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Encore un ballon d’essai pour l’ordination d’hommes mariés dans l’Eglise latine

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Contrairement à l’Afrique ou l’Asie, nouvelles frontières de l’expansion du catholicisme, l’Amérique latine, puisant sans cesse dans les ressources sacerdotales d’autrui, n’a jamais connu, dans sa déjà longue histoire, une véritable efflorescence d’un clergé autochtone. On se souvient, entre autres, des contingents  « Fidei Donum «  institués par le pape Pie XII dont elle bénéficia  largement au siècle dernier.  

Aujourd’hui, inspiré peut-être par les vents de réforme qui soufflent à nouveau sur la colline vaticane, le  cardinal brésilien Claudio Hummes (80 ans),  ancien préfet  de la congrégation romaine du clergé, décroche une vieille lune des années postconciliaires : l’ordination d’hommes mariés pour les forêts d’Amazonie et du Matto grosso.  La panacée ? Lu à ce propos le billet de Marco Tosatti traduit sur le site « Benoît et moi ». 

 « Du Brésil m'arrive une nouvelle qui constituerait une véritable révolution dans l'Eglise. En dialogue avec la Congrégation pour le Clergé, il s'agirait de rechercher le moyen d'ordonner «ad experimentum» des «viri probati» pour faire face à la pénurie de prêtres dans les diocèses d'Amazonie, où les distances sont énormes, les prêtres de plus en plus rares, et la possibilité pour certaines communautés chrétiennes d'avoir les sacrements extrêmement réduite. 

Le moteur de l'initiative serait le cardinal Claudio Hummes, ancien préfet de la Congrégation pour le Clergé, aujourd'hui archevêque émérite de São Paulo, où il continue toutefois, en dépit de ses 80 ans tout juste révolus, d'être actif dans une charge diocèsaine similaire à celle de Vicaire épiscopal, en rapport avec la région amazonienne. Claudio Hummes est le cardinal que Jorge Mario Bergoglio a voulu à ses côtés quand il est apparu immédiatement après son élection à la Loggia de la basilique Saint-Pierre. Selon certains experts, Claudio Hummes serait justement l'un des principaux responsables et organisateurs de l'élection de François. 

Hummes, quand il était préfet du Clergé, a imaginé faire avancer l'idée de l'ordination de «viri probati», mais il a échoué dans sa tentative. Par «viri probati», on entend des hommes à la foi éprouvée, d'âge mûr, mariés ou veufs, qui, dans les communautés catholiques anciennes étaient ordonnés prêtres pour répondre aux besoins de communautés chrétiennes généralement situées dans des zones reculées, peu accessibles et éloignées du centre du diocèse. 

Le cardinal Hummes , en plus d'être en pourparlers sur le sujet avec la Congrégation pour le Clergé, dirigée par l'homme de confiance du pape, le cardinal Stella a naturellement parlé avec les évêques d'Amazonie. L'un d'eux, Mgr Erwin Kraeutler, évêque d'origine autrichienne, missionnaire au Brésil, prélat de Xingu en Amazonie, a dit avoir parlé au Pape François en avril dernier de l'hypothèse que soient ordonnés les «viri probati» - pour assurer l'assistance spirituelle dans un territoire immense avec 700 mille fidèles, 800 communautés et seulement 27 prêtres. 

«J'ai dit au Pape que j'étais l'évêque du diocèse le plus grand du Brésil par son extension, avec 700 mille fidèles, et que notre communauté ne peut célébrer l'Eucharistie que deux ou trois fois par an», a déclaré Mgr Kraeutler dans une interview au Salzburger Nachrichten. «En relation avec les besoins de nos communautés, il a aussi été question des viri probati, les hommes mariés de foi assurée, qui sont ordonnés prêtres». Si l'initiative du cardinal Hummes se concrétise, l'Amazonie pourrait être le premier endroit au monde où il y aura, dans le rite latin, des prêtres avec famille. »

Ref. Viri probati en Amazonie

JPSC

Commentaires

  • On connaît assez comment les exceptions sont devenues les règles dans le fatras des normes conciliaires. L'utilisation des langues vernaculaires n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Idem pour la communion distribuée dans la main.

    Idem, 50 ans plus tard, à l'initiative de l'homme de main du pape, Walter Kasper, en équipe avec un autre homme proche de Bergoglio, Bruno Forte, à propos du brouillard entretenu à propos de la règle qui n’autorise pas les divorcés remariés à recevoir la communion (la notion d'état de grâce n'apparaissant finalement nulle part sur le document de clôture du synode extraordinaire.

    Une révolution limitée dans ses effets destructeurs ? Qu'à cela ne tienne, le "Dieu des surprises", cher au pape, n'a pas dit son dernier mot.
    Autrement dit, le mariage est indissoluble doctrinalement, mais pastoralement soluble.

    Depuis le Concile, c’est la doctrine elle-même qui est soluble dans la pastorale et on verra bientôt le même François évoquer le souffle de l'Esprit saint pour étendre l'expérience de l'Amazonie au monde entier. Et comme il n'y aura aucune raison de discriminer les prêtres, on les autorisera aussi à se remarier en vertu de la pastorale d'ouverture promue par l'inventeur de la glasnost à la sauce vaticane.

  • L'anti papisme de certains catholiques, qui se croient plus catholiques que le Pape, est le plus triste des anti papismes. Car c'est considérer que Dieu s'est carrément trompé en appelant notre Pape au service de tous les catholiques du monde entier. Ou c'est considérer que Dieu aurait dû les consulter avant de faire son choix. Ou c'est considérer que Dieu n'a même pas à intervenir dans ce choix.

  • En 1997, lorsqu'on lui a demandé à la télévision bavaroise si oui ou non l'Esprit
    choisit le pape, celui qui était alors le cardinal Joseph Ratzinger a répondu:

    "Je ne dirais pas que le Saint-Esprit choisit le pape. [...] Mais comme un bon
    éducateur, il nous laisse un grand espace, une grande liberté, sans nous abandonner
    totalement. Le rôle du Saint-Esprit devrait être entendu dans un sens plus souple
    que le fait d'imposer le candidat pour lequel on doit voter. Probablement la seule
    assurance qu'il nous donne est que cette affaire ne peut être totalement catastrophique."

    Ensuite, le théologien allemand entrés dans le vif du sujet: "Il y a trop de contre-exemples
    de papes que l'Esprit saint n'aurait évidemment pas choisis !"

  • @ quaerere … Pensez-vous réellement que les cardinaux électeurs seraient de mauvais catholiques ? Au sens où ils ne prieraient pas Dieu de les aider, ou ils seraient trop orgueilleux pour cela, ne comptant que sur leur seul jugement. Croire que Dieu n'intervient pas dans le Conclave, c'est alors croire qu'Il n'intervient nulle part dans nos vies. Plus besoin de sacrements, alors ? C'est très protestant cette façon de penser, très peu catholique.
    .
    Quant aux contre-exemples de Papes 'mal choisis', c'est parce qu'ils avaient justement été choisis selon des critères très politiques de Princes et de Rois, et non selon l'Esprit Saint.

  • Pauvre Job, ce ne ne sont pas mes propos que vous contestez mais
    ceux du Cardinal Ratzinger. Il nous dit de ne pas être naïf en croyant que l'Esprit Saint choisi directement le Pape. C'est aux cardinaux d'être à l'écoute de l'Esprit Saint, c'est la part humaine dans le choix que font ces cardinaux, autrement ils seraient des patins. Et il y avait probablement d'autres bons candidats.

    Les Papes "mal choisis" n'en furent pas moins Pape et sont restés dans la liste des Papes.

    Comme dit Saint Vincent de Lerins : Il y a des Papes que le Seigneur
    nous donne, d'autres qu'Il tolère et certains qu'Il nous inflige.

  • Quaerere Deum, j'aime bien votre approche !

  • Vincent de Lérins (Vincentius Lirinensis, Ve siècle, mort vers 445-450) est un moine et écrivain ecclésiastique de Gaule méridionale. Il est reconnu saint et Père de l'Église par les Églises Catholiques et Orthodoxes qui le fêtent le 24 mai.

    Si saint Vincent de Lérins s’exprimait déjà de cette manière au 5e siècle, qu’aurait-il pu dire par après ! Entre autres avec ceux de la Renaissance !!! Mais pas seulement !

  • @ quaerere … Je ne connais pas cette télévision bavaroise que vous citez, je ne connais pas le journaliste qui a interrogé le Cardinal Ratzinger et dont vous relayez un extrait de son article, je ne m'intéresse qu'à ce que vous-même pensez.
    .
    À savoir, croyez-vous que Dieu puisse intervenir et intervient dans nos vies ? Croyez-vous que Dieu intervient par exemple dans la vocation d'un prêtre ? Et croyez-vous que Dieu intervient aussi lors du Conclave ? Je ne vous demande évidemment pas de savoir comment Il intervient, mais s'Il intervient.
    .
    Les protestants ont clairement supprimé tous les sacrements catholiques, les moments clés où Dieu intervient dans nos vies. C'est pour cela que je disais que cette façon de penser sur le Conclave était très protestante. Comme si Dieu n'était plus que le personnage principal d'un beau livre antique, mais qui n'aurait plus rien à voir dans nos vies.

  • Je trouve une source "Benoît et moi" qui dit ceci à propos d'une interview que le pape a acceptée :

    " Ah, mais…un catholique peut-il penser qu’un Pape est calamiteux ? Bien sûr que oui. Pourtant un bon catholique ne doit-il pas penser que c’est l’Esprit Saint qui est derrière l’élection du Pape ? Évidemment que non!

    Il suffit peut-être à ce sujet de se rappeler ce que celui qui était alors le cardinal Ratzinger a répondu au professeur August Everding, lors d’un célèbre entretien accordé en 1997. Le professeur Everding avait demandé au cardinal s’il croyait vraiment que l’Esprit Saint intervenait dans l’élection du Pape. La réponse de Ratzinger a été simple et éclairante, comme d’habitude :
    « Je vous dirais que non dans le sens que c’est l’Esprit Saint qui choisit dans chaque cas le pape étant donné qu’il y a trop de preuves qui vont à l’encontre de cela, il y a trop de Papes pour lesquels ce n’est pas du tout évident que c’est l’Esprit Saint qui les aurait choisis. Mais, globalement, Il ne lâche pas complètement la main, ou pour le dire ainsi, il nous laisse du mou à la corde, comme un bon éducateur, il nous laisse beaucoup de liberté, mais il fait en sorte que la corde ne se rompe pas complètement, c’est comme cela que je le dirais. Par conséquent, il faudrait le comprendre dans un sens beaucoup plus large, et non pas qu’Il dit : maintenant vous devez voter pour lui. Mais il est possible qu’il ne permette que celui qui ne détruit pas complètement la chose ».

  • Tous nos Papes, comme tous nos prêtres, sont uniques, ils sont tous différents à nos yeux. À partir de nos critères humains personnels, c'est sûr qu'on peut se poser des questions sur les choix de Dieu, pour avoir appelé celui-ci qui nous plaît moins plutôt que celui-là qui nous plaît mieux. Combien d'entre nous auraient choisi Pierre comme premier Pape, plutôt qu'un autre ?
    .
    En fait, la question n'est pas de savoir si Dieu s'est trompé, ou de savoir quels sont les critères de Dieu, la question personnelle pour chacun est de savoir si l'on a foi ou non en Dieu et en ses actions dans nos vies, et donc dans celles de nos prêtres et de nos Papes. Nous ne sommes pas en mesure de juger nos frères et encore moins de juger Dieu.

  • Pauvre-Job, vous dites : « Nous ne sommes pas en mesure de juger nos frères » ! J’apprécie en cette situation votre réflexion.

    Il est dommage que vous ne la disiez pas également à propos d’autres réponses à d’autres articles. Par ex. quand vous condamnez avec outrance et sans nuance les protestants, les ‘païens’, les ‘autres qui ne pensent pas comme vous’ …

    Mais en tout il faut un temps pour amorcer un changement qui nous sort de nos ornières !

    Bonne soirée.

  • @ jacques d... Au risque de vous attrister, je continuerai à critiquer et dénoncer 'sans nuance' tous les paganismes adorateurs d'idoles et semeurs de zizanies entre les hommes (que ce soit le protestantisme ou d'autres), ainsi que ceux qui en font la propagande et le prosélytisme. Libre à vous de ne pas être d'accord avec moi et de me démontrer que je me trompe dans mon appréciation de ces paganismes.

  • Pauvre Saint Pierre, impliqué bien malgré lui dans cette discussion. Le "qui suis-je pour juger ?" aura laissé des traces.

    Mais a-t-on jamais vu Saint Pierre qui:

    - conduit un de ses co-disciples d'écrire, à propos d'un document dont il a défendu les thèses de manière détournée, qu'il est "indigne, honteux et complètement erroné" ?

    - défend la thèse de la gradualité, de sorte que le mariage est désormais présenté non plus comme la norme, mais "comme l'idéal de l'union d'amour humain, idéal vers lequel tendent par nature les autres types d'union libre" ? (cf. N° 36-39 du doutent intermédiaire du synode sur la famille

    - autorise un document soutenant que "les personnes homosexuelles ont des dons et des qualités à offrir à la communauté chrétienne" (n° 50), un document reconnaissant qu'en leur union, "le soutien réciproque jusqu'au sacrifice constitue une aide précieuse pour la vie des partenaires" (n° 51) ?

    - autorise un document qui dit "comprendre la réalité positive des mariages civils et, compte tenu des différences, des concubinages" (n° 36)

    Oooohh mais "notre pape" n'a jamais dit qu'il était d'accord avec ces thèses !! Non bien sûr ! Seulement le matin même de la publication de ce document intermédiaire, dans son sermon quotidien, il invite (qui au juste, on ne sait pas) à "ne pas rester enfermé dans ses propres ides pour s'ouvrir aux surprises de Dieu... attitude des docteurs de la loi qui ne comprenaient pas les signes du temps parce qu'ils étaient TROP ENFERMES DANS UN SYSTEME... Ils avaient très bien élaboré la loi, un chef d'oeuvre (intéressant... on découvre donc que la parole de Dieu est élaborée par les docteurs de la loi !)... tout était prévu". Mais, toujours selon le pape, "pour ces mêmes docteurs de la loi, Jésus apparaissaient comme dangereux parce que la doctrine était en danger" !! Ils ont oublié que "Dieu est le Dieu de la loi mais aussi le Dieu des surprises..."

    La conclusion n'est pas difficile: "Suis-je attaché à mes idées, suis-je fermé ? Ou suis-je ouvert au Dieu des surprises ?"... Opposition entre la loi, conduisant à la fermeture, ou bien alors autre chose qui n'est pas la loi, la doctrine, bref, le cloud, le nébuleux de la surprise, prétexte à tous les avatars progressistes.

    - Se fait contredire par un co-disciples en ces termes: L'information du synode est manipulée de manière à ne mettre en relief qu'une seule thèse, plutôt que de rapporter fidèlement les différentes positions".

    - considère, dans une interview du 28 juillet 2013 qu'il faut avoir un "regard positif sur les homosexuels" et être ouvert à "la possibilité de donner la communion aux divorcés remariés"

    - convoque non pas un mais deux synodes sur le thème de la famille, à un an d'intervalle, afin de "mûrir au sein du peuple de Dieu".

    - envoie un questionnaire aux évêques du monde entier, destin à répandre la possibilité d'une révolution sur la régularité d'un 2e mariage, alors que le 1er est toujours valide.

    - nomme à la tête du synode des hommes acquis à ses lubies (cf. Forte et Baldisseri)

    - évite soigneusement d'inviter des représentants de l'Institut pontifical Jean-Paul II, confirmant ainsi une volonté d'écarter les importuns... impression encore confirmée, par la suite, par l'éviction du cardinal Burke, manifestement promu, bien malgré lui, figure centrale d'une opposition aux thèses révolutionnaires du successeur de Pierre.

    Alors comment comprendre le choix de ce pontife désastreux, autrement qu'en acceptant de se taire ? Eh bien en se souvenant de l'enseignement de Benoît XVI sur le choix du pontife... de celui de St Vincent de Lérins, de l'histoire de l'Eglise aussi, profondément malmenée à travers les siècles. Je pense à la crise arienne par exemple. Quel exemple ! En pensant à St Paul: "toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu". J'aime assez bien l'image du "bon éducateur", si opportunément rappelé plus haut !

    Des signes alternatifs commencent à poindre à Rome. Finalement, les manoeuvres en cours sont le signe que tout n'est pas gagné pour Kasper & Co.

    En ce qui me concerne, désolé mais je n'ai pas envie d'attendre qu'un homme marche sur le crucifix pour me faire une opinion à son sujet, fût-il habillé en blanc.

  • Philippe, votre dernier paragraphe est stupéfiant ! Comment pouvez-vous seulement approcher quelqu'un qui ne met pas ses pas dans les vôtres.

    Quant au pape François, je préfère retenir ce qu'il dit vraiment que ce que vous prétendez qu'il dit :

    PAPE FRANCOIS : « La Parole de Dieu enseigne que, dans le frère, on trouve le prolongement permanent de l’Incarnation pour chacun de nous : « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matt 25). Tout ce que nous faisons pour les autres a une dimension transcendante… elle répond à la miséricorde divine envers nous….Ce qu’expriment ces textes, c’est la priorité absolue de la « sortie de soi vers le frère », comme un des deux commandements principaux qui fondent toute norme morale…Le service de la charité est, lui aussi, une dimension constitutive de la mission de l’Eglise……….On ne peut plus affirmer que la religion doit se limiter à la sphère privée et qu’elle existe seulement pour préparer les âmes pour le ciel… » (La joie de l’Evangile - § 179 – 183)

  • Il me semble que la zizanie semée dans l'Église, par certains nostalgiques de Benoît XVI, relève de malentendus. Or, je n'ai jamais entendu un catholique qui apprécie notre Pape François, se mettre à critiquer et attaquer pour cela notre Pape émérite Benoît XVI. Celui-ci serait d'ailleurs le dernier à le faire.
    .
    Chacun de nos Papes a servi Dieu et ses frères selon ce qu'il était. Comme Benoît XVI est un théologien exceptionnel, il a surtout enrichi ses frères catholiques, qui voulaient approfondir leur foi. Mais le meilleur théologien du monde ne convertit pas ses frères séparés du Père.
    .
    On ne convertit pas par des écrits, qui touchent peu de gens, et qui ne les touchent pas au cœur. Je pense qu'un immense théologien comme saint Thomas d'Aquin a converti moins de frères séparés qu'un saint François d'Assise. Et ceux que saint Thomas d'Aquin a converti l'ont été sans doute plus par son humilité et sa charité que par sa capacité de raisonnement.
    .
    Nos frères catholiques ont besoin de saint Thomas d'Aquin ou de notre Pape émérite Benoît XVI, mais tous nos frères, catholiques ou non, ont grand besoin de saint François d'Assise ou de notre Pape François. Que les frères aînés pensent aux frères prodigues avant de penser à eux-mêmes. Être catholique relève de l'humilité et de la charité du cœur. Être catholique, c'est être publicain et pas pharisien.

  • Pauvre-Job, j'apprécie vos réflexions !

  • Pauvre Job, je pense que vous vous méprenez.

    Il n'y a de nostalgie de Benoit XVI à proprement parler. Je pense qu'il y a une nostalgie de la papauté.

    Chaque Pape a sa personnalité et son style. A la limite, peu importe que le Pape joue les humbles en portant son cartable, en roulant en 4L, en visitant les pauvres devant les caméras, et autres actes à la limite de la démagogie.

    Mais le Pape doit accepter d'être Pape. Il doit se soumettre à la fonction et s'effacer derrière elle. Il doit jouer son rôle en tranchant de façon nette les problèmes.

    Vous dites que l'on juge le Pape mais lorsqu'il propose des changements qui contredisent ses prédécesseurs, ce n'est pas nous qui le jugeons, ce sont ses prédécesseurs. Nous ne faisons que rappeler ce que dit le Magistère de l'Eglise des prédécesseurs.

    Ensuite, il faut garder à l'esprit que l'Eglise ne se limite pas au Pape. Le Magistère, c'est le Pape et les évêques en communion avec lui. Quand il semble proposer des idées déviantes, l'Esprit Saint suscite des réactions d'évêques. C'est aussi à travers eux que le Pape peut être guidé à conduire l'Eglise. L'Esprit Saint souffle où il veut et là où on ne l'attends pas.

    Et enfin, il y a eu des bons pontificats et des moins bons dans l'histoire de l'Eglise. Ce qui fut par le passé peut encore advenir
    aujourd'hui.
    L'Eglise est éternelle et elle y survivra mais il n'est pas impossible qu'elle vive une nouvelle crise.

  • Cet article traduit sur Benoît-et-moi et relayant les interrogations du Cardinal George à propos du pape François ne manque pas de pertinence :
    L'archevêque sortant de Chicago, ex-président de la Conférence des évêques des Etats-Unis, gravement malade, confie ses préoccupations à John Allen. Spécialement sur François. La "version courte" d'une longue interviewe

    CE QUE LE "RATZINGER AMÉRICAIN" VOUDRAIT DEMANDER AU PAPE FRANÇOIS
    http://www.cruxnow.com

    Le Cardinal Francis George de Chicago va passer mardi les commandes à son successeur, l'Archevêque Blase Cupich. George a longtemps été considéré comme un phare intellectuel parmi les évêques catholiques d'Amérique et encore maintenant qu'il se bat pour sa vie, son esprit reste remarquablement agile.
    Il s'avère que la chose qui occupe son esprit ce jours-ci est le Pape François.

    Agé de 77 ans, George est actuellement sous un traitement expérimental, destiné à stimuler son système immunitaire à lutter contre le cancer qui se répand de sa vessie, son foie et ses reins vers le reste de l'organisme. S'il échoue, il s'adressera aux soins palliatifs avant l'inévitable.

    J'ai décrit George comme le "Ratzinger Américain" à cause de son mélange de compétences intellectuelles et d'engagement tenace vis à vis de la tradition catholique, dans l'esprit de l'ancien Joseph Ratzinger, l'homme qui devint le Pape Benoît XVI. (Pour l'information, George rejette l'étiquette, insistant qu'il n'est pas du calibre intellectuel de Benoît. Il en est, de toute façon, celui qui en est le plus proche sur ces rivages).

    George nous a rencontrés vendredi pour un interview exclusif dont la version complète paraîtra sur Crux lundi (17 novembre).
    Pour l'instant, voici un élément passionnant: Si le temps et sa santé le permettent, George aimerait vraiment beaucoup avoir une conversation à coeur ouvert avec François.

    A part le pur plaisir de savoir ce qu'un des plus fins esprits catholiques d'Amérique veut demander au Pape, le questionnaire de rêve de George a un intérêt politique car il reste un point de référence pour l'aile conservatrice de l'Eglise. En d'autres termes, ce ne sont pas juste ses questions à lui, mais ce qu'un large et influent public catholique voudrait savoir.

    * * *

    Que pense-t-il, donc?
    Pour commencer, George affirme qu'il demanderait à François s'il comprends pleinement que dans certains milieux il a créé l'impression que la doctrine catholique est en liquidation (is up for gras).

    Est-ce que François se rend compte par exemple de "ce qui est arrivé que par cette phrase 'Qui suis-je pour juger?'"
    La petite phrase de François, affirme George, " a été utilisée de façon abusive… car il parlait de quelqu'un qui a déjà demandé le pardon et à qui on a donné l'absolution, quelqu'un qu'il connaît bien."
    (François a prononcé la phrase en 2013, en réponse à une question concernant un clerc du Vatican accusé d'avoir entretenu des relations gay dans le passé).
    "C'est totalement différent que de parler de quelqu'un qui demande l'acceptation plutôt que le pardon", affirme George.

    "Est-ce qu'il se rend compte des conséquences?
    Peut-être pas" se demande George, "Je ne sais pas s'il est conscient de toutes les conséquences des choses qu'il a dites et faites et qui soulèvent des doutes dans l'esprit des gens."
    "La question est pourquoi ne clarifie-t-il pas les affirmations ambiguës. Pourquoi est-il nécessaire que des défenseurs se chargent d'essayer de les rendre plus présentables?"

    Il dit qu'il se demande aussi si François comprends combien sa rhétorique a créé des attentes "auxquelles il ne lui est sans doute pas possible de répondre".
    "C'est ce qui m'inquiète," dit George. "A un certain moment, les gens qui l'ont peint comme le héros de leurs scénarios de changements dans l'Eglise vont découvrir qu'il ne l'est pas."
    A ce stade, prévient George, "Il obtiendra non seulement de la désillusion, mais de l'opposition, ce qui peut nuire à son efficacité".
    - - -

    Deuxièmement, George dit qu'il voudrait demander à François qui est-ce que lui donne des conseils - ce qui, à son avis, est devenu, la "grosse question" concernant ce pape.
    "Evidemment il a ses informations de quelque part," affirme George. "En bonne partie il les recueille par lui-même, mais j'aimerais savoir qui réellement influence son mode de penser."
    - - -

    Troisièmement, George remarque que François fait souvent référence au Diable et à la notion biblique de la fin des temps, mais qu'il n'est pas clair comment cela façonne sa vision et son programme.
    Entre autres choses, George rappelle qu'un des livres préférés de François est "Le Maître de la Terre", par Rober Hugh Benson, un prêtre catholique converti, fils d'un ancien archevêque anglican de Canterbury. C'est un roman imaginaire apocalyptique, écrit en 1907, qui aboutit à une confrontation entre l'Eglise et une charismatique figure d'anti-Christ.
    George dit qu'il voudrait poser à François la simple question: "Est-ce que vous y croyez vraiment?"
    "J'espère avant de mourir d'avoir l'occasion de lui demander comment voulez-vous que nous comprenions ce que vous êtes en train de faire, si vous mettez [la fin des temps] devant nous comme la clé de tout", dit-il.
    Peut-être, dit George, le sentiment que la fin est proche explique-t-il pourquoi François "semble être pressé."
    - - -

    Jusqu'à présent il n'a pas pu discuter de ces choses avec le nouveau patron.
    "Je ne le connaissais pas bien avant qu'il soit élu, et depuis je n'ai pas eu l'occasion d'aller [à Rome] pour quelque rencontre car j'ai été sous traitement." dit-il.
    Avoir un moment privilégié, comme George le décrit, ne serait pas pour satisfaire sa curiosité personnelle, mais aussi pour être un bon évêque.
    "Vous êtes supposé gouverner en communion avec le successeur de Pierre, il est donc important d'avoir une unité d'intentions".
    "Je le respecte certainement comme Pape, mais je n'ai pas encore une compréhension du 'Où on va comme ça?'" (?)

  • Un préfet pour la doctrine de la foi qui prend position comme jamais, à ma connaissance, aucun autre ne l'a jamais fait par rapport aux déclarations provenant du Siège apostolique. Le cardinal Pell qui exprime publiquement ses interrogations, un autre (Raymond Burke) qui considère que le silence du pape par rapport aux options Kasper-Forte-Baldisseri cause un dommage à l'Église, l'évêque Athanasius Schneider qui parle de néo-paganisme, de manipulations, d'hétérodoxie, de tache faite à l'honneur du siège apostolique... d'une purge en cours à la congrégation pour le culte divin, une chasse aux tradis systématique à la fraternité des franciscains de l'immaculée (alors que Rome tolère d'innombrables extravagances ailleurs)... Sans compter une succession de faits avérés et convergents dans la gestion chaotique du synode et de l'impression de flou qui domine désormais... On s'interroge légitimement... Pour après se faire taxer de nostalgique ? Laissez-moi rire!!

  • Nos frères catholiques, ceux qui étudient la théologie aujourd'hui, ne citent plus St Thomas ou St Augustin comme théologien marquant. Ils citent K. Rahner, jésuite hérétique (cf. Benoît et moi).

  • J Delen

    Permettez-moi de revenir sur votre commentaire:

    "Votre dernier paragraphe est stupéfiant..."

    Vous me faites un procès d'intention. Contrairement à ce que vous exprimez je ne défends aucune thèse personnelle. Ma référence est la tradition catholique et l'enseignement continu du magistère. Et il se fait que d'autres que moi, cardinaux et évêques, expriment eux aussi leur malaise.

    Des jésuites argentins si ont très bien connu Bergoglio ont bien fait comprendre comment il avait déjà divisé l'Eglise qui est en Argentine.

    Mais puisque vous vous plaisez à citer Benoît et moi, lisez donc ceci...

    http://benoit-et-moi.fr/2014-II/actualites/les-conversions-operees-par-franois.html

    Et mettez cette réflexion en parallèle avec Pascendi, de Pie X, et spécialement avec le passage où il dénonce la versatilité des modernistes, capables d'exposer tout et son contraire.

    J. Delen comprenez-moi bien une fois pour toute: si l'enseignement du pape actuel est source de confusion, il n'a qu'à s'en prendre qu'à lui-même. Ceci valant également pour les "frères évêques" (protestants) du pape François.

  • Ma dernière intervention sur cet article. Trois extraits à propos de la vie de Karl Rahner tirée d’internet ! Oui, j’ai lu deux de ses livres : suis-je un mécréant, est-ce que pour autant j’ai renié ma foi ?

    Karl Rahner, né le 5 mars 1904 à Fribourg-en-Brisgau (Allemagne) et mort le 30 mars 1984 à Innsbruck (Autriche), est un prêtre jésuite allemand, écrivain et professeur de théologie, qui fut reconnu comme l'un des théologiens catholiques les plus éminents du XXe siècle.
    Il eut une grande influence sur le concile Vatican II, dont il fut l'un des experts. (…)

    (NP : voilà probablement ce qui vous heurte !)

    Arrivé à Rome comme théologien du Cardinal Franz König, il est nommé en 1962 par Jean XXIII expert (peritus) à la Commission théologique du concile Vatican II, où il joue un rôle important dans la préparation des textes conciliaires majeurs Lumen gentium et Dei Verbum, en partie sur la question épineuse du rapport entre l'Écriture et la Tradition : il était important de substituer au traditionnel langage catholique des 'Deux Sources de la Révélation' celui de l'unique référence à la 'Parole de Dieu'. En fait avant même cette nomination officielle Rahner avait déjà été consulté par les évêques allemands à propos de divers « schémas préparatoires ». (…)

    Au soir de sa vie, Rahner confie ce qui fut toujours sa ligne de conduite intellectuelle: J'ai toujours fait de la théologie au service de l'annonce de l'Évangile, de la prédication, de la pastorale. Le même souci l'a animé tout au long de sa vie : faire dialoguer les affirmations de la foi avec le monde contemporain.

  • Oh une dernière!

    Philippe, vous dites :
    « K. Rahner, jésuite hérétique »
    et ensuite dans une seconde réponse :
    « J. Delen comprenez-moi bien une fois pour toute: si l'enseignement du pape actuel est source de confusion, il n'a qu'à s'en prendre qu'à lui-même. Ceci valant également pour les "frères évêques" (protestants) du pape François. »

    Révisez à la fois votre politesse « comprenez-moi bien une fois pour toute ». Ton péremptoire tentant de me faire peur ?
    Oui, oui, j’ai peur de vous !

    Rahner, un jésuite hérétique ? Ah bon !
    Les « frères évêques » du pape François, des protestants ?
    Ah bon !

    Ici c’est moi qui vous donne un petit conseil :
    « Maîtrisez votre comportement »
    Il vous nuit et nuit à l’Eglise catholique dont nous sommes !

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