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Le "Meilleur des Mondes" nous sera-t-il imposé demain par la force ?

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Dans une interview accordée aux "Cahiers libres", Guillaume de Prémare n'exclut pas une dérive autoritaire :

"Je crois qu’une dérive autoritaire est possible. Par exemple, concernant l’avortement, la clause de conscience des personnels soignants est potentiellement en danger, tout simplement en raison de la “chute des vocations” : on trouve de moins en moins de personnes pour pratiquer des avortements. Le Planning familial la qualifie « d’obstacle à l’avortement ». Si les différentes assemblées et institutions tiennent tant à promouvoir l’avortement comme un droit fondamental, à l’inscrire en quelque sorte comme un nouveau « droit de l’homme », c’est pour cela. On nous expliquera bientôt que faire jouer sa clause de conscience est contraire aux droits de l’homme, donc à la norme juridique la plus élevée et la plus sacrée dans le monde. Mais je ne vois pas que l’on aille demain chercher les femmes chez elles pour les forcer à avorter ! Dans le « meilleur des mondes », la planification de la reproduction se fait dans le cadre d’une aliénation consentie. Du reste, elle s’opère à travers l’externalisation de la grossesse, dans le cadre d’une dissociation massive de la sexualité et de la procréation. Cette dissociation est l’un des points-clés du « meilleur des mondes ». Paul VI savait ce qu’il faisait quand il a publié Humanae Vitae, dont le pape François loue la « dimension prophétique ». La mentalité contraceptive imprègne les mœurs et dissocie la sexualité de la procréation à un point tel que l’étape suivante décrite par Huxley pourrait être presque mécanique : la procréation serait un acte technique, la sexualité un acte récréatif. N’y sommes-nous pas déjà en partie ? Dans un tel contexte, si la matrice artificielle arrive, pourquoi s’en priver ? Pourquoi faire l’enfant “sous la couette” ? Hadjaj a expliqué dans « Qu’est-ce qu’une famille ? » que la famille est fondée sur l’acte charnel de génération, c’est-à-dire l’acte sexuel dans le couple (son livre est à lire absolument, j’insiste là-dessus). L’aboutissement du processus de dissociation sexualité-procréation serait la fin du couple et de la famille ; et l’autoroute vers la déshumanisation et l’aliénation consenties. Avec la nation, la famille est ainsi la deuxième réalité “charnelle” à éradiquer pour les architectes du « meilleur des mondes ».

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