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Sur l'Eglise et sur la bioéthique : le ton nouveau du pape François

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De l'abbé Christophe Cossement sur son blog donchristophe.be :

Un ton nouveau

Voici quelques mots récents du pape François, sur l’Église et sur la bioéthique, un regard profond qui va à l’essentiel. D’abord sur l’Église : « Séparer Jésus de l’Église serait vouloir introduire une dichotomie absurde. C’est véritablement l’Église, la grande famille de Dieu, qui nous apporte le Christ. Notre foi n’est pas une doctrine abstraite ou une philosophie, mais une relation vitale et pleine avec une personne : Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu fait homme, mort et ressuscité pour nous sauver et vivant au milieu de nous. Sans l’Église, Jésus-Christ finit par se réduire à une morale, une idée, un sentiment. Sans l’Église, notre rapport avec le Christ serait soumis à notre imagination, à nos interprétations, à nos humeurs. » (homélie de la messe du 1er janvier 2015).

Puis sur les questions de bioéthique, à un groupe de médecins :

 « La pensée dominante propose parfois une “fausse compassion” : celle qui considère que c’est aider une femme que de favoriser l’avortement, un acte de dignité de procurer l’euthanasie, une conquête scientifique de “produire” un enfant considéré comme un droit au lieu de l’accueillir comme un don ; ou d’utiliser des vies humaines comme des cobayes de laboratoire en prétendant en sauver d’autres. En revanche, la compassion évangélique est celle qui accompagne au moment du besoin, c’est-à-dire celle du Bon Samaritain, qui “voit”, qui “a compassion”, qui s’approche et offre une aide concrète (cf. Lc 10, 33). Votre mission de médecins vous met quotidiennement en contact avec de nombreuses formes de souffrance : je vous encourage à les prendre en charge en “bons samaritains”, en ayant soin de manière particulière des personnes âgées, des malades et des porteurs de handicap. La fidélité à l’Évangile de la vie et au respect de celle-ci comme don de Dieu, demande parfois des choix courageux et à contre courant qui, dans des circonstances particulières, peuvent arriver à l’objection de conscience. Et aux nombreuses conséquences sociales que cette fidélité comporte. Nous vivons une époque d’expérimentation sur la vie. Mais une mauvaise expérimentation. Produire des enfants au lieu de les accueillir comme un don, comme je l’ai dit. Jouer avec la vie. Faites attention, car cela est un péché contre le Créateur : contre Dieu Créateur, qui a créé les choses ainsi. Alors que si souvent, dans ma vie de prêtre, j’ai entendu des objections. “Mais dis-moi, pourquoi l’Église s’oppose-t-elle à l’avortement par exemple ? C’est un problème religieux ?” — “Non, non. Ce n’est pas un problème religieux” — “C’est un problème philosophique ?” — “Non, ce n’est pas un problème philosophique”. C’est un problème scientifique, car il y a là une vie humaine et il n’est pas licite de tuer une vie humaine pour résoudre un problème. “Mais non, la pensée moderne...” — “Écoute, dans la pensée ancienne et dans la pensée moderne, le mot tuer signifie la même chose !”. Cela vaut aussi pour l’euthanasie : nous savons tous qu’avec autant de personnes âgées, dans cette culture du rebut, il existe cette euthanasie cachée. Mais il existe aussi l’autre. Et cela signifie dire à Dieu : “Non, la fin de la vie c’est moi qui la décide, comme je veux”. Un péché contre Dieu créateur. Il faut bien penser à cela. » (au Congrès des médecins catholiques, Rome, 15 novembre 2014)

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