Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le catholicisme a-t-il un avenir au Québec?

IMPRIMER

Il n’est pas trop tard ! – Présent et avenir de l’Église d’ici. Normand Provencher ;, ed.Novalis , Montréal, 2015, 108 pages. Commentaire d'un essai  lu sous la plume de Louis Cornellier, dans le grand quotidien québecois « Le Devoir »:

« Au Québec, c’est une criante évidence, l’Église catholique est en déclin. Le taux de pratique dominicale est passé de 85 %, au début des années 1960, à plus ou moins 5 %, aujourd’hui. Selon un sondage CROP, réalisé pour l’émission Second Regard en 2013, moins de 60 % des Québécois se disent maintenant catholiques et la moitié d’entre eux avouent accorder peu ou pas d’importance à la religion. « L’Église d’ici, constate donc Normand Provencher dans Il n’est pas trop tard !se fait plus discrète, fatiguée, vieillie, un peu triste, comme si elle était menacée de disparaître dans un avenir prochain. »

Membre des Oblats de Marie Immaculée depuis 1964, le théologien, qui réfléchit sans faux-fuyants à l’avenir de l’Église d’ici depuis des années, est lucide, mais refuse le désespoir. « Nous ne sommes pas, écrit-il, en train de vivre les derniers jours du christianisme et de l’Évangile, nous vivons la fin d’une Église, liée étroitement à notre histoire, avec ses institutions variées, son clergé nombreux, son autorité incontestée. » Ce qui disparaît ici, en fait, c’est la « civilisation paroissiale ». Le choc, pour les catholiques engagés, est dur, mais il peut être l’occasion d’un retour, non pas à l’Église d’avant le concile Vatican II, mais à « la mentalité évangélique ».

De petites communautés

La fermeture des églises dépeuplées et le regroupement des communautés en quelques mégaparoisses ne sont pas, selon Provencher, les voies de l’avenir. Il serait préférable de préserver de petites communautés, selon le modèle latino-américain des communautés de base, par exemple, qui se réuniraient plus simplement autour de la parole de Dieu et qui pourraient même, comme le propose le jésuite Joseph Moingt, célébrer une forme d’eucharistie « domestique », sans la présence de prêtres.

La rareté de ces derniers, de toute façon, impose de revoir les façons de faire. Actuellement, les diocèses recourent aux prêtres d’Afrique et d’Amérique du Sud pour compenser la pénurie de vocations locales. Cela entraîne deux problèmes : on prive ainsi ces Églises d’ailleurs de leurs forces vives et on impose aux fidèles d’ici des pasteurs mal préparés « au ministère dans un environnement culturel et ecclésial si différent du leur ». Provencher propose donc de faire accéder à la prêtrise des laïcs, hommes et femmes, fortement engagés en Église et qui exercent déjà des fonctions de clercs.

Partisan du « passage d’une Église confiée uniquement à la hiérarchie à une Église prise en charge par tous ses membres »d’une Église plus spirituelle que doctrinale bien que nourrie d’une pensée théologique forte, Provencher, sans se faire d’illusions sur la capacité de l’institution à accepter et à opérer rapidement ces changements, rêve d’une Église plus libre, moins préoccupée de sa survie que des gens et de l’Évangile. ,

L’Église québécoise qu’imagine l’entreprenant théologien sera plus petite et plus pauvre que celle d’hier. Ses audaces n’iront pas sans égarements, mais la possibilité d’un renouveau, dit Provencher, est à ce prix. Il faut avoir la foi pour y croire. »

Ref.  Le catholicisme a-t-il un avenir au Québec?

Une piste sans doute illusoire : quand une religion s’étiole et meurt dans la mutation des croyances, c’est à peu près comme cela que cela se passe, non ?

JPSC

Commentaires

  • Novalis est un éditeur religieux qui publie fréquemment des ouvrages sux positions contraires au Magistère. Pourquoi pas, si celà s'inscrit dans un débat qui cherche à promouvoir le bien commun. N'empêche que je décroche dès que je lis que l'auteur, un religieux (donc au fait de la doctrine et du Magistère, et tenu à la fidélité à ces derniers), propose l'accès des femmes à la prêtrise comme si les encycliques qui en ont traité n'ont pas déjà largement expliqué pourquoi c'est impossible. C'est l'habituel discours du catholicisme "libéral" comme diraient les Américain, ne reconnaissant pas l'échec des erreurs commises en liturgie, par exemple, et en réclamant d'autres. Fuite en avant qui n'aboutira à rien. Qui construit sans le Christ (et désobéir au Magistère et renier la doctrine, c'est s'éloigner du Christ), construit pour rien et sans fondation. C'est pourquoi les déviances libérales extrêmes aboutissent à l'écroulement de la légendaire tour à grain de la parabole... L'Église est vivante au Québec, même si les rangs sont clarsemés. C'est sa fidélité qui rendra gloire à Dieu, pas le nombre de ses pratiquants, ni le nombre d'églises ouvertes...

Les commentaires sont fermés.