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Pape François : ordonner des femmes diacres ? Plutôt non.

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diacres - diaconesse.jpgLe pape a rouvert la discussion à propos du diaconat féminin, mais il a fait comprendre que l’on n’en fera rien. Et, pour le moment, il rejette l’idée de permettre aux femmes de prêcher pendant la messe. Mais il crée une nouvelle commission sur le sujet. Lu sur le blog « chiesa », sous la signature de Sandro Magister :

ROME, le 21 juin 2016 – Au cours d’une conférence de presse qui a eu lieu au Vatican, il y a quelques jours, le cardinal Gerhard L. Müller, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, a confirmé que l’équipe de spécialistes qui reprendra l’étude de la question du diaconat féminin est en cours de constitution. C’est le pape François qui l’avait annoncé, le 13 mai dernier, lors d’une audience accordée aux supérieures générales des congrégations religieuses féminines.

Toutefois Müller a également souligné qu’une vaste étude de la question du diaconat avait déjà été réalisée, il y a plusieurs années de cela, par la commission théologique internationale qui assiste la congrégation pour la doctrine de la foi, cette dernière étant, à l’époque, présidée par Joseph Ratzinger. 

Cette étude avait été menée, en deux temps, par deux sous-commissions successives dont faisaient partie trois futurs cardinaux de premier plan : Müller lui-même, Christoph Schönborn, alors évêque auxiliaire de Vienne, et le Philippin Luis Antonio G. Tagle, que beaucoup de gens considèrent aujourd’hui comme le successeur "in pectore" de François sur la chaire de Pierre.

Le résultat de cette étude a été le long et savant document que voici, qui a été publié en 2002 :

> Le diaconat: évolution et perspectives


Il ne semble pas que Jorge Mario Bergoglio ait jamais lu ce document, bien qu’il s’intéresse beaucoup à la question, si l’on en croit ce qu’il a déclaré, le 13 mai, aux supérieures générales :

 

"Certains pourront dire que les « diaconesses permanentes » dans la vie de l’Église sont les belles-mères… En effet, il y a cela dans l’antiquité : c’était un début... Je me souviens que c’était un thème qui m’intéressait assez quand je venais à Rome pour les réunions et que je logeais à la Domus Paul VI ; il y avait là un théologien syrien, très savant, qui a réalisé l’édition critique et la traduction des Hymnes d’Éphrem le Syrien. Et un jour, je l’ai interrogé à propos de cette question et il m’a expliqué que, aux premiers temps de l’Église, il y avait quelques 'diaconesses'. Mais qu’étaient ces diaconesses ? Étaient-elles ordonnées ou pas ? Le concile de Chalcédoine (451) en parle, mais ce qui est dit à leur sujet est peu clair. Quel était le rôle des diaconesses à cette époque ? Il semblerait — me disait cet homme, qui est mort, c’était un bon professeur, sage, érudit — que le rôle des diaconesses était d’aider lors du baptême des femmes, l’immersion, c’est elles qui les baptisaient, pour la bienséance, et qui faisaient également les onctions sur le corps des femmes, lors du baptême. Et il y a aussi une chose curieuse : lorsqu’il y avait un jugement matrimonial parce qu’un mari battait sa femme et que celle-ci allait se plaindre auprès de l’évêque, les diaconesses étaient chargées de constater les bleus laissés sur le corps de la femme par les coups du mari et d’en informer l’évêque. Je me souviens de cela. Il y a quelques publications à propos du diaconat dans l’Église, mais on ne comprend pas bien ce que c’était. Je crois que je vais demander à la Congrégation pour la doctrine de la foi de m’informer des études réalisées à ce sujet, parce que je vous ai répondu uniquement sur la base de ce que m’avait dit ce prêtre, qui était un chercheur érudit et fiable, à propos du diaconat permanent. Et je voudrais aussi constituer une commission officielle qui puisse étudier la question : je crois qu’il sera bon pour l’Église que ce point soit éclairci ; je suis d’accord et j’interviendrai afin que quelque chose de ce genre soit fait".

En tout cas, le document de 2002 ne règle pas la question de savoir si l'ordination diaconale de femmes, attestée aux premiers siècles de l’Église puis disparue, était ou non un sacrement à égalité avec l'ordination des hommes.

Cependant la réponse penche bien davantage du côté du non que de celui du oui. C’est ce que le pape François semble penser, lui aussi, puisque, au cours de cette même audience qu’il a accordée aux supérieures générales, il a également manifesté son opposition à la possibilité, pour les femmes, de prononcer l'homélie pendant la messe et donc de bénéficier d’une prérogative qui appartient aux diacres, comme aux prêtres et aux évêques :

"Le fait qu’une femme — une religieuse ou une laïque — fasse la prédication au cours d’une liturgie de la Parole ne pose aucun problème. Il n’y a pas de problème. Mais dans la célébration eucharistique, il y a un problème liturgico-dogmatique, parce que la célébration est une unité — la liturgie de la Parole et la liturgie eucharistique ne font qu’un — et Celui qui la préside est Jésus Christ. Le prêtre ou l’évêque qui préside, le fait en la personne de Jésus Christ. C’est une réalité théologico-liturgique. Dans cette situation, étant donné que l’ordination des femmes n’existe pas, elles ne peuvent pas présider. Mais on peut étudier davantage et mieux expliquer ce que je viens de dire de façon très rapide et un peu simple. […] Je demanderai à la congrégation pour le culte de bien expliquer, de manière approfondie, ce que je viens de dire de façon un peu légère à propos de la prédication pendant la célébration eucharistique. Parce que je n’ai pas la théologie et la clarté suffisantes pour l’expliquer maintenant. Mais il faut bien faire la distinction : la prédication au cours d’une liturgie de la Parole est une chose, et cela peut se faire ; la célébration eucharistique en est une autre, il y a là un autre mystère. C’est le mystère du Christ présent et le prêtre ou l’évêque qui célèbrent le font in persona Christi.'".

Voir ici : François et les femmes. Les homélies non, le diaconat plutôt non que oui 

JPSC

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