Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

"Panser la société" à Bruxelles et à Liège : les explications de Tugdual Derville

IMPRIMER

Bruxelles et Liège participeront à l'Université de la Vie dont le thème sera "Panser la société". France Catholique publie un entretien avec Tugdual Derville :

Panser la société

Entretien avec Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, à propos du cycle de l’université de la Vie sous-titré «  Comment agir en faveur d’une culture de vie  ?  » qui débutera le 11 janvier 2016 dans plus de 115 villes.

■ Pourquoi ce thème «  Panser la société  »  ?

Tugdual Derville  : Les deux premières éditions en visioconférence de notre université de la Vie ont connu un succès surprenant, avec plus de 12 000 inscrits en cumul sur deux ans. Dans l’élan du grand mouvement social, «  Qui est l’homme  ?  » en 2014 puis «  Le corps, de la vie à la mort  » en 2015 ont dressé un constat lucide.

Ces cycles ont permis aux participants d’appréhender le grand écart entre notre anthropologie (qui considère toute personne comme précieuse et fragile, interdépendante avec le reste de l’Humanité) et une pensée dominante dualiste, individualiste et matérialiste. Cependant, nous ne pouvons pas nous limiter à mesurer la profondeur d’un abîme entre deux cultures inconciliables  : toute-puissance d’un côté, vulnérabilité de l’autre… Il nous faut tenter de combler ce vide, c’est-à-dire d’apporter des réponses concrètes à l’errance et aux souffrances de notre société.

C’est d’ailleurs ce que fait Alliance VITA chaque jour, dans son champ d’activité  : la protection de la vie. Or, d’une façon plus générale, notre société manque aujourd’hui de repères vitaux  ; cela génère beaucoup d’incertitudes sur sa cohésion et son avenir. Déjà conscients de cette situation, plusieurs de nos participants 2015 nous ont demandé ce qu’ils pouvaient faire, avec ou sans nous, pour changer la donne. Cela nous a inspiré ce tout nouveau cycle, davantage tourné vers l’action.

■ Comment se déroulera ce nouveau programme  ?

Ce cycle est conçu comme un parcours personnel… Nous proposons à chacun de partir de ce qu’il est — son identité, son histoire, ses compétences et ses aspirations — pour, progressivement, mieux se situer dans une société blessée qui a besoin de tous.

D’emblée, nous affirmons que, puisque nous sommes «  tous vivants  », nous sommes aussi «  tous soignants  », «  tous politiques   » (au sens large du thème) et tous acteurs du changement culturel, pour finalement répondre au sous-titre de ce cycle  : Comment agir en faveur d’une culture de vie  ? Encore faut-il préciser le sens de toutes ces notions… Nos intervenants experts [1] (philosophes, juristes…) s’y emploieront.

L’expérience d’Alliance VITA dans ses rencontres avec nos contemporains qui souffrent sur des questions intimes et avec les décideurs en place nous oblige à ne pas rester sur des idées générales ou déconnectées du réel, mais à nous enraciner dans la vraie vie de nos contemporains et y devenir des médiateurs efficaces de la culture de vie. Chacun, pour être en mesure de participer aux transformations de la société, a besoin de quelques clés s’il veut donner à ses actions le plus de fécondité possible.

■ Quelle est l’originalité de cette troisième édition de l’université de la Vie d’Alliance VITA ouverte à tous  ?

Sur le plan géographique, nous avons davantage de villes, une trentaine de nouvelles… Ce tout nouveau cycle est organisé en 115 lieux avec, cette année, une accélération du déploiement international entamé l’an dernier. Une dizaine de villes étrangères sont désormais associées dans sept pays, et nous ferons d’ailleurs bénéficier les participants des regards croisés de trois pays francophones…

Sur le fond, parmi nos quinze intervenants nationaux, nous avons, pour la première fois, invité à s’exprimer quatre fondateurs [2] — un par soirée — sur leur action innovante. Leurs œuvres ont en commun d’agir concrètement auprès des personnes fragiles ou fragilisées, avec un impact humanitaire, politique ou culturel indéniable. Même si Alliance VITA évoquera ses propres analyses et actions [3], cette ouverture nous permet d’embrasser un éventail plus vaste de la problématique de la culture de vie. C’est indispensable, car tout est lié, selon la formule prophétique inlassablement répétée par le pape François.

Sur la forme, nous nous sommes attachés à améliorer notre pédagogie en offrant davantage d’interactivité entre nos salles, grâce à des systèmes d’enquête. Je dois dire que les participants apprécient énormément de se retrouver en nombre, dans une salle, reliés en direct avec 110 autres salles. Cela explique leur engouement et leur fidélité. Car, pour certains, la participation à l’université de la Vie est déjà une façon de se ressourcer annuellement.

■ À qui s’adressent ces quatre soirées de formation  ?

Elles sont conçues pour être ajustées à tous. Pour les «  anciens  » de l’université de la Vie, les personnes éprouvent en général un vif intérêt car elles sont toujours en quête d’arguments étayés, d’outils pour agir et sont heureuses d’ainsi sortir de l’isolement et de la passivité. Une question reste en suspens  : ces soirées sont-elles adaptées aux personnes qui ne partagent pas d’emblée les convictions portées par Alliance VITA  ? Sur ce sujet, l’expérience des années précédentes continue de nous surprendre  : nous avons de plus en plus de témoignages de personnes recrutées «  aux périphéries  » qui ont été très heureuses de participer à nos cycles. Je pense que c’est le ton bienveillant et incarné de nos interventions qui les touchent. Nous n’avons pas peur de la complexité des questions liées à la vie, mais je crois aussi que nous parvenons à les rejoindre de manière accessible.

En plongeant dans la «  pâte humaine  » qui nous est commune, nous appelons à la fraternité universelle. Ce «  retour au réel  » que nous avons l’ambition de continuer à offrir tranche avec tout ce qui est relayé habituellement par ce qu’on appelle «  la pensée dominante  ». Cette aération de l’esprit est indispensable pour agir pour le bien commun. ■

Renseignements et inscriptions

www.universitedelavie.fr

Notes

[1] Martin Steffens, Anne Davigo-Le Brun, Thibaud Collin, François-Xavier Bellamy et Grégor Puppinck.

[2] Laurent de Cherisey, Etienne Villemain, Christian de Cacqueray et Jean-Marc Potdevin.

[3] Blanche Streb, Caroline Roux, Valérie Boulanger, Dr. Xavier Mirabel, Henri de Soos et Tugdual Derville.

Les commentaires sont fermés.