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Bière d'abbaye ou bière trappiste ?

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Via aleteia.org (Daniel R. Esparza) :

Vous préférez la bière d’abbaye ou la bière trappiste ?

Deux nectars savoureux mais si différents...

Choix difficile à faire tant les bières de type « trappiste » diffèrent de l’une à l’autre. Sachez également que le vocable « d’abbaye » s’avère bien trompeur pour celui qui s’y fie… La bière dite « d’abbaye » appartient en effet le plus souvent à de grands groupes de spiritueux et n’a de monastique que le nom ! Les méthodes de production des bières « trappistes » restent pour leur part fidèles à la tradition dans leur recette et toujours élaborée sous le contrôle des moines, comme le souligne David Jaimes Messori, maître brasseur.
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Membres de l’Association internationale trappiste et produits respectifs © International Trappist Association

Conforme à l’élaboration monastique de la bière

On dénombre dans le monde environ 176 monastères trappistes, membres de l’Ordre Cistercien de la Stricte Observance, une refondation de l’Ordre cistercien apparue en 1660 à l’initiative de l’abbé Armand Jean Le Bouthillier de Rancé. La congrégation est appelée trappiste en mémoire du lieu de sa fondation initiale : l’abbaye Notre-Dame de la Trappe (ou la Grande-Trappe), monastère toujours en activité, situé à Soligny-la-Trappe (dans l’Orne). Cette prestigieuse et rayonnante abbaye avait rejoint l’Ordre cistercien en 1147 (du nom de l’abbaye de Cîteaux fondée par Robert de Molesme en 1098), issu lui-même d’une réforme de l’Ordre de Saint-Benoît fondé en 529*.

Seuls onze de ces monastères détiennent une licence de brasseur, délivrée par l’Association internationale trappiste. Elle se matérialise sur la bouteille par un logo en forme de losange qui indique que la bière a été produite en suivant les règles strictes d’élaboration monastique de la bière, en vue de permettre au monastère et à sa communauté de subsister à leurs besoins, et de financer différentes œuvres caritatives associées à l’Ordre.

 

Les différentes bières trappistes et d’abbaye

Sur ces douze monastères, sept sont en Belgique, deux aux Pays-Bas (les autres se trouvent en Italie, en Autriche, et aux États-Unis). La majorité de ces bières sont donc « de type belge », c’est-à-dire à fermentation haute, sans filtrage comme la Tripel Karmeliet (Triple Carmélite) fabriquée à partir de trois céréales : le froment, l’orge et l’avoine. L’anecdote à son sujet est qu’elle aurait été élaborée à partir d’une recette des moines carmélites de Termonde au XVIIsiècle d’où son nom.

Les autres exceptions sont les bières dite de « table » (principalement en accompagnement de plats) comme celle du monastère américain Spencer dans le Massachusetts et celle de l’abbaye italienne de Tre Fontane qui brasse une bière aromatisée à l’eucalyptus.

Quant aux bières d’abbaye, elles étaient effectivement brassées dans des monastères à l’origine. Mais aujourd’hui elles sont produites par des entreprises gérées par des laïcs, qui ont obtenu en toute légalité les droits et les recettes pour la fabrication de ces boissons. En règle générale, elles portent le nom de l’abbaye d’origine (ou d’un saint), même si l’Ordre n’a que très peu (ou plus rien) à voir avec les processus d’élaboration ou la marque.

Bénir la bière

Quoi qu’il en soit, avant de déguster une bière, n’oubliez pas de la bénir en récitant la bénédiction officielle de la bière (si si, elle existe et depuis des siècles !) :

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Benedictio Cerevisiae © wikipédia

« Bénis, O Seigneur, cette bière nouvelle, qu’il t’a plu de tirer de la tendresse du grain : puisse-t-elle offrir au genre humain un remède salutaire : fais que, par l’invocation de Ton saint nom, quiconque en boive recouvre la santé du corps et la protection de son âme. Au nom du Christ notre Seigneur. Amen. »

* Une réforme bienvenue pour les amateurs de bière, si l’on considère que la Règle de Saint-Benoît – qui régit toujours la vie des frères dans les monastères de l’Ordre – n’avait pas du tout prévu la consommation de la bière mais celle… du vin :

Chapitre 40 : La mesure de la boisson

Nous croyons qu’une hémine de vin suffit à chacun pour la journée (environ 0,27 litre, Ndlr). Quant à ceux auxquels Dieu donne la force de s’en passer, qu’ils soient assurés qu’ils en recevront une récompense spéciale. Si la situation du lieu, ou le travail, ou les chaleurs de l’été, demandent davantage, la volonté du supérieur en décidera ; mais il veillera surtout à ne pas laisser s’introduire la satiété ou l’ivresse (…) car le vin fait apostasier même les sages.

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