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Anesthésier le foetus avant de l'avorter ?

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Lu sur aleteia.org (Roberta Sciamplicotti) :

Aux États-Unis, l’Utah impose l’anesthésie du bébé avant tout avortement

En effet, 20 semaines après sa conception, le foetus pourrait ressentir la douleur.

Le cas de l’Utah

« Aux États-Unis, grâce à Dieu, il y a encore des gens qui considèrent l’avortement comme une véritable condamnation à mort. Et si la peine de mort est administrée sous anesthésie, pourquoi ne pas l’appliquer avec un enfant innocent dans le ventre de la mère ? » publiait le journal italien Notizie pro-vita en avril dernier.

L’État conservateur de l’Utah a bien reçu le message, lui qui devient le premier des États-Unis à exiger par la loi l’anesthésie des enfants qui seront avortés après la 20e semaine. Avant cette réglementation, les femmes choisissaient si elles voulaient ou non subir une anesthésie générale. Le gouverneur de l’Utah, Gary Herbert, ouvertement pro-vie, a signé le 28 mars dernier une nouvelle loi exigeant des cliniques et hôpitaux d’anesthésier les bébés qui seront avortés. La proposition prescrit d’ « éliminer ou de soulager la douleur organique du fœtus » et prévoit des exceptions : risque pour la vie de la mère et les cas où le bébé ne survivrait pas hors de l’utérus ». Le gouverneur s’affirme radicalement « pro-vie » et veut « diminuer toute douleur susceptible d’être causée au fœtus », a déclaré un porte-parole dans un communiqué (Life News, 29 mars).

Les chercheurs ne sont toutefois pas parvenus à trouver un consensus sur la question de la douleur ressentie par les enfants à naître. Quand le cerveau humain est-il suffisamment formé pour montrer le moindre signe de conscience ? À quel stade les connexions entre la périphérie et le cortex – à l’origine du sentiment la douleur selon la plupart des spécialistes en neurosciences – sont-elles établies ? Dès 20 semaines de gestation pour les uns, pas avant 24 semaines pour les autres.

À compter de 28 semaines, le professeur Lorenzo Fabrizi, de l’université de Londres et son équipe, sont en tout cas parvenus à démontrer, au terme de travaux menés sur des enfants nés grands prématurés « l’existence d’une signature neuronale spécifique, apparaissant après la stimulation douloureuse, et qui se différenciait nettement du signal obtenu dans le cas d’un toucher non douloureux », comme le résume le neuropsychologue Edouard Gentaz.

Premier pas vers l’abolition de l’avortement ?

Selon le sénateur Curt Bramble, qui a promu la mesure, l’Utah protège contre la souffrance et, si cela dépendait de lui, il aurait interdit l’avortement complètement, mais la nouvelle mesure constitue en tout cas un pas dans cette direction. Chaque année, les États-Unis enregistrent plus de 18 000 avortements considérés comme « très tardifs ».

Les pro-vie partagés

Chez les pro-vie, la mesure n’émeut pas beaucoup dans la mesure où essayer de rendre l’avortement plus « humain » et « acceptable » n’élude la question principale : l’éradication d’une vie à naître. Pour certains, si l’avortement reste légal, le fait d’épargner à l’enfant de souffrir constitue un net progrès.

Les pro-choix déterminés

Le Planning familial américain, favorable à l’avortement et impliqué dans un scandale de trafic d’organes de bébés avortés, s’oppose à la loi au motif qu’une “opinion politique” vient s’immiscer dans une “décision médicale privée”. En outre, l’organisation a contesté le « ressenti » de la douleur, à ce stade de leur vie, chez les fœtus. Le porte-parole du Secrétariat à la Santé de l’Utah, Tom Hudachko, a déclaré que la nouvelle mesure n’était pas encore chiffrée ni budgétée à l’heure actuelle.

Lire aussi : les coulisses sordides des cliniques d'avortement dévoilées par des employés

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