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Le regard du Cardinal Barbarin sur les évènements que nous vivons

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Traces a réalisé une interview du cardinal Barbarin :

Chaque personne est un immense mystère, qui attend et appelle notre amour

28/01/2015 - Le Cardinal Philippe BARBARIN, archevêque de Lyon depuis 2002, nous raconte comment il a vécu les faits tragiques du 7 janvier à Paris et son expérience face à ce qui est en train de se passer aujourd'hui.

1) Comment avez-vous vécu et vivez-vous les évènements de la semaine dernière à Paris ? Qu’est-ce qui vous touche le plus de ce qui est arrivé et de la réaction mondiale à ces évènements?

Passé la stupéfaction et l’effroi, j’ai d’abord voulu garder un temps de silence, indispensable à la prière, à une prise de recul. Et puis, très rapidement, s’est organisé le rassemblement qui a eu lieu le jour même à 18h devant l’hôtel de ville de Lyon. Je suis venu, bien sûr, non pas pour dire «je suis Charlie», mais dans un élan de communion avec les victimes. J’ai voulu ce soir-là embrasser le Recteur de la Grande Mosquée, parce que je savais combien sa présence était un acte de courage, lui sur qui seraient braqués tous les regards. Ce qui m’a le plus frappé, outre l’immensité de ces foules, c’est que chacun ressentait un appel à la responsabilité. Emergeait une conviction commune: cette émotion ne sert de rien si elle ne se concrétise pas par des décisions et des actes. Certains veulent nous déclarer la guerre; plus que jamais nous sommes déterminés à nous battre pour la paix.

2) Êtes-vous interpellé, et comment devrions- nous être interpellés par la violence que nous voyons affluer dans tant de zones du monde?
C’est une vraie question, qui n’est pas exclusivement musulmane ou religieuse. Rappelons d’abord que les régimes athées du XXème siècle ont fait des millions de martyrs. Je pense aussi au génocide rwandais qui s’est développé entre populations chrétiennes. Quant à notre société si contente d’elle-même, si prompte à expliquer au monde les «valeurs universelles» ou la démocratie, elle a renoncé depuis bien longtemps au caractère sacré de la vie humaine.

3) Ce qui arrive dans le monde entier, de la France au Nigeria, jusqu’au Moyen-Orient nous porte à associer terrorisme et Islam, ou du moins avec une interprétation radicale de cette religion. Que pensez-vous du lien qui est fait entre la violence globale à laquelle nous assistons et la religion musulmane?
J’ai été très vivement interpellé par une analyse de Jean-Pierre Denis, un journaliste français: il explique que l’islamisme est comme une tumeur qui se développe sur le corps de l’Islam et qu’il ne faut pas trop vite dire que les deux n’ont rien à voir, faute de quoi on ne pourrait jamais procéder à l’opération. De la même manière que la pédophilie est un abcès qu’il convient de crever, la question de la violence, du rapport à la raison ou de la liberté de conscience sont des questions légitimes, indispensables, urgentes, auxquelles les musulmans savent qu’ils doivent répondre par eux-mêmes. 

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