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Il faut maintenir les églises car on ne connaît pas l'avenir

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Lu sur le site du Journal La Croix (Claire Lesegretain) :

Il faut favoriser le maintien des églises car on ne connaît pas l’avenir

Mgr Jean Legrez, archevêque d’Albi, membre du groupe de travail de la Conférence des évêques de France (CEF) sur les églises

Ce n’est pas le nombre mais la localisation des églises qui pose question. Du fait des colossales évolutions démographiques, des églises encore pleines il y a cinquante ans sont désertées dans les zones rurales tandis que, dans les banlieues, on a besoin de nouveaux lieux de culte. Dans mon diocèse, certaines petites communes rurales comptent jusqu’à sept églises et chapelles, la plupart n’étant ouvertes que trois ou quatre fois par an : pour la fête patronale, pour la Toussaint et pour l’un ou l’autre enterrement. Les maires ou les habitants de ces petites communes me supplient de faire célébrer la messe plus souvent dans leur église, pour justifier les dépenses qu’ils ont engagées pour la restaurer. La plupart sont très attachés à ce patrimoine, même si très peu sont pratiquants. Je demande donc aux villageois qui s’inquiètent de l’avenir de leur église de l’ouvrir régulièrement et d’y prier, les offices du jour par exemple.

Quand une commune n’a pas les moyens d’entretenir plusieurs églises, il faut garder celle qui a le plus de valeur patrimoniale et voir comment transformer les autres en vue d’un usage public compatible avec le lieu. La commune de Bellegarde-Marsal, à 10 kilomètres d’Albi, a ainsi transformé une ancienne chapelle de petit séminaire, après avoir refait la toiture, en une salle de conférences et de concert.

En France, c’est finalement assez rare qu’une église soit transformée ou rachetée après avoir été désaffectée. Moi-même, depuis que je suis archevêque d’Albi, je n’ai signé aucune autorisation de désaffectation d’église. Et la plupart de mes confrères évêques sont dans le même cas… Parfois, on m’avertit qu’une chapelle est à vendre, mais le plus souvent il s’agit d’une chapelle privée, appartenant à une congrégation religieuse ou à un château : un évêque n’a aucune autorité sur de tels biens. C’est d’ailleurs le plus souvent de chapelles de château que proviennent les objets cultuels, tableaux religieux ou meubles liturgiques que l’on trouve à la vente.

Il faut favoriser le plus possible le maintien des églises car on ne connaît pas l’avenir. Grâce au télétravail, certaines communes rurales se repeuplent. Et lorsque cette période de déchristianisation prendra fin, on aura à nouveau besoin de bâtiments cultuels. En attendant, il faut réfléchir avec les élus et les responsables culturels à des utilisations respectueuses des lieux.

Commentaires

  • A ce sujet, une chose m'attriste de nos jours. Le pape François veut une Eglise aux portes ouvertes. Je crois que cela doit d'abord s'entendre au sens matériel! Dans mon enfance et mon adolescence, la petite église de village, qui était la mienne, était ouverte dès la messe matinale et restait ouverte jusqu'au soir. Qu'il faisait bon y entrer dans la journée pour y faire une visite au Saint-Sacrement. J'utilisais le petit livre des visites, écrit par saint Alphonse. Le soir de mai à octobre, il y avait le chapelet. Maintenant à la campagne, les églises sont systématiquement fermées. C'est un triste symbole: allez, circulez, il n'y a plus rien à faire ici. Vous n'avez plus le droit à des lieux de silence, de recueillement et de prière. Vous n'avez plus qu'une chose à faire: vivre dans l'agitation et les distractions du monde.

  • oui, mais… si vous veniez chaque jour dire bonjour à Jésus et aux saints, l'église ne serait plus close !
    Les catholiques déplorent… Ils pleurent la raréfaction des prêtres, mais combien de fils ont-ils donnés à l'Eglise dans les dernières quarante années ???
    C'est ce que l'on peut répondre à des paroissiens, dont la paroisse n'a pas fourni une vocation en un demi-siècle. Pourquoi donc ?

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