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  • Marion Maréchal-Le Pen : « Rencontrer d'autres catholiques est important pour moi »

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    7776190991_marion-marechal-le-pen-invitee-de-rtl-le-13-janvier-2015.jpgMarion Maréchal-Le Pen, députée FN du Vaucluse, participera à la table ronde politique de l'université d'été catholique de la Sainte-Baume, le 29 août 2015. Interview par Samuel Pruvost dans « Famille chrétienne » :

    « À la veille de l'université d'été catholique de la Sainte-Baume, la députée du Vaucluse revient sur la polémique concernant l'attitude de l'Église vis-à-vis du Front National. Elle se félicite du caractère décomplexé de la nouvelle génération catholique et aussi de leur capacité de dialogue sur l'essentiel au delà des étiquettes partisanes.

    Votre invitation à l’université d’été catholique de la Sainte-Baume a fait couler beaucoup d’encre. Pourquoi?

    La question est derrière nous. Les seules personnes choquées par cette affaire sont les journalistes ! C’est une illustration de la fracture entre le monde médiatique et le monde réel. Pour le public catholique du Var la question ne se pose plus ! C’est pourquoi je n’ai pas hésité une minute à répondre positivement à l’invitation. Ce qui est remarquable dans ce rassemblement, c’est la volonté de voir ce qui nous rassemble avant de focaliser sur ce qui nous divise. Il y a une capacité de cohabitation étonnante entre des gens qui viennent d’horizons politiques très différents. Cela change des plateaux télé ! L’état d’esprit est serein. Il consiste à mettre en commun l’essentiel, comme le respect de la vie humaine.

    Quel est le symbole en jeu dans votre présence ?

    Ma présence à l’université de la Sainte-Baume marque un changement générationnel. Nous sommes face à une génération décomplexée par rapport à leurs aînés. Les jeunes catholiques ne s’encombrent plus avec l’autocensure et la culpabilité. Ils en ont assez de devoir en permanence s’excuser. Ils sont libres et veulent sortir du malaise. Les chrétiens en politique avaient pris l’habitude de se faire discrets de peur d’être taxés de conservateurs. Ils étaient diabolisés. Cette évolution n’est d’ailleurs pas propre aux catholiques, elle touche toute la société française.

    Pourtant les jeunes catholiques ne sont pas toujours bien vus en 2015 ?

    Les catholiques ont été victimes de christianophobie à la Révolution française. Après un temps d’accalmie, ce phénomène est en train de revenir. J’observe une forme d’agressivité manifeste à leur égard. Cela pousse la nouvelle génération à agir. Ces jeunes catholiques, qui appartiennent souvent à des milieux aisés, ont conscience d’appartenir à l’élite de demain. Ils veulent se donner les moyens de se former et d’agir.

    Certains veulent un Mai 68 à l’envers. Est-ce votre horizon ?

    Je fais partie de cette génération anti Mai-68. Comme tous les phénomènes de réaction, cela peut sembler parfois excessif. Mais nous voulons, nous, des principes et des maîtres, contrairement à ce que nous avons subi pendant des années. Ma génération a vécu en première ligne les conséquences de ce travail de sape éthique et moral.

    Certains estiment que le FN reste une formation incompatible avec l’Église.

    Il y a toujours eu des catholiques au FN et des personnalités de premier plan. Le choix d’un parti politique est toujours un choix par défaut. Je ne suis pas d’accord à 100 % avec la ligne du FN. Je pense à une question comme la peine de mort par exemple. Je remarque d’ailleurs que des catholiques s’engagent au sein des grands partis pour changer la ligne officielle. Ils ont raison de vouloir infiltrer les formations qui comptent. Je pense aux Poissons roses au PS et à Sens commun chez les Républicains. Au FN, c’est un peu différent, car les catholiques n’ont pas vraiment besoin de changer la ligne qui leur convient. Je crois que sur la bioéthique et les questions du mariage et de la filiation, le FN est déjà en cohérence avec leurs attentes.

    Les catholiques ne rêvent-ils pas justement de transcender les clivages partisans ?

    Les catholiques ne sont pas naïfs mais beaucoup rêvent de participer à des initiatives citoyennes non partisanes. Mais le système de la Ve République ne permet pas l’émergence d’une société civile capable de peser dans la vie politique. La nouvelle génération a conscience des limites du système. Elle ne veut pas se lancer dans une aventure qui finira en micro-parti marginalisé. À quoi cela sert-il de rassembler 1 % des voix ?

    Vous vous sentez catholique ?

    C’est très difficile d’être catholique tout seul ! Je suis assez seule dans mon combat politique. C’est pour moi important de rencontrer des catholiques qui défendent des valeurs auxquelles je tiens. Cela renforce mes convictions en adéquation avec ma foi. Avec eux, il est possible de dépasser les clivages et de construire un avenir meilleur. 

    Samuel Pruvot »

    Ref. Marion Maréchal-Le Pen : « Rencontrer d'autres catholiques est important pour moi »

     Voir, juger, agir (dans l'ordre) disait feu Mgr Joseph Cardijn...

    JPSC

  • Monseigneur Rey : dialoguer aussi avec Marion Maréchal Le Pen est dans la ligne de l’enseignement de l’Eglise

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    L’évêque de Fréjus-Toulon ferait-il désordre dans les milieux cléricaux qui  aiment lesindex7.jpg périphéries dans les limites de la bien-pensance politiquement correcte ?  Réponse du prélat "non conformiste" sur le site web de son diocèse :

    « Communiqué de Presse du 29 Août 2015

    Les réactions de certains medias à propos de l’Université d’été de l’Observatoire socio-politique (OSP) de Fréjus-Toulon conduisent à rappeler les éléments suivants.

    Les universités d’été, ouvertes sur inscription, ont été lancées il y a 5 ans par l’OSP de Fréjus-Toulon en lien avec les Dominicains de la Sainte-Baume. Elles sont bâties autour du triptyque suivant : d’abord, la prière, avec la participation aux offices ; ensuite, la formation à la doctrine sociale de l’Eglise avec l’enseignement de Pères dominicains et, cette année, la participation de Mgr Charles Morerod ; enfin, des échanges lors de tables rondes réunissant parmi d’autres des hommes et des femmes politiques de toutes les sensibilités.

    Le dialogue est intrinsèque à l’expression de notre Foi. L’actualité mondiale le montre bien : tout refus de dialogue entretient le fanatisme et attise la guerre. Le refus de dialoguer constitue aussi un symptôme de faiblesse de la pensée. Que ce soit dans l’ordre politique, social et religieux, la paix et le vivre ensemble requièrent le dialogue. Jésus Lui-même a engagé un dialogue avec ses contradicteurs et ses adversaires tout au long de Sa vie publique. Sans dialogue, on tombe dans l’invective, le lynchage, le procès d’intention et la diabolisation.

    Un dialogue authentique exige la réunion de plusieurs conditions : la liberté d’expression, l’écoute mutuelle jusqu’à la disponibilité à changer d’avis, et dans les matières qui regardent les universités d’été, la quête du bien commun qui transcende les intérêts particuliers. Inviter des personnalités politiques ne signifie pas cautionner leurs positions mais les conduire à accepter d’êtres interpellées, voire critiquées, dans le cadre d’échanges francs et sereins. On peut noter que ce dialogue est régulièrement organisé dans d’autres cadres, plateaux TV, débats publics ou tables rondes.

    C’est dans cet état d’esprit que les universités d’été de l’OSP ont été conçues.

    Cet été, Marion Maréchal Le Pen est l’une des personnalités politiques invitées à débattre avec d’autres personnalités politiques dans le cadre d’une table ronde sur le thème de l’engagement des chrétiens en politique. Le Front national a obtenu près de 40% des votes aux dernières élections départementales dans le Var. Il s’agit d’une réalité. Que l’on soit d’accord ou pas avec les positions du FN, nier cette réalité serait faire preuve d’autisme. Blacklister un mouvement quel qu’il soit courrait le risque de l’enfermer dans ses positions, de contribuer à le radicaliser et à l’exclure de débats où les électeurs l’ont eux-mêmes introduit sur des sujets brûlants aujourd’hui : l’Europe, l’identité nationale et l’immigration… La dénonciation par la Conférence des évêques de France, qui vient d’être rappelée par son secrétaire général, à l’encontre de certaines positions et postures politiques du Front National, nous invite non seulement à contester mais aussi à dialoguer avec l’ensemble des acteurs de la vie politique, y compris le FN, sur ces questions disputées qui traversent et divisent  l’opinion publique. Ce dialogue se déploie à partir des valeurs évangéliques de justice et de solidarité, et à partir des fondements du pacte social que rappelle l’Eglise depuis toujours: Le respect de la vie depuis son origine jusqu’à sa fin naturelle, la protection de la famille, l’accueil de l’étranger, le souci prioritaire du pauvre, la reconnaissance de la valeur du travail, les principes de solidarité entre les peuples, la liberté de conscience et d’expression et la liberté religieuse…

    L’accueil de représentants du FN dans un débat organisé par l’Eglise est une nouveauté dans sa forme, mais ne remet pas en cause les principes fondamentaux de la Doctrine Sociale de l’Eglise sur lesquels nous nous appuyons.

    La question fondamentale à laquelle nous renvoie cette polémique porte sur notre capacité à dialoguer avec tous les mouvements politiques, quels qu’ils soient, sur la base des principes d’humanité qui nous viennent de la doctrine sociale de l’Eglise et de son Magistère. Ces principes d’humanité fondent l’engagement des chrétiens en politique et le dialogue avec la société pour offrir un discernement, critiquer si nécessaire, et concourir à la promotion du bien commun et d’une écologie intégrale. »

    Ref.  Communiqué de Mgr Rey au sujet des Universités d’Eté de la Sainte Baume

    JPSC

  • Bourde vaticane

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    cat-piccolouovo.gifOù l'on se dit que les collaborateurs du pape devraient être plus circonspects avant d'envoyer remerciements et bénédictions à de douteux destinataires... Voici en effet ce qu'on pouvait lire dans la presse hier, comme ici sur "SudOuest.fr" :

    Le pape envoie sa bénédiction à une éditrice de livres pour enfants sur l'homoparentalité

    Le pape François a envoyé sa bénédiction à Francesca Pardi, auteure et éditrice de livres pour enfants sur l'homoparentalité en Italie, qui lui avait fait parvenir ses livres décriés par une partie des catholiques.

    Le Vatican a cependant pris soin de préciser qu'il s'agissait d'une correspondance privée qui ne remettait pas en cause la doctrine de l'Eglise condamnant la "théorie du genre". 

    Mère de quatre enfants, Francesca Pardi a fondé avec son épouse la petite maison d'édition "Lo Stampatello", qui publie des ouvrages comme "Petit oeuf", "Le grand et gros livre des familles" ou encore "Pourquoi tu as deux mamans" présentant différents types de familles "sans ériger de modèle", a-t-elle expliqué vendredi. 

    Ce sont d'ailleurs en partie ces livres que le nouveau maire de Venise, Luigi Brugnaro (centre droit), a bannis cet été des écoles de sa ville, provoquant de vives réactions en Italie et au-delà. 

    "Respect et dignité"

    En juin, Francesca Pardi a envoyé au pape un courrier accompagné de tous les livres du catalogue, de photos de sa famille mais aussi des tracts diffamants d'une organisation chrétienne, essentiellement pour porter ces attaques à l'attention du pontife argentin. 

    A sa grande surprise, elle a reçu une réponse signée au nom du pape par un haut responsable du Vatican, la remerciant "pour son geste délicat" et adressant la bénédiction apostolique à elle-même, son associée et leurs proches. 

    Le Vatican s'est cependant empressé de rectifier le tir : la lettre n'était qu'un accusé de réception "dans un style simple et pastoral" qui aurait dû rester privé et qui souhaitait aux deux éditrices "une activité toujours plus fructueuse au service des jeunes générations et de la diffusion des authentiques valeurs humaines et chrétiennes". 

    "Il nous a rendu respect et dignité", s'est cependant émue Francesca Pardi. "Ce n'est pas important pour moi que ce soit le pape qui le dise, je ne suis pas catholique. Mais c'est important de voir qu'on n'est pas face à un mur. Un dialogue est possible". 

    "Les livres, on les ouvre, on les lit, on les critique, on ne les bannit pas", a-t-elle insisté.

    Du coup, le vice-directeur de la salle de presse du Saint-Siège a dû se fendre de cette mise au point assez embarrassée que l'on peut lire sur le site de zenit.org (Anita Bourdin) :

    Italie : mise au point du Saint-Siège sur la réponse à une “maman gay”

    Déclaration du vice-directeur de la salle de presse du Saint-Siège à propos d'une lettre qu'il serait "déplacé" de "manipuler" : elle reflète en tout l'enseignement constant de l'Eglise.

    “Une manipulation du contenu de la lettre est tout à fait déplacée” : pour répondre aux questions de la presse, le vice-directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Ciro Benedettini, publie une mise au point, sur la réponse, écrite, et privée, de la Secrétairerie d’Etat à une Italienne qui se présente comme une “maman gay”, Francesca Pardi.

    Celle-ci se défend d'ailleurs de diffuser la “théorie du genre” auprès des enfants dans sa maison d’édition pour enfants.

    Le pape François a fait répondre, comme c’est la coutume, par l’un de ses collaborateurs de la Secrétairerie d’Etat – Mgr Peter B. Wells – une lettre privée qui n’était pas destinée à la publication, mais à laquelle la presse italienne a donné un large écho.

    « En réponse à la lettre de Francesca Pardi au Saint-Père, aux tons éduqués et respectueux, la Secrétairerie d’Etat a accusé réception de celle-ci, dans un style simple et pastoral, précisant ensuite qu’il s’agit d’une réponse privée et donc n’étant pas destinée à être publiée (chose qui hélas ! est arrivée) », précise tout d’abord le P. Benedettini.

    Il fait observer que le contenu de cette lettre reflète en tout l’enseignement constant de l’Eglise : « En aucune façon cette lettre de la Secrétairerie d’Etat n’entend donner son aval à des comportements ou à des enseignements qui ne seraient pas en accord avec l’Evangile, au contraire, elle souhaite une activité toujours plus bénéfique au service des jeunes générations et de la diffusion des valeurs humaines et chrétiennes authentiques. »

    Quant à la bénédiction finale du pape François, mise en relief par les media, le P. Benedettini fait remarquer ceci : « La bénédiction du Pape, dans la conclusion de la lettre, va à la personne, et non à d’éventuels enseignements qui ne seraient pas dans la ligne de la doctrine de l’Eglise sur la théorie du gender, qui n’a pas subi le moindre changement, comme le Saint-Père l’a répété récemment à plusieurs reprises. »

    Le pape a consacré plusieurs catéchèses à la relation homme-femme, dans le cadre du cycle de catéchèses sur la famille.

    Le P. Benedettini fait peut-être allusion, entre autres, à la catéchèse du mercredi 15 avril 2015, quand le pape François a affirmé que la suppression de la différence entre homme et femme « est le problème et non la solution ». Il précisait que « la fameuse théorie du genre » constitue « l’expression d’une frustration et d’une résignation qui vise à annuler la différence sexuelle parce qu’elle ne sait plus se confronter à celle-ci ».

    Ainsi, le 22 avril 2015, le pape affirme aussi que sans la femme, il manque à l’homme « une communion, une plénitude » : pas « d’infériorité » ou de « subordination » dans leur relation, car « l’homme et la femme sont de la même substance et sont complémentaires ».

    Mais tout cela justifie-t-il des réactions outrancières comme celles de blogueurs qui se croient autorisés, en termes très verts, à incriminer le pape accusé d'approuver et d'encourager l'activité de Madame Pardi dans le domaine de l'édition de livres pour enfants dans la ligne de ses convictions homosexuelles ?

  • « Une Eglise pauvre pour les pauvres » ? oui, mais…

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    Lu sur le site « Pro Liturgia » (Denis Crouan) :

    marie_madeleine.jpg« On trouve dans les Evangiles un passage qui remet en cause ce qu’il est convenu d’appeler l’ “évangile social”.  Mais avant de voir ce passage, il convient de définir l’ “évangile social”. Cette expression est née dans les communautés protestantes, puis a été utilisée dans les milieux catholiques. L’ “évangile social” est un mouvement qui s’est développé aux XIXe et XXe siècles et qui a consisté à appliquer une éthique qui se voulait chrétienne à des problèmes de société comme l’injustice, l’inégalité, l’alcoolisme, la criminalité, les tensions raciales, la pauvreté, le travail des enfants, les syndicats... etc. Une foi solide, disait-on, devait nécessairement porter sur des choses concrètes et apporter des réponses pertinentes à ceux qui souffrent de maux propres aux sociétés modernes et souvent déshumanisées.

    Jusqu’ici, on ne peut qu’être d’accord avec cette façon de comprendre l’Evangile. Sauf que dans ce même Evangile se trouve un passage troublant qui vient contredire l’idée communément admise selon laquelle le service des pauvres devrait être la priorité de l’Eglise.

    Ce passage montre que si le service des pauvres est essentiel, quelque chose est bien plus important. Allons directement au texte : « Comme Jésus se trouvait à Béthanie dans la maison de Simon le lépreux, une femme s’approcha de lui, portant un flacon d’albâtre contenant un parfum de grand prix. Elle le versa sur la tête de Jésus, qui était à table. Voyant cela, les disciples s’indignèrent en disant : “A quoi bon ce gaspillage ? On aurait pu, en effet, vendre ce parfum pour beaucoup d’argent, que l’on aurait donné à des pauvres.” Jésus s’en aperçut et leur dit : “Pourquoi tourmenter cette femme ? Il est beau, le geste qu’elle a fait à mon égard. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. Si elle a fait cela, si elle a versé ce parfum sur mon corps, c’est en vue de mon ensevelissement. Amen, je vous le dis : partout où cet Evangile sera proclamé - dans le monde entier -, on racontera aussi, en souvenir d’elle, ce qu’elle vient de faire.” Alors, l’un des Douze, nommé Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres et leur dit : “Que me donnerez-vous si je vous le livre ?” (Cf. Matthieu 26, 6-14).

    Les autres Evangiles relatent également cet épisode (cf. Marc 1 et Jean 12). Mais si S. Jean attribue l’objection seulement à Judas en laissant clairement entendre qu’elle est révélatrice de sa cupidité, Marc et Matthieu l’attribuent à tous les disciples présents.  Encore plus intéressant : les trois Evangiles établissent un lien entre l’objection de Jésus et la décision de Judas à livrer Jésus. Tous les disciples ont été surpris d’entendre ce que Jésus leur déclare, mais c’est surtout Judas qui réagit.

    Ce passage de l’Ecriture est étonnant et même déconcertant. On se serait attendu, en effet, à ce que Jésus reprenne la femme en lui disant qu’elle aurait mieux fait de donner son argent aux nécessiteux. N’avait-il pas enseigné, en effet, que nous serons jugés en fonction de ce que nous avons fait au plus petits de ses frères ? (Cf. Mt. 25) Alors comment se fait-il que Jésus ne réprime pas l'incohérence du geste de la femme et ne lui demande pas de donner l’argent aux pauvres ? La réponse est une nouvelle fois donnée par Jésus lui-même : “Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours.”  Ici, Jésus se présente comme une sorte de visiteur occasionnel, comme quelqu’un qui n’est de passage ici-bas. Que veut-il nous enseigner par là ? Quelque chose d’essentiel : que rien, absolument rien - pas même le service des pauvres - ne peut l’emporter sur le culte et l’honneur dus à Dieu.

    Si le service des pauvres a la préséance sur ces valeurs, alors il risque de nous transformer en idolâtres : des idolâtres habillés en pasteurs, mais des idolâtres tout de même puisque nous inversons les valeurs.  Ce point capital concernant la préséance du culte rendu à Dieu sur le service des pauvres avait déjà été enseigné par les anges annonçant la naissance du Fils de Dieu. Leurs premières paroles n’étaient-elles pas : “Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté” ? Il devenait alors très clair que la glorification de Dieu devait venir en premier, la paix sur terre n’étant que le corollaire du culte rendu à majesté divine, de ce culte liturgique que l’Eglise considère comme la source et le sommet de sa vie. Un professeur de séminaire disait aux futurs prêtres : “Méfiez-vous de la pauvreté de Judas.” Que voulait-il dire ? Simplement que l’attention apportée aux pauvres peut parfois conduire à diluer la doctrine chrétienne et faire oublier que le culte rendu à Dieu doit toujours demeurer prioritaire. S’il en vient à occuper la seconde place, alors l’ “évangile social” aboutit à des accommodements hasardeux de la doctrine chrétienne, et l’authentique message évangélique finit par être présenté de façon édulcorée ou altérée. Ce qui présente un réel danger pour la foi. Un danger qui n’est autre qu’une douce - mais réelle - apostasie.

    Ref. http://www.proliturgia.org/ v. 28.08.15 

    Un légiste demanda à Jésus pour l'embarrasser : "Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi?"  Jésus lui dit : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur de toute ton âme et de tout ton esprit : voilà le plus grand et le premier commandement.  Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. A ces deux commandements se rattache toute la Loi, ainsi que les prophètes." (Mt.22, 35:40) Le second est semblable au premier dans la mesure où il se fonde sur lui.Tout le reste est idéologie.

    JPSC

  • USA : 300 manifestations pour protester contre les pratiques du planning familial américain

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    De la synthèse de presse bioéthique de gènéthique.org :

    ETATS-UNIS : 300 MANIFESTATIONS POUR PROTESTER CONTRE LES PRATIQUES DU PLANNING FAMILIAL AMÉRICAIN

    USA Today a révélé qu’environ 300 manifestations se sont déroulées ce samedi 22 août sur le territoire américain pour protester contre le trafic d’organes de fœtus avortés auquel s’adonne la branche américaine du planning familial (cf. Synthèse Gènéthique du 15 juillet 2015).

    La pratique d’avortements partiels et de prélèvements d’organes sur des fœtus, dont le cœur battait encore pour certains d’entre eux (cf. Synthèse Gènéthique du 21 août 2015), en vue de la vente a été dénoncée à travers des vidéo filmées en caméra cachée et mises en ligne par l’association Center for Medical Progress.

     

    Les manifestants, refusant de cautionner de telles « atrocités », ont réclamé la suspension des subventions versées à l’organisme (cf. Synthèse Gènéthique du 19 août 2015)

     

    « Je pense que la majorité silencieuse se lève pour faire front » a déclaré Debbie Ramsey, une manifestante qui "regrette ses avortements passés".  « Après avoir vu les vidéos, comment pourrions nous demeurer silencieux ? » interroge-t-elle.


    Sources: 

    The Courrier-Journal (Kirsten Clark), 23/08/2015

  • Chine (Zhejiang) : les chrétiens se mobilisent contre la campagne de destruction des croix

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    Lu sur le site "Eglises d'Asie" (Agence d'Information des Missions Etrangères de Paris):

    Zhejiang : la résistance des chrétiens à la campagne d’abattage des croix prend de l’ampleur

     

    A mesure que les mois passent, le bilan de la campagne d’abattage des croix plantées au sommet des lieux de culte chrétiens s’alourdit dans la province du Zhejiang. Quelque 1 200 croix ont ainsi été démontées ou déplacées, et plusieurs dizaines de lieux de culte détruits. Toutefois, la nouveauté n’est plus tant dans la conduite de cette campagne par les autorités provinciales – les premières croix ont été abattues en janvier 2014 – que dans la résistance opposée par les communautés chrétiennes à cette campagne. Unis dans une commune dénonciation de cette campagne, membres des Eglises officiellement enregistrées ou fidèles des Eglises « clandestines », catholiques et protestants osent dire ouvertement leur mécontentement, un mécontentement qui trouve des relais à l’étranger.

     

    Sur le terrain, si la campagne se poursuit, les autorités semblent avoir perdu la bataille de la communication. En mai dernier déjà, les réseaux sociaux chinois s’étaient emparés d’une photo où l’on voyait une grue télescopique géante approcher son bras du sommet du temple de la communauté protestante Huzhen, dans la ville de Lishui (centre du Zhejiang) ; la nacelle de la grue semblait prête à saisir la croix surmontant l’édifice, une croix en proie aux flammes et surmontée d’une colonne de fumée noire. Sur le réseau social Weibo, les commentaires accompagnant la photo étaient sans équivoque : des officiels « mauvais » avaient mis le feu à la croix, faute de la détruire autrement. La réplique des autorités fut non seulement très tardive, mais peu plausible : début juillet, le Zhejiang Ribao (‘Quotidien du Zhejiang’) affirmait que la croix, « dangereusement proche » du paratonnerre, comprenait un système d’éclairage défectueux et avait « spontanément » pris feu.

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  • 13 septembre 2015 : le Saint-Sacrement est exclu de la Grande Procession de Tournai

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    news-Grande-Procession-chasse.jpgLe 13 septembre, on verra défiler dans les rues de Tournai une procession réorganisée en six chapitres. Et le Saint-Sacrement n’en fera plus partie. Selon le diocèse de Tournai «cette dévotion n’est pas fondamentale» et la tradition doit se mêler au renouvellement. Mais, rassurons-nous, l'essentiel est sauf: Monseigneur Harpigny fera toujours partie du cortège.

    Lu sur le site du diocèse :

    «  ‘La tradition doit toujours évoluer’ : c’est conscients de cette vérité que les membres du comité de la Grande Procession de Tournai ont commencé voici quelques années à réfléchir sur l’avenir de cette manifestation vieille de plus de neuf siècles.

    Avec un constat : la diminution du nombre de spectateurs sur le parcours et un relatif manque d’intérêt du public….Après une première initiative – depuis 2013, la Grande Procession sort le matin – le comité a voulu présenter un cortège plus historique, plus identitaire. La composition des quelque 70 groupes n’a pas été modifiée, mais c’est l’ordonnancement qui va connaître cette année de grands changements. Jusqu’à présent, le cortège était articulé autour de trois axes successifs : les saints, les Vierges et les groupes de la cathédrale. Le 13 septembre prochain, la procession qui quittera la cathédrale se présentera en six parties : « Au cœur de la cité, la cathédrale Notre-Dame », « Autour de la cathédrale, la couronne des églises paroissiales », « Au cœur des églises paroissiales, cultes particuliers et confréries », « Hors les murs, chapelles et nouvelles églises paroissiales », « Dans les cloîtres ou sur le grand chemin : moines, moniales et pèlerins » et enfin « Retour à la cathédrale, église-mère de la cité et du diocèse ».

    Dépasser les clivages anciens

    Et c’est à l’issue de la procession qu’on constatera un autre changement important : le Saint-Sacrement s’efface. Mgr Harpigny et le clergé fermeront toujours la marche, mais sans l’ostensoir qui était jusqu’à présent porté sous le dais. « Nous constations un décalage gênant », notent MM Vanden Broecke et Casterman, respectivement président et administrateur du comité organisateur. D’où leur volonté de s’adapter à la réalité d’aujourd’hui, et ce avec l’accord de l’Evêque. Le Saint-Sacrement n’a en effet pas toujours été porté dans la Procession : c’est une dévotion arrivée plus tard dans le temps et qui n’apparaît donc pas comme fondamentale.

    Voulant par ailleurs dépasser les vieux clivages, la Grande Procession et les Amis de Tournai ont décidé de coordonner leur action. Les « Cortèges » qui sortaient précédemment en mai-juin, prendront place le dimanche après-midi. Et de manière symbolique, les clés de la Ville, remises par le bourgmestre à l’évêque à l’issue de l’office pontifical du samedi soir, seront à leur tour transmises par Mgr Harpigny aux Amis de Tournai lors d’une nouvelle cérémonie qui se déroulera place de l’Evêché le dimanche vers 13h30, après la rentrée de la procession à la cathédrale.

    A noter encore que la journée du 13 septembre s’inscrit dans les « 400 coups », organisés dans le cadre de Mons 2015, avec une promotion commune de ces différentes manifestations. »

    Ref. La Grande Procession de Tournai : des nouveautés

    JPSC

  • Liège : découvrir l’office primitif de la fête de saint Lambert, avec Marcel Pérès

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    logo_bleu.jpg

     

    Une initiative de l’Académie de Chant grégorien à Liège :

     

    À l’abbaye de la Paix Notre-Dame (Bd d’Avroy, 54 à Liège), Marcel Pérès, directeur du Cirma (Centre itinérant de recherche sur les musiques anciennes) et de l’Ensemble vocal « Organum » ,animera deux week-ends de formation consacrés au chant de l’office primitif de saint Lambert (Etienne de Liège, Xe s.) :

    benedictines liege.jpg

    du vendredi 4 (17h00) au dimanche 6 septembre 2015 (18h00) et

    du vendredi 18(17h00) au dimanche 20 septembre 2015 (18h00)

    Trente places sont ouvertes pour ces deux week-ends de stage. Les cours s’adressent prioritairement aux personnes qui disposent d’une formation musicale ou d’une pratique chorale confirmée 

    église du st sacrement.JPG

    Le second week-end se clôturera le dimanche 20 septembre à 16 heures par la célébration liturgique des vêpres restituées pour la Solennité de la fête de saint Lambert, patron de la ville et du diocèse de Liège. Cette manifestation publique aura lieu à l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132 à Liège). Entrée libre. 

    Plus de renseignements ou inscription au stage :

    S’adresser à Jean-Paul Schyns, Quai Churchill, 42/7 4020 Liège.Tél. 04.344.10.89 (de l’étranger :+32.4.344.10.89). E-mail : jpschyns@skynet.be Informations générales et inscriptions en ligne sur le site de l’académie : www.gregorien.com Copie de chantgrego_46.jpg

    En savoir plus ► 

    Inscription en ligne  ►

     JPSC

  • Des articles pour éclairer la thématique du prochain synode des évêques

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    De Stéphane Seminckx sur didoc.be :

    Le synode sur la famille ... avec didoc

     

    Du 4 au 25 octobre prochain aura lieu la 14ème Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Evêques. Elle aura pour thème : La vocation et la mission de la famille dans l'Eglise et dans le monde contemporain. A cette occasion, didoc a rassemblé ici tous ses titres qui ont trait aux débats de cette assemblée.

     

    Sur le mariage chrétien

    Sur la paternité responsable et Humanae Vitae

    Sur la sexualité

    Sur la question des personnes divorcées remariées

    Sur la morale fondamentale et la conscience

    Sur l'homosexualité

    Stéphane Seminckx est prêtre, docteur en médecine et en théologie.

  • Conjuguer justice et miséricorde

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    De Jean-Michel Castaing sur cahierslibres.fr :

    Quand justice et miséricorde se rencontrent…

    Une tension immémoriale

    Le 8 décembre prochain débutera pour l’Église l’année de la Miséricorde. Sans attendre cette date, il m’a paru important de souligner l’importance de celle-ci pour la vie des croyants. De plus, ayant besoin d’un angle d’approche très précis pour ce court article, j’ai choisi d’aborder le sujet de la miséricorde dans son rapport avec la justice.

    Thème éternel que ce face à face entre justice et miséricorde ! Très logiquement la justice a été associée à la vérité, et la miséricorde à l’amour. La justice de Dieu nous met face à la réalité de notre péché, de nos contradictions. Quant à la miséricorde, elle déplace le curseur en direction de la bonté : avec elle, Dieu passe outre nos égarements. La justice de Dieu porte la lumière sur nos errements ; la miséricorde, quant à elle, met l’onguent de la tendresse sur nos plaies en y apposant le sceau du pardon. Dieu, à défaut d’être complaisant envers elles, prend pitié de nos faiblesses, parfois même les « comprend ».

    De plus, la justice n’est pas seulement l’affaire de Dieu. Nous devons la consolider à notre tour avec nos actes. En religion, cela s’appelle expiation, réparation. Mais point n’est besoin de croire pour cela. En toute justice, nous devons réparer les dégâts que nous avons causés. Par miséricorde, Dieu continue de payer le plus gros de l’addition à notre place – ce qu’il a réalisé principalement en envoyant son Fils dans le monde (dans quelles conditions !).

    Cependant, cette distribution des rôle entre justice et miséricorde, vérité et amour, n’est-elle pas trop évidente pour être tout à fait probante ? Les choses ne sont-elles pas un peu plus complexes ? Et si la justice était aussi une question d’amour, et la miséricorde, une question de vérité ?

    La justice est aussi une affaire d’amour…

    En voulant que nous fassions la vérité sur nous-mêmes, que nous remboursions par exemple ce que nous avons volé, Dieu n’agit pas comme un maître dur et implacable. Au contraire, Il nous estime, nous traite en adultes responsables, capables de rattraper par nous-mêmes les erreurs ou les fautes que nous avons commises. S’Il passait systématiquement l’éponge sur elles, ne nous considérerait-Il pas comme des mineurs perpétuels, incapables de s’orienter dans la vie, et de répondre de leurs actes ?

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  • "Grand remplacement", "invasion migratoire"... : quelques chiffres

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    De P.D. Iouristoff sur le site IHSnews.net :

    Quelques chiffres afin de relativiser l’annonce du « grand remplacement » et de l’invasion migratoire…

    Parce que l’on entend tout et n’importe quoi depuis un certain temps, et surtout, parce que les annonceurs d’Apocalypse sont de plus en plus nombreux, nous tenions à rappeler quelques chiffres. Attention cependant, il est évident que la France où l’Europe ne peuvent porter toute la misère du monde (mais comme les chiffres vous l’indiqueront c’est loin d’être le cas), et ce d’autant plus que le contexte économique et social est déjà particulièrement tendu. D’ailleurs l’Eglise et le Pape n’ont jamais demandé cela. Ils partent d’un constat, la présence de fait de ces personnes et l’incapacité dans de nombreux cas de les renvoyer dans leur pays d’origine sous peine de les conduire à une mort quasi certaine du fait du désordre que, nous pays occidentaux, avons largement contribué à créer. Ce que demande, depuis déjà un certain temps le Saint Père, c’est tout simplement que les pays occidentaux si prompts à fournir des armes au nom de la paix se mobilisent pour recréer (ou simplement créer) dans les pays d’origines les conditions nécessaires à un retour. Car s’il est vrai que certains viennent chercher une fortune illusoire, pour la majorité la fuite de leur pays d’origine et de leurs racines est un réel déchirement. Quiconque a déjà été dans un camp de réfugiés pourra en témoigner.

    En ce qui concerne les demandeurs d’asile – c’est à dire des personnes ayant fui leur pays parce qu’elles y ont subi des persécutions ou craignent  d’en subir, et qui sont en quête d’une protection internationale – la France a enregistré 62800 demandes d’asile en 2014, loin derrière les Etats-Unis (88400) (et ce malgré son contrôle très strict aux frontières) ou d’autres pays d’Europe comme l’Allemagne par exemple (202 700 demandeurs), la Suede (81200) ou l’Italie (64600)1.

    Et si on rapporte ce chiffre à la proportion de la population de chaque État membre de l’UE, ce qui est plus significatif, les taux les plus élevés de demandeurs ont été enregistrés en Suède (8,4 demandeurs d’asile pour mille habitants), devant la Hongrie (4,3), l’Autriche (3,3), Malte (3,2), le Danemark (2,6) et l’Allemagne (2,5). La France n’arrive qu’en douzième position (1 demandeur d’asile pour mille habitant).

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