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Grand-Duché de Luxembourg : l’Eglise et l’Etat se séparent

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Lundi 26 janvier, l’État luxembourgeois a signé une convention avec les cultes réduisant leurs prérogatives, tout en établissant désormais une égalité avec le culte musulman. Lu sur le site web du journal « La Croix » :

« Majorité (socialistes, Verts et libéraux) et opposition (chrétiens-sociaux) se sont entendus : dans les prochains mois, la Constitution luxembourgeoise sera modifiée pour y inscrire la séparation de l’Église et de l’État.

Jusqu’à maintenant, les ministres et laïcs salariés des cultes (catholique, protestant, orthodoxe, anglican et israélite) étaient payés par l’État, et l’Église catholique bénéficiait de cours de religion à l’école et du soutien financier à ses paroisses (les autres cultes étaient soutenus sur la base du volontariat).

CHANGEMENT EN DOUCEUR

Le Grand Duché ne s’oriente cependant pas vers une laïcité à la française : il continuera de soutenir financièrement les cultes, certes à un niveau bien moindre, et en incluant désormais le culte musulman.

Lundi 26 janvier, les représentants des six confessions concernées ont signé une seule et même convention. Pas de changement brutal : les salaires et retraites du personnel des cultes actuellement en poste continueront d’être payés par l’État, la prise en charge par les cultes ne s’appliquant qu’aux nouveaux recrutés.

Chaque culte recevra encore une enveloppe annuelle, proportionnelle à la population de fidèles, soit au total 8,4 millions d’euros (dont 6,7 pourl’Église catholiqueet 450 000 € pour l’islam, la deuxième religion du pays), contre 24,7 millions d’euros auparavant. Cette dotation doit aussi assurer l’autonomie des paroisses, qui ne seront plus financées par les communes.

A L’ÉCOLE  : ENSEIGNEMENT DES VALEURS

Un fonds de la gestion des édifices religieux du culte catholique sera également créé. À l’école, les parents n’auront plus le choix entre un cours de religion et un cours de morale. Tous les élèves suivront un même « enseignement des valeurs », qui abordera, entre autres points, toutes les religions.

Ces accords ont fait l’objet de négociations avec les représentants des cultes depuis l’arrivée du gouvernement Bettel au pouvoir, en décembre 2013. « Je préfère un compromis, nous aurions pu ne pas être associés, estime l’archevêque de Luxembourg, Mgr Jean-Claude Hollerich. Nous perdons beaucoup, et certaines choses font mal. Mais nous ne sommes pas morts, et cette nouvelle situation est un défi pour redevenir une Église missionnaire. »

Pour assurer les futurs salaires, Mgr Hollerich compte les revoir à la baisse,« gérer l’avoir immobilier important de l’Église de manière à ce qu’il rapporte plus », et créer un nouveau fonds pour les donations. Il regrette cependant que sa proposition d’établir un cours des religions, au programme établi de concert entre cultes, n’ait pas été suivie. Cependant, il a obtenu que les professeurs de religion ne soient pas licenciés, mais puissent assurer ce cours.

« PLUS LIBRES POUR ALLER VERS L’AVANT »

En creux, l’Église doit aussi se préparer à réinvestir la catéchèse, et à toucher beaucoup moins d’enfants. « Mais ce sera plus réaliste. Nous avions­ un manteau un peu trop grand. Au départ nous aurons froid, mais nous serons plus libres pour aller vers l’avant », positive l’archevêque, comptant lancer prochainement un synode.

Pour Sabahudin Selimovic, président de la Shoura (organe représentatif de la communauté musulmane), cet accord répare une « injustice subie depuis tant d’années » et donne aux musulmans « l’occasion de collaborer avec les autres cultes, d’apprendre à mieux les connaître et à mieux faire connaître l’islam ».

Élise Descamps »

Ref. Au Luxembourg, l’Église et l’État se séparent en douceur

On remarquera que l’Eglise catholique luxembourgeoise n’a opposé aucune résistance à cette deminutio capitis ; elle estime même que « cette nouvelle situation est un défi pour redevenir une Église missionnaire ». Comme dirait une personnalité d’un autre Luxembourg : « tout va bien » ?  JPSC

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