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Un cours "des" religions ?

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Telle est l'idée lumineuse portée par les responsables des différentes religions au Grand-Duché :

Les communautés religieuses proposent un cours "des" religions

Huit communautés religieuses au Luxembourg (catholique, protestante, israélite, musulmane, etc.) ont signé mardi un mémorandum pour la création d'un cours «des» religions dans l'enseignement public. Elles sont prêtes à porter le projet avec le gouvernement. «C'est une opportunité» pour le gouvernement Bettel, souligne Jean-Claude Hollerich.

«Il ne s'agit pas d'argent, pas de pouvoir ou d'influence, pas de privilèges d'une communauté de croyances. Il s'agit d'un cours des religions», explique l'Archevêque de Luxembourg, Jean-Claude Hollerich, en insistant bien sur le pluriel de l'intitulé du cours.

Un cours qui ne sera «pas de la catéchèse de catéchistes à l'école" mais bien un cours qui permet de «connaître les différentes religions et de développer une compréhension des multiples expressions du religieux», comme le stipule en toutes lettres le mémorandum.

Si on veut lire la suite : luxembourg/une-alternative-au-cours-d-ethique-a-l-ecole-les-communautes-religieuses-proposent-un-cours-des-religions-

Commentaires

  • Une manière de contrer la menace qui pèse sur les religions (et surtout la catholique)? Le premier ministre, homosexuel (et ce n'est pas anodin), veut en effet supprimer les subventions attribuées aux religions dont le discours le dérange probablement. S'agissant du Luxembourg, l'argument budgétaire invoqué ne prête en effet qu'à sourire...

  • Si un cours général sur la doctrine catholique ne pose pas de problèmes (elle est suffisamment claire et unique), je ne suis pas sûr que cela convienne pour d'autres religions, aux doctrines plus imprécises et éclatées.

  • Et pourtant "un cours des religions" permettrait de mieux se connaître et ainsi mieux s'apprécier. Ce n'est pas pour autant qu'on oublierait sa propre religion.
    Rien ne dit dans la proposition émise qu'on larguerait l'étude de sa propre religion.

    Qu'un premier ministre soit homosexuel, qu'est-ce que cela a à voir ? " Qui suis-je pour juger ? "

  • @ jacques d... C'est l'arrogance et l'intolérance des lobbys homosexuels qui est un danger. Et aussi le fait qu'ils attachent plus d'importance et de fierté à leurs pratiques sexuelles qu'à leurs pratiques spirituelles. Aimez-vous une société où le « coïto ergo sum » prend plus d'importance que le « cogito ergo sum » ?
    .
    Comment comprenez-vous que des célébrités fassent publiquement le prosélytisme pour leurs pratiques sexuelles (ils appellent ça leur « coming out ») et que des États les y encouragent ? Alors que ces mêmes États refusent le droit à de simples citoyens d'arborer un signe exprimant leurs pratiques spirituelles.
    .
    Comment comprenez-vous que certains États encouragent des processions festives de fierté des pratiques sexuelles, appelées « gay pride », mais découragent des citoyens d'organiser des processions publiques, représentatives de leurs pratiques spirituelles ?
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    À mon avis, cette société occidentale régresse à pas de géant vers un paganisme obscurantiste, de type bacchanales, comme souhaité par Nietzsche. Faire réfléchir le peuple sur sa condition, c'est très mauvais pour les despotes qui l'oppriment. Il vaut mieux lui organiser des jeux et des « gay prides » afin qu'il laisse les despotes penser et décider pour lui.

  • Impensable pour ce qui est de la Belgique : le caractère obligatoire des cours de religion (sans s) est prévu dans la constitution belge (cfr les travaux préparatoires de l'article 24). Ceci vaut donc pour chacun des cultes reconnus (et par extension la morale laïque). Et il est juridiquement impossible d’y substituer aujourd’hui un « cours des religions ». La ministre Simonet avait eu, en son temps, la lumineuse idée d’y « ajouter » des cours de « philosophie » incluant, j’imagine, celui du fait religieux, Tout de suite sont alors apparues les questions : avec quels professeurs, quels crédits budgétaires et quels critères d’enseignement : neutralité, pluralisme, convivance inter-convictionnelle ? Et par-dessus tout cela, Big brother et la pensée unique qui attend son heure. Bref, une belle pomme de discorde : alors le monstre du Loch Ness est retourné au fond du lac. Jusqu’à sa nouvelle apparition ?

  • L’article 24 de la Constitution se limite à imposer que « les écoles organisées par les pouvoirs publics offrent, jusqu’à la fin de l’obligation scolaire, le choix entre l’enseignement d’une des religions reconnues et celui de la morale non confessionnelle ». Notre loi fondamentale fait donc obligation aux écoles publiques d’organiser ces cours, mais pas aux parents d’y inscrire leurs enfants.

  • @ Delen

    De nombreux et éminents juristes ne partagent pas du tout votre position, qui -si je ne m’abuse- est celle d’un libre-penseur de l’ULB, Marc Uyttendaele, dont le point de vue est loin de faire l'unanimité.

    Selon le professeur du droit des religions Louis-Léon Christians (UCL), « Les travaux préparatoires de l’article 24 de la Constitution attestent bien du caractère nécessairement obligatoire de ces enseignements pour les élèves.
    Que la Constitution l’ait confirmé en 1988 après 30 ans de pratique [celle du Pacte scolaire], et que cette norme constitutionnelle se soit maintenue depuis 25 nouvelles années semblent un critère d’usage plus sûr qu’un oracle universitaire, tout méritant qu’il serait. Evoquer une mutation en Flandre pour soutenir la nature devenue facultative de ces cours est erroné.
    L’exception par dérogation purement individuelle que la Flandre a mise en place n’ôte nullement aux cours leur caractère obligatoire, mais vise à donner une réponse ponctuelle à des décisions du Conseil d’Etat, chambre flamande, actant à la demande notamment de parents Témoins de Jéhovah qu’en Flandre le cours de morale n’est pas neutre, et ne peut dès lors plus tenir lieu de cours subsidiaire (...) » ( ref. article dans la Libre du 25 juin 2013).

    Et, sous la plume du constitutionnaliste Hugues Dumont, professeur aux Facultés universitaires Saint-Louis de Bruxelles, je lis : « s'il est vrai qu'une interprétation étroitement littérale du texte constitutionnel ne contraint que les écoles (organisées par les pouvoirs publics) à offrir le choix entre le cours de morale non confessionnelle et un des cours de religion, et non les élèves à faire ce choix, le §3 de l'article 24 associe tant le droit à une éducation morale ou religieuse que le droit à un enseignement à l'obligation scolaire...» (ref. consultation sur les questions juridiques suscitées par l'éventuelle introduction d'un cours de philosophie).

    L’enseignement de la religion ne peut donc pas devenir une matière facultative pour l’élève, sans une révision de la constitution. Mais le choix existe pour l'enseigné entre les six religions reconnues par l’Etat et, par extension, la morale laïque supposée neutre.

  • Pour l'exposé complet de Marc Uytendaele, voir:

    http://www.cjg.be/wp-content/uploads/2013/03/Exposé-M-Uyttendaele.doc

  • On peut fort bien rester dans l’orthodoxie catholique et défendre un autre point de vue que celui de prôner un enseignement de religion ou de morale laïque « obligatoire » dans toutes les écoles du Royaume.

    Pour prendre un exemple, à propos de la religion catholique, celle-ci pourrait être fournie par la famille … et les paroisses ! Cette mission est déjà assurée quand il faut préparer les jeunes à leur « première communion »,
    à la « profession de foi » …
    Mais cela est limité dans le temps !

    Un cours de philosophie pour tous serait plus à propos ! Ce cours inclurait aussi un ‘chapitre’ qui fournirait de solides informations sur la manière de « vivre ensemble » … Une des voies pour y arriver serait l’étude des diverses religions.

    Quand un jeune, pour diverses raisons, est amené à suivre sa scolarité « à la maison », par le truchement, entre autre, des cours « à distance » (par correspondance), il ne lui est pas proposé de cours de religion ou de morale ! Et quand il devra obtenir une certification de réussite, soit en fin d’école primaire (CEB), soit en fin d’un cycle du Secondaire, y compris en fin de celui-ci, il devra passer par un « jury central » (les cours ‘à distance’ l’y préparent très bien) … Il obtiendra ces certifications (diplômes …) sans « avoir à passer un examen » de religion ou de morale.

  • @ jacques d... L'option « cours de philosophie » a l'air séduisante. Mais quels philosophies et quels philosophes y inclure ? De l'Europe, du monde entier ?
    .
    En outre, existe-t-il un seul oiseau rare en Belgique, capable d'une part de maîtriser toutes les philosophies et tous les philosophes, et capable d'autre part de les exposer de manière à la fois pertinente et neutre ?
    .
    C'est un peu comme si on voulait créer un cours de cuisine qui reprendrait l'ensemble des cuisines du monde.

  • La philosophie est « l’amour de la sagesse ». Un cours de philosophie, en primaire et en secondaire, ne doit pas d’abord s’étendre sur ce qu’ont exprimé les philosophes de l’histoire. Ce qui ne veut pas dire qu’on devrait les négliger.

    Notre Bible contient le Livre de la Sagesse : on pourrait déjà, là, trouver de quoi nourrir les jeunes esprits en éveil !
    On peut trouver dans d’autres courants religieux des termes qui sont proches de cette « sagesse biblique ». On découvrirait ainsi mieux ce qui nous rassemble et non ce qui nous éloigne les uns des autres.

    Utopie ? Oui ! Mais que de découvertes n’avons-nous pas faites alors que nous croyions que ce n’était qu’utopie !

    Règles et belles paroles de sagesse islamique :
    (Extraits du Livre, de la Sunnah et de propos de gens raisonnables et sages parmi les musulmans.)
    « Soyez équitables dans vos propos. »
    « Cherchez assistance dans la patience et la prière. »
    « Dites du bien aux gens. »
    « Respectez vos engagements. »

    On trouve cette sagesse-là dans bien d’autres religions et écoles diverses : bouddhisme (voyez le Dalaï Lama), Hindouisme … Y compris dans certains centres de la laïcité …

    On ne devrait pas amener tous les élèves à pouvoir disserter sur un sujet comme on le fait, entre autre, en licence de philosophie à l’Université ! On ne doit pas faire de tous nos élèves des savants philosophes !

    « Le prof oiseau rare » doit se former en Ecole Normale ! Comme on le fait déjà pour toutes les autres matières. Un professeur de religion catholique, qui a aussi reçu des cours de philosophie durant sa formation, serait à même de donner ce cours de philo !

    Avant de commencer sa formation théologique, un futur prêtre suit deux années de formation philosophique !

    Je me répète : cela n’empêcherait pas les enfants catholiques d’être initiés à la foi, à la doctrine, aux sacrements, à l’histoire chrétienne … par d’autres voies que j’énonçais dans mon message précédent.
    Nous pourrions aussi mieux constater les familles qui veulent garder en leur sein la foi catholique !

    Ce thème m’a toujours beaucoup passionné. En réunions de paroisse, j’ai pu à maintes reprises le développer. A chaque fois j’étais bien entendu et bien compris.
    Sans pour autant obtenir l’assentiment positif de tous !

  • @ jacques d... Vous faites bien de dire que toute religion contient une philosophie. On pourrait ajouter que toute philosophie a un côté religieux ('relier' les hommes entre eux, les relier au monde et donc à ce qui a créé ce monde). Alors, quelle différence concrète entre la proposition d'un cours des religions et celle d'un cours des philosophies ?
    .
    Les multiples philosophies existantes sont parfois plus antagonistes entre elles que les religions. Quel est le professeur qui réussirait l'exploit de les amalgamer dans un seul cours, et de manière neutre encore bien ? Selon moi, cet homme-là n'est pas encore né. Vous sentiriez-vous de taille à bâtir un tel cours et à l'animer de manière neutre ?

  • Oui, Pauvre-Job, si on me l'avait proposé, j'aurais relevé le défi ! Car c'en est un !

    Il y a deux ou trois ans, en paroisse de ... la personne qui préparait les jeunes à la confirmation, avec l'accord et le soutien du prêtre responsable de la paroisse, m'ont demandé de prendre en charge tout ce qui était en relation avec l'œcuménisme, le dialogue interreligieux ... ET interculturel !

    C'était un vrai défi ! Tous ont apprécié ... Et en aucun moment, j'ai dû régler un problème de discipline !

    Les "jeunes" sont plus prêts qu'on ne le pense à ouvrir leurs horizons. Ce n'est pas pour autant qu'ils ne restaient pas cohérents pour poursuivre leur projet : être "confirmés" dans leur foi et leurs engagements divers.

    Il faudrait, suite à votre question, évoquer le mot de "neutralité" ! Etre neutre ne veut pas signifier que l'on doit déposer à l'entrée d'une classe, d'une sacristie, d'un local quelconque, ses propres valeurs ! Que du contraire ! Mais celles et ceux à qui on s'adresse que ce n'est pas pour autant que l'on "vend sa marchandise", mais que l'on a un profond respect pour tous, pour toutes les façons de penser, d'aimer, de prier, d'être solidaire ...

  • Pour avoir suivi des cours de "religion" dans l'enseignement catholique, la plupart de ces cours sont devenus de tels contre-témoignages que je suis à peine hostile à l'idée de les supprimer et de les remplacer par un cours "des religions". Si la doctrine de l'Eglise catholique y est exposée objectivement, on aura même progressé.

    Dans le même ordre d'idées, le financement des cultes fonctionnarise la fonction du prêtre et nous attire l'hostilité de la population. Bien que l'Eglise y ai un milliard de fois droit au vu du contexte historique, y renoncer lui permettrait de retrouver un esprit de pauvreté et d'humilité appréciable, et qui n'est à mon avis pas étranger au dynamisme de l'Eglise de France et des USA (pour prendre 2 exemples de pays où l'état ne finance pas les cultes).

    Tout en reconnaissant que le droit donne raison à l'Eglise, je n'ai donc pas l'intention de me cramponner à ces privilèges...

  • @ joseph j … Je partage votre avis. Mais comment comprendre que l'Église catholique belge ne propose pas une telle démarche courageuse, comme l'a fait l'Église catholique en France en 1905 ?
    .
    Je me demande si les autorités païennes belges ne s'accommodent pas très bien de cet état de sujétion de l'Église catholique. D'autant plus qu'ils ont créé de toutes pièces leur propre culte païen, et qu'ils le subsidient bien plus que le culte catholique (par rapport au pourcentage de pratiquants de ce culte).
    .
    En outre, tous les autres cultes subsidiés bénéficient de ce qui devait être une compensation aux catholiques pour toutes les spoliations qu'ils ont subies de la part de l'occupant napoléonien. Les autres cultes n'ont donc absolument aucun intérêt à ne plus profiter de cette manne, dont ils profitent sans aucune justification historique.
    .
    Ce ne sont pas les catholiques qui auraient le plus à perdre, et au moins ils retrouveraient un peu de dignité et de liberté de parole et d'action. Pourquoi ne proposent-ils pas de solder une fois pour toutes le contentieux napoléonien ? Est-ce que cela coûterait trop cher, et à l'État belge, et aux autres cultes (dont le culte païen de nos modernes César) ?

  • Ce problème est complexe. C’est un ‘fait culturel belge’. J’ai fait partie d’un « cabinet ministériel PSC» à l’époque, dans une ‘Cellule Education’ !

    Oui, les autres ‘obédiences chrétiennes et autres’ pourraient organiser un enseignement qui leur convient !
    Au même titre que l’enseignement dénommé catholique. Il y a de fait aussi quelques ‘écoles privées’ (qui ne leur permettent donc pas d’être subsidiées par les Communautés !

    Mais je ne n’ai aucune connaissance, par ex., d’une ‘école subsidiée protestante’.
    La majorité des enfants de familles dite protestantes mettent leurs enfants dans l’enseignement dit ‘officiel’, suivent le cours de morale et ont une formation religieuse ‘protestante’ au sein de leur Eglise !
    C’est justement ce que je prône aussi pour l’enseignement de la religion dans les écoles « libres catholiques » !

    Il est exagéré de dire que « les autres cultes subsidiés bénéficient …. » Ce n’est qu’en théorie mais quasiment inexistant en réalité !

    Je suis donc favorable à « solder une fois pour toutes le contentieux napoléonien »
    Mais je sais qu’à ce sujet, jamais je ne vous amènerai à plus de tolérance !

    Vous faites un raccourci gênant quand vous évoquez un culte païen !
    (Savez-vous que, durant les trois premiers siècles du christianisme, le christianisme était considéré comme ‘païen’ parce qu’ils n’acceptaient pas que le « Christ » soit aussi honoré dans les divers cultes romains ?)

    Oui, d’accord quand même avec vous, pour dire que n’avoir plus qu’un seul réseau d’enseignement coûterait plus cher à nos Communautés !
    Car l’enseignement Libre Catholique, s’il reçoit moins de subsides, paie ainsi sa « liberté » ! Cela a un coût !
    On ne peut, à la fois, demander le beurre, l’agent du beurre, et en surplus, le sourire de la fermière !!!

  • @ Pauvre Job et Joseph J.

    Dans notre droit constitutionnel, le subventionnement des cultes n’est pas du tout lié à l’idée d’une « réparation » des spoliations intervenues lors de l’annexion des anciens Pays-Bas autrichiens et de la Principauté de Liège par la France révolutionnaire de 1789.
    Il tient aux principes qui ont présidés à la définition des rapports entre l’Eglise(ou les "Cultes") et l'Etat lors de l’adoption de notre Loi fondamentale en 1831 : il résulte de ces principes que l’Etat belge n’est pas « laïc », au sens où il serait porteur de valeurs publiques transcendant les religions privées, ni obligatoirement agnostique devant le phénomène religieux : la laïcité est assimilée, par la loi, aux cultes reconnus, en tant que philosophie du « libre examen ».
    Parler de « séparation de l’Eglise et de l’Etat « serait aussi inapproprié, si l’on entend par là qu’ils n’ont rien à voir ensemble. Les dispositions constitutionnelles et légales organisent plutôt une certaine indépendance dans le respect mutuel. Et même un peu plus : à ce titre, on peut citer, la rémunération par l’Etat des ministres des cultes reconnus et divers privilèges ou contraintes connexes, la répression pénale propre aux désordres et outrages touchant à l’exercice ou aux objets du culte, à la personne de ses ministres ou à leur habit officiel ; l’organisation de préséances protocolaires ou diplomatiques; les honneurs civils et militaires rendus lors de certaines cérémonies religieuses officielles, comme le « Te Deum », mais aussi les poursuites pénales spécifiques contre les ministres du culte qui attaqueraient « directement » un acte de l’autorité publique ou célébreraient le mariage religieux des époux avant leur mariage civil.
    On comprend ainsi pourquoi la « neutralité » des pouvoirs publics n’est pas non plus mentionnée, comme telle, dans la constitution même si certains la déduisent de l’interdiction des discriminations et du principe d’égalité qui y sont inscrits. Face à la pluralité des religions, cette neutralité est, pour le moins, toute relative puisque l’Etat (et à sa suite les autres pouvoirs publics) soutient le libre développement des activités religieuses et apporte son aide et sa protection aux seuls cultes qu’il reconnaît (sept, laïcité comprise), parmi lesquels – primus inter pares – le catholicisme romain. Il faut donc, à tout le moins, parler d’une neutralité « positive » et « relative ».
    Quant à imaginer que, dans le parcours scolaire, la substitution d’un cours unique sur « les religions » (lesquelles ?) pallierait les insuffisances actuelles des cours « de religion » propres à chacun des cultes reconnus (et relevant de la responsabilité de chacun d’eux), il faut avoir une bonne dose de naïveté pour le croire !

  • @ jpsc … Le simple fait que ce soit l'État belge qui 'reconnaisse' et subsidie sept religions et pas une de plus, ne démontre-t-il pas la non neutralité et le non sens du système belge ? Pourquoi la Belgique peut-elle se permettre de discriminer ses citoyens qui ne se reconnaissent dans aucune de ces sept religions ?
    .
    Imaginons que, au lieu de la religion, ce soit le sport. Pourquoi l'État belge se permettrait-il de subsidier (au prorata de leurs participants) sept sports et pas un de plus ? La religion est-elle, pour l'État, une activité sociale moins importante que le sport ?
    .
    En subsidiant sept religions, c'est selon moi comme si l'État belge se situait au-dessus de ces religions et leur donnait son feu vert et un diplôme de 'bonne religion' de son point de vue. Et c'est indirectement comme mettre la main sur les religions, et les contrôler par un chantage implicite à l'agréation et aux subsides. Quand le Ministre des cultes appartient à la religion païenne dominante, les représentants des autres religions doivent passer sous les fourches caudines de ses bonnes grâces.
    .
    Que la Chine pratique cela, c'est cohérent avec son régime politique. Mais comment la Belgique peut-elle se justifier ?

  • Pauvre-Job, si on va au bout de votre logique, on peut se demander pourquoi la Belgique reconnaît le catholicisme !!!

  • @ jacques d... Lorsque jpsc fait référence à la Constitution belge, ce n'est pas pour moi une référence absolue, sacrée, intouchable, à laquelle il faudrait se plier. Les Constitutions de beaucoup de pays contiennent des choses inacceptables pour un catholique. La Constitution du Maroc interdit à un Marocain d’être chrétien. La Constitution belge interdit le referendum.
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    La Constitution d'un pays traduit la religion dominante dans un pays. Comme celle de la Belgique est un paganisme matérialiste et anticlérical, pas une seule loi d'inspiration catholique ne s'y vote. Et l'on y vote les lois les plus anti catholiques de la planète. Je me demande si les prélats de ce paganisme reconnaissent vraiment le droit d'existence au catholicisme.

  • @ Pauvre Job

    La Belgique protège la liberté des cultes, mais elle ne peut pas les subsidier tous ! Le choix des cultes reconnus n’est pas arbitraire. Il se fonde sur une série de critères applicables à toutes les religions pratiquées sur son sol tels que : regrouper un nombre significatif de fidèles ; disposer d’un organe qui représente le culte concerné dans ses rapports avec les autorités ; être établi dans le pays depuis plusieurs décennies ; avoir une utilité sociale ; ne développer aucune activité contraire à l’ordre social….

  • JPSC, d'accord avec vos propos.

    Les sectes reconnues selon des critères bien établis (témoin de Jehowah, scientologie ...) ne sont pas admises bien évidemment.

  • @ jpsc et jacques d … La Belgique subsidie des dizaines de sports différents. Depuis les plus populaires jusqu'aux plus confidentiels. Depuis le sport à l'école, le sport de rue, le sport amateur et jusqu'au sport professionnel.
    .
    Et si elle veut aussi subsidier les religions, comment peut-elle se poser en arbitre des 'bonnes' ou 'mauvaises' religions, à subsidier ou non ? C'est carrément l'État qui met la main sur les religions et les conforme à sa pensée. Prenons l'Islam. Nous savons tous combien chiites et sunnites ne s'aiment pas, nous savons tous combien d'intégristes et terroristes se réclament de l'Islam. Comment la Belgique peut-elle obliger tous ces gens disparates à être représentés par un organe unique auprès d'elle ? Un petit État comme la Belgique ne peut se prétendre organisateur ou coordinateur du fonctionnement religieux de tous ses citoyens. C'est une absurdité. C'est comme si elle obligeait le football et le rugby à être représentés par un seul organe sportif auprès d'elle.
    .
    Quant à avoir la prétention de définir des 'sectes', c'est encore plus aberrant. Le fonctionnement de certains partis, de certains syndicats, de certains cercles, de certaines sociétés, relève tout autant d'une forme de fonctionnement et d'endoctrinement sectaire. D'ailleurs la Belgique et la France ont été condamnées par les organisations des droits de l'homme, pour avoir eu le culot d'établir des listes publiques de sectes, simplement sur base de calomnies ou de suppositions de pensées politiquement incorrectes. La délation et le lynchage public au plus haut niveau de l'État, on se demande si les vraies sectes ne sont pas dans les allées du pouvoir !

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