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Marion Maréchal-Le Pen : « Rencontrer d'autres catholiques est important pour moi »

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7776190991_marion-marechal-le-pen-invitee-de-rtl-le-13-janvier-2015.jpgMarion Maréchal-Le Pen, députée FN du Vaucluse, participera à la table ronde politique de l'université d'été catholique de la Sainte-Baume, le 29 août 2015. Interview par Samuel Pruvost dans « Famille chrétienne » :

« À la veille de l'université d'été catholique de la Sainte-Baume, la députée du Vaucluse revient sur la polémique concernant l'attitude de l'Église vis-à-vis du Front National. Elle se félicite du caractère décomplexé de la nouvelle génération catholique et aussi de leur capacité de dialogue sur l'essentiel au delà des étiquettes partisanes.

Votre invitation à l’université d’été catholique de la Sainte-Baume a fait couler beaucoup d’encre. Pourquoi?

La question est derrière nous. Les seules personnes choquées par cette affaire sont les journalistes ! C’est une illustration de la fracture entre le monde médiatique et le monde réel. Pour le public catholique du Var la question ne se pose plus ! C’est pourquoi je n’ai pas hésité une minute à répondre positivement à l’invitation. Ce qui est remarquable dans ce rassemblement, c’est la volonté de voir ce qui nous rassemble avant de focaliser sur ce qui nous divise. Il y a une capacité de cohabitation étonnante entre des gens qui viennent d’horizons politiques très différents. Cela change des plateaux télé ! L’état d’esprit est serein. Il consiste à mettre en commun l’essentiel, comme le respect de la vie humaine.

Quel est le symbole en jeu dans votre présence ?

Ma présence à l’université de la Sainte-Baume marque un changement générationnel. Nous sommes face à une génération décomplexée par rapport à leurs aînés. Les jeunes catholiques ne s’encombrent plus avec l’autocensure et la culpabilité. Ils en ont assez de devoir en permanence s’excuser. Ils sont libres et veulent sortir du malaise. Les chrétiens en politique avaient pris l’habitude de se faire discrets de peur d’être taxés de conservateurs. Ils étaient diabolisés. Cette évolution n’est d’ailleurs pas propre aux catholiques, elle touche toute la société française.

Pourtant les jeunes catholiques ne sont pas toujours bien vus en 2015 ?

Les catholiques ont été victimes de christianophobie à la Révolution française. Après un temps d’accalmie, ce phénomène est en train de revenir. J’observe une forme d’agressivité manifeste à leur égard. Cela pousse la nouvelle génération à agir. Ces jeunes catholiques, qui appartiennent souvent à des milieux aisés, ont conscience d’appartenir à l’élite de demain. Ils veulent se donner les moyens de se former et d’agir.

Certains veulent un Mai 68 à l’envers. Est-ce votre horizon ?

Je fais partie de cette génération anti Mai-68. Comme tous les phénomènes de réaction, cela peut sembler parfois excessif. Mais nous voulons, nous, des principes et des maîtres, contrairement à ce que nous avons subi pendant des années. Ma génération a vécu en première ligne les conséquences de ce travail de sape éthique et moral.

Certains estiment que le FN reste une formation incompatible avec l’Église.

Il y a toujours eu des catholiques au FN et des personnalités de premier plan. Le choix d’un parti politique est toujours un choix par défaut. Je ne suis pas d’accord à 100 % avec la ligne du FN. Je pense à une question comme la peine de mort par exemple. Je remarque d’ailleurs que des catholiques s’engagent au sein des grands partis pour changer la ligne officielle. Ils ont raison de vouloir infiltrer les formations qui comptent. Je pense aux Poissons roses au PS et à Sens commun chez les Républicains. Au FN, c’est un peu différent, car les catholiques n’ont pas vraiment besoin de changer la ligne qui leur convient. Je crois que sur la bioéthique et les questions du mariage et de la filiation, le FN est déjà en cohérence avec leurs attentes.

Les catholiques ne rêvent-ils pas justement de transcender les clivages partisans ?

Les catholiques ne sont pas naïfs mais beaucoup rêvent de participer à des initiatives citoyennes non partisanes. Mais le système de la Ve République ne permet pas l’émergence d’une société civile capable de peser dans la vie politique. La nouvelle génération a conscience des limites du système. Elle ne veut pas se lancer dans une aventure qui finira en micro-parti marginalisé. À quoi cela sert-il de rassembler 1 % des voix ?

Vous vous sentez catholique ?

C’est très difficile d’être catholique tout seul ! Je suis assez seule dans mon combat politique. C’est pour moi important de rencontrer des catholiques qui défendent des valeurs auxquelles je tiens. Cela renforce mes convictions en adéquation avec ma foi. Avec eux, il est possible de dépasser les clivages et de construire un avenir meilleur. 

Samuel Pruvot »

Ref. Marion Maréchal-Le Pen : « Rencontrer d'autres catholiques est important pour moi »

 Voir, juger, agir (dans l'ordre) disait feu Mgr Joseph Cardijn...

JPSC

Commentaires

  • Evidemment que c'est important pour elle ! Elle cherche des voix partout où elle le peut !

    Elle est "anti mai 68", "anti Vatican II" ...
    Profitez-en !

  • C'était sans doute plus mignon Syriza, le PTB (Hedebouw point levé façon "lutte finale") et la fille du Che à Koekelberg?

  • Oui, profitons-en. Il faut soutenir tous ceux qui ont le courage de dénoncer le système dictatorial en place. Et elle n'est pas la seule.

  • La Croix a diffusé :

    Mgr Olivier Ribadeau-Dumas: «La position de l’Église sur le FN n’a pas varié»

    Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, porte-parole de l’épiscopat, estime qu’« un certain nombre » d’idées soutenues par le parti de Marine Le Pen sont
    « clairement en opposition avec l’Évangile ».


    27/8/15 - 17 H 12

  • Tandis que celles défendues et mises en pratique par les socialistes sont conforme à l'évangile? Et les républicains sont tous opposés au mariage pour tous, à l'avortement et à l'euthanasie?
    L'épiscopat français cherche les honneurs et les faveurs du pouvoir. Il n'est pas rampant, il est couché, définitivement enterré.
    Heureusement qu'il y a des gens comme Marion, ou ceux de la manif pour tous, ou d'Alliance Vita, ou de la fondation Lejeune, ou de l'IEB.

  • @ Mr Delen

    Je pense que la conférence épiscopale française est elle-même divisée sur ce sujet.

    Sur le site de RTL, je lis cette déclaration très nuancée de Vincent Neymon qui est le directeur de la communication de ladite conférence épiscopale : ."On peut comprendre qu'il y ait un malaise. Ce n'est pas parce que l'on accepte de dialoguer que l'on va se faire piéger ou que l'on cautionne les personnes avec qui l'on parle. Puisque cette élue affirme que son programme est en phase avec la doctrine sociale de l'Église, allons-y rentrons dans les détails. Je pense que l'on gagnera à combattre les idées si on arrive à déterminer précisément ce que chacun veut dire".

    Cfr http://www.rtl.fr/actu/politique/marion-marechal-le-pen-pourquoi-le-diocese-du-var-l-invite-t-elle-pour-un-debat-7779509774

  • Lu sur Proliturgia:

    "* * * * NOUVEAU Dimanche 30/8/2015. Le meilleur moyen de faire disparaître définitivement la liturgie reste celui qui consiste à invoquer le droit des fidèles à participer à des célébrations qui leurs plaisent.

    * * * * NOUVEAU Dimanche 30/8/2015. La présence de Marion Maréchal-Le Pen à une université d’été catholique se déroulant à la Sainte-Baume en présence de Mgr Rey a mis dans l’embarras certains catholiques, à commencer par un certain nombre d’évêques.
    Que ne les a-t-on entendu s’indigner lorsque des évêques de France s’en allaient chanter l’Internationale à la “Fête de l’Huma” ? Que ne les a-t-on entendu s’indigner lorsque le Cercle Jean XXIII de Nantes, soutenu par des évêques, entendait utiliser la liturgie pour en faire le levier de la lutte des classes au sein de l’Eglise ? Que ne les a-t-on entendu s’indigner lorsque le journal “La Croix” se félicitait de ce que l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir était en partie due à l’engagement des catholiques de gauche ? Que ne les a-t-on entendu s’indigner lorsque dans les séminaires diocésains on conseillait vivement aux futurs prêtres de s’engager dans des mouvements d’Action catholiques dont Mgr Decoutray avait courageusement dénoncé les accointances d’une partie de l’Eglise de France avec le marxisme ? Que ne les a-t-on entendu s’indigner lorsque, dimanche après dimanche, au cours de bien des messes, on a fait chanter à des fidèles rendus moutonniers des cantiques dont les paroles étaient inspirées d’une relecture socialo-communiste des Ecritures ?
    Il est des moments où certains catho spécialistes de l'indignation sélective ont bien besoin qu’on leur rafraichisse la mémoire."

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