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Religion : Mgr Sarah, l'Africain qui peut devenir pape

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Quittons un instant  l’Eglise papotante  qui "échange" à longueur de colonnes sur l’exhortation papale « amoris laetitia », 2174_sarah-cardinal.jpgpour jeter un regard vers le continent de l’espérance chrétienne : l’Afrique.  Élevé par des missionnaires français, le cardinal guinéen, gardien de la liturgie et auteur de "Dieu ou rien", défend une foi pétrie de rigueur. Au Vatican, le cardinal guinéen Robert Sarah est le gardien de la liturgie, un gardien de fer. Un article de Jérôme Cordelier sur le site du « Point-Afrique » :

« Il bénéficie de l'une des plus belles vues sur la basilique Saint-Pierre. À l'image des colonnes du Bernin qui, sous les fenêtres de son bureau, enserrent la grande place du Vatican, le cardinal Robert Sarah est un pilier du catholicisme. Préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements (ouf !), ce prélat africain est le gardien universel de la liturgie. Et sa voix porte de plus en plus, surtout depuis que son ouvrage Dieu ou rien – écrit avec le journaliste Nicolas Diat –, qui sort ces jours-ci en poche (Pluriel/Fayard), est un best-seller inattendu – vendu à 250 000 exemplaires, et paru dans douze traductions. « Ce livre m'inspire », aurait confié le pape François à son auteur. « Mgr Sarah est un don de Dieu », aurait glissé à des religieuses françaises le 7 décembre Benoît XVI – qui l'a nommé à son poste. Un double imprimatur qui fait du cardinal guinéen l'un des papabili favoris, à savoir un candidat sérieux à la succession de François.

Aux sources de sa foi, des spiritains

cardinal sarah.jpgPourtant, si tous les chemins mènent à Rome, celui qu'a emprunté ce septuagénaire ne fut pas des plus aisés. Si Robert Sarah, né dans une famille modeste de cultivateurs animistes de Guinée, est devenu ce qu'il est, c'est grâce à des missionnaires français, des spiritains, qui lui ont transmis une foi viscérale, dont il se fait l'ardent défenseur aujourd'hui (voir la photo:né en 1945 en Guinée, Robert Sarah -avant dernier à droite- fréquente dès l'âge de 12 ans la mission des pères français du Saint-Esprit) : une foi en Jésus-Christ, mais aussi... en la France qui, pour lui, « reste la fille aînée de l'Église, même s'il s'y passe des choses étonnantes, avec ce mariage pour tous... »

 

Quand il aborde ces questions, l'affable prélat sort les griffes. Très soucieux de l'effritement du « rempart » que constitue pour lui la famille face aux mutations du monde, l'homme va jusqu'à qualifier dans son livre le divorce de scandale et le remariage d'adultère. De quoi faire bondir nombre de catholiques bon teint, et pas seulement les plus progressistes. « Mais je ne fais qu'user du langage de Dieu qui, trahi par son peuple, le traite d'adultère, rétorque le cardinal. Rompre une union, c'est un mal, au même titre que le vol. » Lors du dernier synode sur la famille, à Rome, Mgr Sarah n'a pas hésité à placer sur le même pied l'« idéologie du genre » et l'État islamique, « les deux bêtes de l'Apocalypse ». Il confirme : « Quand on nie qu'il n'existe aucune différence entre un homme et une femme, quand on affirme qu'il est normal que des personnes de même sexe s'unissent, bref, quand on résiste à la volonté de Dieu, il ne peut y avoir que la main du diable. » Et c'est ainsi qu'au Vatican l'Africain est devenu l'un des hérauts de ceux qui rêvent de restauration morale. « Je n'ai ni honte ni peur de passer pour un conservateur, mais je ne suis pas un réactionnaire, affirme l'intéressé. Je suis simplement un croyant qui exprime de manière forte, ferme, juste ce que Dieu pense sur les questions qui engagent l'homme. » 

Protéger le message de l'Évangile

Dès qu'on attaque le coeur de sa foi, Mgr Sarah sort le fer, « pour protéger le trésor reçu des missionnaires, à savoir le message de l'Évangile ». Il vient d'un continent sur lequel islam et christianisme s'affrontent, et dont les prêtres, par un étonnant retour de l'Histoire, deviennent missionnaires en Europe pour pallier la déchristianisation et la crise des vocations. « Mgr Sarah fait partie de ces évêques africains qui se sont donné beaucoup de mal pour imposer le mariage monogame dans des sociétés polygames et qui vivent d'autant plus mal les ouvertures sur ces questions d'un Occident qu'ils jugent décadent », décode le subtil vaticaniste de l'AFP Jean-Louis de La Vaissière.

Il faut ainsi entendre le cardinal charger contre les missionnaires « touristes », se souvenant de ceux de son enfance, « qui restaient toute leur vie plantés à un endroit ». S'emporter contre les évêques occidentaux, allemands en particulier, « qui aspirent à diriger l'Eglise alors qu'ils sont en pleine crise spirituelle chez eux ». Dénoncer certains prélats romains « qui, quand ils travaillent à leur propre promotion, précipitent la ruine de l'Église ». Et même s'indigner « des photographes qui désacralisent les cérémonies »... L'homme vit son sacerdoce comme une lutte contre tout ce qui égare de l'essence du catholicisme. « Dieu vomit les tièdes comme il est dit dans Le Livre de l'Apocalypse », lance ce guerrier spirituel : « Si nous redonnons à la liturgie sa beauté originelle, l'homme retrouvera la foi qui le lie naturellement à Dieu. »

Le modèle Ratzinger

« Mgr Sarah fait penser à un Benoît XVI africain », remarque Jean-Louis de La Vaissière. « Il est plus Ratzinger que Benoît XVI, précise Michel Roy, secrétaire général de Caritas internationalis. C'est un point de repère pour ceux qui se raccrochent à une doctrine classique, et un homme de prière convaincu de la nécessité de résister à une société dominée par la sécularisation, le matérialisme, le consumérisme. » Un nouveau Joseph Ratzinger ? « Slogan réducteur, tranche Nicolas Diat. Le cardinal a une forte admiration pour le pape émérite, mais son vrai modèle reste Paul VI. » Cette filiation spirituelle convient à l'intéressé. « J'ai beaucoup reçu du cardinal Ratzinger, souligne Mgr Sarah. Pour moi, il est un guide, une référence d'humilité, de profondeur spirituelle. » Moins timide que le théologien allemand, le cardinal africain pourfend l'« affaiblissement de la foi », « cette tiédeur qui nous assaille », comme il le souligne avec une moue de dégoût. « Les musulmans sont aussi zélés parce qu'ils croient au Coran, parce qu'ils n'ont pas honte d'être musulmans, de prier publiquement, de porter les signes de leur foi, martèle le cardinal Sarah. Nous devons retrouver cette Lumière qui nous guide, celle de l'Évangile. » Jusqu'où ?

Ref : Mgr Sarah, l'Africain qui peut devenir pape

JPSC

Commentaires

  • J'avoue que je serais heureux et soulagé de voir quelqu'un comme le cardinal Sarah succéder au pape François. J'avoue aussi que le pontificat actuel me laisse plus que perplexe. Pourquoi? Parce qu'il semble être de plus en plus le règne du relativisme, du syncrétisme et de la confusion. Un petit exemple. Lors du jeudi Saint, à qui le pape a t-il lavé les pieds? A des laïcs chrétiens et même à des non-chrétiens. Coup d'oeil dans l'Evangile: A qui le Christ a t-il lavé les pieds? A des non-chrétiens? A tous ses disciples? Non! Seulement à ses apôtres. Pourquoi? Parce qu'Il a voulu donner à ce rite une signification sacerdotale. Il en est de même lors de la dernière Cène. Sa parole: "Faites ceci en mémoire de Moi" s'adresse uniquement à ses apôtres et à ceux qui vont leur succéder. Point à la ligne! Dès lors, en lavant les pieds à des musulmans et à des hindous, le pape a changé le sens du rite que voulait lui donner le Christ. A présent, fini la dimension sacerdotale. Avec François, nous savons à présent que "Jésus s'est trompé eu qu'Il a sans doute manqué de charité"... A quand, d'autres changements doctrinaux à travers une pastorale qui semble peu soucieuse de vérité et de fidélité? Souvent, me revient à l'esprit ce mot qui en dit long: "A force de vivre comme on ne pense pas, on finit par penser comme on vit". Jean-Pierre Snyers (Adresse blog: jpsnyers.blogspot.com)

  • Que le Seigneur entende votre souhait ; et quant-à votre perplexité, sachez que beaucoup la partagent !...

  • Oui, grande perplexité Lysanias. Car finalement, de deux choses l'une. Ou le rite du lavement des pieds n'a aucune dimension sacerdotale et dans ce cas, le pape a raison, ou (comme tout l'indique) il en a une et le pape a gravement tort. Quand il était archevêque en Argentine, il lavait déjà les pieds des femmes, alors que c'était interdit par l'Eglise. Pourquoi était-ce interdit? Parce que ce rite a, selon la Tradition catholique une dimension sacerdotale et que les femmes n'ont pas la vocation de devenir prêtres. Et j'ai bien peur que cette autorisation donnée par François soit en fait un premier pas en vue du sacerdoce féminin. Ce qui était réservé aux hommes chrétiens est à présent étendu aux femmes non- chrétiennes (musulmanes, hindoues et sans doute aussi athées, franc-maçonnes...). Triste de constater que celui qui a mission de protéger la foi, non seulement ne semble plus la protéger mais va jusqu'à conduire les fidèles en erreur. Si c'est le modèle anglican ou luthérien ( deux dénominations dans un état de délabrement et d'éclatement) que le pontife actuel cherche à suivre, nul doute que le catholicisme ira à la ruine. Nous voici hélas en un temps où l'amour du monde et de la modernité prime sur celui de la Vérité. "Quand le Fils de l'Homme reviendra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre"?...Jean-Pierre Snyers

  • Ce WE, à Rome , des milliers de jeunes se sont confessés à 150 prêtres présents pour ce rassemblement . ( 70.000 ados ) Lalibre a relayé le comuniqué de l' agence France Presse . Le Standaard parle uniquement des 16 jeunes qui ont pu se confesser chez le Pape . Sinon , je ne trouve rien . Tant que la presse "bien pensante " , ne nous informe que de ce qui LEUR parait extraordinaire et non de ce qui nous intéresse en tant que croyants ,l'info sur ce Pape ( comme sur tous ceux qui l'ont précédé ) sera biaisée.
    L' Evangile de ce dimanche : " C'est à l' amour que vous aurez les uns pour les autres que l'on vous reconnaîtra pour mes disciples ."

  • Cher Jean-Pierre Snyers,
    nous sommes un océan de catholiques en France et ailleurs à partager votre analyse.
    Continuons sur le même mode.
    Quand le Pape s'est rendu dans les camps des migrants, il y a peu, il en est revenu avec douze personnes musulmanes!
    Và donc pour la symbolique des douze... Et encore !
    Mais après ???
    N'aurait-il pas dû en tant que chef de l’Église romaine et comme le lui ordonne le Christ, amener ces personnes dans son giron et les baptiser pour qu'il adhèrent à la foi catholique?
    Eh! bien, non. Rien de cela !
    Le relativisme coule à flots au point de noyer définitivement la catholicité dont le Vatican devrait, en principe, en être l'ardent défenseur à commencer par l'acte de baptême totalement absent dans cet épisode "médiatique" qui en dit long...
    Aussi nous aspirons tous vraiment à ce que Mgr Robert Sarah prenne la relève et - surtout - amène l’Église à la concorde et au rapprochement avec nos frères et sœurs qualifiés à tort d'intégristes.
    Car j'ai commencé ma vie sous la doctrine de Pie XI et je continue de communier comme avant, sans jamais tripoter la sainte hostie: corps du Christ.

  • Eh oui, Carolus Magnus, le relativisme coule à flots. Mais "rassurez-vous", l'actuel pontife a dit: "Semez la pagaille dans l'Eglise, critiquez les prêtres". Obéissons-lui. "Saint père, vous êtes prêtre, non? Dès lors, je vous critique. Ou plutôt, non, je me limite à critiquer les orientations inquiétantes que vous suivez, la confusion dans laquelle vous nous plongez, les silences que vous gardez, le syncrétisme que vous propagez, les doutes que vous suscitez. Qui êtes-vous vraiment? Où voulez-vous en venir? Est-ce un champ de ruines que vous voulez nous laisser? Pour l'heure, les choses sont claires: ceux qui vous applaudissent sont surtout les modernistes, les franc-maçons, les non-chrétiens ou encore les médias. Pas les catholiques fidèles. Eux sont désemparés. Jean-Pierre Snyers

  • Tout à fait d'accord avec votre ressenti Mr J-P Snyers ; je le partage entièrement !...

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