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La France n’a plus d’ambassadeur au Vatican depuis un an…

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Le site du journal « La Croix » nous le rappelle opportunément :

4353912_3_979f_francois-hollande-et-le-pape-francois-lors-de-l_97d4217cb7392b1fea0b55773389091b.jpg« Le poste d’ambassadeur de France près le Saint-Siège demeure vacant depuis le départ de Bruno Joubert, le 28 février 2015, sans perspective claire de solution.

Les visites se succèdent Villa Bonaparte, siège de l’ambassade de France près le Saint-Siège. Les télégrammes partent. L’institut culturel, le Centre Saint-Louis, tourne à plein régime. Le numéro deux du poste n’a plus de congés. Un nouveau conseiller ecclésiastique a pris ses fonctions à l’été 2015. Mais il manque toujours le numéro un. Depuis le 28 février 2015, jour du départ du dernier ambassadeur près le Saint-Siège, Bruno Joubert, aucun successeur n’a été nommé.

Les candidats n’ont jamais manqué – ni les rivalités – pour ce poste convoité. Mais après la proposition de l’Élysée, validée en conseil des ministres le 5 janvier 2015, de nommer Laurent Stefanini, actuel chef du protocole connu pour sa fine connaissance de l’Église, l’agrément du Saint-Siège n’est jamais arrivé.

L’homosexualité du candidat apparaissant dans la presse comme un enjeu de sa nomination, cet agrément s’est trouvé de fait politiquement instrumentalisé. Paris a alors répété, en public, qu’il s’agissait du « choix de la France » et si le Vatican le rejetait, il lui revenait de « l’assumer ». Un ton qui n’était pas de nature à dédramatiser la décision.

 

Le cardinal Pietro Parolin s’est rendu à Paris

L’affaire étant montée au plus haut niveau, celui du pape François et du président Hollande, elle est devenue d’autant plus sensible. Personne ne doit perdre la face. Le dialogue n’a pour pas autant été rompu pour tenter de trouver une solution. En avril dernier, le pape a reçu Laurent Stefanini au Vatican. Ceci pouvait traduire une volonté de protéger la personne privée de ce qui était devenu une affaire publique.

> A lire : Le pape a reçu Laurent Stefanini en privé

Plus tard, début juin, le secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, s’est rendu à Paris, où il a été reçu par François Hollande et par Manuel Valls. Il en est reparti avec l’espoir qu’une solution se concrétise à l’automne. Mais l’absence de toute évolution l’a ensuite déçu. L’idée circulant alors de nommer une journaliste de Paris Match, Caroline Pigozzi, qui a gagné la sympathie du pape François, n’a jamais été prise au sérieux.

L’absence prolongée d’ambassadeur n’a pas empêché les relations entre la France et le Saint-Siège de suivre leur cours normal. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, est venu représenter le gouvernement français à la canonisation des époux Martin, en octobre. Et durant la COP21, Paris a profité des bons offices de la diplomatie vaticane pour la négociation d’un accord sur le climat.

Sans ambassadeur jusqu’à la fin du quinquennat

Reste qu’à Rome, la longue vacance du poste français suscite l’incompréhension. Alors que l’Irlande a rouvert sa représentation en 2014, que la Turquie a renvoyé ce mois-ci son ambassadeur, qui avait été rappelé l’an dernier après les déclarations du pape sur le génocide arménien, le cas français apparaît plus singulier encore.

Le Quai d’Orsay le regrette alors que le pontificat de François a une envergure mondiale. De nouveaux noms ont été avancés, comme Philippe Zeller, ancien ambassadeur au Canada, ou Jean-Michel Casa, ambassadeur en Argentine. Mais François Hollande aurait fait savoir au début de l’année au nonce (représentant du Saint-Siège) à Paris que Laurent Stefanini restait son candidat.

La France pourrait donc rester sans ambassadeur jusqu’à la fin du quinquennat. « Hollande craint qu’à sa gauche on ne lui dise qu’il s’est couché devant les curés », estime une source diplomatique. Le nouveau ministre des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, se satisfera-t-il de la situation ? Dans l’immédiat se pose la question du numéro deux, François-Xavier Tilliette, qui doit prendre un autre poste dans le réseau français l’été prochain. Rien n’empêche un remplacement en l’absence d’ambassadeur mais une prolongation n’est pas non plus exclue.

Sébastien Maillard (envoyé spécial permanent à Rome) »

Ref. La France n’a plus d’ambassadeur au Vatican depuis un an

JPSC

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