serait-il horrifié par la mise à mort à notre époque (aussi par des médecins payés par les autorités) de bébés innocents dans le ventre de leur mère, sous le prétexte d'être simplement « non désirés ». C'est la même idéologie païenne mortifère qui est à l’œuvre, dans l'euthanasie des années 1930, et dans l'avortement et l'euthanasie aujourd'hui. Et c'est tout à l'honneur de l'Église catholique de dénoncer cette barbarie inhumaine et de s'y opposer.
@ PauvreJob
" Et comme la situation n'a malheureusement pas changé, ou a même empiré, il n'y a pas de raison que cesse cette ruine ou qu'elle ne s'aggrave. "
En effet. Voici une page de fiction qui pourrait bien devenir la réalité d'ici pas longtemps, le "progrès" suivant une courbe exponentielle :
http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-scoop-exclusif--le-rapport-classe-top-secret-de-la-derniere-reunion-des-bilderberg-.aspx?article=5944120262H11690&redirect=false&contributor=Charles+Sannat
En 2000, Michel Schooyans, professeur émérite de philosophie politique à l'UCL et membre de l'Académie Pontificale des Sciences sociales (notamment), concluait son oeuvre " La face cachée de l'ONU " par ces mots : " (...) une guerre nouvelle a commencé : une guerre totale contre l'homme. Une guerre qui veut d'abord mutiler l'homme pour ensuite le détruire. Une guerre qui veut aliéner l'homme de sa raison et de sa volonté, dans lesquelles s'exprime sa prodigieuse ressemblance avec Dieu. Une guerre insensée où la mort de Dieu aurait pour prix la mort de l'homme. "
" C'est le privilège et la mission des chrétiens d'être des veilleurs appelés à signaler à tous les hommes les impasses et les pièges, d'indiquer les balises, et surtout de rendre compte de l'espérance dont ils sont à la fois porteurs et témoins ".
En relisant l'article ci-après, publié sur Belgicatho, on mesure tout le soutien scientifique et politique à l'euthanasie, aussi fort qu'il l'est pour l'eugénisme, la contraception et l'avortement. Avec la fin du régime nazi, les partisans de cette culture de mort n'ont pas baissé les bras, au contraire. C'est comme s'ils avaient simplement décidé de procéder plus habilement, moins ouvertement, moins brutalement, pas à pas, pour accoutumer l'opinion publique. Pour ces gens, Hitler aurait eu raison, mais trop tôt et trop maladroitement.
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Tout cela plonge vraisemblablement ses racines idéologiques dans le malthusianisme, le darwinisme social et le positivisme (la 'religion' positiviste) du 19ème siècle. Une folie inhumaine de volonté de croissance technologique (machines, robots) combinée avec une volonté égale de décroissance de l'humanité. Leur slogan serait de dire à leurs machines et robots « Croissez et multipliez-vous » mais aux êtres humains « Décroissez et ne procréez plus ».
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À se demander également si leur soutien massif aux pratiques homosexuelles n'est pas une pièce dans cette stratégie de dénatalité. Toute personne incitée à ces pratiques contre nature est évidemment moins susceptible de mettre des enfants au monde.
http://www.belgicatho.be/archive/2014/01/04/quels-sont-les-lobbies-pro-euthanasie-en-belgique-5262429.html
ping back:
Pierre-Olivier Arduin : Franc-maçonnerie et contraception, http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-25282208.html
Michel Schooyans : La face cachée de l'ONU :
@ nostradamus … Merci pour l'info. Le paganisme matérialiste à l’œuvre aujourd'hui plonge ses racines dans les hérésies protestantes du 16ème siècle. Ce sont elles qui ont notamment donné naissance à la secte maçonnique en question, à l’œuvre de manière occulte derrière toutes ces lois mortifères.
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Et pour ces gens, l'ennemi à abattre reste toujours l'Église catholique. Toutes leurs batteries sont en permanence pointées sur elle, comme si les autres religions ne les inquiétaient pas. Mais l'Église se révèle solide dans sa fidélité aux Évangiles, malgré tous les coups de butoir reçus et toutes les persécutions subies depuis lors.