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Brexit : comment retrouver l'Europe de Robert Schuman

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Lu sur le site de « Famille chrétienne » cet extrait de Brexit Cahiers Libres ©Cahiers Libres

brexit-1.jpgLe verdict est tombé. Malgré les derniers sondages annonçant le Remain gagnant, le Leave a emporté le scrutin : le Royaume-Uni va quitter l’Union européenne. Le vote est historique et il ne sera pas sans conséquence : les souverainistes des autres Etats européens se sentent pousser des ailes, tandis que les Écossais et les Irlandais du Nord, pro-européens, préparent leur « Exit » du Royaume des Windsor. L’ambiance politique est donc à la désunion, voire à la débandade.

L’Union européenne est évidemment en crise, et ce n’est pas nouveau. Mais peut-on réellement parler de crise quand le peuple d’un Etat s’exprime ? Finalement, la Grande-Bretagne n’est-elle pas cohérente avec elle-même en quittant l’Union ? Robert Schuman était très réservé quant à l’entrée des Britanniques dans la Communauté européenne. Charles de Gaulle était carrément opposé, voyant là le « cheval de Troie » des Etats-Unis en Europe. Ces deux grands hommes n’avaient pas tort : nos amis d’outre-manche ont toujours été des collaborateurs compliqués, regardant davantage vers l’océan que vers le continent et freinant la construction européenne… Jacques Delors n’a pas caché qu’il était pour le Brexit, tout comme d’autres fédéralistes. 

La question qui se pose maintenant est celle du renouveau des institutions européennes. Sans le frein anglais, les Etats du vieux continent seront-ils capables de réformer l’Union dans un sens plus démocratique et plus décentralisé ? C’est finalement la grande question qui nous est posée. L’Union européenne n’est malheureusement pas une organisation démocratique, et cela malgré un Parlement élu. Le peuple est totalement coupé des décisions de l’Union comme en témoigne une colossale législation ignorée de tous et l’image impopulaire de la Commission de Bruxelles. Une Union exclusivement économique avec une politique extérieure déléguée à l’OTAN. Nous sommes très loin du projet de Robert Schuman qui voulait une Europe politique avec des institutions en prise directe avec l’opinion publique. Le pire exemple est sans doute celui de la négociation des traités transatlantiques TAFTA et TISA…

► À lire aussi : Brexit : « l’Europe souffre de schizophrénie » 

Avec une organisation aussi peu démocratique, aux pouvoirs pourtant énormes (plus de 80% de notre droit vient de l’UE !), on comprend que les peuples d’Europe aspirent à être entendus. Les leaders populistes l’ont très bien compris et leurs discours violents contre l’Union sont écoutés, comme en témoignent les récents succès de ces mouvements. 

Pourtant, la réponse à cette profonde carence démocratique, qui impacte toute notre société et ne concerne pas seulement l’Union mais aussi nos Etats et nos régions, n’est pas dans le populisme agressif et peu réfléchis. Il est au contraire dans la quête d’une profonde régénération de nos démocraties, régénération qui ne peut se faire qu’en donnant du sens à nos démocraties. Robert Schuman l’avait bien compris : dans son livre Pour l’Europe, il ne se contente pas de présenter un projet d’Union d’Etats. Il part du principe que cette unité ne peut se faire que par des Etats démocratiques pour une organisation européenne elle-même démocratique. Mais pas n’importe qu’elle démocratie : une démocratie chrétienne ayant comme moteur le don de soi, la charité. L’histoire l’a démontré : la construction européenne s’est scellée autour de la réconciliation franco-allemande, les ennemis d’hier se pardonnant dans la vérité et bâtissant ensemble un grand projet les rendant solidaires. 

La démocratie chrétienne est tout le contraire d’un populisme exclusif et violent accusant les autres de tous les maux et flattant la colère hantant les peuples en manque de représentation. Non, la démocratie chrétienne est « le sacrifice de chacun pour le bien de tous » comme le disait Frédéric Ozanam qui a fondé cette famille de pensée en 1848. Comprenez le mot « sacrifice » par don de chacun à l’image du Christ se donnant tout entier pour nous tous. Ce don mutuel se traduisant par l’alliance des citoyens pour le bien commun. 

Il est grand temps de retrouver l’esprit de cette démocratie chrétienne qui a lancé la construction européenne dans le but de pérenniser la paix en Europe. L’avenir de notre pays et de notre continent en dépend. 

Charles Vaugirard / Cahiers Libres »

Cet article est paru initialement sur le blog Cahiers Libres, à découvrir ici.

Ref. Brexit : comment retrouver l'Europe de Robert Schuman

En Belgique l’appellation « démocratie chrétienne » est connotée comme une appartenance à la mouvance chrétienne de la gauche politique. Il ne peut évidemment être question ici de cette acception étroite mais, plus largement, de réconcilier les antagonismes sociétaux en puisant à la vraie source de toute paix.  «  Que votre cœur ne se trouble pas et ne s’alarme pas. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix . Je ne vous la donne pas comme le monde la donne » dit Jésus (Jean, 14, 27) parlant de la seule véritable paix. C’est dans la paix du Christ (« pax Christi ») que la romanité et la germanité des temps barbares ont finalement trouvé le point focal qui donna naissance à la Chrétienté.

JPSC

Commentaires

  • Tant que l'on ne remettra pas l'humain et la famille au centre du projet européen l'effondrement continuera de faire son chemin jusqu'à ce qu'il ne reste plus que ruine.

    Ce changement positif se fera quoi qu'il en soit car je sens que l'Esprit Saint agit au travers de ces derniers événements et ce n'est que le début.

    Mais ne comptons pas sur nos hommes politiques actuels (en Belgique, en France ou dans le reste de l'UE), eux aussi doivent être renouvelés (oublions aussi Marine Lepen qui elle achèverait l'effondrement de la France), remplacé par des hommes et des femmes de conviction (et non esclaves des idéologies du moment), ancrées dans l'Histoire et fiers de leurs racines judéo-chrétiennes. Un François Hollande qui se promet d'être acteur de ce changement pour l'Europe me fait rire, lui qui n'a que les mots économie et finance à la bouche comme si l'homme avait été créé pour servir l'argent. C'est justement de cette Europe la que plus aucun citoyen ne veut !

    A quand le retour du Roi choisi par Dieu en France, lui qui saura défendre les valeurs de la famille et de la dignité humaine et remettre Dieu au centre de la nation. Si j'en croix certaines prophéties telle qu'à la Fraudais (qui est actuellement en train de se réaliser), ce n'est plus qu'une question d'années. Prions Dieu pour que d'ici là nous n'ayons pas trop à souffrir.

  • Entre le texte de "Famille Chrétienne" et la réalité actuelle de l'UE il y a un abîme qui montre à l'évidence que le monstre bruxellois est irréformable de l'intérieur. Toutes ses énergies seront mobilisées pour tenter d'empêcher à l'avenir qu'un tel scénario se reproduise. La raison en est que l'UE est au service exclusif de la haute finance, laquelle a décidé que le globalisme était la seule voie à suivre pour continuer à s'enrichir. Et tant pis pour les inaptes, les incapables, les laissés pour compte, ... qui ne savent pas suivre. Il faudra donc que d'autres peuples surmontent la crainte qui leur sera habilement suggérée par les média aux ordres pour se dégager, comme les Britanniques, de cet insupportable carcan. Cette phase intermédiaire ne sera pas de tout repos, mais elle est indispensable si on veut se donner la chance de construire une Europe qui ne soit pas la mise en œuvre d'une idéologie comme l'UE. Les constructions idéologiques sont toujours condamnées à mort car elles négligent le réel et donc le possible. Mais en attendant leur inexorable fin, elles produisent et accumulent désastres et souffrances. Souvenons-nous du communisme au cours du XX siècle.

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