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Bébés "à trois parents" : l'avis de Carine Brochier (IEB)

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De Radio Vatican :

Les "bébés à trois parents" autorisés au Royaume-Uni 

Entretien- Au Royaume-Uni, une affaire qui fait débat : les députés britanniques ont autorisé ce mardi la conception de bébés à partir de trois ADN différents. Selon les promoteurs de cette initiative, ce procédé scientifique permettrait d'éviter la transmission de maladies graves, telles que le diabète ou la myopathie.

 

Autre son de cloche toutefois du côté des opposants à ce procédé. Ils estiment en effet que la modification génétique dans ce cas-ci va beaucoup trop loin, que les possibles complications de l’opération n’ont pas été suffisamment étudiées, pire, qu’elle constitue une nouvelle étape vers l’eugénisme et la sélection des bébés.

 

Nous avons recueilli l’avis de Karine Brochier, de l’Institut européen de bioéthique, à Bruxelles :

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Commentaires

  • Il ne suffit pas de le dire, il faut l'agir, Il faut le vivre et le vivre au jour le jour, à chaque minute. Le rejet de la compromission, la conquête de notre liberté est un chemin sur lequel il faut toujours repartir. C'est un chemin où l'on avance jamais seul, mais ensemble, même si chacun de nous ne peut avancer que son propre pied.
    Never send to know for whom the bell talls, it talls for thee.
    (John Done, meditation XVII, http://www.online-literature.com/donne/409/ )

  • Chère Carine,
    merci pour cette parole, à laquelle je souscris totalement. Vous avez raison de crier « casse-cou ».
    Je pense avec vous, qu'il faut effectivement se méfier, dénoncer, tout glissement sémantique qui n'est jamais fortuit, mais au contraire intentionnel, délibéré et manipulatoire. Evitons de nous laisser berner par les tours de passe-passe des illusionnistes qui détournent notre regard de l'essentiel pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Il faut sans cesse reprendre le vocabulaire politico-médiatique, journalistique qui brouille à dessein la réalité.
    Il est évident que à travers les mots, le but est de faire accepter une réalité (éventuellement à venir) qui n'est pas acceptée (ni acceptable). C'est pourquoi, tout en évitant de blesser la personne, je crois qu'il faut toujours appeler un chat un chat, et revenir à l'essentiel.

  • Un enfant est le fruit de l'union corps et esprit d'un homme et d'une femme. Tout ce qui rompt, réduit ou empêche cette union, ce don réciproque, est à fuir, comme réducteur de notre humanité et réducteur de la relation de couple.
    L'enfant est un don, mais il est aussi un projet, un projet de réalisation de soi en couple. Voulu ou rejeté, il est toujours central dans la relation du couple. Il peut être fondateur du couple ou destructeur.

    Actuellement beaucoup, ou en tous cas un nombre non négligeable, de jeunes couples choisissent de ne pas avoir d'enfant. Mais pour d'autres ne pas avoir d'enfant est une réelle souffrance, une grande et persistante souffrance. Mais cette souffrance ne justifie pas tout, ne permet pas de faire n'importe quoi sans altérer profondément la relation.
    Par rapport à l'enfant est-il plus important qu'il nous ressemble ou de pouvoir gratuitement lui donner de l'amour et du temps ? Si l'on souhaite qu'il nous ressemble, doit-il être copie conforme, ou faire mieux que nous, être plus parfait ou moins moche ?
    Tout ce qui n'est pas donné sans condition est perdu.

  • La fécondation in vitro relève pour moi de la maltraitance. Maltraitance de la femme, maltraitance de l'homme, maltraitance de l'enfant, maltraitance du couple.

    Bien sûr l'évidence première est la maltraitance de la femme. Il faut voir la réalité des choses.
    Il faut par des traitements hormonaux massifs mettre les ovaires de la candidate au repos. Il faut ensuite avec d'autres hormones provoquer une hyperstimulation ovarienne de manière à avoir, contrairement au processus naturel, la maturation de plusieurs follicules simultanément. Il faut ensuite, à travers le vagin, aller à la pèche aux follicules, en essayant par des mouvements de la sonde dans l’abdomen d'en attraper le plus possible. Puis lorsque la fécondation in vitro a eu lieu, il faut replacer (un ou) plusieurs bébés dans la matrice et éventuellement en tuer par une « réduction embryonnaire ». Je trouve cela tout simplement monstrueux. 

    Mais aussi, maltraitance, beaucoup moindre, pour l'homme, presque toujours obligé de se masturber ; Il est rare que les spermatozoïdes soient recueillis au cours de relations normales, les centres procurant des préservatifs d'une qualité capable de conserver le sperme dans de bonnes conditions étant minoritaires.

    Maltraitance de l'enfant enfin, manipulé dans une éprouvette, chosifié, considéré comme un objet dont on peut se débarrasser, que l'on peut donner, vendre ou tuer. Ce n'est ni plus ni moins que du trafic d'être humain, de l'esclavagisme. Je ne veux pas que mon enfant soit une chose dont je dispose, dans un rapport de domination absolu ; je veux l’accueillir comme un don, le respecter comme une personne libre, différente de moi, de nous. Quel respect pourrais-je avoir pour son devenir autonome propre, si dès sa conception je le soumets à mes lubies, mes désirs et mes fantasmes ? Quelle société pourrait-il ensuite construire, autre que celle fondée sur la domination de l'homme sur l'homme, sur la loi du plus fort ou du plus riche ?

    Maltraitance du couple : si dans mon couple nous étions, soit l'un, soit l'autre, incapable d'avoir ensemble un enfant, je ne demanderais pas à l'autre de se soumettre à un tel traitement inhumain, dégradant et humiliant, et je crois que je refuserais de m'y soumettre. Il y a d'autres formes de fécondité que d'avoir des enfants. Et si vraiment cela nous démange, je crois que nous préférerions adopter un enfant ayant perdu ses parents et ayant besoin de soutien..
    Et à cet enfant adopté, comme au mien propre, je dirai « deviens qui tu es » ; « sois différent, unique » ; « tu n'es ni ma propriété ni mon jouet ; nous ne t'avons pas désiré pour te soumettre à notre désir. » « Que ta volonté soit faite et non la nôtre ».
    Que le Seigneur m'accorde de ne pas me prendre pour Lui et de recevoir comme il est celui qu'Il nous a confié.

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