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Comment avoir confiance aujourd'hui ?

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Du site Aleteia.org (Mathilde Rambaud) : 

François-Xavier Bellamy : « Devenons des apôtres de la confiance, des fidèles pour le monde de demain »

Présent ce week-end à Ecclesia Campus, à Grenoble, l'adjoint au maire de Versailles et professeur agrégé de philosophie, a proposé aux étudiants son éclairage sur le thème de la confiance.

« Comment avoir confiance aujourd’hui ? » Voici d'emblée la grande question à laquelle François-Xavier Bellamy a apporté sa réponse, tant de philosophe et d’homme politique. « Il est assez curieux d’aborder la confiance d’une manière aussi générale, a-t-il reconnu. Il paraît en effet parfois plus sage de se méfier et il existe des situations où l’acte même de faire confiance reste impossible. »

Portant son propos sur la société actuelle, le professeur de philosophie a déploré la défiance ambiante dans laquelle nous évoluons depuis plusieurs années : « Nous vivons dans une société organisée autour de la défiance et où l’acte même de la confiance est rendu difficile. Il est compliqué de faire confiance aux institutions et aux autorités qui nous dirigent ou aux médias, etc. ». 

Et cette défiance envers ce qui relève du public, se retrouve également dans notre vie privée. Prenant l’exemple de l’infidélité élevée au rang de la normalité, il a dénoncé les méfaits d’un tel détournement. « Face à cette infidélité organisée par la société marchande, vous ne pouvez même plus faire confiance à votre conjoint ! Comment cela serait-il encore possible quand même ce lien de fidélité dans l’amour est à ce point menacé ? La fidélité apparaît comme impossible et l’on renonce à se marier car l’on n’y croit plus. La conséquence directe de cette structure de la défiance n'est rien de moins que la solitude. »

L’importance de la recherche de la vérité 

Pour l’auteur des Déshérités, nous sommes tous en partie responsables de cette situation, car « nous avons renoncé à l’idée même de la vérité ». Il faut abandonner le fait qu’il existerait plusieurs vérités et que chacun possèderait la sienne. « Il y a une vérité qui mérite que nous la recherchions ensemble et dans le même temps, nous n’arrivons même plus à parler ensemble, a-t-il regretté. Quand l’idée de la vérité disparaît, la société devient impossible. » 

« La confiance ne se décrète pas, a rappelé François-Xavier Bellamy. Il faut s’émerveiller ensemble de la vérité et même risquer de notre vie pour elle. Oui, il faut oser la confiance. C’est dans les moments les plus difficiles, lorsque nous avons été trahis et blessés, que la confiance est la plus nécessaire. Ne rien risquer c’est ne plus vivre. » 

Une crise de la confiance en soi 

Alors que l’on se protège à l’excès dans le monde réel, les jeunes n’ont jamais été aussi volubiles sur les réseaux sociaux. Pour l’enseignant, nous sommes faces à une « crise systémique de la confiance en soi » : « Les réseaux sociaux sont une occasion d'exposer la nécessité de la reconnaissance d’autrui. Les collégiens et lycéens en particulier éprouvent le besoin de faire valider par les autres la qualité de ce qu’ils font à chaque instant ». On assiste alors à une sorte de course aux « likes » et aux « j’aime », « sources d’une véritable négociation entre les adolescents ». 

« Nous n’avons pas confiance en ce que nous sommes, a-t-il pointé du doigt, et nous nous pesons au nombre de nos amis sur Facebook et de nos abonnés sur Twitter. »« "Vous êtes tous des numéros", voilà ce que nous dit la société. Nous manquons de confiance en nous, jusqu’à en oublier de profiter du moment présent ! », a regretté le philosophe.

Stop à la défiance !

« La défiance empêche toujours l'action, a souligné François-Xavier Bellamy. Se méfier n’est jamais un facteur bénéfique pour interagir avec l’autre et n'a jamais rien construit ; s’il y a parfois bonnes raisons de se méfier, d’une façon générale la défiance ne peut jamais être une stratégie féconde. »

Nous sommes rentrés dans une spirale mortifère pour la société. D’où l’importance d'accueillir le fait qu'il existe une vérité et non plusieurs vérités selon les parcours de chacun.

« S’il y a une vérité, je ne dois pas prétendre la posséder mais reconnaître que j’ai besoin de l’autre pour m’aider à la trouver », a martelé le philosophe. 

L'obligation pour les chrétiens d'être des modèles

« Je voudrais partager avec vous une intuition personnelle, a conclu le philosophe. Dans les années à venir, du fait de cette crise de confiance, nous allons traverser des heurts importants. Notre génération va vivre des événements extraordinaires, en bien et en mal. Notre rôle, en tant que chrétien, est d’apporter par notre foi la confiance au monde. Soyons nous-mêmes fidèles pour donner aux autres envie de vivre la même expérience. Les chrétiens et les chrétiennes doivent être des personnes à qui l’on peut faire confiance. Devenons des apôtres de la confiance, des fidèles pour le monde de demain. »

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