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Le cardinal Müller alerte sur le risque de « protestantisation » de l’Église

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Dans un très long discours aux évêques du Chili, publié le 13 novembre, le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), recadre le rôle des conférences épiscopales. Lu sur le site du journal « La Croix » :

« Sans jamais prononcer le mot « synode des évêques » et en citant à une seule reprise la mot « famille », le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation de la doctrine de la foi, a fourni aux évêques chiliens qu’il visitait une vision critique d’ensemble des points de débat dans la vie de l’Église.

Dans son discours, diffusé le 13 novembre 2015, il commence par demander à ceux qui ne seraient plus en communion avec le pape de lui renouveler une affirmation « personnelle » de loyauté, « en ces temps où dans certaines parties de l’Église l’unité avec la tête semble perdre de la vigueur ».

Le cardinal Müller invite ensuite les évêques chiliens à « découvrir, juger et corriger » les possibles « erreurs et déformations » présentes chez certains.

LE DÉBAT AUTOUR DU RÔLE DES CONFÉRENCES ÉPISCOPALES

Au sujet du rôle des conférences épiscopales, un des chevaux de bataille du cardinal Müller, ce dernier dénonce les cas où la place de celles-ci remettrait en question l’autorité de l’évêque. Et d’évoquer un texte la Lettre apostolique Apostolos suos, dans laquelle Jean-Paul II avait voulu, explique le cardinal Müller « clarifier certaines idées qui circulaient dans certains milieux théologiques » et rappeler que les décisions des conférences épiscopales ne sont valables que si l’ensemble des évêques les approuvent.

Alors que la décentralisation de l’Église semble être au programme du pape François, avec le débat théologique que cela implique sur la plus grande place qui pourrait être accordée aux Conférences épiscopales, et que les évêques allemands ont pris récemment des positions allant dans le sens d’une certaine marge de manoeuvre laissée par Rome aux diocèses, le préfet de la CDF souligne que cette question « est peut-être plus évidente dans les pays européens ».

> Lire aussi : « Déléguer des décisions aux Conférences épiscopales est anti-catholique »

Pour le cardinal Müller, le risque est donc d’aller vers un « protestantisme libéral ». « Une compréhension déficiente de la nature théologique des conférences épiscopales a comme conséquence immédiate le danger d’adopter le style de l’organisation des communautés réformées », analyse-t-il.

Autre problème dénoncé par le cardinal Müller: le relativisme, qui touche les « vérités anthropologiques ecclésiales », concernant le mariage et la vie en particulier. Il invite à ne pas abuser de la lecture des « signes des temps », au risque de voir « la Révélation divine relativisée ». Il s’est opposé à plusieurs reprises à une « adaptation » de la doctrine aux circonstances, dans le cadre des débats autour du Synode des évêques sur la famille.

Marie Malzac »

Ref. Le cardinal Müller alerte sur le risque de « protestantisation » de l’Église 

Le message du Préfet de la Congrégation romaine pour la doctrine de la foi est emblématique : il s’adresse en fait à l’Eglise entière et il est particulièrement significatif qu’il soit prononcé devant des membres de l’épiscopat sud-américain.

JPSC

Commentaires

  • Merci au Cardinal Müller de rappeler courageusement des vérités élémentaires, qui ont tendance à se faire oublier en ces temps de confusion à la tête de l'Eglise.

    N'oublions pas la stature de ce grand serviteur: nommé Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi par Benoît XVI en 2012, il est chargé de la préparation de l'édition de ses œuvres complètes (Opera omnia) et auteur lui-même de plus de 400 publications en théologie dogmatique, œcuménisme ou herméneutique (consulter Wikipedia pour les détails).

  • C'est le fait d'un bon serviteur de "demander à ceux qui ne seraient plus en communion avec le pape de lui renouveler une affirmation « personnelle » de loyauté, « en ces temps où dans certaines parties de l’Église l’unité avec la tête semble perdre de la vigueur."
    Pour pouvoir y répondre positivement - et c'est le voeu de tout catholique cohérent - encore faudrait-il que les messages du pape soient clairs et compréhensibles.
    Nous avons le devoir d'obéir - c'est entendu - mais nous avons aussi le droit de recevoir de l'intéressé des messages qui ne soient pas (volontairement ?) ambigüs.

  • " volontairement ? " Arrêtez votre parano , Etienne. ( ne le prenez pas mal , je le suis moi même un peu , parano ....)
    Ce Pape donc, pense tout haut . La direction reste, à ce jour, juste et bonne . Et ses " routes vertes " ne sont pas vraiment des détours .
    L' Esprit nous guide à partir d ' un vécu vécu intellctuel et
    affectif, unique.

  • Comment comprendre la réponse du pape François à l'épouse luthérienne d'un homme catholique si ce n'est par une promotion de l'ambiguïté ?

    Nous attendons du pape d'être renforcé dans notre foi. Pas de jouer avec les mots.

  • Avouer ne pas savoir répondre ( dans l'immédiat ) est ce jouer sur les mots? L' article, à relire , reçut 7 commentaires qui éclairent la question . Mais cette dame aurait dû demander un entretien privé avec le Pape ou un prêtre , qu 'importe . Sa question pouvait être née d'une souffrance profonde à cause du schisme , d'un désir de conversion au catholicisme, d'une connaissance superficielle de ce qu'est l' Eucharistie , d'un goût prononcé pour les apparences etc .....ce sont des exemples. il eut fallu approfondir la question..

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