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L’ « instrumentum laboris » du prochain synode sur la famille enfin disponible en français.

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Le document qui servira de base de travail au deuxième Synode sur la famille, publié par le Saint-Siège le 23 juin, est désormais disponible en français. Les paragraphes en italiques sont directement issus du rapport du synode de l'an passé. Y voit-on réellement plus clair sur les sujets qui fâchent ?

a)   S’agissant de l’accès des divorcés remariés à la communion sacramentelle les paragr. 1 et 2 de l’article 123 semblent se contredire : en réalité, l’ « instrumentum » se borne à noter (ce  qui est son rôle légitime), mais de façon embrouillée, les thèses divergentes qui s’affrontent:

"122. (52) La réflexion a porté sur la possibilité pour les divorcés remariés d’accéder aux sacrements de la Pénitence et de l’Eucharistie. Plusieurs  Pères synodaux  ont insisté pour maintenir la discipline actuelle, en vertu du rapport constitutif entre la participation à l’Eucharistie et la communion avec l’Église et son enseignement sur le mariage indissoluble. D’autres se sont exprimés en faveur d’un accueil non généralisé au banquet eucharistique, dans certaines situations particulières et à des conditions bien précises, surtout quand il s’agit de cas irréversibles et liés à des obligations morales envers les enfants qui viendraient à subir des souffrances injustes. L’accès éventuel aux sacrements devrait être précédé d’un cheminement pénitentiel sous la responsabilité de l’évêque diocésain. La question doit encore être approfondie, en ayant bien présente la distinction entre la situation objective de péché et les circonstances atténuantes, étant donné que «l’imputabilité et la responsabilité d’une action peuvent être diminuées voire supprimées» par divers «facteurs psychiques ou sociaux» (CEC, 1735).

123. Pour affronter ce thème, un commun accord existe sur l’hypothèse d’un itinéraire de réconciliation ou voie pénitentielle, sous l’autorité de l’évêque, pour les fidèles divorcés et remariés civilement, qui se trouvent dans une situation de concubinage irréversible.  En référence à Familiaris Consortio 84, un parcours de prise de conscience de l’échec et des blessures qu’il a produit est suggéré, avec le repentir et la vérification de l’éventuelle nullité du mariage, l’engagement à la communion spirituelle et la décision de vivre dans la continence.

D’autres, par voie pénitentielle entendent un processus de clarification et de nouvelle orientation, après l’échec vécu, accompagné d’un prêtre député à cela. Ce processus devrait conduire l’intéressé à un jugement honnête sur sa propre condition, où ce même prêtre puisse faire mûrir son évaluation pour pouvoir faire usage du pouvoir de lier et de dissoudre en fonction de la situation.

Pour ce qui est de l’approfondissement de la situation objective de péché et de l’imputabilité morale, certains suggèrent de prendre en considération la Lettre aux évêques de l’Église catholique sur l’accès à la Communion eucharistique de la part des fidèles divorcés remariés de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (14 septembre 1994) et la Déclaration sur l’admissibilité des divorcés remariés à la Communion eucharistique du Conseil Pontifical pour les Textes Législatifs (24 juin 2000)".

b)   S’agissant de la reconnaissance ecclésiale des unions entre « gays », le porte-parole des évêques belges, Mgr Johan Bonny, éprouvera manifestement quelque difficulté à faire prévaloir sa thèse : à première vue, l’article 131 ne lui offre pas une grande marge de manœuvre…

130. (55) Dans certaines familles, des personnes ont une orientation homosexuelle. À cet égard, nous nous sommes interrogés sur l’attention pastorale à adopter face à ces situations, en nous référant à l’enseignement de l’Église : «Il n'y a aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille». Néanmoins, les hommes et les femmes ayant des tendances homosexuelles doivent être accueillis avec respect et délicatesse. «À leur égard, on évitera toute marque de discrimination injuste» (Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles, 4).

131. Il est réaffirmé que chaque personne, indépendamment de sa tendance sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec sensibilité et délicatesse, aussi bien dans l’Église que dans la société. Il serait souhaitable que les projets pastoraux diocésains réservent une attention spécifique à l’accompagnement des familles où vivent des personnes ayant une tendance homosexuelle et à ces mêmes personnes.

132. (56) Il est totalement inacceptable que les Pasteurs de l’Église subissent des pressions en ce domaine et que les organismes internationaux subordonnent leurs aides financières aux pays pauvres à l’introduction de lois qui instituent le “mariage” entre des personnes du même sexe".

JPSC

Commentaires

  • Article 123 §2 :

    « D’autres, par voie pénitentielle entendent un processus de clarification et de nouvelle orientation, après l’échec vécu, accompagné d’un prêtre député à cela. Ce processus devrait conduire l’intéressé à un jugement honnête sur sa propre condition, où ce même prêtre puisse faire mûrir son évaluation pour pouvoir faire usage du pouvoir de lier et de dissoudre en fonction de la situation. »

    Ce paragraphe, qui contredit le précédent, me paraît une ouverture sur n’importe quoi ; et qu’est-ce que ce prêtre qui, « après avoir fait mûrir son évaluation », pourrait « faire usage du pouvoir » -sacramentel- de « délier » (absolution) et d’un pouvoir judiciaire de « dissoudre » (sic) canoniquement (mariage) en fonction de la situation » (en droit civil de la famille, la dissolution, qui se distingue de l’annulation porte un nom précis : le divorce) ?

    Ce galimatia ne me dit rien qui vaille…

  • L'instrumentum laboris se fait l’écho des différentes opinions, indique là où il y a déjà consensus et là où il s’agit du point de vue de "certains". Le n° 123 est typique è ce point de vue. Le § 1 indique là où il y aurait déjà un accord unanime, les § 2 e 3 indiquent l’opinion de certains ("d’autres" ; "certains") sans qu’il y ait consensus et sans qu’on sache si ces opinions sont majoritaires ou minoritaires.

    Cela étant dit, c'est déjà scandaleux que des thèses contraires à la parole de Dieu aient droit de cité dans un document provenant du Saint-Siège.

    Le commentaire précédent que je viens d'envoyer renvoie au wishful thinking de Bergoglio, par rapport au Synode. Cela n'est pas exprimé tel quel, c'est même nié par Lombardi, mais aucune personne sensée ne s'y trompe.

    Ce galimatia, cher Tchantchès, n'est pas gratuit. Il est le pur reflet des commentaires provenant du pape lui-même au lendemain de la publication du premier rapport du synode extraordinaire d'il y a quelques mois, très facile à retrouver.

    La foi chrétienne me conduit à revoir un peu mon opinion par rapport au commentaire d'Arnaud Dumouch (mise en garde urgente...). A la question "comment s'en sortir ?" Il répond: "seule l'intelligence le peut". Je pense qu'il ne faut pas jeter l'intelligence à la poubelle. Mais la Foi est indéfectiblement liée aux promesses du Christ: "le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas" (Mt 24, 35).

    Les paroles du Christ, limpides, ne seront pas soumises à un vote, ni aux méandres tortueux de mauvais serviteurs.

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