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Diocèse de Liège : les carmes quittent Chèvremont et les capucins Ayrifagne

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chevremont15.jpgLes perspectives ne sont guère réjouissantes pour le diocèse de Liège. Le clergé vieillit et les desservants sont de moins en moins nombreux pour assurer les célébrations dans les paroisses tandis qu'une seule ordination a eu lieu à la cathédrale cette année; et on compte seulement trois séminaristes en formation... 

Du côté des communautés religieuses, la situation n'est pas meilleure. Après l'abbaye du Val-Dieu qui a vu partir les derniers moines cisterciens qui l'occupaient, ce sont les communautés religieuses de Chèvremont et d'Ayrifagne qui s'éteindront bientôt.

Les cinq derniers pères carmes occupant le couvent de Chèvremont dont la silhouette bien campée en surplomb de la Vesdre est si familière aux Liégeois vont bientôt quitter cette maison. La décision a été rendue publique le 18 juin dernier. Quel sera l'avenir de l'imposant sanctuaire? On évoque la possibilité d'y créer des appartements de standing... Quant aux deux derniers frères capucins du couvent d'Ayrifagne (situé entre Banneux et Tancrémont), ils vont eux aussi quitter leur maison en octobre prochain pour laisser place à un centre cogéré avec des handicapés (SudPresse).

On peut espérer que les autorités diocésaines vont se résoudre à faire appel à des communautés nouvelles pour réactiver enfin la vie spirituelle qui se languit au pays de saint Lambert et de saint Remacle... 

Commentaires

  • Le verbe « se résoudre » à faire appel aux communautés nouvelles est en effet approprié, tant il semble difficile à l’autorité diocésaine de surmonter les a priori qui y font obstacle en son propre sein…

  • A défaut de communauté religieuse nouvelle, il serait peut-être souhaitable d'envisager l'une ou l'autre communauté laïque chrétienne telle que les Focolari ou le Tiers-Ordre franciscain.
    Dans la situation précaire à laquelle nous sommes désormais voués, le regroupement en communautés de fidèles constitue sans doute une solution de survie - au contraire de l'individualisme - comme au temps des premiers chrétiens.

  • Je considère cet effondrement comme une catastrophe majeure pour le diocèse de Liège. Depuis trois siècles, Chèvremont était un haut-lieu de la piété liégeoise, inauguré par les Jésuites anglais , puis repris par l'ordre du Mont Carmel.
    Dès le 7e siècle, ce haut-lieu du paganisme antique avait été christianisé par les premiers ancêtres des Carolingiens qui en firent en outre leur forteresse imprenable. Pépin II, dit de Herstal, fils de Sainte Begge et d'Arnould de Metz, y est probablement né et y fut en tout cas inhumé. Le site connut une première ruine dès l'an 987 et ne fut réhabilité , par lesdits Jésuites, que sept siècles plus tard.
    Désormais, ce lieu sacré va retourner au siècle, c'est-à-dire au paganisme. C'est une régression hautement symbolique qui me brise le coeur, d'autant que j'y ai habité jadis durant dix-set ans.
    Kyrie eleison !

  • certes, mais il convient aussi de se demander pourquoi nos familles n'ont pas fourni plus de fils et de filles pour continuer la présence chrétienne dans ces lieux ?
    On pleure sur la raréfaction des prêtres, et l'on rechigne lorsqu'un fils ou une fille délaisse la "grosse situation" espérée pour suivre le Seigneur,pauvre et chaste...

  • Que chacun s’examine !

    J'emprunte ces quelques lignes à un de mes amis:

    "A l’image du Maître de la vigne, un évêque doit aussi sans cesse appeler les ouvriers, du matin jusqu’ à la onzième heure, comme dans la parabole. En sortant « dès le matin » à la recherche d’ouvriers pour sa vigne, et en répétant sa démarche tout au long du jour, le Maître répond par avance aux mortes théories et stratégies de « gestionnaires », développées -en son nom- dans le contexte de tarissement du ministère consacré : la justification va même parfois jusqu’à qualifier ce tarissement de « chance pour l’Eglise ».

    Le Maître de la vigne, ne semble vraiment pas cautionner les avis qui courent comme ceux de cette sorte : « nous avons à nous préparer à vivre une Eglise avec moins de prêtres », ou « le temps où il y avait un prêtre dans chaque petite commune fait partie d’un passé qui ne reviendra pas ». Se serait-il alors montré si pressant à embaucher, jusqu’à une heure tardive où il n’y a même, semble-t-il, plus guère de sens à le faire ?

    L’Ami de l’Epoux prophétise au contraire, plein de l’Esprit du Maître de la vigne : « Des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. » (Mt 3, 9) Pourvu seulement que l’on soit prêt à faire une petite place aux imprévus du Seigneur, et à laisser tout autre repère, paralysant. Car pour produire son fruit, l’intervention de Dieu nécessite que l’homme de Dieu, tel Abraham, sorte de sa terre, et vienne dans la terre que le Seigneur lui montrera (cf. Gn 12, 1). Sur la place, où les ouvriers que le Père se réserve sont en attente d’être mis au travail.

    Alors s’accomplira à coup sûr la Promesse : « Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. » (Gn 12, 2) Ou bien, au contraire de Pierre, aurions-nous, comme les raisonneurs dès la première évangélisation, oublié que le Seigneur a « les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 69) ?

    Je ne m’explique pas autrement le fait que, dans un même contexte sociétal, certains engendrent des fils, là où d’autres demeurent sans descendance. Faut-il citer des exemples ? Nous les avons tous en tête. L’évêque peut donc sortir sans crainte, « dès le matin », dans la force du Ressuscité, comme le Christ est sorti du tombeau, sans souci de ses gardes, au matin de Pâques."

    Il faut y croire, comme les apôtres : nous avons pêché toute la nuit sans rien prendre, mais, sur ta Parole, nous jetterons les filets.

  • Nous ne serons jamais plus débordés que les Douze au lendemain de la Pentecôte...
    Je n'hésite pas à dire qu'il vaut mieux pas de prêtres que des prêtres médiocres ou scandaleux. Les premiers attiédissent les fidèles, les second les font fuir.

  • A lire certains commentaires avoir des prêtres semble être un but à atteindre.

  • @ Gabriel
    Sans évêques, sans prêtres, l’Eglise meurt : plus de successeurs des apôtres, la chaîne est rompue avec le sacerdoce ministériel voulu par le Christ. Plus de messes, plus de présence réelle dans l’eucharistie, plus de sacrements vecteurs de la grâce divine. Plus de magistère doctrinal enté sur l’Esprit. Les communautés protestantes de tous poils s’en passent. Faut-il donc les suivre dans leur infidélité ?

    Naturellement la prière traditionnelle : « Seigneur donnez nous de saints prêtres, donnez nous de saintes vocations sacerdotales et religieuses » est tout à fait justifiée, oui. Mais, si indigne soit-il, le vase d’argile qu’est le prêtre ordonné porte aussi le Christ, le seul Saint véritable : « Tu solus sanctus » (Gloria de la messe). Concernant la figure du prêtre, je vous renvoie à ce roman de Graham Greene, autrefois célèbre : « la puissance et la gloire ». Les choses sont parfois plus complexes qu’on ne croit…

  • @ JPSC votre réponse confirme bien ce que j'ai écrit

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