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Comment des adolescentes se laissent endoctriner par des islamistes radicaux

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Comment les islamistes radicaux endoctrinent les ados françaises

Parmi les Français partis rejoindre les groupes djihadistes en Syrie, on compte des dizaines de femmes, dont des adolescentes. La plupart sont de brillantes élèves qui rêvent de changer le monde. Reperées sur les réseaux sociaux, elles sont manipulées avec méthode. L'anthropologue Dounia Bouzar revient sur ce processus dans une enquête passionnante. Interview.

Elles n'ont parfois que 14 ans. Approchées par des entremetteuses ou autres « princes charmants barbus », elles quittent leur pays en pensant sauver les enfants syriens. Et laissent des familles dévastées, découvrant avec horreur sur Facebook des conversations surréalistes et des photos en niqab. Dounia Bouzar a accompagné 150 familles de jeunes radicalisés, qu’ils aient ou non gagné le terrain d'une supposée guerre sainte. Devant l’étendue du phénomène, elle a fondé en avril le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’Islam (CPDSI) avec d’autres experts. Dans son livre Ils cherchent le paradis, ils ont trouvé l’enfer (Éd. de l'Atelier), publié en octobre, elle livre un récit poignant directement issu de leurs témoignages. 

Le Figaro/madame.fr.– Dans votre récit, beaucoup de témoignages concernent l’embrigadement de jeunes filles. Combien sont-elles ? Y a-t-il profil type ?

Dounia Bouzar.– Effectivement, dans un premier temps ce sont uniquement des parents de filles qui m’ont appelée. J’ai ainsi accompagné 60 familles de filles, sur 80 en tout. Aujourd’hui, on en est à 90 familles de filles sur 150 suivies. Avec une dizaine d’adolescentes qui ont rejoint la Syrie. La plupart d’entre elles ne sont pas d’origine maghrébine et n’ont rien à voir avec l’islam. Beaucoup viennent de familles athées. C’est comme la foudre qui tombe sur la maison. Ce sont toutes des filles brillantes, qui s’apprêtaient à faire médecine, sciences politiques ou des métiers altruistes. Certaines voulaient être infirmières, aides-soignantes ou assistantes sociales. Elles ont eu le malheur d’en parler sur leur page Facebook. L’une d’elles avait posté des photos d’un camp humanitaire au Burkina Faso où elle s’était rendue l’été. C’est comme si les terroristes avaient des chasseurs de tête psychologues qui repèrent les profils de personnalités qui veulent changer le monde et se battre contre les injustices. On dirait qu’ils font exprès de chercher l’élite. Ça touche toutes les classes, y compris les plus aisées. Même quand elles viennent de milieux populaires, ce sont toujours de très bonnes élèves tandis que pour les garçons, les terroristes visent plutôt des jeunes au chômage et avec des difficultés d’insertion.

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Commentaires

  • Je pense qu'il faudrait surtout se demander pourquoi on arrive à manipuler ces jeunes filles généreuses et brillantes. En faisant un travail de création avec mes élèves de 13 et 14 ans j'ai eu accès a des vidéos des massacres en Palestine, qu'elles ont vu en boucle. Mais elles craignaient que je me fâche si elles me parlaient de ça. Elles m'ont demandé si ça me touchait, ce qui c'était passé en Palestine, et mon émotion les a surprises. Elles ont bien plus l'habitude qu'on pleure pour un français tué, ou décapité, que pour 4000 palestiniens, enfants, mamies et mamans, laissé à l'agonie sous les bombardements. Nous devons pleurer bien davantage pour un soldat français mort au Mali que pour 10 chars de terroristes bombardés. Les terroristes islamistes n'étant pas considérés comme des êtres humains par nos télévisions occidentales... Comme si à nos frontières s'arrêtait notre humanité. Pour les israéliens qu'on nommes soldats, les américains, belges ou français qu'on nommes soldats, les musulmans seront des "terreurs, terroristas!"! Nous n'avons pas besoin d'être musulman pour trouver cela choquant... Il suffit d'avoir 13 ans, d'aimer la vie, d'aimer les gens, tous les gens, pour trouver qu'en Europe la Vérité semble sonner faux... Normal alors, qu'un autre son de cloche réveille et fait réagir... Normal de se faire piéger dans ces cas-là. Où est donc notre responsabilité? Sans parler de la condition de la femme en Europe, prostitution similaire, les femmes comme objets sexuels défilent du matin au soir sur tous les écrans. Normal alors de retrouver des filles brillantes derrière des niqab. Qui est responsable? La manipulation n'est-elle pas aussi le fait des très nombreuses dérives de notre société capitaliste? A chaque critique des pays islamistes, ne devrions-pas aussi critiquer nos propres sociétés capitalistes ou des femmes succombes tous les jours sous les coups de leurs maris?

    Nous fabriquons nos djihadettes, nous aussi! Sachons en être conscients...

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