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« Laudato si » : réaction de Mgr Cattenoz, évêque d’Avignon

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Le pape François a publié une encyclique sur l’écologie : quel rapport avec l’Evangile ? Réponse de l’évêque d’Avignon, Mgr Cattenoz, sur le site web de son diocèse :

C’est un sujet très important. Le mal a désarticulé l’homme au point que l’homme ne sait plus où il en est. De la même manière, l’homme a perdu ses repères dans sa relation avec ses frères. Enfin, l’homme a perdu ses repères avec la Création matérielle tout entière. La Création a été voulue pour le service de l’homme mais pas pour que l’homme l’utilise pour son égoïsme personnel. Or, quand nous voyons comment au Nord, nous faisons usage des biens de la terre, il y a là un véritable scandale. Regardons, en Afrique, l’usage des biens de la terre comme le pétrole, le coltan (utilisé pour nos téléphones portables), en plus avec un gaspillage de matières premières, notamment en République Démocratique du Congo ! Regardons comment les Etats-Unis arrivent à régler maintenant le cours de matières premières : tout simplement en ayant des réserves telles que lorsque le prix monte, ils mettent sur le marché leurs réserves, ce qui fait chuter les prix ; et dès que les prix sont bas, ils reconstituent leurs réserves. Ils font ainsi la pluie et le beau temps.

Du coup, la Création, au lieu d’être au service de l’homme, est au service de son égoïsme. Le Saint Père, dans cette encyclique a le désir de nous conduire à regarder en face cette relation de l’humanité avec la Création, dans une vue évangélique.

Ce n’est pas une histoire de Pape de gauche ou pas, c’est une histoire évangélique très profonde. Quel est le rapport de l’homme au jardin ? N’oubliez pas qu’au début de la Création, Dieu a placé l’homme dans un jardin pour qu’il le cultive et le mette en valeur. Mais comment se fait la culture de la Création et sa mise en valeur ?...et non pas sa destruction à un rythme totalement fou !

Il y a une vérité dans l’Eglise comme dans le monde : il y a une prise de conscience au plan moral d’un certain nombre de choses. Il y a un siècle, un siècle et demi, la peine de mort apparaissait tout à fait naturelle. Si un homme vivait complètement en dehors de ce qui fait la vie en société, la société avait le droit de l’éliminer. Aujourd’hui, au contraire, on pense que toute vie a du prix, qu’on ne peut pas y mettre fin par nous-mêmes.
De la même manière, le rapport à la Création est une réalité dont l’Humanité elle-même n’a conscience que depuis peu de temps. On continue, par exemple, de voir la déforestation dans les pays comme le Cameroun ou la Côte d’Ivoire, ou encore l’Asie : on ne se rend pas compte que c’est dramatique à long terme pour la planète tout entière. Car l’oxygénation se fait par l’échange chlorophyllien, et si vous supprimez les forêts de la planète, nous aurons un problème fondamental d’oxygène et de gaz carbonique.

Des sociétés ne pensent maintenant qu’à faire du bénéfice. En Haute-Volta ou au Burkina Faso, j’ai pu voir des sociétés cotonnières qui cultivaient intensivement le coton sans faire attention que les terres arables partaient dans la rivière et qu’au bout de 10a ns, la terre ne produisait plus rien. Eux s’en fichaient royalement, car ils allaient cultiver à quelques dizaines de kilomètres plus loin. Mais les paysans qui vivaient sur place n’avaient plus de terres du tout.

L’écologie est donc quelque chose de fondamental sur le plan même de l’Evangile.

Ref. Publication de l’encyclique sur l’écologie du Pape François

JPSC

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