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Séisme au Népal : mais que fait Dieu ?

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Du site du diocèse d'Ajaccio :

Séisme au Népal : que fait Dieu ?

Editorial de l’Evêque d’Ajaccio

Avec le récent séisme au Népal et son cortège de drames et de souffrances, c’est une nouvelle fois la question du mal qui revient à la surface. Les guerres et les injustices nous scandalisent – si du moins nous résistons à la « tentation de l’indifférence » comme dit le Pape François – mais, au moins, nous pouvons leur trouver une explication. En revanche, lorsqu’il s’agit d’une catastrophe naturelle, notre interrogation demeure et engendre souvent de la révolte. Car si certaines catastrophes proviennent de la négligence de l’homme (dérèglement climatique par exemple), dans bien d’autres cas, sa responsabilité ne saurait être mise en cause.

Nous pouvons nous résigner et accepter la fatalité mais notre nature humaine est ainsi faite que nous avons besoin de comprendre. Et cette quête de vérité, qui en elle-même est bonne, se transforme parfois en besoin de trouver un coupable. La tentation est grande alors de désigner Dieu lui-même. Puisqu’il est le Créateur de toute chose, on peut lui reprocher un vice de fabrication ; puisqu’il est tout-puissant, il est au minimum coupable de non-assistance à personnes en danger.

Notre nature humaine est ainsi faite que nous avons besoin de comprendre

C’est une réaction qu’il faut respecter, surtout lorsqu’elle provient de personnes directement concernées par une catastrophe. Qui pourrait reprocher à des parents ayant perdu leurs enfants à Katmandou de se révolter contre Dieu ? Le livre de Job nous montre d’ailleurs que Dieu lui-même accueille cette révolte. Mais, le moment venu, il nous invite à aller plus loin.

Comment aller plus loin ? En comprenant mieux ? Pour une part oui, et la révélation chrétienne nous éclaire sur ce grand mystère du mal ; pas tant d’ailleurs en l’expliquant qu’en mettant en évidence les fausses explications : non, Dieu n’a pas fait le mal ; non, Dieu ne s’amuse pas à nous faire souffrir ; non, Dieu ne se venge pas de l’homme. La révélation esquisse une explication, en particulier au moyen du récit symbolique de la faute originelle qui affirme que ni l’homme ni Dieu ne sont à l’origine du mal.

Il montre cependant que l’homme a sa part de responsabilité dans le fait que le mal soit entré dans le monde ; une responsabilité qui n’est pas seulement celle de nos premiers parents mais la nôtre dans la mesure où le mal progresse à chaque fois que nous en sommes les complices.

Tout cela peut nous éclairer, mais reste insuffisant. Car lorsque la souffrance nous envahit, ce n’est pas d’explications dont nous avons besoin, mais d’amour. Non pas un amour qui s’imposerait et aurait la prétention de faire taire nos révoltes, mais un amour qui se propose dans la délicatesse d’une brise légère et sous les traits d’un homme lui-même broyé par la souffrance.

La Croix est la réponse de Dieu au scandale du mal

C’est le mystère de la Croix. La Croix est la réponse de Dieu au scandale du mal. Nous pouvons l’ignorer ou la rejeter, mais si nous voulons bien la regarder, elle dévoile un abime de miséricorde dans lequel nous pouvons déposer nos souffrances, nos incompréhensions et nos révoltes. Tel l’enfant consolé dans les bras de sa mère, nous n’y trouvons pas forcément la réponse à toutes nos questions ; mais la puissance de l’amour nous délivre de l’absurdité de la souffrance et nous ouvre un chemin.

Dieu merci, il n’est pas nécessaire d’avoir connu une tragédie pour expérimenter combien l’amour divin console et guérit. C’est une expérience que nous pouvons faire à l’occasion des épreuves « ordinaires » de la vie. Ainsi, peu à peu, nous apprenons à grandir dans la confiance, nous découvrons le pouvoir de la compassion et nous nous sentons portés à prendre soin de ceux qui sont dans l’épreuve. C’est le cercle vertueux de l’amour ; c’est l’annonce, encore voilée, que le mal n’aura pas le dernier mot, que l’Amour manifesté en Jésus-Christ a ouvert au cœur de ce monde meurtri le chemin qui conduit à la Vie. A l’approche de la fête de Pentecôte, invoquons l’Esprit Saint pour qu’il nous guide sur cette voie.

Olivier de Germay, Evëque d’Ajaccio.

Commentaires

  • Les profondeurs des océans se fendent ; le sommet du monde tremble... Tout est signe, tout est signal ; si les hommes ne reviennent pas à Dieu, il pourrait leur arriver pire encore.

    Oui, le grand Dieu, c'est le Seigneur,
    le grand roi au-dessus de tous les dieux :
    il tient en main les profondeurs de la terre,
    et les sommets des montagnes sont à lui (Ps 94, 3-4)

  • Je ne peux admettre ni comprendre les tentatives d'explications !

  • Il ne faut pas voir des signes ou l'intervention de Dieu partout. Il y a une dérive des continents, ce tremblement de terre était prévisible, d'autres tremblements de terre auront encore lieu. Actuellement on ne sait pas prévoir quand, peut-être que plus tard on saura..

  • Pour ma part je pense que tout le mal qui se déchaine actuellement sur le monde, récemment au Népal, ou même les drames terroristes au moyen orient, ont pour cause la façon dont l'homme vit avec ses frères, et certainement pas Dieu. Les péchés que nous commettons chaque jour, le manque d'amour, de charité, l'indifférence, notre incapacité à pardonner, tout cela donne davantage de force aux puissances de mal qui se déchainent alors de plus en plus librement sur notre terre, et comme toujours ce sont les plus innocents qui paient en premier un lourd tribus. Car le démon ne supporte pas ce qui est innocent. Mais Dieu nous donne une chance, à nous qui ne sommes pas encore touchés par ces calamités, pour nous convertir avant que le temps de la Miséricorde ne se termine pour nous et que nous ayons à rendre compte de nos actes.

    Relire par exemple l'histoire de la chute de la tour de Siloé dans les évangiles, et ce que Jésus répond à ceux qui lui demandent si ceux qui sont morts écrasés dans cet accident étaient plus pécheurs qu'eux. Certes non, mais si nous ne nous convertissons pas alors que nous sommes encore ici bas, nous mourrons nous aussi dans notre péché, et peut être dans un plus grand péché encore...

    Dieu peut nous éviter toutes ces catastrophes, mais pour ce faire nous devons tous abandonner notre orgueil, apprendre à aimer et pardonner, prier bien plus que nous le faisons. Alors nous alimenterons les puissances d'amour qui pourront enfin dissiper les puissances de mort. Mais tant que nous ne changeons pas, ne nous étonnons pas que nous soyons ceux qui alimentons les fléaux qui s'abattent sur notre planète.

    Accusons nous nous mêmes avant d'accuser Dieu.

  • Si je comprends bien vos propos, Dieu, à certains moments, PUNIT l'homme, même des innocents (séismes divers ...) pour les fautes qu'il commet !

    Un Dieu vengeur en quelque sorte !
    Comme dans certains passages du Premier Testament !

    A cette conception-là, en aucun cas, je ne peux adhérer !

    Dieu, ce n'est pas cela !

  • Non relisez moi je dis simplement que c'est l'homme qui se punit lui même et que le mal qu'il laisse entrer dans son cœur a des conséquences dans toute la création et le cosmos.
    Si la nature est blessée c'est à cause du péché de l'homme, non la faute de Dieu.

  • Le cosmos est le miroir de notre âme.

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