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Canonisation du premier saint sri lankais

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1326093527.jpgColombo (Sri Lanka) - Agence I.Media

Sri Lanka : Le père Joseph Vaz proclamé saint lors d’une grande messe sur le front de mer à Colombo.

Face à une foule immense, à Colombo, le pape François a proclamé saint le prêtre et missionnaire indien Joseph Vaz (1651-1711), premier saint sri-lankais, dans la matinée du 14 janvier 2015. Sur cette île multiethnique et multi religieuse, le pape a mis en avant la figure de ce prêtre du 17e siècle capable de “dépasser les divisions religieuses pour le service de la paix“ et réaffirmé que “la liberté religieuse est un droit humain fondamental“.

C’est dos à l’Océan indien, sous un immense pavillon typiquement asiatique construit pour l’occasion, que le pape a célébré la messe devant plus de 500 000 fidèles, dont certains avaient passé la nuit sur la plage pour être présents. Au cours d’une messe où s’alternaient les chants et les textes en cinghalais, en tamil, en latin et en anglais, le pape François a canonisé le prêtre indien Joseph Vaz, 20 ans tout juste après sa béatification célébrée au même endroit par Jean-Paul II (1978-2005), le 21 janvier 1995.

Sur le Galle face green, une longue étendue de sable et d’herbe au cœur du quartier commercial et financier de Colombo, de nombreux fidèles avaient revêtus des parures colorées, en l’honneur du pape.

Dans son homélie en anglais, dont des résumés en cingalais et tamoul étaient lus à la foule, le pape a évoqué la figure du premier saint sri-lankais, “grand missionnaire de l’Evangile“, et son “incitation à persévérer sur la voie de l’Evangile, à grandir (…) en sainteté, et à témoigner du message évangélique de réconciliation auquel il a consacré sa vie“. Le pape a alors montré en exemple ce prêtre oratorien originaire de l’Inde qui fut “un prêtre exemplaire“, capable de “dépasser les divisions religieuses pour le service de la paix“, ainsi qu’un “exemple de zèle missionnaire“.

Servir sans distinction

Dès lors, le pape a relevé que le père Joseph Vaz avait “exercé son ministère pour les personnes qui étaient dans le besoin, quelles qu’elles soient, et où qu’elles soient“. Il a alors souhaité que “son exemple continue à inspirer l’Eglise au Sri Lanka aujourd’hui“. “Bien volontiers et généreusement, a expliqué le pape François, elle sert tous les membres de la société. Elle ne fait pas de distinctions de race, de credo, d’appartenance tribale, de condition sociale ni de religion dans le service qu’elle rend à travers ses écoles, ses hôpitaux, cliniques et de nombreuses autres œuvres de charité. Elle ne demande rien d’autre que la liberté d’accomplir sa mission“.

“La liberté religieuse est un droit humain fondamental“, a assuré le chef de l’Eglise catholique dans un pays où les cingalais bouddhistes ont la mainmise sur le pouvoir, où les musulmans sont parfois la cible des nationalistes. “Tout individu doit être libre, seul ou associé avec d’autres, a insisté le pape, de chercher la vérité, d’exprimer ouvertement ses convictions religieuses, libre des intimidations et des contraintes extérieures“. Et le pape de conclure avec force en affirmant que “l’authentique adoration de Dieu conduit non pas à la discrimination, à la haine et à la violence, mais au respect de la sacralité de la vie, au respect de la dignité et de la liberté des autres, et à l’engagement affectueux pour le bien-être de tous“.

Le père Vaz, pilier de l’Eglise Sri-Lankaise

Joseph Vaz est né en 1651 dans un village du Sud de Goa et fut ordonné prêtre en 1676. Il descendit pieds nus toute la côte Sud de l’Inde pour arriver en cachette au Sri Lanka (ex Ceylan) en 1687, “déguisé en mendiant“, écrit le père jésuite Pereira, son biographe. Seul missionnaire d’un pays où le catholicisme était interdit, sous domination néerlandaise calviniste qui persécutait les croyants associés aux anciens dominateurs portugais, il gagna l’amitié du roi bouddhiste et parvint à transmettre le message évangélique dans les langues locales et respectueux de la culture de ses hôtes. Il est ainsi considéré comme l’un des pionniers de l’inculturation.

En septembre 2014, le pape François avait décidé de canoniser le père Joseph Vaz sans que soit nécessaire un deuxième miracle pour inscrire ce bienheureux au registre des saints. Ce n’est pas la première fois que le pontife procède à ce type de canonisation dite “équipollente“. La fête liturgique du nouveau saint sera célébrée le 16 janvier de chaque année, jour de sa mort.

A Colombo, Antoine-Marie Izoard, I.MEDIA

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