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Mgr Morerod : Quand l’Église catholique se calque trop sur la société dans laquelle elle se trouve, ça la décrédibilise.

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Lu dans  « Famille chrétienne » à propos des Unions homosexuelles :

47839304.jpgMgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève, Fribourg, réagit à la décision prise le 16 mai par les délégués de l’Église protestante unie de France, qui ont décidé d’ouvrir aux pasteurs la possibilité de bénir les personnes homosexuelles mariées. Nouvelle en France, cette pratique est déjà en usage en Suisse dans certaines Églises réformées.

Comment réagissez-vous à cette décision qui ne fait pas l’unanimité en France, y compris dans la sphère protestante ? Le 18 mai, le Conseil national des évangéliques de France l’a en effet jugée « consternante » et « contestable ».

Je peux comprendre qu’on cherche à apaiser la souffrance des personnes, mais je ne crois pas qu’on y arrivera, nous, chrétiens, en nous écartant du message biblique qui rejette les relations homosexuelles, tout en invitant à accueillir toute personne. Ce que nous avons à dire aux personnes homosexuelles n’est pas simple à recevoir – « vivez la chasteté ! » –, mais nous devons essayer de suivre la Bible, et non l’esprit du monde, car c’est ce que l’Église doit faire. On touche là une certaine ironie de l’histoire : la Réforme nous a beaucoup reproché de ne pas suivre la Parole. Maintenant que nous le faisons, la Réforme, elle, le fait peut-être moins…

Est-ce un pas supplémentaire vers l’alignement des églises de la Réforme sur les valeurs de la société actuelle ?

J’en ai peur ! Sociologiquement parlant – et cela a été étudié spécifiquement aux États-Unis – quand une Église entreprend de suivre le mouvement général de la société, elle y est certes mieux acceptée et y fait moins l’objet de critiques. Mais cela l’amène aussi à s’éroder, voire à mourir. Certaines églises américaines l’ont même accepté explicitement pour elles-mêmes. Pourquoi irait-on à l’église, si c’est pour se retrouver soi-même ? On y va pour trouver Dieu. Grandir. Se convertir. Sinon, pourquoi irait-on ? Autant rester chez soi ! Alors on n’y va plus.

Quand l’Église catholique se calque trop sur la société dans laquelle elle se trouve, ça la décrédibilise.

Ce risque menace-t-il aussi l’Église catholique ?

S’adapter à l’esprit du monde, se conformer aux valeurs de la société, est une tentation permanente. Un danger constant auquel il faut prendre garde. C’est d’une certaine manière plus confortable. Mais quand l’Église catholique se calque trop sur la société dans laquelle elle se trouve, ça la décrédibilise. On l’a vu à la Révolution française, quand l’Église nourrissait de fortes accointances avec l’Ancien Régime. La nature de l’Église est d’une certaine manière la persécution. Jésus nous promet le centuple dès ici-bas, mais avec la croix des persécutions.

En Suisse, les pasteurs ont-ils le droit de bénir les unions homosexuelles ?

Oui, dans certains cantons, mais la signification du geste n’est pas totalement claire. Récemment, la présidente du synode de l’Église réformée du canton de Vaud m’a expliqué que cette bénédiction ne concernait pas le couple, mais les personnes. Une manière d’éviter la division de leur église. Mais il y a une grande ambiguïté dans la signification. Qui, parmi les personnes venant à la célébration, comprend que celle-ci est une bénédiction de chacun des deux individus et non celle de leur union, puisque tout y ressemble à un mariage ? Alors certes, nous, catholiques, ne voyons rien de mal à bénir une personne homosexuelle car bénir c’est, fondamentalement, demander à Dieu de lui faire du bien. Mais cela ne signifie jamais bénir chacun des comportements de cette personne. Tout ne peut être béni.

Le synode de l’Église protestante unie de France permet la « bénédiction liturgique des couples mariés de même sexe qui veulent placer leur alliance devant Dieu ». Quelle différence alors avec le mariage ?

La distinction entre mariage et bénédiction a un sens dans l’Église catholique, où le mariage est un sacrement et où celui-ci est donc distinct d’une bénédiction non sacramentelle. Mais cette distinction ne se pose pas pour les réformateurs qui ont tous nié que le mariage était un sacrement.

Alexia Vidot »

Ref : Unions homosexuelles : « Tout ne peut être béni »

JPSC

Commentaires

  • "Qu'ils vivent dans la chasteté"...Notre bon evêque n'y va pas de main morte par souci d'obéissance à la doctrine et aux écritures. Je ne suis pas homosexuel et ne souhaite pas le devenir ! Mais je considère que les progrès de la psychologie expérimentale et de la bio-médecine permettent maintenant d'y voir plus clair dans cette affaire. Il y a dans la nature des "ratés" aux lois dominantes qui déterminent le plus grand nombre. Il y a des exceptions bio-psychologiques qui font qu'une personne est malheureuse avec celles du sexe opposé et ne se sentent attirés que par les personnes du même sexe. Ce sont de vrais homosexuels et ils doivent être compris et protégés. A l'autre bout, il y a un certain nombre de personnes qui sont venus à l'homosexualité par pure recherche perverse. Et au milieu, il y a un peu des deux ! De qui parlez-vous ?

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