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Les chrétiens assyriens victimes du double jeu de la Turquie

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Du site de rfi :

Les chrétiens assyriens victimes du double jeu turc

La Turquie empêche les habitants chrétiens de fuir par sa frontière, tout en permettant aux jihadistes de la franchir, a accusé mercredi sur Radio Vatican l'évêque de la ville de Hassaké. Plus largement, c'est le double jeu de la Turquie à sa frontière qui met en colère les acteurs du terrain.

Après l'enlèvement par l'organisation Etat islamique de plus d'une centaine de chrétiens dans cette province syrienne mardi (il y en aurait plus de 200 ndB), près de 1 000 familles ont fui leurs villages. Certaines, qui ont atteint la ville de Qamichli à la frontière turque, n'auraient pas pu entrer dans le pays. Patrick Karam, président de la coordination Chrétiens d'Orient en danger, dénonce le traitement discriminatoire que subissent les chrétiens quand ils arrivent en Turquie.

« Généralement, ils n'arrivent à accéder aux camps de réfugiés. Quand ils peuvent rentrer en Turquie, ils le font généralement en rejoignant des familles qu'ils ont en Turquie, mais c'est beaucoup plus compliqué pour eux d'accéder aux camps de réfugiés. Et quand ils y sont, ils se retrouvent isolés, ils ont moins accès que d'autres à l'aide humanitaire.

Il faut quand même se rappeler que la Turquie joue un double jeu. Elle laisse passer des personnes qui vont faire le jihad en Irak et en Syrie. Par contre, quand des Kurdes turcs souhaitent aller combattre aux côtés de leurs frères syriens contre Daesh et ça a été le cas à Kobane, la Turquie a su fermer la frontière.

Il y a aussi un double jeu dans le trafic de pétrole. Entre 800 000 et un million de dollars par mois des revenus de Daesh sont issus de la vente de pétrole. Mais par où passent les camions ? Tout simplement par la Turquie. C'est absolument intolérable. La Turquie doit choisir son camp : soit elle est avec nous, soit elle est contre nous, et là-dessus on ne peut plus tergiverser. »

Des chiffres incertains

Le chiffre qui revient le plus souvent tourne autour de cent cinquante. Deux cents selon des sources locales citées dans la presse, quatre cents selon une estimation de chrétiens syriens qui se battent aux côtés des Kurdes. Mais on sait de différentes sources que certains ont été relâchés. Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l'Œuvre d'Orient, le confirme avec réserve : « Il semblerait que très vite des contacts aient été pris et que les femmes et les enfants aient été libérés. Il faut prendre ces informations avec beaucoup de prudence. Il resterait donc les hommes qui seraient gardés un peu comme bouclier, donc pour éviter d’être bombardés, avec des menaces très précises de les exécuter au cas où il y aurait des représailles. »

Cet enlèvement est une riposte du groupe Etat islamique aux défaites qu'elle avait subies la veille. Les Kurdes syriens, appuyés par la coordination internationale, ont en effet repris une vingtaine de villages ou hameaux le weekend dernier. La région, à l'extrémité nord-est de la Syrie est stratégique, car elle se trouve entre les bastions djihadistes de Raqqa en Syrie et de Mossoul en Irak.

Les Kurdes qui continuent de progresser dans la région, ils auraient réussi mercredi à couper une route importante entre Tel Hamis et Houla à quelques kilomètres de la frontière irakienne.

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