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Charlie Hebdo : quand, après le drame, on débat de la liberté d'expression

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De Patrice de Plunkett sur son blog :

Après le drame, un débat sur la "liberté d'expression"

Dans le sillage du drame de la semaine dernière, Le secret des sources (France Culture) traitait de la « liberté d'expression » : irresponsabilité des médias ?  sens du « je suis Charlie » ? etc :

La sémiologue Mariette Darrigrand a mis en cause la mentalité du journaliste retranché derrière le « je fais mon métier » (« comme pourrait le dire un industriel de l'agro-alimentaire ») et revendiquant sa propre subjectivité « alors que dès la première année d'école de journalisme on leur apprend à ne pas dire "je"». La sémiologue s'interroge même sur le dogme de la « liberté d'expression » : « C'est une notion qu'il faudrait réviser... La liberté d'expression ne peut pas être l'émanation du Moi, le droit personnel à jouir de quelque chose... Il faut réfléchir à la finalité ! »

Sous la direction de Val puis de Charb, Charlie Hebdo avait cessé d'être un journal anarchiste pour devenir l'une des expressions du subjectivisme contemporain. Insulter les religions toutes les semaines (de façon ordurière), mais en ignorant tout de ces religions : la posture de Charlie ne mérite pas d'être appelée « critique des systèmes de pensée » – n'en déplaise à Christophe Deloire*, autre invité de l'émission de ce matin. D'autant que ces insultes véhiculaient une véritable haine antireligieuse, synthétisée par la phrase de Charb : « Ce ne sont pas des églises et des mosquées qu'il faut construire, mais des asiles psychiatriques ! ». Cette phrase était digne de Béria*. Or elle a été proclamée dimanche soir dans le grand auditorium de Radio France, à la soirée d'hommage à Charlie Hebdo, et elle a été acclamée par le public : un public composé du tout-Paris politico-médiatique, sous le patronage du ministère de la Culture.

Lire la suite sur le blog de P. de Plunkett

Lire également : sur le blog de Koz : ma-mere-cest-sacre-et-la-liberte-dexpression

Commentaires

  • La liberté d'expression dont il est question chez Charlie Hebdo (CH) n'a rien à voir avec la véritable liberté d'exprimer son point de vue, son opinion. Comme l'article le souligne, à CH on dénigrait les religions alors qu'on ignorait tout de celles-ci. Cela démontre dès lors une peur de ce que l'on ne connait pas, et plutot que d'apprendre à dialoguer avec les citoyens de toutes religions et croyances, on s'enferme dans son petit bureau et on les attaque par la caricature.

    De tous temps l'homme a cherché à exorciser ses peurs, par divers moyens, aujourd'hui certains utilisent la caricature au nom de la liberté d'expression pour y parvenir, liberté d'expression qui en réalité devient un nouveau dieu, une nouvelle idole, tout comme le dieu-idole des islamistes qu'ils utilisent pour légitimer le meurtre. Au final, aucun des deux camps n'est réellement libre.

  • Pris sur le net :

    Le rédacteur en chef de Charlie Hebdo, Gérard Biard, a défendu, dans une interview diffusée partiellement samedi, les caricatures controversées du prophète Mahomet publiées par l'hebdomadaire satirique français, affirmant qu'elles contribuent à défendre "la liberté de religion". "Chaque fois que nous faisons un dessin de Mahomet, chaque fois que nous faisons un dessin de prophètes, chaque fois que nous faisons un dessin de Dieu, nous défendons la liberté de religion", a déclaré Gérard Biard, selon la traduction simultanée en anglais de ses propos tenus en français lors d'une interview à la chaîne de télévision américaine NBC.

    L'intégralité de cette interview doit être diffusée dimanche, mais des extraits ont été rendus publics samedi.

    Les déclarations de Gérard Biard à NBC interviennent alors que cinq personnes ont été tuées et des églises incendiées samedi au Niger lors de nouvelles manifestations contre la publication d'une nouvelle caricature de Mahomet par Charlie Hebdo.

    Ce dessin se trouve à la Une du premier numéro de Charlie Hebdo paru depuis la tuerie commise le 7 janvier par deux djihadistes au siège de l'hebdomadaire, qui a fait douze morts.

    Cette caricature a suscité la colère dans plusieurs pays musulmans, alors que les pays européens sur le qui-vive ont renforcé leurs mesures de sécurité afin de prévenir toute répétition des attentats de Paris qui ont fait 17 morts au total.

    Pour Gérard Biard, "Il s'agit certes de la liberté d'expression, mais également de la liberté de religion". "La religion ne doit pas être un argument politique", a-t-il dit.

    Gérard Biard répondait aux questions de NBC qui lui avait demandé ce qu'il pensait des déclarations du pape François à ce sujet. Le chef de l'Eglise catholique a condamné ceux qui tuent au nom de Dieu tout en ajoutant qu'il y avait des limites à la liberté d'expression et qu'on ne pouvait insulter ou moquer les religions.

  • Est-ce vers cela que nous souhaitions revenir ?
    Si nous n’y prenons garde, nous y allons …

    Le chevalier François-Jean Lefebvre de La Barre, né le 12 septembre 1745 au château de Férolles-en-Brie et décédé le 1er juillet 1766 à Abbeville fut un jeune noble français condamné à être torturé puis décapité et brûlé, par le tribunal d'Abbeville puis par le Parlement de Paris, pour blasphème et sacrilège.

    Et dire que des personnes aimeraient pouvoir revenir à l'époque d'avant 1789 !!!

  • L'histoire du chevalier de La Barre est une pure fumisterie dont la manigance est attribuable en grande partie au mensonge incarné: Voltaire. De plus, vous vous dites catholiques et brandissez 1789! Faut-il vous rappeler le sang qui a coulé? Les prêtres noyés, déportés? La religion catholique interdite au profit des rites païens abracadabrantesques? Vous êtes un apostat et un adorateur des Voltaire, Robespierre et leur version 2015: Charlie Hebdo. Ou alors vous n'avez aucune notions historiques et vous continuez à répéter "tout va bien" pendant que tous s'écroule autour de vous...

  • Merci pour vos si jolis mots !
    Vous êtes adorable ! Vraiment dans l'esprit de la Bonne Nouvelle !

  • En matière de liberté d’expression, nos législations occidentales « modernes » ou « laïques » avancées ont depuis un certain temps évolué ou involué (biffez le verbe de votre choix). On peut être condamné aujourd’hui pour un délit en affirmant que tel génocide n’a pas eu lieu ou que les chambres à gaz sont un détail de l’histoire. La question qui se pose ici est de savoir quelles limites il est légitime d’imposer à la liberté d’opinion et d’expression. Le débat sur le blasphème a ainsi été rouvert par les tenants de la laïcité eux-mêmes.

  • Je trouve le commentaire de Mr Delen un brin excessif…

    Ceci dit, puisque que nous en sommes à parler de la condamnation du Chevalier de La Barre, voici quelques éléments historiques qui compléteront ce qui a déjà été écrit dans les commentaires précédents.


    Le Chevalier de La Barre a été condamné par des tribunaux civils : le présidial d'Abbeville (28 février 1766) puis, en appel, le Parlement de Paris (24 juin suivant). Les gens d'Église ont entrepris de le sauver. Ainsi, Mgr de La Motte écrivit au Procureur général du Parlement : « Je vous supplie, Monsieur, de suspendre autant qu’il se pourra, l’exécution de la sentence d’Abbeville contre les accusés d’impiété. Nous travaillons à obtenir du roi que la peine de mort soit changée en prison perpétuelle. Il est certain que rien ne souffrira du délai que je prends la liberté de vous demander. Le public serait content d'un enfermement et il suffirait pour empêcher que le nombre des impies n'augmente. »

    Le procureur général lui ayant répondu qu'il n'était pas en son pouvoir d'accorder le sursis demandé, Mgr de La Motte écrivit alors directement à Louis XV afin de lui demander sa grâce. Il semble que le clergé de France, rassemblé à Paris à ce moment-là, lui fit parvenir la même demande. Mais en vain. Le Roi refusa d’accéder à ces supplications et La Barre fut exécuté le 1er juillet.

    Source : Marc Chassaigne - « Le procès du chevalier de La Barre », préface de Jean Guiraud - Paris, J. Gabalda, 1920.

    Oeuvre numérisée disponible ici https://archive.org/stream/leprocsducheva00chas/leprocsducheva00chas_djvu.txt

    Recension : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1922_num_8_38_2220_t1_0058_0000_2

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