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Quand le pape part à la chasse aux lapins

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Avouons-le : les paroles du pape dans l'avion au sujet de la fécondité des familles nous ont surpris; nous les avons jugées saugrenues et déplacées. Il suffit de faire une recherche sur google en introduisant les termes "François" et "lapins" pour se faire une idée des échos médiatiques qu'ont soulevés ces propos surprenants. Bien sûr, remis en perspective comme on le fait ci-dessous sur le site "Théologie du corps" (par Incarnare), ces propos -dont l'opportunité nous échappe- ne sont pas en rupture avec la doctrine de l'Eglise et ne constituent pas une nouveauté. Espérons toutefois que la façon dont ils ont été exprimés n'aura pas blessé des parents qui se dépensent généreusement au service de familles nombreuses, parfois dans des conditions extrêmement difficiles. On pense aussi aux Philippins qui sont exposés à des pressions malthusiennes très fortes par les organisations internationales et à l'égard desquels ces paroles pourraient avoir une résonnance assez malencontreuse...

Le Pape part à la chasse aux lapins

 

« Certains pensent que pour être de bons catholiques, il faut se comporter comme des lapins, mais ce n’est pas le cas ». C'est ainsi que le Pape François a dégommé une idée reçue les plus courante sur la conception catholique de la famille. 

Si le ball-trap des idées reçues associé au vocabulaire - toujours fleuri - du Pape est assez jouissif, il est utile de préciser que cette sortie pontificale ne constitue pas une modification de l'enseignement de l'Eglise. Mais qu'elle est bienvenue, notamment dans une époque contaminée par la morale d'obligation, qui touche aussi bien notre époque athée que les sphères traditionnalistes de l'Eglise (preuve s'il en est que la vertu est souvent l'équilibre entre deux vices). 

La « paternité responsable», antithèse de la morale d'obligation

Pour résumer l'enseignement de l'Eglise : la procréation et l'éducation des enfants fait partie intégrante des finalités essentielles1 du mariage, ce qui est résumé par l'expression d'« ouverture à la vie ». Cette ouverture n'est pas une invitation à laisser le hasard2 décider du nombre d'enfants, mais à envisager régulièrement - en couple - s'il serait raisonnable ou non d'accueillir un enfant de plus. Charge aux couples de prendre ensuite des moyens justes3 pour atteindre la fin qu'ils se sont donnée (avoir un enfant ou non). 

Notre société aime la loi. Elle pense d'ailleurs que c'est elle qui est le fondement de la morale (voyez, par exemple, la morale selon Charlie : « si c'est légal, je peux le dire »). C'est ce qu'on appelle morale d'obligation : ce n'est pas la contemplation du bien qui détermine mon agir, mais la puissance (Etat, Dieu, Pape, caïd du coin) qui impose la loi.

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Lire également : http://www.padreblog.fr/le-pape-et-les-lapins

Commentaires

  • Cela ne m'a à vrai dire pas du tout choqué, puisque c'est très exactement ce que l'Eglise dit (CEC 2368), et comme j'ai immédiatement relevé le terme de "parenté responsable" (qui est précisément celui que le CEC utilise), je ne me suis certainement pas senti visé. Je ne crois pas que le rappel soit inopportun, même pour les Philippines. Ce qui est dommage, c'est que les médias en restent à la formule-choc des lapins, sans reprendre le reste (l'enfant qui est un trésor, la charge contre l'impérialisme idéologique pro-gender, sans oublier la charge contre la corruption).

  • Voilà un article bien intéressant pour "Pierre", qui a commenté le dernier article paru sur belgicatho à ce sujet... Ayant certainement lu trop vite ! Et s'étant montré inutilement insultant à l'égard du Saint Père.

  • Une nouvelle fois, notre pape François se lance dans une improvisation selon moi bien imprudente, qui ne manque pas d’être exploitée par des esprits peu enclins à la bienveillance à l'égard de Rome. Au journal de RTL, par exemple, la déclaration papale, évidemment tronquée et ramenée à la métaphore (peu élégante !) de la fécondité lapine, a été présentée comme une prise de position révolutionnaire, en contradiction avec le discours habituel de l’Eglise. Les catholiques avertis savent qu’en la matière, « nihil novi sub sole » - rien de neuf sous le soleil -, mais aux yeux de nombre de gens mal informés (une majorité, sans doute), le propos papal constitue une innovation qui leur vient à point pour flétrir la doctrine traditionnelle de l’Eglise dans un domaine (bio-)éthique essentiel et ultra-sensible. Mais, vu l'air du temps, ai-je le droit de regretter la prudence de Benoit XVI? Mutien-Omer Houziaux.

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