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10 points-clés à propos de l'immigration clandestine, de l'Europe et de la Méditerranée

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De Jean-Sylvestre MONGRENIER, chercheur associé à l'Institut Thomas More et Jean-Thomas LESUEUR, délégué général de l'Institut Thomas More (sur le site de cet Institut):

Depuis plusieurs semaines, l’Union européenne et ses États membres doivent faire face à des flux migratoires accrus venus du sud de la Méditerranée. La traversée périlleuse de ces migrants, aux mains de trafiquants sans scrupules et souvent sur des bateaux de fortune, se solde régulièrement par des drames humains. Ces épisodes épouvantables sont prétextes à la mise en accusation des pays européens auxquels on reproche à la fois d’avoir créé, par leur politique extérieure, les conditions de cette immigration massive et de faire preuve d’un égoïsme inhumain en se refusant à accueillir ces nouveaux « damnés de la terre ». Contre-vérités, angélisme et haine de soi se mêlent ici dans de rares proportions. La situation actuelle et le contexte géopolitique global requièrent au contraire du sang froid, des décisions souveraines et un retour à l’esprit de notre civilisation.

Du fait des conflits géopolitiques et des guerres au sud et à l’est de la Méditerranée, l’Union européenne (UE) et ses États membres doivent faire face à des flux migratoires croissants. Depuis la Libye, une partie des migrants est véhiculée clandestinement par les bateaux de réseaux criminels qui organisent une immigration illégale à destination de l’UE. Naufrages et drames humains suscitent de nombreuses critiques, voire la mise en accusation de l’Europe (l’UE et ses États membres), avec des points de vue contradictoires. Les uns voient dans l’intervention militaire en Libye (mars-octobre 2011) le point de départ et la cause première de ce phénomène migratoire. Ils veulent croire qu’une Europe en retrait de l’Histoire, dissimulée derrière ses « anciens parapets », serait définitivement à l’abri des vents mauvais. Plus nombreux sur la scène médiatique, d’autres se livrent à une forme d’angélisme moral et appellent à organiser cette nouvelle vague migratoire, sans souci des conséquences, au départ comme à l’arrivée de ces flux appelés à grossir. Cette crise et les conflits qui la sous-tendent appellent des décisions souveraines. 

1. Le problème de l'immigration clandestine transméditerranéenne est devant nous

274 000 : C'est le nombre d'immigrés entrés illégalement dans l'Union Européenne (UE) en 2014 – contre 100 000 en 2013 selon Frontex (+180%). Tout porte à penser que 2015, ce chiffre sera encore en forte augmentation. Sans qu’on puisse avancer de chiffre sûr, une très large majorité de ces migrants arrive par mer du sud et du sud-est méditerranéen – le reste du contingent arrive par voie de terre par l’est. Paradoxalement, les opérations de surveillance engagées par les pays européens (opération italienne « mare Nostrum » puis opération « Triton ») ont contribué à multiplier les lancements de bateaux (toujours plus délabrés) depuis les côtes libyennes mais aussi égyptiennes ou tunisiennes. En effet, puisque les États ont obligation de secourir les naufragés, les réseaux criminels ont exploité la présence des vaisseaux déployés à proximité des côtes pour « sécuriser » leur trafic… Bref, force est de constater que l’UE et ses pays membres se trouvent devant une menace en expansion et qu’il convient de se préparer au pire.

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Commentaires

  • Article très intéressant dans l'ensemble car il sort hardiment des sentiers battus et des simplifications en tous genres. J'apprécie tout particulièrement les points 1, 2, 5 ,6 et 9 mais j'émets les plus expresses réserves sur les points 3 et 4.
    L'intervention militaire de 2011 en Libye, qui y est présentée comme une opération humanitaire et préventive, s'est soldée par l'assassinat de Kadhafi et par la déstabilisation totale du pays au profit des extrémistes islamistes, exactement comme en Irak avec Saddam Hussein. Une intervention occidentale en Syrie contre Bachar El Assad aurait donné les mêmes effets et la non-intervention aux côtés d'El Assad y suffit déjà largement ( cfr Palmyre entre autres ).
    Nulle part dans l'article, le rôle déterminant des USA ou de l'OTAN (ce qui revient au même ) n'est évoqué à propos de ces interventions-coalitions. Par contre, certaines allusions sont plutôt défavorables à la Russie et à la Chine. La néo-politique des blocs n'est pas loin.
    Il est pourtant clair - comme le décrit fort bien le point 9 - qu'il s'agit là d'un ensemble géostratégique qui touche aux frontières sud de l'Eurasie et plus particulièrement de la Russie. Comment ne pas reconnaître là " Le Grand Echiquier " de Z. Brzezinski, théoricien par excellence de l'hégémonie US dans le monde ?
    Ces silences de l'article et le statut de nombreux membres de l'Institut Th. More, donnent à penser que nous sommes en présence d'un think-tank européiste et atlantiste, voire financier, ce qui devrait inciter à une certaine circonspection dans la lecture.

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