Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Belgique : qui est euthanasié pour "souffrance mentale inapaisable" ?

    IMPRIMER

    De Frédéric Haroche sur JIM.fr :

    Qui est euthanasié pour "souffrance mentale inapaisable" en Belgique ?

    Bruxelles, le jeudi 30 juillet 2015 – Une étude a été réalisée par 6 médecins et scientifiques belges et publiée par le BMJ open, sur le cas particulier de l’euthanasie pour « souffrance mentale inapaisable » qui est l’une des situations médicales ou, au terme de la loi belge, le recours à l’euthanasie est possible.

    Cette étude particulièrement détonante et étonnante (notamment pour un psychiatre confronté chaque jour à des dépressions) a porté sur les demandes de 100 patients entre octobre 2007 et décembre 2011. L’échantillon se composait de malades de 21 à 80 ans, d’un âge moyen de 47 ans. 77 % des demandes provenaient de femmes. 90 de ces 100 personnes présentaient plus d’un trouble psychiatrique. 

    Ces candidats à l'euthanasie étaient atteints en premier lieu des troubles de l’humeur [la dépression (n = 48), de troubles bipolaires (n = 10)]  et/ou de troubles de la personnalité (n=50). Ces patients souffraient également de syndrome de stress post traumatique (n=13), de schizophrénie (n=14), de troubles anxieux (n=11), de troubles des conduites alimentaires (n=10), de toxicomanie (n= 10), de troubles envahissants du développement (n =8), de troubles obsessionnels compulsifs (n =7), de troubles dissociatifs (n=7).

    En plus de leurs pathologies psychiatriques, 23 patients présentaient également des maladies "somatiques" (syndrome de fatigue chronique et fibromyalgie).

    La marche vers la mort

    Après une évaluation initiale, et des discussions entre les patients et leurs médecins à propos des options thérapeutiques qui pourraient soulager leurs souffrances, 38 patients ont bénéficié d’un changement de traitement dans le cadre d’une hospitalisation ou en en ambulatoire.

    Lire la suite

  • Pourquoi l’abbé Ringlet reste-t-il dans l’Eglise catholique ?

    IMPRIMER

    Suite à l’article paru ici un ami nous communique la réflexion suivante : 

    « Dans la veine moderniste des deux derniers siècles illustrée par de grands ancêtres comme Lamennais, Renan et autres Loisy, j’avais pensé qu’on inscrirait peut-être un jour, dans une  note érudite, le nom d’un lointain épigone belge, dont « le Soir » a encore recueilli dévotement les oracles, ce 18 juillet.  Ses propos sont aujourd’hui (71 ans) dédiés à la mémoire et au souvenir.  A leur lecture, je me ravise : il ne suffit pas d’avoir le goût de la transgression,  de forcer le trait et de jouer les provocateurs pour atteindre le niveau de ces maîtres d’hier qui inspirèrent la figure de l’abbé Donissan à Bernanos ou celle de l’abbé Bourret à Joseph Malègue.  Nous sommes finalement ici dans un registre léger, dont la postérité me semble bien moins assurée, comme le suggère d'ailleurs malicieusement le titre ambigu de l’article du « Soir »: « je n'ai jamais tenu la femme à distance. 

    C’est en ces termes que le site Belgicatho introduisait de longues citations de l’interview données par l’abbé Ringlet au « Soir ». 

    Lecture faite, deux questions viennent à l’esprit : comment et pourquoi le comportement et les positions de l’abbé Ringlet ont-ils été tolérés (du séminaire à aujourd’hui) dans l’Eglise de Belgique ?  Pourquoi reste-t-il dans l’Eglise catholique alors que tant de chapelles l’accueilleraient sans difficulté extra-muros? 

    Nous pouvons trouver un élément de réponse à la seconde question dans un ouvrage de Karl Rahner où l’auteur s’exprime comme suit : « Pourquoi des chrétiens qui sont conscients de l’opposition de leurs conceptions avec la doctrine de l’Eglise officielle, veulent-ils pourtant rester dans l’Eglise ? Une raison en a déjà été indiquée : ils se mettraient eux-mêmes par là aussi en contradiction avec une proposition de foi déjà reconnue par eux-mêmes, celle qui concerne la véritable Eglise et son magistère. Mais il s’y ajoute certainement d’autres raisons encore. Par opposition aux temps d’un individualisme et d’un libéralisme conscient de soi, l’homme d’aujourd’hui n’a plus autant de confiance en sa propre opinion, il n’est plus si bien convaincu que l’on puisse facilement soi-même fonder une nouvelle communauté religieuse, sans se perdre dans l’esprit de secte et dans des rêveries sans issue. Lorsqu’on  éprouve ce sentiment sans pourtant réaliser la foi inconditionnée en l’Eglise, on en vient – depuis l’époque du modernisme – aux essais de bâtir sa propre petite chapelle au sein de la grande Eglise, et de former une secte ésotérique au sein de la grande communauté » (Dangers dans le catholicisme d’aujourd’hui, DDB, 1959, p.121). »

    JPSC 

  • Cent millions de chrétiens victimes de discrimination, de persécutions et de violences

    IMPRIMER

    De Radio Vatican :

    (RV) « Les chrétiens persécutés : entre terrorisme et migrations forcées ». C’est le nom du dossier préparé par Caritas Italie sur la situation de plus de cent millions de chrétiens victimes de discrimination, de persécutions et de violences par des régimes totalitaires ou par des fidèles d’autres religions. Ce dossier de la Caritas Italie se propose d’atteindre un double objectif : faire la lumière sur les causes de ces persécutions et donner la parole aux témoins silencieux, ces chrétiens qui gardent la foi au risque de leur vie.

    Il y a bien sûr le drame des chrétiens d’Orient qui font face à la menace de l’organisation de l’Etat islamique. Mais il y a aussi des drames moins médiatisés. Rien qu’en Corée du Nord, entre 50 et 70 mille chrétiens sont prisonniers dans des camps. Et que dire de pays comme la Somalie, l’Afghanistan ou le Soudan où les chrétiens sont persécutés. Entre novembre 2013 et novembre 2014, 4.344 chrétiens ont été tués pour des raisons strictement liées à leur foi.

    Cette « barbarie frappe d’autre part, beaucoup d’autres minorités religieuses et ethniques et révèle une augmentation préoccupante de l’intolérance ». L’exemple le plus frappant est la prise il y a un an de Mossoul, dans le nord de l’Irak. Le dossier de la Caritas Italie rappelle qu’un million de personnes ont dû trouver refuge au Kurdistan irakien. Parmi elles, des chrétiens, des yézidis, et d’autres minorités.

    Ce document riche en renseignements économiques, culturels et géopolitiques sur les pays concernés, démontre combien « les prétendues guerres de religion cachent de précis intérêts politiques et hégémoniques ». Il montre, note d’espoir, « le visage réconcilié des différences religieuses comme les Caritas du Proche-Orient le prouvent au travers du travail commun réalisé de plus en plus par des chrétiens et des musulmans ». 

  • Villers-Notre-Dame (Ath), 15 août : festivités de l'Assomption

    IMPRIMER

    Sans titre.png

  • « Vous reconnaîtrez alors que moi, le Seigneur, je suis votre Dieu » (18e dimanche du temps ordinaire)

    IMPRIMER

    L'homélie du Père Joseph-Marie Verlinde fsJ sur homelies.fr :

    « Vous reconnaîtrez alors que moi, le Seigneur, je suis votre Dieu ». Ce verset tiré de la première lecture pourrait servir de fil rouge à la liturgie de la Parole de ce dimanche.

    « Les gens » se mettant « à la recherche de Jésus » : la démarche est louable, mais ils ne connaissent pas celui qu’ils cherchent. Peut-être l’évangéliste suggère-t-il qu’à travers leur démarche et leur questionnement maladroit, c’est précisément l’identité de cet étrange rabbi qu’ils cherchent à découvrir. 

    « Quand es-tu arrivé ici ? » La question surprend : quel intérêt ce renseignement peut-il avoir ? A moins qu’elle ne trahisse l’état d’esprit de la foule. Tout à la joie de se rassasier du pain que Jésus venait de multiplier, elle ne s’est pas rendu compte de son départ discret. Ce qui montre bien - comme le confirme Jésus - qu’elle en est restée à la matérialité du pain sans reconnaître le signe qui lui était donné à travers cet aliment. Les bénéficiaires du miracle se sont rendu compte de l’absence du rabbi lorsqu’après le repas ils ont pris conscience de l’intérêt qu’il pouvait représenter : un pourvoyeur de nourriture à peu de frais. Se mettant en quête de le retrouver afin de « s’emparer de lui et d’en faire leur roi » (Jn 6, 15), ils éprouvent un réel soulagement de le découvrir à Capharnaüm. Avec délicatesse, Notre-Seigneur tente de leur faire accéder au sens du miracle de la multiplication des pains : le but n’était pas d’abord d’offrir à profusion une « nourriture qui se perd », mais de signifier que celui qui peut miraculeusement rassasier de pain terrestre, est celui que le Père a envoyé pour offrir « la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle ». La multiplication des pains est un des sept « signes » de la pédagogie divine visant à faire découvrir l’identité du « Fils de l’homme, lui que Dieu a marqué de son empreinte ». 

    « Que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Les interlocuteurs semblent prêts à reconnaître que la multiplication des pains résulte d’une intervention divine ; mais ils n’accèdent pas encore à la gratuité du don. Le pain est le salaire de l’ouvrier travaillant au service d’un maître ; comment faut-il se faire embaucher par Dieu pour être assuré d’un salaire aussi abondant ? La réponse de Jésus renverse paradoxalement les rôles : ce n’est pas l’homme qui travaille dans la vigne de Dieu, mais le Seigneur qui est à l’œuvre dans nos vies pour nous orienter vers lui : « Nul ne vient à moi si le Père ne l’attire » (Jn 6, 44). « Vous ne me chercheriez pas si l’Esprit Saint ne vous orientait pas vers moi. Et c’est encore l’Esprit qui vous presse de croire en moi, l’Envoyé du Père ». 

    La tradition rabbinique rapportait que dans les temps messianiques, le miracle de la manne se reproduirait chaque jour. Aussi les Juifs sollicitent-ils de Jésus le « signe » du renouvellement quotidien du prodige qu’il vient d’accomplir, pour accréditer qu’il est plus grand que Moïse. La revendication de la foule reste au niveau d’un pain terrestre. Or le pain que les pères ont mangé au désert, tout comme le pain que Jésus vient de multiplier de l’autre côté du lac, sont préfiguratifs d’un autre pain, « le vrai pain venu du ciel », auquel Notre-Seigneur s’identifie explicitement : « Le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde ». 

    Ce pain divin c’est d’abord la parole de Notre-Seigneur, - « L’homme ne vit pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4, 4) - ; il est le Verbe de Dieu qui nous nourrit de la vraie sagesse. Mais Jésus se donnera bien plus radicalement encore en nourriture dans l’Eucharistie, le pain sur lequel il prononce sa Parole : « Prenez et mangez, ceci est mon corps, livré pour vous ». C’est donc de toute sa Personne que le Seigneur nous nourrit : « Moi je suis le pain de vie », c’est-à-dire le Pain qui donne part à la vie divine et fait de nous des fils. C’est précisément en mangeant ce pain dans la foi en sa réalité profonde, que nous connaissons le Père, source de tout bien ; « nul en effet ne connaît le Père sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler » (Lc 10, 22) par le don qu’il lui fait de tout lui-même.

    « Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif » : croire c’est venir à Jésus et se rassasier des eaux vives de l’Esprit : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l’Écriture : “Des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur”. En disant cela, il parlait de l’Esprit Saint, l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en Jésus » (Jn 7, 37-38). Notre-Seigneur définit clairement la vie du disciple comme une vie dans l’Esprit ; il convient dès lors que ce soit une vie « selon la vérité de Jésus lui-même » (2nd lect.), puisque la mission de « l’Esprit de vérité » est de nous « guider vers la vérité toute entière » (Jn 16, 13), en reprenant ce qui vient de Jésus pour nous le faire connaître (cf. Jn 16, 13). Voilà pourquoi le chrétien doit s’efforcer jour après jour, dans la force de l’Esprit qui repose sur lui, de « se défaire de sa conduite d’autrefois, de l’homme ancien qui est en lui, et de se laisser guider intérieurement par un esprit renouvelé, afin d’adopter le comportement de l’homme nouveau, créé saint et juste dans la vérité, à l’image de Dieu » (2nd lect.). Telle est notre manière de « travailler » pour faire fructifier en nous « l’œuvre de Dieu ».

    « Seigneur, Père Saint, chaque jour tu renouvelles pour nous le plus grand des miracles : “pour nous nourrir, tu fais pleuvoir la manne, tu nous donnes un froment du ciel, tu nous nourris du pain des forts” (Ps 77). Donne-nous de reconnaître ta paternité dans le don de ce Pain divin par lequel nous nous unissons à ton Fils pour ne faire avec lui qu’un seul Corps. Puissions-nous, dans la force de l’Esprit que ce Pain communique, “adopter résolument le comportement de l’homme nouveau” (2nd lect.) afin d’être dignes d’être appelés tes fils. »

    Père Joseph-Marie

  • Quand un Dominicain écrit dans la revue des Jésuites

    IMPRIMER

    Cottier-Georges.jpgLe cardinal suisse Georges Cottier o.p.(photo),théologien émérite de la Maison pontificale, s’est confié ce mois-ci à la revue jésuite « Civilta Cattolica » dirigée par le P. Antonio Spadaro, l’un des proches conseillers du pape François. Il dénonce notamment les excès de légalisme de l’Eglise concernant les divorcés remariés et en appelle à la miséricorde (celle-ci est le thème de l’article) dans les termes suivants, dont rend compte le journal « La Croix » :  

    « Le cardinal Georges Cottier juge la question des « divorcés remariés », formulée en termes  « trop génériques » et s’appliquant à des situations fondamentalement différentes. Il distingue le cas d’une personne abandonnée par son conjoint, qui conserve la charge des enfants et contracte un mariage civil avec un nouveau compagnon qui l’aide et la sécurise, d’une autre qui laisse sa famille pour épouser « une personne plus jeune et brillante » en se laissant « transporter par la passion ».

    « Dans le second, il y a un "scandale", dans le premier au contraire nous percevons le poids de la solitude, la difficulté à aller de l’avant, la faiblesse et même la nécessité d’une compagnie », note le cardinal. Il propose le« jugement prudentiel de l’évêque » comme solution, non sans avouer ses doutes face à la division de l’épiscopat sur la question.

    « Mon avis s’applique d’abord à certaines situations où il y a une probabilité sérieuse de nullité du premier mariage, mais pour laquelle il est difficile de fournir des preuves canoniques », précise-t-il. Cependant il appelle plus généralement à rester attentif « aux mutations historiques et aux évolutions des mentalités. Certainement pas pour s’y soumettre mais pour surmonter les obstacles qui peuvent s’opposer à l’accueil de ses conseils et de ses directives ».

    Il évoque aussi « la responsabilité des confesseurs » dans le rejet ressenti par certains fidèles face à « un jugement négatif émis d’une manière impersonnelle et privée d’âme ».« Toujours et partout, quel que soit le jugement exprimé, il doit être présenté et expliqué dans un langage qui fasse entendre clairement la sollicitude maternelle de l’Église », défend le théologien dominicain, pour qui il ne fait aucun doute que l’année de la miséricorde illuminera le travail du synode de 2015. »

    Tout l’article ici : Le cardinal Cottier regrette la brutalité « inhérente » au rigorisme sur le cas des divorcés remariés.

    Le concile Vatican II nous a habitués à un certain nombre de formules « pastorales » qui pour franchir l’obstacle énoncent une règle assortie, un peu plus loin dans la phrase, d’une échappatoire qui la transforme finalement en exception. Lorsque la Parole du Seigneur lui-même est en cause, employer cette méthode serait d'autant moins acceptable.  

    La position défendue par notre archevêque, Mgr Léonard, dans sa conférence du 28 janvier dernier à l’Université de Liège, me parait plus clairement conforme au double souci de la vérité et de la miséricorde en ces matières difficiles que constituent les conflits matrimoniaux.

    Quelques extraits significatifs nous invitent à la réflexion :

    « Se marier, pour des chrétiens, c’est, pour reprendre une expression de saint Paul, « se marier dans le Seigneur » (je raffole de cette expression, beaucoup plus riche que « se marier à l’église ») : s’aimer l’un l’autre à la manière dont Jésus nous aime, à la manière dont le Seigneur aime son Eglise, à la manière dont Dieu aime l’humanité.

    C’est donc un pari d’une beauté mais aussi d’une exigence extraordinaires que de se marier « dans le Seigneur ». Cela veut dire, une formule de mariage le disais jadis explicitement, qu’un homme se lie à une femme, une femme à un homme, en lui disant : je vais t’aimer comme le Seigneur nous aime. Je vais t’aimer pour le meilleur et pour le moins bon, éventuellement pour le pire. Je vais t’aimer comme le Seigneur nous aime : fidèlement, même si nous le lâchons, même si nous l’oublions ou le trahissons.  Même si nous lui sommes infidèles, lui nous demeurera fidèle car il ne peut pas se renier lui-même : il nous aimera fidèlement. Et on fait le pari de dire la même chose à son conjoint : toi, je t’aimerai fidèlement, même si tu vieillis mal, même si tu es moins joli, ou moins jolie, dans vingt ans que maintenant, même si ta santé s’étiole, même quand tu vas commencer à grisonner et, à la limite, même si tu m’abandonnais, je te resterai fidèle.

    C’est un pari considérable mais c’est un pari très beau, redoutable aussi et la manière dont Jésus a parlé de cette fidélité est, dans un premier temps, déconcertante.  Il est notable que les apôtres, quand ils entendent la manière dont Jésus parle du mariage et de la fidélité aient réagi comme lorsque Jésus parle de la richesse. Jésus dit : ah, mes enfants, comme il est difficile à un riche accroché à sa richesse d’entrer dans le royaume des cieux ; il est plus facile à un chameau de passer par le chas de l’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des cieux ; vous ne pouvez pas avoir deux maîtres, Dieu et l’argent. Alors les apôtres, qui raisonnent comme dans le judaïsme traditionnel où la richesse est le signe de la bénédiction de Dieu, rétorquent : mais, à ce compte-là, qui peut être sauvé ? Le Christ répond : aux hommes, c’est impossible mais tout est possible pour celui qui met sa confiance en Dieu car pour Lui, tout est possible. »

    Voilà pour la vérité et voici pour la miséricorde :

     « Que d’attention on doit avoir pour les personnes divorcées. La première chose que le Seigneur leur demande, si elles le consultent, c’est d’assumer la fidélité au mariage et au conjoint, même s’il n’est plus làsi on a été « plaqué » par lui. Mais aucune solitude ne peut être vécue si l’on est seul. Il y a beaucoup de solitudes. On peut vivre une situation de solitude d’abord avec le Seigneur, et avec des frères et sœurs qui nous soutiennent.  

    Il y a une certaine solitude dans le célibat du prêtre. Pas dans mon cas : comme beaucoup de confrères, je souffrirais plutôt du manque de solitude, mais certains souffrent aussi de solitudes. On ne peut la vivre positivement qu’avec le Seigneur et si vous aimez vos prêtres, d’une manière adaptée à leur situation de célibataires. Les prêtres ont besoin de votre affection, de votre soutien pour vivre positivement leur célibat sacerdotal, avec la compagnie de leurs confrères et celle du Seigneur.  C’est la même chose pour une personne qui se retrouve veuf, veuve ou célibataire sans l’avoir choisi, parce que la vie n’a pas présenté une âme sœur, ou séparé ou divorcé. On ne peut assumer cette solitude qu’avec le Seigneur dans la solitude de la croix. Jésus est mort dans la solitude, abandonné des hommes et abandonné, apparemment, de Dieu son Père. On ne peut vivre cette solitude qu’avec le soutien de frères et sœurs ou dans une communauté, sinon ce n’est pas tenable.

    Je voudrais dire un mot  -cela reviendra peut-être dans les questions tout à l’heure- sur le fait que je suis partisan d’une pastorale très chaleureuse et proactive à l’égard des personnes qui se sont remariées civilement après un divorce civil ou qui vivent en concubinage. L’Eglise doit chercher le contact avec ces personnes, comprendre ce qui s’est passé dans leur vie et les aider à assumer leur situation, en conjoignant, comme le fait un psaume, amour et vérité.  

    Autrement dit, je décourage les pastorales qui font comme si cette nouvelle union civile ou ce concubinage étaient ou pouvaient être un mariage sacramentel : non. Et il ne faut pas faire des choses qui y ressemblent  car c’est autre chose. Oui, il y a, bien sûr, des éléments positifs qui se vivent mais ce ne sont pas des situations qu’il faut demander au Seigneur de bénir sacramentellement.

    Il n’y a que deux manières de répondre à ce que le Seigneur attend. Lorsqu’on se trouve dans une situation qui ne correspond pas à ce qu’il demande,quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvions, pécheurs que nous sommes, il y a toujours un chemin de salut. Mais il n’y a que deux manières tout à fait  acceptables, comme chrétiens, de vivre cette situation :

    D’abord,  c’est de se dire : au fond, l’homme ou la femme avec qui je vis n’est pas mon conjoint dans le Seigneur puisque mon conjoint, avec lequel je suis marié sacramentellement, est toujours là. Je ne peux pas en avoir deux. Cette seconde union ne peut pas être un signe sacramentel de l’alliance nouvelle et éternelle.

    Alors, première solution possible : j’en tire les conséquences. Je suis un chrétien à part entière, je participe à l’Eucharistie mais au moment d’exprimer sacramentellement, publiquement, objectivement, l’alliance nouvelle et éternelle, librement je m’abstiens de poser le geste sacramentel, parce que celui-ci est un geste objectif que contredit publiquement ma situation objective d’alliance rompue. Et je connais des gens qui font cela en sachant pourquoi, qui le font par amour et qui, dans cette abstention même, communient à la personne du Seigneur avec une intensité qui souvent m’émeut. En voyant cela, je me dis qu’ils communient au Seigneur peut-être plus profondément que moi quand il m’arrive (le plus rarement possible) d’être distrait en communiant et de me rendre compte que j’ai communié au Corps du Seigneur en pensant à ce qui allait suivre dans l’heure prochaine. Et bien, cela, c’est une conclusion qu’on peut tirer : si elle est tirée avec amour, en ayant compris la profondeur de ce geste d’abstention, elle porte du fruit. J’en ai fait l’expérience chez toutes les personnes qui vivent cela.

    Il existe une autre voie possible, plus exceptionnelle et qui n’est pas recommandable sans une grande préparation, mais je la cite parce que cela existe  et je connais des couples qui ont en effet tiré cette conclusion : après une conversion, ils se sont dit voilà, je vis avec une personne qui n’est pas mon conjoint dans le Seigneur.  Je vais continuer de vivre avec cette personne,  car on ne peut pas se séparer, il y a les enfants etc., mais je vais vivre avec mon conjoint une amitié qui s’exprime autrement que si c’était ma femme ou mon mari, qui trouve une autre forme d’expression, une tendresse qui n’est pas typiquement conjugale. Mais pour cela, il faut être bien préparé, bien motivé.

    Être dans d’autres situations qui ne sont pas telles que le Seigneur et l’Eglise le demandent cela ne veut pas dire que l’on est abandonné.Quand je reçois des personnes que ne peuvent vivre aucune des deux choses  que j’ai évoquées, je vis avec ces personnes avec respect, car je suis aussi un pécheur et je vis avec elles un chemin de conversion, d’espérance et de supplication adressée à la miséricorde de Dieu dans ma vie. Cela peut aussi se vivre positivement ».

     Réf. Monseigneur Léonard à l'Université de Liège: Enjeux des synodes sur la famille

    Le mariage chrétien est, en effet, d’une exigence redoutable que le monde païen d’aujourd’hui -comme celui de la Rome antique- ne peut accepter. Et de tous temps, le catholicisme a été tenté de baisser la garde, sur ce sujet comme sur d’autres aussi délicats. Confrontée plus que jamais à la pression séculariste et aux accommodements consentis par d’autres confessions chrétiennes (protestantes, anglicane ou  « orthodoxe »), l’unique Eglise du Christ se trouve une fois de plus à la croisée des chemins. L’enjeu ne se résume pas au droit prétendu des divorcés-remariés à la communion sacramentelle (une revendication sans doute numériquement marginale): il concerne tous les états de vie qui ne sont pas conformes à la parole évangélique.

    JPSC

  • Une retraite à l’abbaye bénédictine de Fontgombault

    IMPRIMER

    280px-Fongombault2.jpgQuelques fidèles de l’église du Saint-Sacrement à Liège ont commencé leurs vacances d’été par une semaine de retraite à l’abbaye Notre-Dame de Fontgombault (située entre Poitiers et Châteauroux, au bord de la Creuse, dans l’Indre). Ils ont eu l’heureuse surprise d’arriver  à l’abbaye en même temps que le cardinal Robert Sarah, préfet de la congrégation romaine du culte divin, venu y séjourner trois jours, et de rencontrer cette  personnalité attachante.

    Participant  avec piété à tous les offices2010-11-20_Courtesy_visits_20.jpg monastiques et joignant sa messe matinale à celles de tous les moines, le prélat a aussi  célébré pontificalement, le 22 juillet,  la grand’ messe de la fête de sainte Marie-Madeleine. A cette occasion, il a donné une belle homélie, simple et profonde à la fois. Un jeune Liégeois présent a eu l’honneur de se joindre aux servants de cette messe. Ce fut aussi l’occasion pour le prêtre qui accompagnait les retraitants de saluer le prélat et de l’inviter à venir à Liège lors d’une prochaine occurrence.

    Fondée au xie siècle, Notre-Dame de Fontgombault  est un joyau de l’art roman. Elle est redevenue abbaye « vivante » en 1948, une communauté monastique venue de Solesmes y ayant alors rétabli l’office divin . C’est aussi un lieu de tradition où les vocations affluent. Elle compte aujourd’hui une petite centaine de moines et a déjà fondé quatre autres abbayes : Notre-Dame de Randol (1971), Notre-Dame de Triors (1984), Notre-Dame de Gaussan (1994) et Notre-Dame de l’Annonciation de Clear Creek, aux Etats-Unis (1999).

    Le 11 octobre 2013, elle a aussi refondé l’abbaye Saint-Paul de Wisques (Pas-de-Calais), qui à compter de cette date a adopté les rite et coutumes de Fontgombault, y compris la célébration de la forme extraordinaire du rite romain.

    En 2001, le cardinal Joseph Ratzinger, futur Benoît XVI, était venu à Fontgombault pour donner deux conférences dans le cadre d’un grand colloque destiné à « amorcer un nouveau mouvement liturgique ». 

    JPSC

  • Imbroglio politico-militaire au moyen-orient : et les chrétiens dans tout cela ?

    IMPRIMER

    S’il s’attaque enfin à l’État islamique, le président turc Erdogan s’en prend aux Kurdes, pourtant ennemis de Daesh, en Syrie, en Irak, et sur le sol turc. C’est que la résistance des Kurdes à l’EI conforte également leur position  face à la Turquie dans le jeu de pouvoir au moyen orient. Et les chrétiens dans tout cela ? De Philippe Oswald sur le site « aleteia » :

    Ankara ne veut à aucun prix d’un Kurdistan indépendant dont le territoire serait à cheval sur le Kurdistan turc et le Nord de la Syrie. Erdogan profite de son entrée en guerre contre l’État islamique pour relancer l’offensive contre le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan. Des tirs d’artillerie et de chars turcs postés à la frontière et des raids aériens visent les bases de Daesh et celles de leurs ennemis kurdes, le PYD, branche syrienne du PKK, ainsi que les monts Kandil, bastion du PKK en Irak. En Turquie, des vagues d’arrestations mêlent habilement quelques cellules djihadistes et une majorité d’activistes kurdes, mis devant l’opinion publique dans le même panier sous l’étiquette "terroristes" – non usurpée pour Daesh comme pour le PKK.

    Au nom de la lutte contre le terrorisme

    L’occasion, il est vrai, était à saisir : "La Turquie est confrontée à une flambée de violence depuis l’attentat, attribué à un kamikaze turc d’origine kurde ayant effectué des séjours en Syrie, qui a fait 32 morts lundi 20 juillet à Suruç (Sud-Est), non loin de la frontière avec la Syrie. Deux jours plus tard, le PKK se vengeait en assassinant deux policiers, complices selon lui de complaisance envers les djihadistes, à Ceylanpinar (Sud-Est)" (Le Monde).

    Erdogan compte bien ainsi affaiblir le Parti démocratique des peuples, le HDP, parti politique d’origine kurde dont le succès électoral a coûté au parti d’Erdogan, l’AKP, sa majorité le 7 juin dernier. "Le pouvoir cherche à délégitimer l'opposition et à redorer son blason", constate Le Point : "En créant un climat militariste et nationaliste, tout en donnant l'impression qu'il mène un combat global contre le terrorisme, le pouvoir en place espère s'assurer la victoire de l'AKP lors des élections anticipées".
    Un jeu dangereux, estime Ali Kazancigil, politologue et directeur de la revue de géopolitique Anatolie, interviewé par Radio Vatican : "On peut revenir à la situation catastrophique des années 90 avec des attentats et des assassinats" (le conflit aurait fait 40 000 victimes en 30 ans).

    "Changer l’équilibre dans toute la région"

    "La présence d'une Turquie susceptible d'utiliser efficacement la force peut permettre de changer l'équilibre en Syrie, en Irak et dans toute la région. Tout le monde doit en être conscient", a déclaré le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu (Le Figaro). Tel est le "deal" conclu ces dernières semaines entre Ankara et Washington.

    sources: Revue de presse

    Ref. Turquie : Erdogan frappe l’EI mais vise surtout les Kurdes

    JPSC

  • Ignace, fondateur des jésuites (31 juillet)

    IMPRIMER

    Lst_ignatius_of_loyola_1491-1556_founder_of_the_jesuits.jpge mercredi 31 juillet 2013, le pape François a prononcé cette homélie en l'église du Gésu à Rome à l'occasion de la fête de saint Ignace :

    En cette Eucharistie au cours de laquelle nous célébrons notre Père Ignace de Loyola, à la lumière des lectures que nous avons écoutées, je voudrais proposer trois pensées simples, guidées par trois expressions : mettre au centre le Christ et l’Église ; se laisser conquérir par Lui pour servir ; ressentir de la honte pour nos limites et nos péchés, pour être humbles devant Lui et devant nos frères.

    1. Notre blason à nous, jésuites, est un monogramme, l’acronyme de Iesus Hominum Salvator (ihs). Chacun de vous pourra me dire : nous le savons parfaitement ! Mais ce blason nous rappelle constamment une réalité que nous ne devons jamais oublier : la place centrale du Christ pour chacun de nous et pour toute la Compagnie, que saint Ignace voulut précisément appeler « de Jésus » pour indiquer le point de référence. Du reste, même au début des Exercices spirituels, il nous place face à notre Seigneur Jésus Christ, à notre Créateur et Sauveur (cf. ee, 6). Et cela nous conduit, nous jésuites et toute la Compagnie, à être « décentrés », à avoir devant nous le « Christ toujours plus grand », le Deus semper maior, l’intimior intimo meo, qui nous fait sortir de nous-mêmes en permanence, qui nous conduit à une certaine kenosis, à « sortir de notre amour, de notre volonté et de notre intérêt » (ee, 189). Pour nous, pour nous tous, cette question n’est pas évidente : le Christ est-il le centre de ma vie ? Est-ce que je place vraiment le Christ au centre de ma vie ? Parce qu’il y a toujours la tentation de penser que c’est nous qui sommes au centre. Et quand un jésuite se met lui-même au centre et non pas le Christ, il commet une erreur. Dans la première lecture, Moïse répète avec insistance au peuple d’aimer le Seigneur, de marcher dans ses voies, « parce qu’Il est ta vie » (cf. Dt 30, 16.20). Le Christ est notre vie ! À la place centrale du Christ correspond aussi la place centrale de l’Église: ce sont deux feux que l’on ne peut séparer: je ne peux pas suivre le Christ sinon dans l’Eglise et avec l’Eglise. Et dans ce cas également, nous, jésuites, et l’ensemble de la Compagnie, nous ne sommes pas au centre, nous sommes, pour ainsi dire, « déplacés », nous sommes au service du Christ et de l’Église, l’Épouse du Christ notre Seigneur, qui est notre Sainte Mère l’Église hiérarchique (cf. ee, 353). Être des hommes enracinés et fondés dans l’Église : c’est ainsi que nous veut Jésus. Il ne peut pas y avoir de chemins parallèles ou isolés. Oui, des chemins de recherche, des chemins créatifs, oui, cela est important : aller vers les périphéries, les nombreuses périphéries. Cela exige de la créativité, mais toujours en communauté, dans l’Église, avec cette appartenance qui nous donne le courage d’aller de l’avant. Servir le Christ, c’est aimer cette Église concrète et la servir avec générosité et dans un esprit d’obéissance.

    2. Quelle est la voie pour vivre ce double caractère central ? Regardons l’expérience de saint Paul, qui est également l’expérience de saint Ignace. Dans la deuxième lecture que nous avons écoutée, l’apôtre écrit : je m’efforce de courir vers la perfection du Christ « ayant été saisi moi-même par le Christ Jésus » (Ph 3, 12). Pour Paul, cela a eu lieu sur le chemin de Damas, pour Ignace dans sa maison de Loyola, mais le point fondamental est commun : se laisser conquérir par le Christ. Je cherche Jésus, je sers Jésus parce que lui m’a cherché en premier, parce que j’ai été conquis par Lui : et c’est là le cœur de notre expérience. Mais lui est premier, toujours. En espagnol, il existe un mot qui est très éloquent, qui l’explique bien : lui nous « primerea », « El nos primerea ». Il est toujours le premier. Quand nous arrivons, Il est arrivé et il nous attend. Et ici, je voudrais rappeler la méditation sur le Royaume pendant la Deuxième Semaine. Le Christ notre Seigneur, Roi éternel, appelle chacun de nous en nous disant : « Qui veut venir avec moi doit travailler avec moi, afin qu’en me suivant dans la souffrance, il me suive aussi dans la gloire » (ee, 95) : être conquis par le Christ pour offrir à ce Roi toute notre personne et tous nos efforts (cf. ee, 96) ; dire au Seigneur de vouloir tout faire pour son plus grand service et sa louange, l’imiter dans sa façon de supporter même les insultes, le mépris, la pauvreté (cf. ee, 98). Mais je pense à notre frère en Syrie en ce moment. Se laisser conquérir par le Christ signifie être toujours tendus vers ce qui se trouve devant moi, vers l’objectif du Christ (cf. Ph 3, 14) et se demander en vérité et avec sincérité : Qu’est-ce que j’ai fait pour le Christ ? Qu’est-ce que je fais pour le Christ ? Que dois-je faire pour le Christ ? (cf. ee, 53).

    3. Et j’en viens au dernier point. Dans l’Évangile, Jésus nous dit : « Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi, celui-là la sauvera »... « Celui qui aura rougi de moi...» (Lc 9, 23). Et ainsi de suite. La honte du jésuite. L’invitation que fait Jésus est de ne jamais rougir de Lui, mais de le suivre toujours avec un dévouement total, en se confiant et en se fiant à Lui. Mais en regardant Jésus, comme saint Ignace nous l’enseigne dans la Première Semaine, surtout en regardant le Christ crucifié, nous ressentons le sentiment si humain et si noble qu’est la honte de ne pas être à la hauteur ; nous regardons la sagesse du Christ et notre ignorance, sa toute-puissance et notre faiblesse, sa justice et notre iniquité, sa bonté et notre méchanceté (cf. ee, 59). Demander la grâce de la honte, la honte qui vient du dialogue constant de miséricorde avec Lui, la honte qui nous fait rougir devant Jésus Christ, la honte qui nous met en harmonie avec le cœur du Christ qui s’est fait péché pour moi, la honte qui met notre cœur en harmonie dans les larmes et qui nous accompagne dans la sequela quotidienne de « mon Seigneur ». Et cela nous conduit toujours, en tant qu’individus et en tant que Compagnie, à l’humilité, à vivre cette grande vertu. Une humilité qui nous fait prendre conscience chaque jour que ce n’est pas nous qui construisons le Royaume de Dieu, mais que c’est toujours la grâce du Seigneur qui agit en nous, l’humilité qui nous pousse à nous placer de tout notre être non pas au service de nous-mêmes ou de nos idées, mais au service du Christ et de l’Église, comme des vases d’argile, fragiles, inadéquats, insuffisants, mais dans lesquels se trouve un immense trésor que nous portons et que nous communiquons (2 Co 4, 7). J’ai toujours aimé penser au crépuscule du jésuite, lorsqu’un jésuite finit sa vie, quand il est à son crépuscule. Et me viennent toujours à l’esprit deux icônes de ce crépuscule du jésuite : l’une, classique, celle de saint François-Xavier, regardant la Chine. L’art l’a peint tant de fois ce crépuscule, cette fin de Xavier. Même la littérature, dans ce beau texte de Pemán. À la fin, sans rien, mais devant le Seigneur ; cela me fait du bien de penser à cela. L’autre crépuscule, l’autre icône qui vient comme un exemple, est celle de Père Arrupe lors de son dernier entretien dans le camp de réfugiés, quand il nous avait dit — ce que lui-même disait — « Je dis ceci comme si c’était mon chant du cygne : priez ». La prière, l’union avec Jésus. Et après avoir dit cela, il a pris l’avion, est arrivé à Rome et a eu cet ictus, qui a marqué le début de ce crépuscule si long et si exemplaire. Deux crépuscules, deux icônes qu’il sera bon pour nous tous de regarder, et d’y revenir. Et demander la grâce que nos crépuscules soient comme les leurs.

    Chers frères, tournons-nous vers Nuestra Señora, Elle qui a apporté le Christ dans son sein et qui a accompagné les premiers pas de l’Église, qu’elle nous aide à mettre au centre de notre vie et de notre ministère le Christ et son Église. Elle qui a été la première et la plus parfaite disciple de son Fils, qu’elle nous aide à nous laisser conquérir par le Christ pour le suivre et le servir dans toutes les situations. Elle qui répondit avec la plus profonde humilité à l’annonce de l’Ange : « Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m'advienne selon ta parole ! » ( Lc 1, 38), qu’elle nous fasse ressentir la honte de notre insuffisance face au trésor qui nous a été confié, pour vivre l’humilité devant Dieu. Que nous accompagne sur notre chemin l’intercession paternelle de saint Ignace et de tous les saints jésuites, qui continuent de nous enseigner à tout faire, avec humilité, ad maiorem Dei gloriam.

  • L'Eglise évangélique allemande présente ses excuses pour l'iconoclasme de la Réforme protestante

    IMPRIMER

    Destruction_of_icons_in_Zurich_1524.jpgD'Anita Bourdin sur ZENIT.org :

    Eglise évangélique : des excuses pour l'iconoclasme de la Réforme
     

    Une déclaration sans précédent de l'Eglise évangélique allemande contre l'iconoclame, lors d'une rencontre avec une délégation orthodoxe, saluée par L'Osservatore Romano.

     

    L’Eglise évangélique d’Allemagne (Evangelische Kirche in Deutschland, EKD) exprime ses excuses pour l’iconoclasme de la Réforme protestante, dans un communiqué de ce 29 juillet, salué par L’Osservatore Romano en italien du 30 juillet.

     

    Orthodoxes et protestants se sont réunis à Hambourg pour discuter et approfondir le sens de l'image pour leurs traditions lors d'une réunion de la délégation de l'EKD et du patriarcat œcuménique de Constantinople, tenue ces derniers jours à Hambourg.

    Le patriarche œcuménique Bartholomaios et l'évêque Heinrich Bedford-Strohm, président de l’Eglise évangélique d’Allemagne, ont envoyé leurs salutations pour bénir la réunion.

    La communauté protestante allemande exprime ses excuses à la destruction généralisée des images religieuses mises en œuvre durant la période de la Réforme, explique L’Osservatore Romano.

    La communauté protestante condamne fermement la pratique destructrice des « images », a déclaré l'évêque Petra,  Bosse-Huber.
    Les icônes sont en effet depuis longtemps devenues « une expression de la piété protestante », ont-ils reconnu.

    Cette déclaration, sans précédent, est d’autant plus importante dans le cadre de la préparation au 500e anniversaire de la Réforme de Martin Luther (1517-2017).

    Dans la première moitié du XVIe siècle, les statues de la Vierge et des saints, ainsi que des vitraux représentant des images religieuses, des événements miraculeux et surnaturels ont été enlevés des églises et chapelles catholiques, et souvent détruites, rappelle L’Osservatore Romano qui cite différents exemples.

    La Suisse, les Pays-Bas, l'Angleterre et le sud de l'Allemagne ont souffert des effets les plus importants de cette pratique destructrice.

  • La prière comme école de l'espérance (*)

    IMPRIMER

    249450_114385705385135_25045056_n.jpgUne méditation du pape Benoît XVI extraite de « Spe salvi », la plus personnelle de ses trois encycliques consacrées aux vertus théologales : la charité (« Deus caritas est », 25 janvier 2006), l’espérance (« Spe salvi », 30 novembre 2007) et la foi (« Lumen fidei », en collaboration avec son successeur François auquel elle est officiellement attribuée, 5 juillet 2013). JPSC.

    Celui qui prie n’est jamais seul

    Un premier lieu essentiel d'apprentissage de l'espérance est la prière. Si personne ne m'écoute plus, Dieu m'écoute encore. Si je ne peux plus parler avec personne, si je ne peux plus invoquer personne, je peux toujours parler à Dieu. S'il n'y a plus personne qui peut m'aider, là où il s'agit d'une nécessité ou d'une attente qui dépasse la capacité humaine d'espérer, Lui peut m'aider. Si je suis relégué dans une extrême solitude...

    Celui qui prie n'est jamais totalement seul. De ses treize années de prison, dont neuf en isolement, l'inoubliable Cardinal Nguyên Van Thuan (**) nous a laissé un précieux petit livre: Prières d'espérance. Durant treize années de prison, dans une situation de désespoir apparemment total, l'écoute de Dieu, le fait de pouvoir lui parler, devint pour lui une force croissante d'espérance qui, après sa libération, lui a permis de devenir pour les hommes, dans le monde entier, un témoin de l'espérance – de la grande espérance qui ne passe pas, même dans les nuits de la solitude.

    Le cœur doit d’abord être élargi

    De façon très belle, saint Augustin a illustré la relation profonde entre prière et espérance dans une homélie sur la Première lettre de Jean. Il définit la prière comme un exercice du désir. L'homme a été créé pour une grande réalité – pour Dieu lui-même, pour être rempli de Lui. Mais son cœur est trop étroit pour la grande réalité qui lui est assignée. Il doit être élargi. « C'est ainsi que Dieu, en faisant attendre, élargit le désir; en faisant désirer, il élargit l'âme; en l'élargissant, il augmente sa capacité de recevoir ».

    Lire la suite

  • Planning familial américain : les accusations de trafic d'organes et de tissus de foetus avortés sont de plus en plus accablantes

    IMPRIMER

    Lu sur le blog de Jeanne Smits :

    Une nouvelle vidéo publiée par le Center for Medical Progress est venue ce mardi apporter une confirmation supplémentaire du trafic d’organe auquel se livre, en pleine violation de la loi américaine, le Planned Parenthood Federation  des Etats-Unis. Le troisième film mis en ligne par les enquêteurs provie à la fin de 30 mois de tournage clandestin montre une nouvelle responsable du Planning familial discuter le prix des éléments de fœtus qui peuvent être négociés à la suite d’avortements. Il montre aussi comment des responsables du Planning font le compte d’organes utilisables dans une coupelle de laboratoire à la suite d’un avortement, avec des acheteurs potentiels : attention, les images peuvent heurter profondément. La vidéo propose enfin le témoignage d’une jeune femme spécialisée dans les prélèvements sanguins racontant comment elle a été embauchée, sans le savoir d’emblée, pour prélever des organes « intéressants » pour la revente.

    Voir la video et lire la suite sur le blog de Jeanne Smits